1.1.2- Morphologie du plant de
cotonnier
Petit arbuste, atteignant le plus souvent 1 à 1,5m de
haut parfois plus, le cotonnier présente une partie souterraine et une
partie aérienne (fig.1.1).
La partie souterraine du cotonnier comprend une racine
pivotante pourvue de nombreuses ramifications latérales. Ces
ramifications réalisent la fixation de la plante au sol et assurent la
plus grande partie de son alimentation.
Figure 1.1 :
Schéma d'un plant de cotonnier dans l'ordre où les branches
apparaissent (d'après Parry, 1982).
La partie aérienne comprend :
1- une tige principale érigée, à
croissance terminale et continue (monopode) servant de support au reste de la
plante. De cette tige, partent des rameaux de deux natures : les branches
fructifères (BF) et les branches végétatives (BV)
2- des branches végétatives se
développant à partir des noeuds de base du plant situés au
dessus du noeud cotylédonaire. Ces branches en nombre variable suivant
les variétés et les cultivars sont parfois absentes (Parry,
1982). Elles présentent une croissance continue comme l'axe principal
avec des ramifications secondaires qui peuvent développer des fruits. A
la différence des branches fructifères, les branches
végétatives ne portent pas directement les fruits mais donnent
lieu à des ramifications secondaires qui peuvent produire des fruits
(Davidonis et al., 2004 ; Boquet et Moser., 2003). Leur
développement est initié avant l'apparition des branches
fructifères en général, mais elles peuvent encore
réapparaître plus haut sur le plant en cas de défaillance
de croissance (disparition du méristème de la tige principale du
fait de piqûre d'insectes) ou en cas de reprise de croissance
après la fin d'un cycle (émergence d'une branche
végétative à l'aisselle d'une branche
fructifère).
3- des branches fructifères ou rameaux
sympodiaux : elles se développent à partir de tous les
noeuds du tronc principal situés au dessus des branches
végétatives. Chez la plupart des variétés de G.
hirsutum, elles apparaissent vers les 5ième et
8ième noeuds à partir des cotylédons (Hearn and
Constable, 1984), sur la tige principale, ou dès le premier noeud sur
les branches végétatives. Elles présentent une croissance
discontinue, qui commence par la formation d'un entre - noeud, suivi de la
production d'une feuille et d'une fleur au niveau du méristème
terminal. Par la suite, une structure identique (entre - noeud, feuille, fleur)
se développe à partir du bouton axillaire de la feuille. De la
sorte, plusieurs fleurs peuvent apparaître sur le même rameau
fructifère. En raison de leur croissance sympodique, elles sont
formées de segments successifs. Chaque segment de branche correspond
à une période de croissance. Un bouton floral et une feuille se
développent à l'extrémité du segment. L'allongement
du segment suivant se réalise à partir d'un bourgeon situé
en position latérale, qui détermine l'aspect en « zig - zag
» de la branche fructifère (Parry, 1982) (fig. 1.2). Le nombre et
la longueur des branches fructifères peuvent être variables
suivant les conditions d'environnement ou le génotype de la
variété utilisée.
4- des feuilles : les feuilles du cotonnier apparaissent
à l'aisselle de chaque nouvelle branche et de chaque site
fructifère mis en place. En dehors des feuilles les plus basses
(feuilles cotylédonaires et premières vraies feuilles à
limbe entier), les feuilles du cotonnier sont palmées avec cinq lobes
plus ou moins échancrés ; et sont plus ou moins pileuses
(trichomes). La forme, la taille, la couleur, l'épaisseur sont des
caractéristiques variétales. Des formes particulières de
feuilles aux limbes très découpés se retrouvent dans
certaines variétés et sont appelées Okra ou Super Okra
(Photo 1.1).
5- des glandes terpénoïques chez certaines
variétés, réparties sur toutes les parties
aériennes de la plante (tige, feuilles, graines, capsules). Ces glandes
produisent du gossypol et leur présence peut aider à limiter les
attaques de certains ravageurs.
6- des organes fructifères : qui apparaissent
à un stade plus avancé du développement sur les
ramifications sympodiales à partir de boutons floraux ou «
squares», formes de petites structures vertes pyramidales, qui
évoluent en fleurs, puis en fruits. Ces derniers sont des capsules dont
la forme et la grosseur sont caractéristiques d'un cultivar (Demol et
al. ,1992). Une capsule est de forme ronde ou oblongue, mesure
à maturité 4 à 6cm de long sur 3 à 4cm de
diamètre en son renflement maximum et est divisée en 3 à 5
loges (Photo 1.2). Elle comprend un péricarpe qui constitue la paroi de
l'ovaire. A l'intérieur de celui - ci, se développe une trentaine
de graines sur le tégument desquelles croissent les fibres dont
l'ensemble est appelé coton - graine et constitue le produit de la
récolte de la culture cotonnière.
Différentes caractéristiques morphologiques des
organes reproducteurs (forme, taille, présence ou non de mucron, nombre
de loges carpellaires, type d'ouverture de la capsule, etc.) peuvent servir
à décrire les variétés.
monopodes
ou ramification végétative
sympodes
ou
ramification fructifère
Figure 1.2: Représentation
schématique de rameaux végétatifs et de rameaux
fructifères
Photo 1.1: Feuilles de Okra Photo
1.2: Fibre de coton dans une capsule déhiscente
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