WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Géostratégie de la Caspienne

( Télécharger le fichier original )
par Clément Vigneaud
Institut d'Etudes Politiques d'Aix-en-Provence - 2e année du Diplome 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B) Affrontements de puissances et jeux de dominations

1) Une perte de l'influence Russe?

La chute de l'URSS a bien évidemment porté un coup fatal à la Russie et a largement remodelé toute la géopolitique de l'Asie centrale. Même si les anciennes républiques soviétiques se sont réunies au sein de la CEI, Moscou a perdu sa main mise sur le Caucase et la Caspienne. La Russie dès lors n'a cessé de vouloir retrouver ce statut de puissance dominante en Asie centrale. L'indépendance des républiques soviétiques s'est marquée par une ouverture économique. les investisseurs cherchant à s'implanter sur le territoire russe ont rencontré des difficultés alors que les pays de la Caspienne sont apparus d'accès relativement plus facile. Cela est principalement du aux échecs de réformes économiques en Russie où les enterprises privées n'ont pas réagit de la même manière.

La russie voit aussi les oléoducs et pipelines lui échapper. En 1991, elle contrôle tous les oléoducs permettant aux nouveaux états independents d'exporter leurs hydrocarbures, mais par la suite six oléoducs ne passant pas par le territoire Russe ont été construits Moscou perd ainsi de son influence politique et économique.

La conséquence directe de cela, c'est que les NEI sont devenus des concurrents pour la Russie. Moscou voit donc son influence se réduire sur les pays d'Asie centrale. D'une part, ceux-ci souhaitent prendre de la distance avec le «grand frère Russe» après 1991 et s'ouvrir sur la scène internationale, et d'autre part tous les projets mis en oeuvres par les Etats-Unis ont visé et visent toujours à amoindrir l'influence russe dans le bassin Caspien.

2) L'affrontement américano-soviétique pour la domination de la Caspienne.

Au lendemain de l'indépendance des Républiques d'Asie centrale et du Caucase et à la suite de la première guerre du Golfe, les Etats-Unis affichent l'ambition d'étendre leur influence dans les nouveaux pays bordant la mer Caspienne, afin de les désenclaver en les détachant de l'influence exclusive de la Russie et de celle potentielle de l'Iran. La volonté des Etats-Unis et des pays occidentaux est également d'apporter sur le marché mondiale une nouvelle source d'approvisionnement en hydrocarbures. Dans les années 1990, pour justifier leur pénétration dans le bassin de la Caspienne, les Etats-Unis gonflent leurs estimations des réserves d'hydrocarbures que celui-ci contient. Ils parlent de 243 milliards de barils de pétrole, à peine moins que l'Arabie saoudite alors qu'en réalité ces réserves ne sont pas comparables à celle de l'Arabie saoudite qui sont de loin beaucoup plus élevées.

Derrière ces manoeuvres ce sont des rivalités de puissance et de domination qui sont en jeu. On est ici dans une mentalité de lutte énergétique ou aucun avantage ne doit être laissé aux autres acteurs étatiques rivaux. (Etats-Unis contre Russie ou Iran). On retrouve d'ailleurs par certains aspects une ambiance de guerre froide. L'Europe, quant à elle, depuis la guerre du gaz entre la Russie et l'Ukraine, en janvier 2006, se penche enco re davantage sur la Caspienne pour réduire sa dépendance énergétique vis-à- vis de Moscou.

3) Isoler l'Iran

Dans sa volonté de contrôle sur la Caspienne, Washington soutient des projets de pipelines dans la zone pour mieux isoler l'Iran et toujours pour décrocher de la sphère d'influence russe les ex- républiques soviétiques. L'Iran semble être le grand perdant du nouveau «grand jeu». D'une part les oléoducs contournent en majeur partie son territoire ( sauf un oléoduc turkmène), mais d'autre part personne ne peut investir en Iran. Or le pays a besoin d'investissements. Ses installations datent des années 1970, ce qui l'oblige à importer 40 % de son essence ; il n'a pas pu explorer sa portion de la Caspienne et il sous-exploite son énorme potentiel gazier. Il semble d'ailleurs paradoxal que le « grand jeu » exclue l'Iran a l'heure ou les producteurs d'hydrocarbures en Asie centrale souhaite voir s'ouvrir une route sud, plus simple et plus économique.

Géostratégie de la Caspienne

L'Iran a cependant trouvé une solution par son admission en tant qu'observateur en 2005 au sein de l'organisation de coopération de shanghaï. Par ce rapprochement Téhéran peut tisser des liens avec l'Asie, notamment la Chine, et être plus fort dans son bras de fer avec les Etats-Unis ».

4) L'organisation de coopération de shangha
·, un nouvel enjeu.

L'OCS est une organisation régionale qui regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, la Kirghizistan,le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Elle a été créée à Shanghai les 14 et 15 juin 2001 par les présidents de ces six pays. Par ailleurs, la Mongolie, l'Inde, l'Iran est le Pakistan ont un statut d'observateur, ce statut a été refusé aux Etats-Unis.

Investir en Asie centrale constitue aussi, pour les Chinois, une façon de s'immiscer dans les affaires de la région pour, disent-ils, contribuer à sa sécurité. En réalité la chine veut « sa part de gâteau » dans la gestion de la Caspienne. Elle s'engage dans l'OCS pour fédérer les Etats membres autour de thèmes qui lui sont chers, comme la lutte contre le terrorisme ou la coopération économique et énergétique. De surcroît, l'organisation forme un bloc susceptible de se solidariser fortement en cas de déstabilisation de la zone ou si les Etats -Unis y gagnent en influence au point de menacer les pouvoirs en place.

La vague de « révolutions colorées » qui a pris place dans l'espace ex-soviétique depuis 2003 a ainsi conduit l'OCS à prendre plus nettement position contre Washington. En juillet 2005, par exemple, ses six membres soutenaient l'ouzbékistan dans son exigence de fermer la base militaire aérienne américaine de Karshi-Khanabad, ouverte dans le cadre de l'opération en Afghanistan. Conséquences tous les soldats américains ont quitté le sol ouzbek, ainsi que toutes les ONG.

Ainsi ce groupement régional récent montre sa capacité à peser dans les Relations internationales influant sur la décision des états. Il représente un nouvel acteur en essor du «grand jeu» autour de la Caspienne.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand