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La dette extérieure et le financement du développement économique du Bénin

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par Dotché Bruno DADJO
Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en économie 2009
  

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1-2-3 Études empiriques

Toutes les études effectuées sur un panel de pays telles que les études de B. Eichengreen et de R. Portes (1986), Elbadawi et al. (1996), Patillo et al. (2004), Clemens et al. (2003), ont toutes constaté que l'endettement excessif a un effet négatif sur le taux de croissance. Les travaux de Barry, E. et de Portes, R. (1986) se sont intéressés à l'identification des déterminants du stock de la dette d'une trentaine de pays à un moment donné de leur économie. Ils ont abouti à la conclusion selon laquelle l'endettement excessif et le défaut de paiement tendent à réduire le taux de croissance réelle et la crédibilité de l'Etat. Elbadawi et al. (1996) ont confirmé l'effet du surendettement sur la croissance économique au niveau de 99 pays en voie de développement et ont tenté d'identifier le canal par lequel l'endettement agit négativement sur la croissance. Pour cela, ils ont identifié trois canaux de transmission des impacts de la dette sur la croissance. Il s'agit de l'effet de la dette sur la croissance, l'effet de la dette sur la liquidité en raison de la ponction due sur le service de la dette et enfin l'effet de la dette (de manière indirecte) sur les dépenses du secteur public et des déficits. L'étude a conclu que c'est l'accumulation de la dette qui a un impact négatif sur la croissance.

Hansen (2001), quant à lui, tient compte des spécificités de financement des pays pauvres en analysant l'impact de l'interaction entre l'aide au développement et la dette extérieure sur la croissance de 54 pays en développement en mettant en évidence l'existence d'une courbe de Laffer de l'aide. D'après lui, cet impact négatif de la dette serait assez important dans les pays dépendant fortement de l'aide extérieure.

Yapo (2001) trouve dans une étude empirique que le taux de croissance du PIB évolue dans le sens contraire de l'endettement en Côte d'ivoire. Donc, un taux de croissance économique assez élevé réduit les opportunités d'endettement ; ce qui l'amène à la conclusion selon laquelle les performances macro-économiques ont tendance à limiter dans une certaine proportion les contraintes liées aux besoins en capitaux extérieurs. Quant à Clemens et al. (2003), ils ont estimé un modèle de croissance en retenant l'hypothèse du fardeau virtuel de la dette. Ils aboutissent à la conclusion selon laquelle, une diminution de 6 points du service de la dette en pourcentage du PIB va accroître le taux d'investissement de 0.75 à 1 point et la croissance de 2 points. Par ailleurs, ils estiment que si la moitié du service de la dette est annulée sans hausse du déficit budgétaire, la croissance augmenterait dans quelques PPTE de 0.5 point par an. Idlemounden et Raffinot (2005) pensent que la dette extérieure constitue un fardeau pour une économie. Ils disent que le paiement du service de la dette tend à évincer les dépenses publiques menant à une baisse de l'investissement global et son poids futur décrit par l'encours influerait sur les incitations des agents économiques privés via l'accroissement de la pression fiscale. Ensuite, cet effet selon les auteurs, ne va se manifester qu'à partir d'un certain niveau justifiant ainsi l'annulation partielle de la dette lorsque ce seuil est dépassé.

Dans une étude complémentaire de 2002, Patillo et al ont appliqué un modèle de comptabilisation de la croissance à un groupe de 61 pays en développement et ont constaté que le doublement du niveau moyen de leur dette extérieure réduit de près d'un point la croissance tant du capital physique par habitant que de la productivité totale des facteurs. Partis de la courbe de LIFFER, leur étude leur a permis de prouver que la dette aurait une relation en forme de courbe en U inversée avec la croissance. Les résultats obtenus confirment la thèse du surendettement car ils trouvent qu'au-delà de 160-170% du ratio de la dette sur les exportations et 35-40% de la dette sur le PIB en valeur nominale, la dette rend négative la croissance. S'agissant des études spécifiques menées au niveau des pays, les avis sont partagés. Pour Borensztein (1990), le service de la dette est un déterminant essentiel qui influence négativement l'endettement extérieur aux Philippines. Il a conclu que l'encours et le ratio du service de la dette sur exportations ont globalement un effet inverse sur la formation du capital privé et incitent l'endettement du pays. En analysant le problème d'endettement de l'Ouganda, Barungi et al. (2000) ont identifié les problèmes liés à un endettement ainsi que ses implications sur l'économie du pays. Leur principale préoccupation étant de savoir si l'économie peut atteindre un taux de croissance de 5% tout en maintenant un investissement intérieur adéquat vu la forte dépendance du pays vis-à-vis des capitaux étrangers. Cette inquiétude se justifie par le fait qu'une large portion de la dette de ce pays n'est pas éligible au rééchelonnement. Pour Uzochukwu (2005), l'accroissement des indicateurs de la dette extérieure notamment le ratio du service de la dette et celui de l'encours sur exportations constituent la principale cause de la lenteur de la croissance au Nigeria. Par contre, Wejeweera et al (2005) ont mis en évidence le lien entre la croissance économique et l'endettement au Sri Lanka durant la période 1952 -2002 et ont abouti à des résultats contraires. Ils indiquent que le pays n'a pas un problème de surendettement et que l'endettement n'est pas le principal obstacle à la croissance, parce que probablement le stock de la dette totale n'est pas trop élevé. L'étude de Desta (2005) a également abouti à la conclusion selon laquelle ce n'est pas le paiement du service de la dette qui constitue un frein à la croissance mais plutôt, le taux de change effectif réel et l'inflation. Ces contradictions peuvent provenir soit de la variabilité des méthodes utilisées par les économistes spécialistes, soit des particularités des pays étudiés.

Toutes ces études nous montrent que la dette extérieure n'a pas été bénéfique au développement économique des pays en voie de développement plus particulièrement ceux de l'Afrique au Sud du Sahara.

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