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Dégénérescence morale: Une étude comparative de Gabriel Gradère et De Ferdinand Bringuet dans Les Anges Noirs de François Mauriac et La Retraite aux Flambeaux de Bernard C lavel

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par Virginie Blanche NGAH
Université Yaoundé I - Maà®trise en Lettres Modernes Françaises (Option Littérature) 2007
  

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CHAPITRE II :

PRÉSENTATION DES PERSONNAGES DES ANGES NOIRS ET DE LA RETRAITE AUX FLAMBEAUX

Tout comme l'homme, le personnage romanesque est souvent présenté par son identité et sa description. En tant qu'élément évoluant au sein d'une société, il est tenu d'avoir une appellation spécifique. À ce propos, Hamon déclare que :

[Le personnage] est représenté, pris en charge et désigné sur la scène du texte par un signifiant discontinu, un ensemble dispersé de marques que l'on pourrait appeler son « étiquette ». Les caractéristiques générales de cette étiquette sont en grande partie déterminées par les choix esthétiques de l'auteur. 44(*)

De cette affirmation, il ressort que le personnage est une unité ou un ensemble de significations pluridimensionnelles, accessible à l'analyse et à la description. Le présenter revient alors à donner toutes les informations qui le concernent ; notamment son identité, son portrait physique, son rôle et ses actions dans le récit. Ces informations aideront peut-être à comprendre la déchéance morale que vivent ces protagonistes.

II-1- Le nom, une fenêtre ouverte sur le personnage

L'identification d'un personnage se fait souvent grâce au nom. En principe, ce signifiant par lequel le personnage est désigné devrait attirer l'attention parce que c'est un moyen de spécification par excellence. Au- delà de la simple désignation, il arrive que le nom du personnage soit  un ensemble dispersé de marques que l'on pourrait appeler son  étiquette45(*). En plus d'être un assemblage de belles sonorités, le nom d'un personnage peut effectivement avoir une valeur symbolique ou un sens particulier. Quelquefois, nommer un personnage, c'est lui coller un destin ; c'est pourquoi on connaît le souci quasi maniaque de la plupart des romanciers pour choisir le nom ou le prénom de leurs personnages.46(*) Loin de nous l'idée d'affubler le nom d'une quelconque aura magique, mais il reste cependant vrai que l'existence du personnage aussi bien que celle de l'homme, peut être influencée par plusieurs facteurs tels que l'étoile de naissance ou signe zodiacal, l'hérédité, l'environnement dans lequel il vit et le nom qu'il porte. Un nom de personnage peut être composé de toutes pièces pour un but bien précis, et laisser libre cour à plusieurs interprétations possibles. En réalité, le récit classique (lisible), qui a horreur du vide sémantique [...] organise rapidement la neutralisation de ce terme par des définitions, des descriptions, des portraits, des substituts divers.47(*)

De manière globale, le nom de famille ou nom propre agit comme le radical d'un mot ; c'est généralement la racine commune aux membres d'une même cellule familiale. Grâce à lui, on peut lire l'appartenance d'un individu à une couche sociale précise ; dans ce cas, l'être désigné est un élément dans un vaste ensemble. Aussi avons-nous dans Les Anges noirs, des familles que l'on désigne par l'expression `` La maison...'', à l'exemple de ``la maison Péloueyre'' ou encore``la maison Du Buch''. Face à une telle situation, il faudra bien pouvoir établir une distinction entre eux, c'est alors qu'intervient le prénom.

Comme il l'indique lui-même, le prénom est un terme qui vient avant le nom de famille. C'est un signifiant qui permet d'établir une différence entre les membres d'une famille portant le même nom. Le cas des Desbats l'illustre fort bien ; Mathilde, la mère, est bien distincte de son époux Symphorien, et tous les deux se distinguent bien de Catherine leur fille. Alors, dans de pareilles situations, il faudra, pour les présenter, spécifier de quel personnage on parle, en adjoignant tout simplement son prénom au nom propre. Cela amène à considérer le nom comme une étiquette sociale collective, tandis que le prénom apparaît comme une étiquette individuelle. Seulement, loin d'admettre que cet étiquetage est fortuit, nous convenons avec Hamon que les caractéristiques générales de cette étiquette sont en grande partie déterminées par les choix esthétiques de l'auteur.48(*) Partant de là, découvrons ce que peuvent révéler les noms de Gabriel Gradère et de Ferdinand Bringuet dans ce contexte particulier de la fiction littéraire.

