1.5.2- Techniques
culturales
Les pratiques culturales varient suivant les aires de culture,
mais surtout suivant les moyens dont disposent les agriculteurs.
Dans les systèmes de culture permettant un strict
contrôle des conditions de milieu, la culture cotonnière est
conduite d'après les besoins en temps réel de la plante. Des
indicateurs de pilotage sont mesurés directement sur la plante ou sur le
peuplement. On peut citer le ratio de la hauteur des plants au nombre de noeuds
de la tige (« height to node ratio », HNR), le taux de croissance de
ces deux paramètres, la surface foliaire, ou encore le nombre de noeuds
au dessus de la dernière fleur blanche en première position de
branche fructifère (NAWF). Ces indicateurs sont utilisés pour
décider des interventions culturales telles que l'irrigation, la
fertilisation, les traitements insecticides, l'usage des régulateurs de
croissance etc. Une valeur de NAWF d'environ 5 par exemple apporte l'indication
de l'imminence de la cessation de croissance (cut out) et rend compte de la
diminution des besoins d'irrigation (Bourland et al., 1992).
L'adoption de fortes densités de peuplement (culture dite "narrow row
cotton"), et l'utilisation raisonnée d'hormones et de régulateurs
de croissance permettent de contrôler la croissance des plantes et
d'optimiser les coûts de production (Martin, 2000)
En Afrique de l'ouest et du Centre où la culture est
essentiellement pluviale et pratiquée par de petits paysans sur des
superficies dépassant rarement en moyenne 1 ha, le pilotage de la
culture est essentiellement basé sur les saisons de pluie. L'ensemble
des opérations culturales est calé par rapport à la date
de semis, en particulier, les dates d'apports des engrais, les dates
d'application des insecticides. Les densités pratiquées varient
de 42000 plantes par ha à 62000 plantes par ha au Bénin, mais
elles peuvent atteindre 80000 plants par ha en Côte d'Ivoire. Le labour
manuel est la pratique courante, la culture attelée étant aussi
de plus en plus utilisée. Seulement quelques paysans ont accès au
labour mécanique. La culture est semi - intensive avec un taux
d'adoption de plus de 95 % de l'utilisation des intrants (fumure
minérale, protection insecticide). Le désherbage manuel est
courant, mais des herbicides de pré - levée sont adoptés
par les producteurs ayant de grandes superficies ; la récolte est
partout manuelle.
De légères différences sont
observées suivant les zones agroécologiques, en particulier en ce
qui concerne les dates de semis (plus proche du 1er Juin au nord et un peu plus
tard au sud), les fumures minérales (apport complémentaire de Kcl
au sud).
L'efficacité des techniques culturales mises en oeuvre
dépend donc fortement de la régularité des pluies.
L'amélioration de l'alimentation hydrique de la plante dans ces zones
à risque climatique pourrait passer par des actions favorisant la mise
en place rapide de la production sur le plant et cela représente l'un
des objectifs visés par les pratiques de taille des cotonniers.
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