WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La croissance démographique et l'expansion agricole dans la commune de Bantè

( Télécharger le fichier original )
par Claude Senawoudji Magloire DAHANDE
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2.2.2- Intégration agriculture élevage

La traction animale et l'utilisation du fumier restent jusqu'à ce jour des pratiques en vigueur dans le système agricole et pastoral à Bantè. Chaque paysan organise autour de son exploitation des enclos qui abritent les animaux. Les rejets des animaux servent à améliorer la fertilité des sols ont confié les individus interrogés. Mais, c'est surtout l'élevage non conventionnel qui se pratique par les paysans de Bantè. Les lapins, les aulacodes et les pondeuses sont entrés dans l'habitude pastorale de la commune et se pratique dans presque tous les villages parcourus. Cependant, les émondages que ce genre d'élevage engendre au niveau des espèces végétales ne rendent pas service au couvert végétal qui s'en trouve surexploiter aux alentours des villages. L'association, agriculture élevage dans le secteur, au lieu de jouer un rôle complémentaire pose des problèmes d'ordre environnemental.

3.3- Milieu naturel soumis aux effets néfastes des systèmes de production

Les pratiques paysannes conduisent à la destruction de la fertilité initiale des sols déjà fragiles, donc à la perte de leur potentiel productif. Les cultivateurs et les éleveurs détruisent les espèces ligneuses qui protègent les sols et qui constituent des puits absorbant les différents gaz à effet de serre.

3.3.1- Exploitation forestière et besoin en bois de la population

Les cultivateurs de Banté dans l'exercice des travaux agricoles exploitent les produits ligneux sous différentes formes. En effet, il y a moins de trente (30) ans l'exploitation du couvert végétal de la commune de Bantè pour le bois de chauffage, le charbon et le bois d'oeuvre était négligeable (CeRPA, Bantè 2006). Mais avec l'accroissement de la population et surtout la dévaluation du franc CFA intervenue en Janvier 1994, les prix des produits pétroliers et leurs dérivés ont connu une hausse sensible. Pour remédier à la situation, les populations se sont engagées dans l'exploitation abusive des ressources forestières tant pour les besoins en bois de chauffage et de charbon de bois que pour subvenir aux besoins alimentaires et sanitaires.

Ce comportement a tôt fait de la commune un pôle d'attraction des grands centres urbains pour le ravitaillement et la commercialisation des essences végétales à diverses fins.

- Le bois de chauffage

Le bois de chauffage était une activité féminine, mais compte tenu de sa rentabilité économique, les hommes s'en intéressent de plus en plus suite à l'importance croissante de la demande. La production du bois de chauffage selon les enquêtes se fait suivant trois procédés : la cueillette des bois morts, la récupération des produits de défrichement et la coupe de bois vert. Si les deux premiers procédés entrent dans le cadre normal du processus de production du cultivateur, le dernier constitue une activité génératrice de revenu qui incite les paysans à mettre en culture des parcelles dont la végétation se compose d'importants ligneux. Par ce procédé le cultivateur abat les grands arbres tout frais, puis ces arbres sont fendus. Les clients venant des grandes villes s'en procurent et les drainent vers le centre, le sud et le nord et même vers le Burkina -Faso. Les essences les plus recherchées et appréciées sont : Pterocarpus erinaceus (Akpékpé), Prosopis africana (Akakayi), Vitellaria Paradoxa, (Emi), Anogeissus Leiocarpus (Agni). Elles sont considérées comme dotées d'un pouvoir calorifique élevé.

Photo 2 : Terrain en préparation pour la culture du coton et coupe d'arbres pour le bois de chauffe et charbon de bois à Galata. (Cliché C. DAHANDE, février 2007)

- Le charbon de bois

La production du charbon se fait suivant un procédé rudimentaire de carbonisation artisanale qui repose sur l'utilisation des fosses et des meules charbonnières. Cette activité occupe une grande partie de la population paysanne. Il est produit en grande quantité dans les villages de Pira, Okoutossé, Djagballo, Lougba, Bannon. La production du charbon est devenue une activité génératrice de revenus des paysans de Bantè qui sont devenus des spécialistes en la matière. Selon les explications du Ts-For, ce sont les meilleures essences, les bois durs tels que Anogeisus leiocarpus (Agni ), Prosopis africana ( Akakayi ) Vitelleria paradoxa ( Emin) qui sont utilisées pour la production.

