B) Les positions internationales
La construction du BTC de l'Azerbaïdjan à la Turquie
a été soutenue par l'Union européenne, par les Etats-Unis,
et par la Turquie. Il est en de même aujourd'hui pour le projet
Nabucco.
· La Turquie souhaite favoriser les projets de pipeline
car elle veut désengorger ses détroits, ceux des Dardanelles et
du Bosphore ou le trafic est déjà saturé. Les
conséquences écologiques en cas d'accident seraient dramatiques,
notamment pour le tourisme. La Turquie tient à préserver ce
domaine et donc à éloigner les pétroliers et autres
tankers qui pourrait transiter par les détroits.
· L'UE possède une politique
énergétique commune, qui vise la création de sources
alternatives d'approvisionnement énergétique et la
diversification des livraisons d'hydrocarbures, ce qui la pousse toujours
à rechercher d'autres projets complémentaires et s'assurer une
sécurité.
· Les Etats-Unis à travers cette guerre des
oléoducs cherchent à isoler l'Iran et la Russie. Si Washington
défendait le TAPI, le projet
«Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Industrielle »,
c'était à la fois pour isoler l'Iran et pour affaiblir la Russie
en Asie centrale. Désormais, les Etats- Unis entendent aussi
intégrer l'Afghanistan à son voisinage tout en lui fournissant de
quoi chauffer ses populations et relancer son économie, gages de sa
stabilité. Dans ce but, le département d'Etat américain,
en 2005, a réorganisé sa division Asie du Sud pour la fondre avec
celle de l'Asie centrale, afin de favoriser les relations à tous les
niveaux dans cette aire désignée comme la « Grande Asie
centrale ».
Le BTC, tout comme le BTE représentent de grandes
victoires américaines en politique internationale. C'est une
réussite en matière d'Òendiguement» de la Russie et
de soutien à l'indépendance des républiques du Caucase.
Ces oléoducs offrent aux Etats -Unis et à l'Europe la
possibilité de lancer deux projets pour diversifier leurs sources
d'approvisionnement et pour attirer dans leur géopolitique les NEI de la
zone. Néanmoins les défis sont nombreux. Actuellement, le
Turkménistan est dépendant du réseau de gazoducs
construits à l'époque soviétique et contrôlée
par Moscou. Américains et Européens cherchent à convaincre
le Turkménistan de construire un gazoduc sous la mer Caspienne
contournant la Russie, arguant du fait qu'Achkhabad pourrait vendre son gaz
plus cher. Gourbangouly Berdymoukhamedov, le président du
Turkménistan, a été accueilli à Bruxelles où
les Européens ont tenté de le convaincre de participer au «
corridor » transcaspien, Bakou-Tbilissi-Erzerum, permettant de transporter
du gaz liquéfié par barges de l'autre côté de la
mer. Mais depuis son élection en février, M. Berdymoukhamedov a
signé des accords pour remettre en état et doubler les
capacités du gazoduc de la côte de la Caspienne débouchant
en Russie, et pour la construction d'un gigantesque oléoducs de 7.000
kilomètres de long reliant le Turkménistan à la Chine.
De retour de sa première visite officielle à
Moscou le président à également invité l'entreprise
Chevron à prendre part au développement du secteur
énergétique turkmène. Jamais son
prédécesseur n'avait osé solliciter une major
internationale. Par ailleurs, il n'a pas dit « non » aux propositions
européennes de corridor transcaspien. Peut-être menace-t-il de
faire entrer les Occidentaux dans son jeu pour que Gazprom accepte de payer
plus. La Russie obtient jusque là le gaz turkmène pour un prix
dérisoire. (100 dollars par unité de mille mètre cube). Et
Il facture son gaz à plus de 250 dollars aux pays européens.
En conséquence l'Europe et les Etats-Unis ne cessent de
faire pression sur le Turkménistan pour que celui-ci oriente ses projets
directement vers l'Europe sans passer par la Russie. Mais bien que le
régime est changé de président au début de
l'année, il demeure méfiant envers Washington.
Géostratégie de la
Caspienne
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