3.5.1.2- Agriculture peu destructrice de l'environnement
Il s'agit pour les paysans d'utiliser des techniques
culturales appropriées et des fertilisants naturels pour auxquels ils ne
sont pas étrangers, mais qu'ils pratiquent souvent sans atteindre les
objectifs visés.
- Des techniques culturales appropriées
Ce sont des techniques qui protègent, non seulement
le sol, mais aussi et surtout lui restaurent sa fertilité. Dans ce
cadre, il est important d'insister sur certaines techniques telles que la
rotation, l'association des cultures et la jachère.
- La rotation des cultures
La rotation est une succession dans le temps de
différentes cultures dans un même champ. Pour le faire, un choix
judicieux des plantes qui ne puisent pas les substances pédologues
à la même profondeur du sol s'impose. Ceci permet de laisser
chaque couche se reposer, se reconstituer avant d'être utilisé
à nouveau. Le respect de cette technique peut permettre aux paysans de
produire sans beaucoup détruire le sol durant plusieurs années
sur une même parcelle.
Le tableau ci-dessus présente les formes de rotation
qui se pratiquent dans le secteur de Bantè.
Tableau XI : Rotation des cultures
vivrières pratiquées à Bantè
Années
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Productions
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1ère année
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Igname
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2ème année
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Maïs + Sorgho
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3ème année
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Sorgho + Niébé
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4ème année
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Manioc + Niébé
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Source : Résultat d'enquête-
février 2007
La première année, dans le système
igname, c'est l'igname qui entraîne le défrichage des terres
vierges. La deuxième année, c'est le sorgho et le maïs qui
occupent la parcelle et ainsi de suite.
Dans le cas du coton, c'est le coton qui entraîne le
défrichage qui peut être une reprise de jachère.
- L'association des cultures
L'association des cultures est une pratique très
ancienne à Bantè. Elle consiste à mettre plusieurs
cultures dans le même champ. Cette technique a l'avantage d'utiliser
mieux le sol et ce dernier est couvert pendant la saison des pluies, ce qui
empêche tout travail d'érosion.
Le système d'association des cultures permet non
seulement la protection des sols mais aussi la réduction du travail.
C'est une pratique très répandue dans la commune de Bantè.
Le tableau qui suit présente la rotation et l'assolement dans chacun des
systèmes igname et coton.
Tableau XII : Système de
culture : association et rotation des cultures dans le secteur
Système
Années
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Critère de différenciation
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Système Igname
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Système Coton
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1ème année
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Igname + Anacardier
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Coton + Anacardier
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2éme année
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1- Igname
2-Maïs +niébé
3-sorgho + arachide
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1-Coton
2-Sorgho+ maïs
3-Niébé + sorgho
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3ème année
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1-maïs + niébé
2-haricot+ Sorgho
3-sorgho + niébé
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1-Coton
2-Maïs et haricot
3-Niébé+ sorgho
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4ème année
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1-harocot + maïs
2- manioc+ maïs
Jachère de pois d'angol
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1- Maïs + sorgho
2- Manioc+niébé
Jachère plantée en anacardiers
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Source : Résultat d'enquête,
février 2007.
Les différentes combinaisons issues du système
de cultures associées ont l'avantage d'économiser au paysan son
énergie. Les enquêtes n'ont pas permis de déterminer les
rendements moyens de ces différentes associations. Cependant, une
étude menée en 1991 montre que dans les zones semi arides
lorsqu'on cultive ensemble le sorgho et l'arachide, le rendement combiné
est de 25% supérieur à celui obtenu en les cultivant
séparément. (P. Harrison 1991)
Dans le système coton, les paysans pensent planter au
départ une jachère en anacardes pour bénéficier de
l'engrais ayant servi au coton, mais le rendement n'est pas souvent à la
hauteur des attentes.
- La
jachère
La jachère consiste à laisser le sol se
reposer pendant un temps plus ou moins long. La durée de la
jachère est de 3 à 4 ans, durée assez courte pour
permettre aux herbes de pousser, de régénérer la
fertilité du sol et de protéger le champ contre
l'érosion.
Photo 4 : Paysage d'un terrain en
jachère Bobè. (Cliché C. DAHANDE, février 2007)
On observe sur cette photo la présence des plantes de
manioc dans l'espace mis en jachère
Outre ces techniques culturales, l'utilisation des
fertilisants naturels était connue dans la commune de Bantè.
Cependant, 438 cultivateurs sur 625 interrogés avouent n'avoir jamais
pris ces techniques comme une préoccupation pouvant améliorer la
productivité agricole.
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