IV) Défense et sécurisation de la
Caspienne,
A) La Caspienne ; base arrière
américaine
A partir du 11 septembre 2001, l'administration
américaine a intensifié sa coopération militaire avec les
républiques d'Asie centrale. Elle a sensiblement augmenté les
montants de son assistance fournie aux États de la région au
titre des programmes de sécurité. Des troupes américaines
ont, été déployées en Ouzbékistan (base de
Karsi-Khanabad) et au Kirghizstan (base de Manas), en soutien à
l'intervention en Afghanistan. l'hypothèse d'une installation de bases
OTAN en Géorgie et en Azerbaïdjan a également
été soulevé. En un an, ( 2003/2004) Washington a mis en
place son dispositif militaire en Asie centrale s'assurant ainsi tout le
soutien logistique necessaire pour toutes leurs interventions.
Les Etats -Unis se servent de l'Asie Centrale comme d'une base
arrière pour leur établissement au moyen-orient et principalement
pour leur engagement en Afghanistan. La guerre menée contre le
régime des talibans en 2001 avait pour point de depart
l'Ouzbékistan. Aujourd'hui. Depuis, des forces américaines
stationnent également dans d'autres bases au Tadjikistan, et près
de l'aéroport de Manas, au Kirghizstan. Les événements du
11 septembre 2001 ont, en fait, accentué des tendances à
l'Ïuvre depuis dix ans dans la région de la caspienne, c'est
à dire le recul de l'influence de Moscou et l'installation des
Etats-Unis qui acquiert un statut d'hyperpuissance.
Le grand gagnant de cette présence militaire
américaine fut le président ouzbek Islam Kar imov : Les
Etats-Unis ont joué un rôle majeur dans l'élimination des
talibans. Par conséquent, Ils ont libéré
l'Ouzbékistan de toute menace d'agression militaire ou
idéologique. Les choses ont changé depuis l'année 2005. En
effet le 29 juillet 2005, l'ambassade américaine à Tachkent a
reçu une note du ministère ouzbek des Affaires
étrangères appelant les États-Unis à retirer leurs
forces de la base aérienne de KarshiKhanabad dans un délai de six
mois. Consécutive à la crise politique déclenchée
par les événements d'Andij an8, cette demande a
provoqué de nombreuses spéculations quant à la
réaction possible de Washington.
Si les Dirigeants des pays d'Asie Centrale semblent satisfait
par la présence militaire américaine qui garantit une
stabilité face aux agitations et au terrorisme, celle-ci suscite
également des espoirs parmi les groupes d'opposants. Par exemple, pour
Boris Shikhmuradov, fondateur du Mouvement démocratique populaire du
Turkménistan et ancien ministre des affaires étrangères,
arrêté dans des conditions obscures en décembre 2002, comme
pour M. Akezhan Kazhegeldin, ancien premier ministre kazakh, l'implication
américaine et occidentale représente une avancée pour la
démocratie. Ces leaders independents, bien que soumis à de fortes
pressions dans leurs états, voient dans la presence américaine un
moyen de parvenir a plus de démocratie. De fait, la
quasi-totalité de l'aide des Etats -Unis à l'Ouzbékistan,
au Kazakhstan et à la Géorgie contribue au développement,
non seulement de l'économie de marché, mais aussi d'un
système politique démocratique.
Le secrétaire d'Etat Colin Powell avait
évoqué en 2003 devant le Congrès les « progrès
substantiels et continus» faits par les pays d'Asie Centrale en
matière de droits humains et de démocratie. Pourtant Human Rights
Watch et d'autres ONG comme amnesty international soulignent que ces
progrès restent bien limités, et souhaitent plus de pressions de
la part de Washington. Cela s'avère délicat pour les Etats-Unis
qui ne sont pas en Asie Centrale pour des interêts idéologiques
mais bien pour des
8 La crise d'Andidjan: Le 12 et 13 mais 2005, Lors de
manifestation dans la ville ouzbek d'Andijan, l'armée a ouvert le feu
sur la foule tuant et blessant des manifestants. Selon certains
témoignages les forces armées ont encerclé les
manifestants et commencé à ouvrir le feu sans discrimination sur
ceux qui étaient sur la place ou tentaient de s'enfuir. Cela à
fait des centaines de morts. Néanmoins la vérité n'a
jamais été mise au clair et le gouvernement ouzbek a toujours
refusé les commissions d'enquêtes étrangères, ni
reconnu la gravité de ces événements. Les Etats -Unis Ont
vivement dénoncé et condamné cette répression, ce
qui explique les tensions diplomatiques et la décision ouzbek
d'évacuer les Etats-Unis hors du territoire.
interêts économiques et
énérgetiques. Ainsi, mettre en avant un discours trop
démocratiques pourrait nuire à leurs relations diplomatiques. Si
ce discours démocratique de l'Occident dérange les dirigeants
centre asiatiques, ils peuvent toujours changer de décisions et
s'orienter vers la Chine et la Russie qui ne sont guère exigeant en la
matière.
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