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Géostratégie de la Caspienne

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par Clément Vigneaud
Institut d'Etudes Politiques d'Aix-en-Provence - 2e année du Diplome 2008
  

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III) La question de l'acheminement du gaz et du pétrole vers l'Europe

La logique de diversification des exportations et de réduction de dépendance menée par l'europe conduit les pays importateurs et exportateurs à élaborer de nouvelles stratégies de sortis pour leur ressources naturelles. Ces différents projets sont la principale cause des tensions de la Caspienne. Certes la question de l'accès aux ressources, du contrôle des zones déchirent les états. Mais les rivalités sont beaucoup plus apparentes sur la question des tracés des oléoducs et de l'acheminement des hydrocarbures vers les pays importateu rs. Depuis plus de cinq ans, on assiste à une véritable guerre commerciale et économique dans laquelle sont impliqués, outre les Occidentaux, pratiquement tous les Etats de la zone comprise entre la Caspienne et la Méditerranée.

A) La « guerre des oléoducs »

La confusion règne tant cette question des oléoducs est complexe. Ainsi il convient de distinguer clairement les oléoducs existants de ceux qui sont en construction ou en projet.

1) Les oléoducs existant et en activité Voir annexe 3

De l'Azerbaïdjan à la Russie

Il existe un oléoduc entre Bakou en Azerbaïdjan et Novorossisk en Russie. Celui-ci a été réhabilité. Initialement, il passait par le territoire tchétchène. Mais en 2002, la Russie l'a détourné afin d'éviter la zone de conflit et de mettre fin à des années de pompage illégal servant à financer la résistance tchétchène.

· Du Kazakhstan à la Russie : Caspian Pipeline consortium (CPC)

Cet oléoduc transporte le pétrole du champ kazakh de Tenguiz à Novorossisk. Il a été mis en activité en novembre 2001. Long de 1 580 kilomètres, il a nécessité 4,2 milliards de dollars d'investissements dont la moitié a été assurée par deux firmes américaines ChevronTexaco et ExxonMobil. Le Kazakhstan, ne possédant pas ses propres oléoducs pour l'exportation, a été jusqu'à maintenant dans l'obligation d'utiliser le réseau russe existant.

· De l'Azerbaïdjan à la Géorgie : l'oléoduc Bakou-Soupsa

C'est le premier oléoduc indépendant du réseau russe reliant Bakou au port géorgien de Soupsa. D'une longueur de 833 km, il a été mis en activité en avril 1999, et a coûté au consortium AIOC (Azerbaïdjan International Operating Company) 560 millions de dollars. Sa capacité est limitée car les tankers quittant Soupsa doivent emprunter les détroits du Bosphore et des Dardanelles où le trafic est si dense que la Turquie restreint le transit.

· De l'Azerbaïdjan à la Turquie : Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC)

C'est un des plus important. Inauguré le 25 mai 2005, il a été mis en activité fin 2005. Long de 1 765 km, il traverse l'Azerbaïdjan et la Géorgie pour aboutir au port méditerranéen de Ceyhan, en Turquie.

La construction de cet oléoduc initié il y a onze ans, a été lancée en octobre 2001 par un consortium regroupant dix sociétés, dont les plus importantes sont; Socar (Azerbaïdjan), Amerada Hess, ConocoPhilips, ENI (Italie), Total et Unocal. Le projet unifié autour de British Petroleum a coûté près de 4 milliards de dollars. Le Kazakhstan, qui devra s'équiper en supertankers d'une capacité de 50 à 60 mille tonnes pour évacuer le brut de Kashagan jusqu'à Bakou, envisage de s'y rattacher et de faire passer par l'oléoduc BTC 5 à 10 millions de tonnes par an à partir de 2008.

2) Les projets et les oléoducs en construction Voir annexe 3

· Kazakhstan Caspian Transportation System (KCTS),

Un nouveau projet vient de naître et il est lié à la découverte du gisement de Kachagan le plus gros découvert dans le monde depuis trente ans. Ce dernier doit entrer en production fin 2010, et les actionnaires du consortium qui l'exploite, formé de 10 grandes majors occidentales, entendent transporter ses 1,2 à 1,5 million de barils par jour via un itinéraire sud-ouest traversant la Caspienne. L'oléoduc ne passera sous la mer, en raison de l'opposition russe et iranienne. En réalité il ne s'agira pas d'un oléoduc mais d'une flotte de tankers qui fera la navette entre le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan, où un nouveau terminal pétrolier connectera le « système» au BTC et rejoindra la Turquie.

Le groupe Total, qui détient 18,52 % du gisement, mène les études pour mettre en place ce système qui devrait couter 3 milliards d'euros. C'est un des principaux projets que le président de la République Nicolas Sarkozy pourrait défendre l'an prochain au Kazakhstan, lors de sa visite.