Le prénom Gabriel fait souvent référence à un personnage biblique ; mais pas à un ange noir comme nous laisse entrevoir le titre du roman de Mauriac. Gabriel viendrait de l'hébreux ``Gabar'' qui veut dire ``force'' et de ``el'' qui serait la contraction de Elohim, autre appellation de Dieu selon la Sainte Bible. La déduction qu'on pourrait tirer est que Gabriel veut dire  Dieu est ma force49(*). Cette idée est d'autant plus encrée dans les esprits, que nous savons de source biblique que Gabriel est l'ange qui se tient devant la face de Dieu.50(*) Le titre ``Les Anges noirs'' prend peu à peu une signification et commence à se révéler à notre intelligence ; puisque le personnage central est celui-là même qui porte ce prénom. Comment être alors surpris du caractère de [ce] garçon en apparence dévot, [...] facilement ému par la liturgie?51(*) Pour tous ceux qui sont autour de lui, ce n'est que logique de le voir si pieux ; et c'est le comportement contraire qui aurait plutôt surpris. Il le dit si bien : je devins très pieux et servis la messe tous les matins. Au catéchisme on me citait en exemple.52(*) Seulement, la surprise viendra du fait que cette piété est affectée. C'est une façade qu'il affiche, une supercherie orchestrée dans le but de s'attirer les faveurs des bienfaitrices. La caractérologie liée à ce prénom prédisait déjà ce comportement de séducteur :

Caractère : Susceptible et émotif, il réclame beaucoup d'attention de la part de ses proches. Sensible et facilement inquiet, il a besoin de prendre du recul sur les événements avant de se décider. Intelligent, il sait séduire, mais se révèle exigeant et excessif avec son entourage. Conscient de ce défaut, il le compense par une affection sincère, mais pas toujours évidente.53(*)

Gabriel est en fait un dégénéré intelligent, raison pour laquelle il fait de l'ironie au sujet de cette piété affectée et pense que c'est idiot de se fier à une apparente dévotion, car c'est peu de dire qu'elle ne prouve rien : dans certains cas, chez certains êtres, elle est le signe du pire.54(*) Cela pose le sempiternel problème des apparences qui, même chez les personnages, peuvent aussi être trompeuses. En effet comme Gabriel,

on peut être un dégénéré héréditaire et posséder une grande intelligence, faire un magistrat remarquable, un savant mathématicien, un grand artiste, un homme politique distingué, un administrateur de premier ordre : c'est alors sur le domaine de la sensibilité morale que portera le défaut d'équilibre, et c'est par ce côté que cet homme intelligent présentera des défectuosités profondes.55(*)

Il a plutôt un caractère antithétique, et Hamon explique cela par le fait qu'un personnage [...] peut toujours, [se révéler] par antiphrase56(*). Alors, si le nom a une quelconque influence sur l'être qui le porte, cette attitude contradictoire pourrait trouver un justificatif dans l'analyse de son nom propre.

Dans Gradère on semble reconnaître par un jeu d'anagramme, le verbe

`` dégrader'' auquel l'auteur aurait ôter la deuxième lettre ``d''. Pour baptiser son personnage, l'écrivain peut jouer sur des procédés morphologiques, en construisant des noms propres selon des procédés dérivationnels usuels, où le lecteur reconnaîtra des éléments aisément traductibles ou identifiables.57(*) Par conséquent, Gradère est un personnage de constitution fragile qui semble déjà, rien qu'à cause de ce nom qu'il porte, subir une ascendance négative qui le pousserait peut-être à se ``dégrader'' d'avantage. Cette dégradation est morale et on constate notamment que ce nom parle de manière transparente du sujet qu'il nomme. Il le prédispose quelque peu à cet avilissement qui se dénote tout au long de la confession qu'il fait à l'abbé Forcas. Le nom de Gabriel Gradère paraît très significatif ; et il est possible que celui de Ferdinand Bringuet le soit aussi.

Le prénom Ferdinand viendrait du germain ``frithu''ou ``Frid'' qui veut dire ``paix'' et ``nanths''ou ``nand'' qui signifie ``courageux'' ou ``risquer''58(*).

Caractère : Flegmatique en apparence, d'une grande moralité, il a des colères aussi violentes que brèves. D'un tempérament généreux et tendre, il est un ami, et un mari, attentionné et compréhensif. Patient, il fait tout pour éviter les conflits stériles. 59(*)

Ce prénom prépare à voir un personnage pacifique, fort et ferme. C'est effectivement ce qu'est Ferdinand. Au-delà de cette force et de cette sympathie auxquelles s'ajoute son naturel pacifique, ce colosse sans brutalité est aussi un joyeux luron qui essaie toujours de créer une atmosphère de gaieté et de détente. Il transforme même les situations les plus critiques en situations cocasses. C'est ainsi, qu'accusé d'avoir frappé sur neuf jeunes voyous qui l'avaient agressé pour lui voler son portefeuille, Ferdinand répond : J'avais rien pour me défendre, monsieur le juge. J'ai empoigné ce qui me tombait sous la main. C'est pas ma faute si y pèse cinquante kilos et s'il a la tête dure. Mais ils avaient tout de même cherché!60(*)

C'est donc à une paisible force de la nature que nous avons affaire, un Hercule des temps modernes, résistant, solide et joyeux. C'est un être très généreux, serviable et pacifique. Pour Maria, il est un mari attentionné, et un véritable ami pour Jérôme et les autres habitants de son village. Malheureusement comme le prévoit aussi l'étymologie de son prénom, il peut piquer des colères soudaines et violentes après avoir fait preuve d'une grande patience. Cette caractérisation semble surprendre par la rectitude et la pertinence avec lesquelles elle s'ajuste au comportement du personnage. En découvrant Ferdinand dans le récit, on est bien tenté de dire que l'écrivain, pour donner vie à ce protagoniste, s'est simplement inspiré de ce modèle caractériel. Voyons donc si l'analyse de son nom de famille confirme cette idée.

On voit dans le nom ``Bringuet'' l'association de deux termes : ``Bringue'' qui désigne une femme dégingandée ; on parle généralement de ``grande bringue'', et le suffixe ``et'', qui montre la petitesse. Partant de là, on pourrait dire que Bringuet peut signifier ``la femme un peu dégingandée'' ; ceci pour traduire l'attitude un peu efféminée de ce personnage qui quelquefois, est semblable à celle d'une femmelette. C'est peut-être pour cela que sa voix tremble parfois comme s'il allait se mettre à pleurer. On se demande alors si ce n'est pas pour cette même raison qu'on l'appelle affectueusement le grand Bringuet, ce qui semble être l'expression masculine de `` grande bringue''.

On pourrait aussi disséquer ce nom en deux mots : Le premier est ``brin'' qui, dans ce contexte, va signifier une tige flexible. Parlant du personnage, on dira qu'il est flexible, lorsqu'il cède facilement aux influences de divers ordres. Cette caractéristique est perceptible chez ce colosse qui, malgré son imposante et impressionnante stature, peut flancher et s'effondrer aussi facilement qu'un château de cartes. Ferdinand apparaît donc comme un géant aux pieds d'argile. Après ``brin'', le second mot est ``guet'', qui vient du verbe guetter. C'est l'action d'épier ou de lorgner, et c'est ce que fait véritablement notre homme dès les premières lignes du texte : Les gros volets de bois [...] sont fermés. Derrière, Ferdinand Bringuet a placé un escabeau double [...] l'oeil collé au petit trou en forme de coeur qu'il dégage.61(*)

On se rend à l'évidence que toutes ces valeurs que nous avons trouvées au nom Bringuet entrent en droite ligne dans l'étiquette que Clavel a collée à son personnage. Les caractéristiques s'imbriquent et semblent même se compléter parfaitement. Mais malgré la grande moralité que lui confère ce prénom, Ferdinand est lui aussi sujet à la dégénérescence mentale, et appartient à tout de même à la catégorie de dégénérés héréditaires. De même que l'est le grand Bringuet,

Ces héréditaires de rang supérieur sont affligés d'une véritable neurasthénie de la sensibilité morale. Cette dernière est soumise à des fluctuations incessantes entre l'exaltation et la dépression. Susceptibles, impressionnables à l'excès, véritables sensitives, ils réagissent vis-à-vis des influences les plus légères. Un changement dans l'état de l'atmosphère, une circonstance insignifiante en elle-même, mais imprévue, un incident dérangeant l'ordre de leurs habitudes les jettent dans un trouble pénible.62(*)

Alors que le comportement de ce personnage correspond aux prévisions de la caractérologie de son prénom, celui de Gabriel Gradère permet plutôt de le découvrir de manière antiphrastique ou antinomique. Ce qui fait croire que : 

De tels noms « transparents » fonctionnent alors comme des condensés de programmes narratifs, anticipant et laissant préfigurer le destin même des personnages (nomen-numen) qui les portent. Il s'agit donc là d'un élément important de la lisibilité du récit, mais qui n'exclut pas des stratégies déceptives.63(*)

Par conséquent, le nom peut être considéré comme une ouverture sur la vie, et même sur le destin du personnage. Il peut être une fenêtre qui laisse entrevoir des réalités qui à leur tour, présagent soit de manière transparente, soit de manière antiphrastique, le caractère et la destinée de ces êtres fictifs. Ce sont là des jugements que seules une observation détaillée et une analyse approfondie de leur présentation pourront confirmer.

II-2- Prosopographie des sujets à la décadence morale

Le personnage est en général un assemblage de plusieurs traits spécifiques, une somme d'actions et de caractéristiques physiques. Ces informations sont livrées soit par le narrateur, soit par les personnages qui sont des relais de parole, tout ceci au moyen de la description textuelle.

