3.4- Conséquences
socio-économiques liées à la dynamique de la
population agricole
3.4.1- Extension des zones de cultures et mauvaises pratiques
agricoles
Pour répondre à l'accroissement
démographique et en absence d'intensification, les surfaces
cultivées s'étendent. On aboutit ainsi à une diminution
régulière des temps de jachères et à une saturation
de l'espace.
A Bantè, le mode d'adaptation le plus fréquent
est l'extension des surfaces cultivées sans modification des pratiques.
Cette option conduit à l'éloignement des champs des villages avec
souvent une baisse de la qualité des travaux agricoles et donc une
dégradation des terres. Le défrichement pour la mise en culture
des terres ôte toute la couverture végétale
(herbacée et ligneux) et bien souvent la croissance des cultures est
trop faible pour assurer la protection du sol contre l'érosion pluviale.
Photo 3 : Défrichement pour la
mise en culture d'une parcelle d'igname à Koko. (Cliché C.
DAHANDE, janvier 2007)
La réduction des temps de jachère
entraîne une baisse rapide de la fertilité des sols par
défaut de reconstitution de la couverture végétale. Enfin,
il faut mentionner les défrichements occasionnés dans le secteur
par les cultures de
rente : arachide et coton. La pratique du labour
nécessite en effet, la destruction presque totale des ligneux
préexistants.
De manière générale, l'agriculteur de
Bantè préserve les arbres utiles adultes (à des fins
citées plus haut), mais détruit toute autre forme de
végétation y compris la régénération des
espèces ligneuses utiles. Le tableau suivant résume les
superficies emblavées par quarante jeunes cultivateurs dans les villages
d'Atokolibé, d'Agoua et de Koumassé.
Tableau IX : Superficies
défrichées pour la culture d'igname dans les villages
d'Atokolibé, d'Agoua et de Koumassé
Echantillon
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Formations végétales défrichées
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Superficies défrichées pour la culture d'igname
(hectares)
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40 cultivateurs
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Galeries forestières
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38
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Forêts
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20
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Savanes
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50
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Source : Résultat d'enquête,
février 2007
De la lecture de ce tableau, il ressort que quarante paysans
ont défriché environ 58 hectares de forêts, pour la seule
culture de l'igname. Une projection sur l'ensemble des actifs agricoles de la
commune et suivant le rythme de croissance, donne une idée sur la
vitesse d'exploitation des forêts dans la zone d'étude. Il se
crée alors une situation de dégradation latente masquée au
niveau de la fertilité par des apports d'engrais quand les champs sont
cultivés, mais qui se révèle inéluctablement
dès l'arrêt de la culture.
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