I.3.3.5. La gestion du risque de taux
Pour qu'une banque évite d'avoir une trop grande
exposition du risque de taux, il est souhaitable qu'elle limite son risque de
transformation, c'est-à-dire qu'elle s'efforce d'adosser au mieux la
durée de ses emplois avec celle de ses ressources.
Une autre solution consiste à développer la part
de sa collecte, mais surtout de ses emplois à taux révisables,
car ceux-ci vont évoluer corrélativement aux taux du
marché.
Une dernière solution consiste pour la banque à
couvrir son risque de taux en opérant sur des produits de marché
dérivé.
CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA BNDE
II.1. Spécificités des banques nationales de
développement économique
II.1.1. Introduction
Il en est des mots comme tant de choses sérieuses ou
frivoles. La mode un jour, met en lumière certains d'entre eux et leur
usage, rare jusqu'alors, soudainement se multiplie.
C'est ainsi que le mot
« développement » a connu tout récemment une
fortune mondiale ; jadis ne prenait son sens qu'en fonction d'un contexte,
variable selon le choix des termes qui le composaient. Aujourd'hui il se suffit
à lui-même, et brille d'un unique éclat, solitaire qui
n'est suivi d'aucun autre vocable.
Aujourd'hui, la plupart des plans, la plupart des
réformes sont conçus sous l'égide d'une banque de
développement, il s'en est créé dans tous les pays du
monde à une cadence accélérée.
Elles reposent toutes sur quelques grands principes
communs :
- un investissement des capitaux à long terme ;
- un plan pour le mettre en oeuvre ;
- un organisme centralisateur ;
- une orientation sociale donnée aux programmes
économiques mais les unes limitent leur action à un pays
déterminé, ou, même à une ou plusieurs
régions de ce pays, alors que les autres sont des organismes
internationaux (Ex : BIRD, BAD).
Dans un pays déterminé, une banque de
développement s'occupe de la mise en valeur des richesses naturelles,
cherche à améliorer les rendements de l'agriculture et de
l'industrie, à rendre plus efficaces les circuits commerciaux, à
accroître de la sorte le revenu national dont elle essaie de rendre la
distribution plus équitable. Evidemment, ce rôle très
général est celui de l'Etat, mais la création de la banque
de développement correspond au besoin d'isoler ces opérations
dans la masse des fonctions qu'assument le parlement et le gouvernement ;
c'est l'occasion de mieux coordonner la politique économique, en
chargeant à un groupe d'experts d'arbitrer entre les urgences, de
choisir les projets les plus utiles et les mieux préparés.
Aussi le plus souvent la banque de développement ne se
conçoit-elle qu'en fonction d'un plan dont elle est l'agent
d'exécution, ou dont elle constitue l'organe essentiel. Cette
utilité d'un plan est d'ailleurs peu à peu apparue dans tous les
pays.
Dans certains cas, la constitution d'une banque de
développement a été nécessaire pour que puissent
être reçus, en dehors de l'Etat, les versements effectués
par un organisme international, et que ceux-ci demeurent bien
séparés de l'ensemble des recettes budgétaires.
Naturellement, dans les régions sous
-développées, la tâche est immense et s'applique à
de nombreux domaines ; le choix est souvent difficile entre les buts
très variés à poursuivre ; et la tentation est
souvent grande de donner la priorité à des travaux de prestige au
lieu de se consacrer à l'humble tâche d'apprendre à une
population peu évoluée le meilleur mode de travail.
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