3.5.3.1 Techniques de production, de transformation et de
conservation respectueuses de l'environnement
Bantè reste une commune où la croissance de
l'économie locale est fortement dépendante de la croissance
agricole. Si en la matière, les potentialités ne font pas encore
défaut, force est de constater que les techniques culturales
employées aujourd'hui pour l'exploitation des terres, la transformation
des produits et leur conservation compromettent dangereusement l'avenir du
secteur agricole, l'équilibre des écosystèmes et le cadre
de vie des populations de la commune.
Le caractère extensif de la production agricole fait
appel en effet, au niveau des producteurs, à l'utilisation de
méthodes nocives à l'environnement (culture sur brûlis,
déboisement incontrôlé, réduction de la durée
des jachères, monoculture prédominant sur l'assolement) et qui
dégradent sans cesse les écosystèmes en
général et les sols en particulier.
Cette évolution du secteur agricole fait appel aux
différents acteurs qui l'ont marqué jusqu'ici à
savoir :
- les responsables communaux ;
- les producteurs ruraux et leurs organisations ;
- les institutions financières locales ;
- les ONG intervenant dans le secteur.
Il est nécessaire que les mesures soient mises en
oeuvre pour renverser positivement cette tendance.
La réforme agraire, la sécurité
foncière et la valorisation des terres constituent des préalables
indispensables à ce processus de retournement positif. A ce titre, la
promotion des techniques de production respectueuses de l'environnement
à travers la sensibilisation des agriculteurs et éleveurs
permettra non seulement de réduire l'effet négatif de l'action
humaine sur les ressources naturelles, mais également de rentabiliser le
travail des producteurs agricoles, leur assurer un meilleur revenu et garantir
la satisfaction des besoins des générations futures.
3.5.3.2 - Participation des agriculteurs et éleveurs
à la mise en oeuvre des différentes actions
La promotion des pôles locaux de développement
telle que l'envisage la présente étude prend appui
essentiellement sur les potentialités humaines et physiques dont dispose
le secteur d'étude (éleveurs et agriculteurs, ressources
naturelles, équipements socio-économiques etc...).
Le développement de la capacité des acteurs du
monde rural au niveau local découle du fait que les paysans constituent
le capital le plus important de la production agricole donc de
l'économie de la commune. La population de la commune de Bantè
est jeune, près de la moitié est âgée de moins de 15
ans selon le recensement de 2002
Au niveau local, le développement des
potentialités des cultivateurs ne servira effectivement que lorsqu'il
prendra en compte de façon générale la
responsabilité totale des collectivités à la base dans la
production notamment agricole. Il se pose ici comme partout ailleurs le
problème de transfert des compétences au niveau local afin que
les responsables locaux puissent gérer efficacement les
responsabilités liées à leur fonction.
Cet état de chose permet de stimuler
l'émergence d'initiative locale par des organisations paysannes qui
prennent conscience de leurs mauvaises actions sur l'environnement et permettre
ainsi l'avènement d'un développement local harmonieux, mieux
équilibré et mieux maîtrisé.
L'absence ou la rareté des ressources naturelles
détermine la dynamique d'un milieu lorsque ces ressources font l'objet
d'une utilisation. Bantè dispose selon les résultats de nos
enquêtes et les observations faites sur le terrain de nombreuses
ressources naturelles diversement réparties sur l'étendue du
territoire local comprenant.
- Les ressources floristiques et faunistiques ;
- Les ressources en eaux peu abondantes,
- Les ressources pédologiques dont le mode
d'appropriation et d'utilisation varient d'un arrondissement à un autre
selon les zones agro écologiques.
La difficulté d'application de l'équité
dans la répartition des biens amène à constater que tous
les tracés de voies de communication convergent vers l'arrondissement de
Bantè qui se trouve être le seul pôle de
développement local et abritant la quasi localité des
institutions déconcentrées.
La consolidation des infrastructures de base est un facteur
qui devra accompagner l'action humaine. Ces infrastructures, notamment de
transport pour le désenclavement intra et extra communales, de
communication et autres sont des moyens par lesquels l'homme et la
collectivité peuvent mettre en valeur les ressources naturelles existant
au niveau local.
Au total, la création de richesse et partant de lutte
contre la pauvreté à Bantè passe nécessairement par
les trois facteurs que sont l'homme (agriculteurs et éleveurs
prioritairement), les moyens de travail (techniques modernes de production et
équipements modernes), les ressources naturelles (sols, couvert
forestier, etc.) d'où la nécessité de leur
développement dans un contexte local.
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