Tableau VI : Evolution de la production et de la commercialisation du charbon de 2002 à 2006

Années

Quantité moyenne de charbon produit (sacs de 100kg)

Prix de vente

Villages

Saison sèche

Saison pluvieuse

2002

7670

900F à 1000F

1200F à 1400F

Cloubou

Okoutaossé

Adja-Pira

Bantè

Kagouré

Banon

Lougba

Djagballo

Alétan

Gotcha

Atokolibé

2003

9179

900F à 1100F

1200F à 1400F

2004

11200

1000F à 1200F

1300F à 1400F

2005

12970

1100F à 1300F

1400F à 1500F

2006

14530

1200F à 1300F

1400F à 1500F

Source : TS For Bantè, février 2007

En dehors des bois morts transformés en charbon, des plantes vertes sont également utilisés à cette fin du fait de l'écoulement rapide du produit surtout en saison pluvieuse. Le charbon est produit aujourd'hui un peu partout dans le secteur d'étude. Sur les 625 individus interrogés, 496 produisent du charbon soit 79,34% de l'échantillon de l'étude. Les prix de vente du charbon varient suivant les saisons, et dans une moindre mesure, les années. Cependant avec l'augmentation sans cesse croissante du nombre de charbonniers et les techniques culturales pratiquées, la commune risque d'être classée d'ici à quelques années parmi les milieux les plus dégradés du département des collines.

- Les bois d'oeuvre

L'augmentation d'actifs agricoles due à la croissance démographique a fait de Banté une source d'approvisionnement en bois d'oeuvre. Ces bois sont de plus en plus recherchés pour la fabrication des meubles et autres travaux liés à la menuiserie. Le développement de cette activité entraîne une surexploitation de la ressource ligneuse.

Tableau VII : Point des exploitations contrôlées (campagne agricole 2006-2007)

Désignation

Nombre de permis

Quantité

Eponge végétale

12

12 sacs

Bois de feu

110

1414 Stères

Bois de charbon

120

10533,6 Sacs

Bois de service

30

7200 Pieds

Bois d'oeuvre

225

3030,79 m3

Bois sciés et importés

245

4184,76 m3

Source : TS-For, CeRPA Bantè, Novembre 2007

Les données de ce tableau ne peuvent qu'être approximatives dans la mesure où sur le terrain, les ressources ne semblent avoir aux yeux des populations aucune réglementation les régissant.

Généralement, les exploitants opèrent dans l'informel, concluant juste un marché avec les propriétaires terriens oubliant les services des eaux et forêts. Les essences végétales les plus utilisées, compte tenu de la bonne qualité des bois qui en sont issus, sont entre autres : Khaya senegalensis (Aganho), khaya grandifoliola (acajou à grande feuille), Milicia excelsa (Iroko) Anogeissus Leiocarpus, Pterocarpus erinaceus, Diospyros mespiliformis (faux Ebène), Isoberlina doka, Berlinia grandifoliola .

Au rythme actuel de dégradation du couvert végétal, les sols de Bantè ne tarderont pas à devenir nus. Ce qui pourrait causer des problèmes environnementaux graves.

-Evaluation des unités d'occupation du sol entre1990 et 2005

Entre 1990 et 2005 les unités d'occupation du sol ont connu une évolution progressive considérable. Le tableau suivant résume le rythme d'évolution des unités d'occupation entre 1990 et 2005

Tableau VIII : Rythme d'évolution des unités d'occupation du sol à Bantè entre 1990 et 2005

Années

1990

2005

Unité d'occupation du sol

En Hectare

En %

En Hectare

En %

Galerie forestière

8980

2,64

13492

3,96

Forêt dense semi décidue

33608

9,87

28506

8,38

Forêt claire et savane boisée

61318

18,02

52027

15,29

Savane arborée et arbustive

137661

40,45

78443

23,05

Savane arborée et arbustive saxicole

569

0,17

1041

0,3

Savane à emprise agricole

93911

27,59

110713

32,53

Mosaïque de cultures et de jachères

2839

0,83

53582

15,74

Plantation

1475

0,43

2557

0,75

Total

340361

100

340361

100

Source : Résultat de traitement, novembre 2007

De la lecture du tableau, on remarque que la commune de Bantè, pendant les quinze dernières années a subi d'importantes transformations au niveau des différentes unités d'occupation. En effet, les mosaïques de cultures et de jachères ont progressé de plus de 15% et les plantations ont presque doublé. Ce qui témoigne de la pauvreté des sols laissés en jachère d'une part et d'autre part de la destruction des forêts par une population qui s'accroît au fil des ans.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams