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La gestion du risque de crédit bancaire dans un contexte de crise économique: Cas de la B.N.D.E. du Burundi

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par Emery NTWARI
Université du lac Tanganyika - Licence en gestion socio-économique des entreprises et des organisation 2008
  

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O. INTRODUCTION

01. Enoncé, intérêt du sujet

Le maintien de l'activité bancaire revêt une importance toute particulière, car il conditionne en grande partie celui de la vie économique d'un pays. Le crédit et le capital en général constituent une donnée importante en tant que facteurs de production et partant, moteurs de développement économique.

Par ailleurs, le crédit est inséparable du risque. En effet, au sein des institutions bancaires, la maîtrise du risque, sa gestion, la spécialisation dans les activités et l'anticipation surtout dans la gestion de l'encaisse disponible sont des mots clés sur lesquels les responsables doivent agir pour ne pas se heurter à la cessation des activités. Elles doivent disponibiliser des ressources mais aussi stimuler les clients, tout en veillant à leurs possibilités de remboursement ; d'où la nécessité de maîtriser de la gestion du risque.

Le banquier doit prendre le maximum de précautions afin que le risque de non remboursement soit le plus faible possible et limité à des cas de force majeure ou totalement imprévisibles. Ceci est d'autant plus important qu'au Burundi, l'activité économique s'est fortement dégradée ces dernières années augmentant ainsi le risque de non remboursement des crédits bancaires. La BNDE ayant pour mission de « concourir au développement économique et social du Burundi, principalement en octroyant des crédits à long, moyen et court terme en faveur des projets réalisés dans le secteur de la production »1(*), elle évolue dans un secteur très risqué et est susceptible de se trouver en difficultés d'être remboursée, compromettant ainsi sa survie. Dès lors, il devient particulièrement intéressant d'analyser sa politique de gestion du risque de crédit durant ces dernières années, marquées par une crise économique consécutive à la crise socio-politique qu'a connu le Burundi.

02. Problématique

L'une des finalités d'un crédit est son remboursement. Or, dans de cas de plus en plus fréquents, les remboursements ne s'effectuent pas à l'échéance prévue. Des fois, ils se trouvent même définitivement compromis. Dans cette situation, la banque voit se matérialiser un risque de contrepartie et doit essayer de procéder, le plus rapidement possible au recouvrement de sa créance. Elle doit aussi prendre d'autres stratégies pour éviter la reprise d'autres incidents de paiements. « Les banques burundaises qu'elles soient de petite taille ou de grande taille font recours à des différentes méthodes de gestion qui leur permettent de se couvrir contre les risques des crédits bancaires pour améliorer leurs performances à des différents niveaux »2(*).

Selon ALIOUNE Sall,3(*) « bien que la structure des actifs des banques Africaines reflète, en partie, le fait que la masse des engagements soit remboursable à vue, leur préférence pour l'octroi des prêts essentiellement à court terme peut également s'expliquer par une attitude d'aversion contre les risques dans une situation où les activités de leurs clients potentiels sont sensibles à l'impact des facteurs exogènes(les conditions climatiques, les crises économiques et l'environnement économique international). Il y a également la difficulté d'évaluer la solvabilité des entreprises emprunteuses sur des longues périodes, car les données comptables fournies pour les demandes de prêt sont généralement mal fournies et vérifiées ».

Quant à ANTOINE Gentier4(*) «une politique de crédit est considérée comme stable lorsque le profil du crédit en longue période n'est pas affecté par des variations très importantes comme des expansions très soutenues pendant quelques années suivies des contractions très brutales.» 

La BNDE fait partie du secteur secondaire. Or, en plus des problèmes d'ordre structurel que connaît ce secteur (une demande intérieure très réduite, un manque d'agressivité et de compétitivité des opérateurs économiques, une absence de zones industrielles viabilisées), il a beaucoup souffert des conséquences néfastes de la crise qui dévaste le Burundi depuis octobre 1993. Il est à constater qu'avec la crise, presque tous les secteurs de l'économie sont tombés en faillite. Ceux qui ont pu échapper marchent au ralenti. Cette situation a entraîné des conséquences sur le secteur bancaire. La persistance de cette crise socio- politique qui a été aggravée par le blocus économique de 1996 a engendré un climat d'incertitude peu propice à l'investissement. Suite à ce blocus économique, le portefeuille des banques s'est dégradé.

De plus, « avec la crise qui prévaut depuis 1993, les entreprises privées et publiques connaissent beaucoup de problèmes. Elles consacrent peu de temps à la définition des objectifs de long terme car elles évoluent dans un environnement incertain tant du point de vue gestion des flux financiers que du point de vue gestion des risques »5(*).

De ce fait, l'engagement de fonds pour une longue période devient fort risqué. Aussi les mésaventures que les banques ont parfois connues dans le recouvrement des crédits les poussent-elles à être encore plus prudentes dans l'octroi des crédits.

La particularité de la BNDE est liée à sa mission car ses objectifs spécifiques divergent avec ceux des banques commerciales. En effet, ces dernières sont à l'image du capitalisme moderne, c'est-à-dire qu'elles possèdent une orientation purement commerciale dans le but de maximiser leur profit et de satisfaire les volontés des actionnaires tandis que la BNDE dont l'Etat est majoritaire dans le capital social a pour souci de venir en aide à une partie de la population qui est délaissée par les pratiques des banques commerciales. Ceci implique que même en période de grandes troubles, elle devait poursuivre sa mission malgré l'ampleur du risque de crédit. Elle devait donc être à mesure de trouver des mécanismes de limiter ce denier.

D'après F. JACQUES6(*), pour limiter le risque de crédit bancaire, les banques peuvent répartir leurs concours entre des branches d'activités différentes de façon à éviter les conséquences d'une crise qui viendrait frapper telle ou telle profession. Elles peuvent aussi suivre le volume de leurs risques par branche d'activité et s'efforcera d'arriver à une répartition aussi satisfaisante que possible en fonction des conditions économique du moment. Selon le même auteur, la prudence conseille le banquier de limiter et de diviser les risques. En effet, il est périlleux pour une banque de concentrer ces crédits sur quelques gros bénéficiaires uniquement.

Par contre, plus les crédits sont répartis entre un grand nombre de bénéficiaires et d'émetteurs, plus la probabilité de non remboursement est faible. La diversification des risques constitue l'un des fondements de la fonction d'intermédiaire financier. De même le financement exclusif d'un seul secteur de l'activité économique et /ou une zone géographique expose la banque à des difficultés élevées en cas de récession de ce secteur ou cette zone.

Dès lors, notre question de recherche est de savoir comment la BNDE a géré le risque de crédit durant la période de crise économique engendrée par la crise socio-politique que vient de connaître le Burundi.

* 1 Statuts de la BNDE, P.2.

* 2 BRB, Bulletin mensuel n°10, Octobre 2003, P.34.

* 3 ALIOUNE Sall, La compétitivité future des économistes Africaines : actes de forum de Dakar, Carthala, Amazon, 2000, P.226.

* 4ANTOINE Gentier, Economie bancaire, Edition Publibook, Amazon, 2003, P.111.

* 5 BRB, Bulletin mensuel n°5, Mai, 1999, P.43.

* 6 F. JACQUES, Opérations de banque, Dalloz, Toulouse, 1963, P.187.

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