· D'Azerbaïdjan en Turquie, le «double corridor». Bakou-Tbilissi-Erzerum

Un second projet qui concerne le gaz est en cour d'élaboration. Il s'agit d'un gazoduc appelé à fournir l'Europe en gaz kazakh et turkmène Ce gazoduc double le tracé du BTC. L'Europe encourage en même temps des investissements pour produire du gaz naturel liquéfié au Turkménistan, lequel peut être ensuite transporté par bateau à Bakou. La construction de ce gazoduc, long de 690 kilomètres d'un coût de 900 millions de dollars a débuté fin 2004. Ce «double corridor énergétique» Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) et Bakou-Tbilissi-Erzerum (BTE) participe au rapprochement de la région Caspienne avec l'Union européenne.

Géostratégie de la Caspienne


· Trukménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde

Un autre grand pipeline stratégique encouragé par Washington mais qui a peu de chances de voir le jour: il s'agit du Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI), ce gazoduc que les Etats-Unis, avec la société pétrolière américaine Unocal, envisageaient de construire avec les talibans dans la seconde moitié des années 1990 se trouvent largement compromis car il comporte trop d'inconvénients, en termes de sécurité, avec le retour des talibans en Afghanistan.

· Les projets vers la Chine

La construction d'un oléoduc transportant le pétrole de l'ouest du Kazakhstan vers le nord-ouest de la Chine (Xinjiang), longtemps repoussée en raison de sa non-rentabilité, va désormais se concrétiser. D'une longueur totale de 6 000 kilomètres «le West China-West Kazakhstan Oil Pipeline» devrait transporter 20 millions de brut par an (400 000 barils/jour). Une première partie de 449 kilomètres est entrée en service en 2003 et relie déjà une ville chinoise.

· Un oléoduc Caspienne-baltique?

Ce projet est pratiquement sur la voie d'être lancé. Il reste à déterminer les points de départs et d'arrivée de l'oléoduc et déterminer ses caractéristiques. Cet oléoduc, selon le projet des pays participants, (Lituanie, de Pologne, d'Ukraine, d'Azerbaïdjan et de Géorgie ) jouera le rôle d'alternative aux livraisons russes et permettra l'acheminement du pétrole de la région de la mer Caspienne et de la mer Noire vers la mer Baltique et également permettra de renforcer la sécurité énergétique de l'Union européenne

3) L'affrontement entre la Russie et les pays de la Caspienne pour l'approvisionnement de l'europe; Le projet Nabucco

Voir Annexe 5

Le projet Nabucco est un projet d'oléoduc reliant la Caspienne à l'Europe. Vers 2012, ce pipeline de 3 400 kilomètres est censé acheminer le gaz d'Asie centrale, et plus tard d'Iran, jusqu'en Autriche . Réunis le 26 juin 2006 autour du commissaire européen à l'énergie, les pays concernés (Turquie, Bulgarie, Roumanie, Hongrie, Autriche) ont définitivement mis en place le projet, qui est soutenu par les Etats- Unis. La construction et l'exploitation de la conduite ont été confiées à un consortium international dirigé par la compagnie pétro gazière autrichienne OMV.

Cela crée un affrontement qui oppose la Russie aux pays européens et aux républiques d'Asie centrale. Le but de l'Europe est de diversifier ses sources d'approvisionnement. Ainsi par le projet Nabucco, elle réfléchie à un moyen de contourner la Russie et Gazprom, le géant gazier Russe, pour la fourniture du gaz d'Azerbaïdjan, du Kazakhstan et du Turkménistan. La Russie quant à elle souhaite un contrôle total sur l'acheminement du gaz et en tant que premier producteur de gaz au monde veut demeurer le principal exportateur. Moscou développe donc un projet concurrent et prévoit de construire un nouveau pipeline au sud dont le tracé est très proche de celui de Nabucco.( voir annexe) alors que Gazprom construit déjà «le Nord Stream » sous la Baltique pour livrer le gaz de Sibérie à l'Europe en évitant la Biélorussie, les pays baltes et la Pologne.

De Lourdes incertitudes pèsent encore sur le projet. Le contre-projet Russe peut en effet s'avérer plus intéressant et plus rentable, la Russie mettant en avant ses réserves et la crédibilité de son projet. De plus Avant d'investir quelque 5 milliards d'euros, les firmes turque, bulgare, roumaine, hongroise et autrichienne veulent des assurances. Il n'est pas sûr qu'il y ait assez de gaz dans la région de la Caspienne, dont les réserves font l'objet d'évaluations divergentes. De plus il faut pour que le projet soit rentable qu'il transporte le gaz non seulement de l'Azerbaïdjan et du Kazakhstan, m ais aussi de l'Iran et du Turkménistan. Malgré ces conditions qui restent à assurer, le ministre turc de l'Energie, Hilmi G·ler, a déclaré en mai 2007 que le projet de gazoduc

transcaspien Nabucco serait réalisé malgré tout.

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