Gabriel Gradère et Ferdinand Bringuet sont des êtres qui ont passé la première jeunesse. Ce sont des hommes au tempérament doux et calme ; ils sont tous les deux victimes de la déchéance mentale, mais avec des caractéristiques et des physiques différents. D'après l'étude de Cullerre, on pourrait les classer dans la troisième classe [de dégénérés héréditaires qui] renferme les imbéciles, les instinctifs, les individus présentant des tendances précoces et innées pour le mal. 64(*)

Gabriel est un homme de cinquante ans et Ferdinand en a soixante et douze ; et les deux narrateurs font savoir qu'ils ne paraissent pas leur âge. Alors que Gabriel présente une allure fluette due à la sveltesse et à la minceur de son corps. Ferdinand Bringuet par contre, est un grand colosse sénile qui ne mesure pas loin d'un mètre quatre-vingt-dix et pèse un bon quintal. Il est caractérisé par l'hyperbole et le champ sémantique de la grandeur et de l'incommensurable. Le narrateur le décrit ainsi : Des épaules lourdes et tombantes avec un cou qui s'élargit dès la base du crâne [...] des bras énormes emmanchés de poignes épaisses et larges aux doigts spatulés [...]65(*) Il est aussi de manière implicite, comparé à un énorme animal qui, avec sa grosse patte66(*), caresse sa compagne pour la rassurer. Ce colosse émerveille ses compatriotes et les enfants du voisinage par son gigantisme. Mais cette description n'est pas très flatteuse et semble plutôt mettre en exergue des traits disgracieux ; puisque son gros visage semble sculpté dans la brique [...] son front bas, très creusé de rides profondes, est comme écrasé par une casquette à visière de cuir. 67(*)

A contrario, Gabriel a gardé un visage juvénile et se présente comme un personnage élégant et beau. Il est surtout conscient de cette beauté et c'est grâce à elle qu'il bénéficie de nombreuses faveurs.  Ainsi, dès sa petite enfance, il s'en sert déjà pour obtenir beaucoup de dons auprès des autres et le reconnaît lui-même sans se gêner :

 Oui, d'aussi loin qu'il me souvienne, je plaisais ; ou plus exactement ma figure plaisait et je me servais de ma figure.[...] À cinquante ans bientôt, j'ai gardé à peu près le même visage qu'au retour de l'école, lorsque les femmes m'arrêtaient sur la route pour m'embrasser.68(*)

Chez ces personnages, la connotation de leur aspect est renforcée par la tenue vestimentaire qu'ils adoptent. Ainsi, on peut quelquefois voir Gabriel Gradère en robe de chambre[...]déchirée et tachée 69(*), mais il n'en demeure pas moins un homme à l'apparence soignée, doté d'un charme et d'une élégance remarquables. La plupart du temps, il est vêtu de complets clairs, de châpeaux feutres, en plus des costumes, des manteaux de voyages achetés à Londres au temps de [sa] jeunesse.70(*)

Ce n'est pourtant pas le cas de Ferdinand qui par contre, affiche une apparence négligée et débraillée. La description que fait le narrateur à son propos le confirme : Il porte un pantalon de coutil bleu rapiécé aux fesses et aux genoux. Un maillot de corps bleu plus foncé dégage ses épaules et laisse déborder la toison grise de sa poitrine. [...] Son front bas, [...] est comme écrasé par une casquette à visière de cuir.71(*) Les deux personnages sont physiquement opposés par leurs traits aussi bien que par leurs tenues vestimentaires. Or si [...] le portrait n'est autre qu'une description, le personnage, lui ne saurait se réduire à cette vision superficielle.72(*)

En se penchant sur leur vie de famille, Gradère est le seul personnage dans le texte à porter ce nom propre. Il est le fils d'un ancien métayer inculte et jaloux de ses propres enfants. Son père qui détestait sa  supériorité future,73(*) le placera chez un forgeron à l'âge de treize ans après avoir vendu quelques années auparavant, la soeur aînée chez des métayers. Celle-ci meurt plus tard à cause de l'excès de travail et de mauvais traitements. Quant à sa mère à qui Gabriel ressemble, cette dernière est morte alors que le personnage n'avait que dix-huit mois. Mais Gabriel a un fils, Andrès, dont il ne s'est jamais soucié. Tout est irrégulier et étrange dans l'existence de ces êtres :

[Ils sont] mauvais fils, amants volages, époux distraits, pères oublieux, ils ont le coeur sec et froid [...] insensibles aux joies de la famille, inaccessibles aux douceurs de l'affection, instinctivement portés à la rébellion, aux extravagances, et au scandale, ils sont méchants, et font le mal pour le mal.74(*)

On est là en face de quelques cas typiques de délinquance parentale, où les enfants sont non seulement les victimes des adultes, mais surtout de leurs propres géniteurs. Le père de Gabriel est un exemple patent de parent qui maltraite et traumatise ses enfants. Certains pères comme Gabriel, abandonnent simplement ces innocents qui n'ont jamais demandé à naître, aux soins d'une mère parfois démunie et esseulée. Sur quoi, l'enfant peut se retrouver soit dans la rue, soit dans la mouvance de petits métiers pas toujours innocents.

Et Parlant justement du travail rémunéré et des maltraitances que subissent ces enfants, on se rend compte que beaucoup de parents comme le père de Gabriel, en font leur fond de commerce ; au point où l'on assiste aujourd'hui à l'exploitation pure et simple de ceux-ci. À ce sujet, en reprécisant qu'un enfant est un être humain âgé de moins de dix-huit ans, le Haut-commissariat aux droits de l'homme déclare que :

Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant d'être protégé contre l'exploitation économique et de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social. 75(*)

Non seulement ces pauvres innocents sont exploités, mais on les voit de plus en plus jeunes, déambulant dans les rues et dans les marchés, livrés à la merci de toutes sortes d'agressions physiques, morales et mêmes sexuelles. Tous ces facteurs sont des portes ouvertes à la dégénérescence morale.

Pour le cas de Ferdinand qui justement aime beaucoup les enfants, sa famille est circonscrite en la seule personne de sa femme Maria avec qui il n'a malheureusement pas pu avoir de descendance. Il se trouve que certains dégénérés, spécifiquement ceux qu'on qualifie d'idiots ou d'imbéciles, aient effectivement des problèmes de procréation ; mais ils peuvent lier des unions et des amitiés étroites. C'est ce qui explique que Jérôme soit devenu bien plus qu'un ami pour Bringuet.

Sur le plan intellectuel, on note également un certain antagonisme entre ces deux personnages. Ferdinand présente effectivement des défectuosités intellectuelles, comme le relève Cullerre chez les dégénérés idiots. On ne sait si cela est dû au milieu où il vit, mais toujours est-il qu'il n'a pas fait d'études et cela se traduit bien dans son vocabulaire. En lieu et place du pronom personnel ``ils'', ce colosse emploie le pronom personnel ``y''  comme dans ce propos où parlant des allemands, il avoue : Si jamais y se mettent à canarder, y nous en feront pas que dans l'estomac des trous.76(*) Ferdinand présente certes une détérioration physique et intellectuelle, mais qui ne semble pas uniquement causée par sa sénilité. On constate en effet chez certains dégénérés mentaux, que le physique est quelquefois aussi atteint que l'intellect et le psychique ; c'est pourquoi on remarque que :

Les défectuosités de l'intelligence et de la sensibilité morale ne sont pas les seules qu'on constate chez les dégénérés héréditaires. Ils offrent encore, suivant les individus et leur degré de déchéance, de nombreuses imperfections physiques, vrais stigmates de la dégénérescence somatique faisant cortège aux stigmates de la dégénérescence intellectuelle et morale. Tantôt les proportions des diverses parties du corps sont diminuées ou augmentées, la taille trop petite ou trop grande, les membres inégalement développés, parfois frappés de paralysies partielles ; le système pileux anormal 77(*).

Par contre, grâce à la bonne volonté des bienfaitrices Du Buch, Gabriel qui était déjà à l'école missionnaire, a pu poursuivre des études secondaires. Il est bachelier à dix-sept ans et décide de quitter le petit séminaire où l'on voulait faire de lui un lévite. Il part pour l'université de Bordeaux et s'inscrit à la faculté des Lettres. Sans moyens de subsistance, et fragile qu'il est, il abandonne ses études tout en annonçant chaque année d'imaginaires succès aux bienfaitrices et aux demoiselles Du Buch. Sa beauté et son intelligence aidant, Gabriel passe très vite du statut d'étudiant sans le sou, à celui de gigolo. Il s'associe à Aline, une prostituée qui le prend entièrement en charge, et  qui peut le faire vivre grassement 78(*) comme il a toujours rêvé. Ce qui dans un sens ne surprend pas chez ces êtres décadents qui, quelquefois paresseux et vicieux, s'abandonnent au vol, au vagabondage, et s'affilient aux malfaiteurs. 79(*)

De l'autre côté, la vie n'est pas facile pour Ferdinand qui est un ancien cheminot retraité, et qui doit s'occuper de sa femme Maria. Il s'est reconverti en paysan qu'il n'a d'ailleurs jamais cessé d'être ; aussi le voit-on au jardin pour tailler ses arbres, et cueillir les fruits.80(*) Il lui arrive quelquefois d'aller pêcher et chasser. Il semble montrer ainsi une paisible façon de vivre la retraite et la vieillesse ; seule l'absence d'enfants crée un manque dans son bonheur.

Il ressort ainsi que les deux dégénérés sont dissemblables, tant sur le physique et l'intellect que sur le plan familial. Bien qu'ils aient commencé à travailler dur dès leur jeune âge, ils se comportent différemment et choisissent des voies de sortie presque contraires : Ferdinand travaille dur pour vivre, tandis que Gabriel a décidé de quitter par toutes les voies possibles, cette misère. Parti de l'état de gigolo, il parvient à contracter une alliance matrimoniale qui change son statut social. Raison pour laquelle il déclare sans fausse honte, ni détours : Ne croyez pas que j'appartienne par ma naissance à la bourgeoisie : le mariage m'a ouvert les portes du château de Liogeats. 81(*) Il atteint les hautes sphères de la société et adopte les attitudes d'homme du grand monde qu'il a toujours voulu être.

