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Retraite et vie associative: Cas de l'association des retraités de Cocody(ARECO)

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par Noel Pacome BROU
Université Cocody-Abidjan - Maitrise 2007
  

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I-3-Définitions opérationnelles des concepts

Au regard de ce qui précède nous nous rendons compte que la définition de certains concepts s'avère nécessaire afin d'éviter les confusions dans leur usage et aussi voir comment est ce qu'ils s'appréhendent concrètement dans la réalité. Il s'agit ici de la vie associative ; du lien social et de l'identité sociale.

I-3-1-la vie associative

Pour comprendre ce que nous appelons ici vie associative, il convient de définir ce que c'est qu'une association. Puis, présenter les dimensions de la vie associative. En effet, une association désigne une action de se réunir durablement et par extension, tout groupement d'individus déterminés ayant des intérêts communs. En d'autres mots, une association est perçue comme une organisation de personnes poursuivant des intérêts individuels et collectifs7(*). Comme telle, elle est un construit social d'autant plus qu'elle découle des interactions produites par les acteurs sociaux en fonction de leurs préoccupations du moment. Sociologiquement, l'association est un être social concret. Dans ce sens, la vie associative doit s'appréhender selon une double dimension: une dimension structurale et une dimension symbolique.

Par dimension structurale, il faut l'entendre comme étant la dimension objective, concrète de l'association. Celle-ci se traduit par l'ensemble des comportements sociaux des retraités qui permettent de faire fonctionner l'association; donnant ainsi vie à l'association. En clair, c'est la dynamique des rapports sociaux dans l'espace associatif et l'investissement du retraité dans la pratique associative (loisirs, réunions, cotisations, etc.) que nous nous proposons d'observer et d'analyser (d'un point de vue socioculturel ; symbolique ; économique ; etc.)

La dimension symbolique qu'il faut saisir ici renvoie à l'ensemble du système symbolique, au signifiant pour le retraité et qui suscite son engagement en association. Il s'agit en fait du sens qu'il donne à son action en rapport aux activités pratiquées. Cela sera analyser comme des éléments contribuant à la fabrication de représentations de la retraite dans l'espace associatif. Mais le sens qu'un retraité peut donner à la retraite passe évidemment par son rapport aux autres retraités au travers des rapports sociaux qu'ils tissent dans l'espace associatif. Ces donc ces rapports sociaux qui sont traduites ici par le concept de lien social que nous proposons de définir maintenant et présenter deux de ses composantes.

I-3-2- Le lien social

Le lien social est issu du latin « ligamen » « ce qui cherche à attacher, un cordon », de « ligarer » « attacher, fixer, unir ». Ainsi, les liens sociaux sont des formes qui tiennent l'individu à des groupes sociaux et à la société, qui lui permettent de se socialiser, de s'intégrer à la société et d'en tirer les éléments de son identité8(*). En clair, par lien social, il faut entendre la diversité des types de relations qui unissent entre les individus d'une collectivité. Ainsi, nous saisissons ce concept au travers de deux composantes : la solidarité et la sociabilité.

On se souvient déjà qu'au début du 20ème siècle, Emile Durkheim (1893)9(*) avait défini deux types de solidarité : il s'agit de la solidarité mécanique propre aux sociétés traditionnelles et la solidarité organique identifiable aux sociétés modernes. Ces deux formes de solidarité découlent selon lui de la division du travail social. Il est certes vrai que pour Durkheim les sociétés modernes ou complexes sont déterminées par la seconde forme de solidarité c'est-à-dire la solidarité organique. Mais pour nous, ce n'est pas le type de société qui importe ici mais le type de solidarité c'est-à-dire la solidarité organique. Car, cette forme de solidarité fait naître ou fonde le lien social, la reliance sociale. Dans cette perspective, le lien social se construit au travers d'une conscience identitaire individuelle et collective et structure les rôles sociaux dans l'espace associatif. Quant à l'idée de sociabilité, il est clair qu'elle n'est pas une donnée quantifiable, ni mesurable et difficile à appréhender concrètement. Ainsi pour Georg Simmel, celle-ci renvoie à de multiples échanges et rencontres de toutes sortes. La sociabilité est donc une dimension fondatrice du lien social. Dans notre contexte, elle doit être appréhendée sous l'angle du capital social ou de réseau social comme ressources mobilisables pour les retraités le cas échéant.

I-3-3-L'identité sociale

La question de l'identité est complexe et est différemment abordée dans plusieurs tendances anthropologiques, psychologiques et sociologiques. Nous nous réservons ici de nous aventurer sur ces terrains et nous référer à Claude Dubar qui a beaucoup travaillé sur la question.

L'identité est une production de deux mécanismes. Il s'agit de l'identité pour soi et de l'identité pour autrui. Claude Dubar (2000) écrit que : « chaque acteur social a une histoire, un passé qui pèse sur ces identités d'acteurs. Il ne se définit pas seulement en fonction de ses partenaires actuels, de ces interactions face à face dans un champ déterminé de pratique, il se définit aussi en fonction de sa trajectoire sociale »10(*). En d'autres termes, nous pouvons dire que celle-ci renvoie à l'ensemble des dispositions subjectives capables de structurer des représentations et de générer des pratiques et qui est le produit d'une histoire définissant la trajectoire des individus à travers les champs sociaux. Ces champs sociaux peuvent être par exemple le monde professionnel, le système scolaire ou l'univers de la retraite. Comme tel, à travers l'identité subjective (l'identité pour soi) de l'individu, on a un contenu symbolique socialement produit. Par contre, le monde extérieur est perçu comme une réalité objective par le processus d'objectivation d'où identité pour autrui. Mais, il est évident que dans les interactions sociales, ces dimensions de l'identité (c'est-à-dire l'identité pour soi et l'identité pour autrui) se confondent évidemment. Dans ces conditions, Claude Dubar se propose de dépasser ces considérations d'ordre impersonnel de l'identité en la définissant à l'intérieur du processus de socialisation comme cadre unique selon lui de la production identitaire. En effet, l'identité pour lui, est une réalité individuelle, personnelle pour ce qui est des acteurs singuliers, impersonnels dans le cas des identités collectives.11(*) Nous rendons compte que l'identité est un processus de construction permanente. C'est donc à travers un double axe temporel et spatial que l'individu se définit comme acteur social. Pour la commodité de l'analyse il serait intéressant de faire ressortir les indicateurs de l'identité telle que définit par Claude Dubar. Sur cette base, l'identité sociale que se construit le retraité à travers la vie associative impliquerait les indicateurs tels que le sentiment de participation à des groupes sociaux organisés ; le sentiment d'appartenance au groupe ; l'acceptation des valeurs instituées dans l'association des retraités et enfin la construction de l'image soi dans l'association.

Tel que conçu, il sera intéressant de voir comment cela est perceptible à travers l'association des retraités. Toutefois, avant de présenter et préciser les objectifs visés par la présente il est nécessaire d'explorer les études déjà effectuer sur la question de la retraite de façon générale et si possible nous pencher particulièrement sur les cas spécifiques de la Côte d'Ivoire. Cela n'est possible que qans le cadre d'un examen critique des études antérieures.

* 7 Jacques Ion, « Association » in Dictionnaire de Sociologie, Le Robert-Seuil, Paris, 2000, P.40.

* 8 Akoun André, « op. cit. ». p.307.

* 9 Emile Durkheim (1893), De la division du travail social, PUF-Quadrige, Paris, 1991. Dans cet ouvrage l'auteur expose une théorie de différenciation des sociétés. Selon lui, la division du travail social produit la solidarité, crée entre les hommes tout un système de droit et de devoirs qui lient les uns aux autres d'une manière durable.

* 10 Claude Dubar, La socialisation, Armand Colin, Paris, 2000, p.11

* 11 Idem, la socialisation. construction des identités sociales et professionnelles, Armand Colin, 2ème édition revue, 3ème tirage, 1998, p.16.

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