1.1.5- Exigences
écologiques du cotonnier
Le cotonnier nécessite une saison sèche
terminale bien marquée, indispensable à une bonne ouverture des
capsules et à la récolte. Le climat intertropical de savane
convient donc assez bien de ce point de vue.
La température
La croissance végétative et le
développement des organes reproducteurs chez le cotonnier sont fortement
influencés par la température. La durée des
différentes phases du cycle est généralement
exprimée en degré-jour (DJ). Elle représente la somme des
différences quotidiennes entre la température moyenne et la
température à la quelle le cotonnier arrête sa croissance
(13°C). Elle se calcule selon la formule : ?DJ - ?([(Tmax + Tmin)/2]-
13), avec DJ > 0 ; Tm désignant la température maximale
de la journée et Tmin la température minimale enregistrée
au cours de la même journée. D'après Mémento de
l'agronome (2002), la durée du cycle du cotonnier exprimée en DJ
est comprise entre 1450 et 1600 et se répartit comme ci-après
:
· levée : 35 à 40 DJ ;
· du semis à la première fleur : 530
à 650 DJ ;
· de la première fleur à la première
capsule ouverte : 600 à 750 DJ ;
La température de germination optimale des graines est
de l'ordre de 30°C. Toute levée est impossible en dessous de
15°C. L'environnement thermique le plus favorable pour la culture du
cotonnier varie entre 25° et 30°C pour les températures
diurnes et entre 15 et 20°C pour les températures nocturnes (Demol,
1992). L'exposition du cotonnier à des températures basses (0
à 10°C) provoque chez lui des dégâts appelés
« chilling » (perte de turgescence d'un nombre croissant de
feuilles pouvant aller dans les cas extrêmes jusqu'à la mort de la
plante).Les travaux effectués par Parry (1982) ont rapporté que
la température minimum de croissance est de 13°C et que la
température optimale se situe entre 27 et 32°C.
L'eau
Le système racinaire pivotant du cotonnier lui
confère une bonne résistance à la sécheresse. Ses
besoins en eau varient en fonction de son stade de développement. Les
besoins en eau s'accroissent avec le développement de la plante. Ils
sont plus élevés lorsque le cotonnier porte des boutons floraux
et des fleurs et lorsqu'il forme des capsules. Il faut compter 2 à 3mm
d'eau par jour en début de végétation et 4 à 7 mm
en période de floraison et de formation des capsules. Au moment de la
maturation des capsules, la saturation du sol n'est plus nécessaire et 2
à 3mm d'eau par jour suffisent. L'arrêt total des pluies en
période de déhiscence des capsules et de récolte est la
situation la plus favorable. En théorie, 400 à 500 mm d'eau
devraient suffir pour permettre au cotonnier de réaliser son cycle, mais
en pratique, à cause des diverses pertes, on estime ses besoins moyens
en eau à environ 700mm.
Le déficit hydrique perturbe moins le
développement reproducteur et la croissance des capsules que l'expansion
foliaire, la rétention des organes reproducteurs et la croissance
végétative. Il peut avoir une influence négative sur la
qualité de la fibre (Mémento ,2002).
L'ensoleillement
Le cotonnier est une plante héliophile par excellence.
L'ensoleillement est un facteur primordial de développement de la
culture, surtout au cours de la phase de développement du système
reproducteur : une réduction même légère de
l'ensoleillement a un effet défavorable sur la croissance et la
rétention des organes reproducteurs. L'activité optimale serait
atteinte avec 100000 lux (Parry, 1982). En Afrique, la durée du jour
n'exerce aucune influence sur le démarrage de la floraison du
cotonnier.
Le sol
En même temps qu'il supporte la plante, le sol constitue
le réservoir dans lequel elle puise sa nourriture. Un bon sol pour la
culture cotonnière doit être profond, riche en matière
organique, bien travaillé pour être aéré et
perméable à l'eau et aux racines. Ces sols doivent en outre
être homogènes, et riches en éléments
minéraux majeurs (Azote (N), Potassium (K), Phosphore (P)) ;
secondaires, et oligoéléments (Calcium (Ca), Magnésium
(Mg), Soufre (S), Fer (Fe), Bore (B), Cuivre (Cu), Zinc (Zn) etc.). Le pH
optimum se situe entre 6,0 et 7,0. Le cotonnier est très sensible
à la toxicité d'aluminium et de manganèse. Pour assurer
une bonne production, l'application d'un amendement calcaire est indispensable
dès que le pH est inférieur à 5,0. Le cotonnier
préfère les sols pas trop lourds de type argilo- sableux ou
sablo- argileux. Il ne supporte pas du tout les terres trop humides mais peut
s'accommoder d'un certain niveau de salinité. Toute augmentation de la
concentration en sels au-delà de 5 à 6% se traduit
généralement par une baisse de production. La résistance
à la salinité varie fortement d'une variété
à l'autre. Le cotonnier est particulièrement sensible à la
carence en Bore qui se traduit par des symptômes typiques (apparition
d'anneaux foncés sur le pétiole, nécroses à la
moelle du pétiole, fleurs malformées, plantes naines à
sommet anormal ou « crumple top »
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