II-3- Les acteurs de la dégénérescence morale

Le personnage romanesque évolue au sein d'une communauté et ceux qui l'entourent se classent en deux catégories : les adjuvants et les opposants. Comme le reconnaît Cullerre, on observe aussi chez ces individus des sympathies et des antipathies qui atteignent des proportions incroyables. Le corpus présente plusieurs adjuvants et opposants qui agissent favorablement à différentes échelles; mais nous restreignons notre analyse à ceux dont l'action permet de comprendre le problème de dégénérescence morale chez ces personnages.

Dans Les Anges noirs, on note la présence de quelques auxiliaires comme Adila et Mathilde Du Buch, deux cousines qui, dès leur jeune âge, se disputent déjà Gabriel. Elles cèdent aux caprices de celui-ci et chacune veut se faire voir sous son meilleur jour. C'est ainsi que Gabriel prend conscience de son magnétisme sur le sexe faible. Il fait chanter chacune d'elles et plus tard, leur promet le mariage à toutes les deux. Gabriel commence donc à jouer à un jeu dangereux dès l'âge de quinze ans, entretenant l'espoir de l'amour dans les coeurs des deux filles, il finit par épouser Adila par intérêt. Âgée de six ans de plus que Gabriel, elle ne lui laisse aucun répit ; il s'en souvient en ces termes : Elle m'adorait, j'étais sa faiblesse, elle joua longtemps à la maman avec moi82(*). Gabriel la dépeint comme une fille affreuse, car elle a des yeux gonflés de batracien, une bouche épaisse [...] des dents mal plantées,[...] Les bras, les jambes, la tournure, tout semblait démesuré, informe.83(*) Cependant sous ce masque de laideron se cachent une âme bonne et charitable, un coeur pieux et plein d'allocentrisme.

Mathilde par contre est mieux faite et suscite l'intérêt de Gabriel. Il voit en elle une jeune fille aiguë, la jeune fille taillée en hirondelle qu'il avait chérie84(*). Elle est pratique et ce qui compte pour elle, ce sont les choses et les êtres du présent. Elle aussi joue au même jeu qu'Adila, et lorsqu'elle apprend les fiançailles d'Adila et de Gabriel, elle perd connaissance sous le choc, et épouse par dépit, le vieux Symphorien Desbats. Elle aime tellement Gabriel au point où elle se fait sa complice en gardant le silence sur le meurtre qu'il commet. Et conscient de cet amour, il se rassurait. En mettant tout au pire, le témoignage de Mathilde le sauverait.85(*)

Le fait que Mathilde et Adila lui passent tous ses caprices participe d'une certaine manière, à la dégradation des moeurs chez ce jeune bourreau de coeurs. Découvrant ainsi le pouvoir qu'il a sur la gente féminine, il en profite au maximum sans tenir compte d'un possible effet boomerang. De chantages affectifs en corruptions morales, ce dernier est progressivement passé maître dans la dépravation morale.

L'abbé Alain Forcas est d'une aide salutaire pour Gabriel Gradère. C'est un jeune prêtre de vingt et six ans en qui il a trouvé un confident à la fois angélique et fraternel86(*). C'est un enfant très pur, vertueux, autour duquel les jeunes filles du village avaient rôdé en vain. Patient, très pieux, et très solitaire,  seul le jour, le soir, seul la nuit87(*), ce jeune curé reçoit ce cahier noir de péchés. Il vit spirituellement la dégénérescence de Gradère, et prie sur cette écriture criminelle. De petite taille, avec un buste trop long et des jambes courtes, il présente un visage un peu renfrogné avec un front bas et rude. C'est un être bon, un ange  qui subit sans rechigner toutes les injustices et les persécutions venant des habitants de Lugdunos. Conscient de la haine et du mépris gratuits qui lui sont voués, il sait qu'il appartient aux âmes et croit avec fermeté que rien n'est possible à l'homme, [mais que] tout est possible à Dieu. Tout est possible à l'amour ; l'amour déjoue la logique des docteurs88(*). C'est encore lui qui accueille dans son presbytère un Gradère moribond qu'il réconcilie avec Dieu. Un tel personnage nous met d'avis avec Todorov qui croit que, bien des fois, loin d'être l'enfer, les autres représentent une chance d'en sortir.89(*)

En ce qui concerne Ferdinand Bringuet dans La Retraite aux flambeaux, Maria et Jérôme sont pour lui des personnages adjuvants ; mais ils ne posent aucune action qui participe à l'aggravation de la dégénérescence morale chez ce vieil homme. Ce triste rôle est joué par Joseph Marnier et Klaus Bürger qui sont des personnages qui s'opposent à lui.

Les personnages qui se liguent particulièrement contre Gabriel Gradère dans Les Anges noirs sont Aline et Symphorien Desbats. Aline est une prostituée qui s'occupe de Gabriel alors qu'il est étudiant. Elle fut pendant de longues années, son amante et sa complice dans des affaires douteuses. L'accent est mis sur son mauvais rôle par une caractérisation essentiellement négative. C'est  une femme qui ne se lavait plus, personne ne faisait son ménage. Elle se foutait pas mal de l'aspect de ses draps brodés, de ses chemises de soies déchirées, couvertes de tâches.90(*) Devenue corpulente et alcoolique, elle fait du chantage à Gabriel afin qu'il l'épouse ; et lorsqu'elle se rend compte que celui-ci ne cède pas, elle décide de se venger. C'est dans ce dessein qu'elle se joint à Symphorien Desbats qui l'a contactée pour se débarrasser de  Gradère qui la sait capable du pire.

Quant à Symphorien Desbats, beau-frère de Gabriel par alliance, c'est un vieil homme malade et assez rusé qui, soutenu par sa fille Catherine, tente de dépouiller Gradère et Andrès de la propriété de pins. En désespoir de cause, il sollicite l'aide d'Aline pour se débarrasser définitivement de ce beau-frère très menaçant : j'ai écrit à cette Aline : elle m'a répondu ce matin qu'elle se chargeait de m'en débarrasser. Elle va surgir ici au moment où il s'y attendra le moins....91(*)

Chez Bernard Clavel par ailleurs, le constat établi  montre que Joseph Marnier et Klaus Bürger sont des personnages qui contribuent fortement à la décadence psychologique de Ferdinand. Klaus est un jeune garçon de Hambourg qui à l'âge de douze ans, est inscrit aux jeunesses hitlériennes par son père fonctionnaire du parti. C'est un jeune soldat en uniforme noir qui, depuis trois ans a voué sa vie à son dieu, le führer Adolf Hitler. Il a le visage, la taille et la corpulence d'un enfant maigre. C'est un grand fanatique irrespectueux, violent et entêté. En cet été 1944 où il se retrouve dans ce petit village, la guerre n'est pas une réalité nouvelle pour lui. Elle fait partie de son lot quotidien car jusqu'au moment où il arrive chez les Bringuet, il a tué sans jamais éprouver le moindre pincement au coeur. Il a tué parce que son dieu l'exigeait.92(*) On comprend simplement que le jeune Klaus est lui aussi une victime de la délinquance parentale.

C'est en effet son père qui le fait enrôler comme soldat dans l'armée, contre le gré de sa mère. Ce problème d'enfants-soldats que semble poser Clavel, est aussi pertinent dans les sociétés contemporaines, et n'est en fait qu'un des nombreux pans de la dégénérescence morale qui compte la guerre parmi ses diverses retombées. Klaus n'a que douze ans quand il découvre les horreurs de la guerre ; pourtant la convention relative aux droits de l'enfant stipule bien que les Etats parties s'abstiennent d'enrôler dans leurs forces armées toute personne n'ayant pas atteint l'âge de quinze ans93(*). Klaus est lui aussi assujetti à cette décadence psychique, au point où il ne connaît plus le respect que les jeunes doivent aux aînés. Malheureusement ce comportement est déplorable non seulement chez les enfants,  mais aussi chez des adultes comme Joseph Marnier.

C'est un homme d'une trentaine d'années avec une taille et une corpulence moyennes. Moustachu au visage rond, avec des yeux gris derrière de grosses lunettes à verre épais, ce chef des maquisards détient une part de responsabilités dans le traumatisme moral de Ferdinand. Par ses instigations, il va obliger le vieil homme à tirer sur Klaus. Or, habitué à ce genre de situations, Joseph aurait pu faire de cet allemand son prisonnier de guerre comme le lui propose ce pacifiste. Il aurait épargné le vieux colosse qui voyait dans l'emprisonnement de Klaus, un moyen de sauver la vie de ce garçon qui lui fait penser à ce fils tant désiré qu'il n'avait jamais pu avoir.

Devenu maire du village deux ans plus tard, et sachant que l'état mental de Ferdinand s'est détérioré, Joseph Marnier n'accorde pas la faveur que Maria et Jérôme lui demandent pour épargner le grand Bringuet. Il s'agit simplement pour le maire, d'interdire durant la soirée de la retraite aux flambeaux, le lancement des pétards dans la rue où résident les Bringuet. Et s'il l'avait fait, Ferdinand n'aurait pas complètement perdu la tête au point d'atteindre les limites extrêmes de la schizophrénie. D'ailleurs, dans son délire, Ferdinand précise bien à Maria : Va chercher Jérôme. Rien que Jérôme. Pas le Joseph Marnier. Surtout pas celui-là !...c'est un salaud, il le tuerait.94(*)

Dans ce cas, Joseph a accentué d'une manière indirecte, la déchéance de Ferdinand, en acculant ce vieil homme. Ce dernier va être l'agent d'exécution d'un acte ordonné par Joseph qui ne cesse de lui dire : Ma foi, je ne vois guère d'autre solution. Il est ici, on va pas aller le tuer dans le jardin. Mais c'est pas moi qui vais le nettoyer. Sûrement pas. Joseph veut voir le soldat allemand mort, mais tué par un autre.

Au terme de ce chapitre, Gabriel Gradère et Ferdinand Bringuet apparaissent diamétralement opposés dans leur décadence. Leur seul lieu commun est leur modeste origine. Le premier qui est intelligent, semble avoir réussi grâce à sa beauté qui lui ouvre plusieurs portes de réussite ; alors que le second est un être sénile qui présente toutes les caractéristiques d'un dégénéré imbécile. C'est un personnage aux traits disgracieux, fruste, négligé et inculte qui travaille dur pour vivre. À travers l'illustration de ce que fait Gabriel, on constate que nombreux sont ceux-là qui, permanemment subjugués par l'apparence et la beauté physiques, se laissent avoir comme Adila et Mathilde Du Buch. Les personnages opposants qui sont autour d'eux posent des actes qui favorisent l'accroissement de la dégénérescence mentale que vivent ces protagonistes ; d'où l'étude des autres personnages avec lesquels Gabriel et Ferdinand partagent beaucoup de choses. Parmi celles-ci, l'on compte l'environnement spatio-temporel qui constitue l'univers où ils vivent leur dégénérescence.

* 44 P. Hamon, « Pour un statut sémiologique du personnage », op. cit., p. 142.

* 45 Idem.

* 46 Ibid., op.cit., p.147.

* 47 P. Hamon, « Pour un statut sémiologique du personnage », op. cit., p.145.

* 48 P. Hamon, « Pour un statut sémiologique du personnage », op. cit., p. 142

* 49 T. Decker, Dictionnaire des prénoms, Paris, Editions de Lodi, 2001, p.157.

* 50 « Luc 1 : 19 » in La Sainte Bible, Corée, 2005, p. 1017.

* 51 F. Mauriac, L.A.N., p.11.

* 52 Ibid., pp.10-11.

* 53 T. Decker, Le dictionnaire des prénoms, op.cit., p. 157.

* 54 F. Mauriac, L.A.N., p. 11.

* 55 A. Cullerre, La dégénérescence héréditaire, op.cit.

* 56 P. Hamon, « Pour un statut sémiologique du personnage », op.cit., p. 150.

* 57 Ibid., p. 148.

* 58 T. Decker, Le dictionnaire des prénoms, op.cit., p. 149.

* 59 Idem.

* 60 B. Clavel, R.A.F., pp.102-103.

* 61 B. Clavel, R.A.F., p. 13.

* 62 A. Cullerre, La dégénérescence héréditaire, in http//www. Wikipédia. org

* 63 P.Hamon, « Pour un statut sémiologique du personnage », op.cit., p. 150.

* 64 A. Cullerre, La dégénérescence héréditaire, op.cit.

* 65 B. Clavel, R.A.F., p.15.

* 66 Ibid., p.39.

* 67 F. Mauriac, L.A.N., p. 15.

* 68 F. Mauriac, L.A.N., p.9.

* 69 Ibid.,, p. 51.

* 70 Ibid., p.9.

* 71 B. Clavel, R.A.F., p.15.

* 72 B.Valette, Le Roman, op.cit., p. 38.

* 73 F. Mauriac, L.A.N., p.11.

* 74 A. Cullerre, La dégénérescence héréditaire, op.cit.

* 75 Haut-commissariat aux droits de l'homme, Convention relative aux droits de l'enfant, Article 32 Alinéa 1, Résolution 44/25 du 20-11-1989.

* 76 B. Clavel, R.A.F., p.16.

* 77 A. Cullerre, La dégénérescence héréditaire, op.cit.

* 78 F. Mauriac, L.A.N., p. 21.

* 79 A. Cullerrre, La dégénérescence héréditaire, op.cit.

* 80 F. Mauriac, L.A.N., p.13.

* 81 Ibid., p.8.

* 82 F. Mauriac, L.A.N., p.14.

* 83 Ibid., p.13.

* 84 F. Mauriac, L.A.N., p.66.

* 85 Ibid., p.187.

* 86 Ibid., p. 6.

* 87 Ibid., p. 82.

* 88 F. Mauriac, L.A.N., pp. 171-172.

* 89 T. Todorov, Le Jardin imparfait, Paris, Editions Grasset et Fasquelle, 1998.

* 90 F. Mauriac, L.A.N., p. 23.

* 91 F. Mauriac, L.A.N., p.144.

* 92 B. Clavel, R.A.F., p.99.

* 93 Haut-commissariat aux droits de l'homme, Convention relative aux droits de l'enfant, op.cit., Article 38, Alinéa 3.

* 94 B. Clavel, R.A.F., p p. 116.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille