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Les rapports entre l'homme et la nature. Un analyse critique de l'Ethique de l'environnement

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par Martino AMISI
Institut facultaire Théophile Reyn - Graduat en philosophie 2009
  

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2.2.1.2. La valeur intrinsèque

Traditionnellement, il y avait la distinction entre les personnes et les choses. D'un coté, les sujets humains qui sont des fins en soi et doivent être traités comme tels, et de l'autre coté, la catégorie des choses, de tout ce qui peut être instrumentalisé. Cette catégorie s'étend, pour Kant, à tous les êtres naturels, c'està-dire les êtres dont l'existence dépend, à vrai dire, non pas de notre volonté mais de la nature. Etant donné qu'ils sont des êtres dépourvus de raison, ils n'ont qu'une valeur relative, celle de moyens, et voilà pourquoi on les nomme des choses39. Ceci fait de la morale le domaine des fins et la circonscrit à l'humanité. C'est dans ce même ordre d'idées que Richard ROUTLEY construit, dans son article « is there a need for a new environnemental éthic ? », un cas fictif, celui du dernier homme à survivre sur la terre après une catastrophe mondiale. Cet homme s'emploie, avant de disparaître à détruire tout ce qui l'entoure : plantes, animaux... Comment évaluer moralement ce qu'il fait si l'on s'en tient à l'éthique dominante dans le monde occidental où il n'y a des droits et des devoirs qu'entre les hommes ? Nous pouvons

dire donc qu'il ne fait rien de mal puisqu' il ne lèse personne. Cependant, si l'on considère qu'il y a des valeurs dans la nature, alors nous devons reconnaître que l'homme a des devoirs vis-à-vis de la nature. Ainsi son acte doit être qualifié de moralement condamnable.

La morale kantienne présente l'élaboration la plus explicite et, peut-être la plus achevée, d'une idée à peu près incontestée selon laquelle le concept de moralité et celui d'humanité sont coextensifs, si bien que seuls les humains, et seulement les êtres humains, sont dignes de considération morale. Raison pour laquelle l'éthique de l'environnement a été élaborée autour de l'idée de la valeur intrinsèque, celle des entités naturelles. L'expression valeur intrinsèque se trouvait déjà chez Kant, pour qui a une valeur intrinsèque tout ce qui peut être traité comme une fin en soi, c'est-à-dire un être raisonnable, donc l'homme.

De par son ambition philosophique, l'éthique environnementale pourrait être interprétée comme un défi et une menace lancée contre la philosophie morale traditionnelle. Cependant, tel n'est pas son but. La dignité morale de l'être humain n'est pas mise en cause par l'extension du domaine moral parce qu'en effet, reconnaître une valeur intrinsèque aux entités naturelles ne signifie pas que celle-ci soit retirées aux hommes. L'éthique environnementale s'attaque, plutôt, à l'appropriation technique qui veut que la nature soit considérée comme un dépotoir et un ensemble des ressources à la disposition de l'homme.

Si l'anthropocentrisme consiste à affirmer l'instrumentalisation du monde, l'expression qui l'exprime mieux est celle des ressources naturelles. Si encore l'anthropocentrisme proclame l'homme comme étant la mesure de toute chose, l'économie est l'appareil qui lui permet de mesurer quantitativement la nature comme ressource. Ainsi, nous pouvons comprendre le refus de certaines puissances économiques de ratifier le traité sur la protection de l'environnement.

L'idée de l'éthique environnementale est que là où il y a des moyens, il y a nécessairement des fins. Or tous les organismes vivants du plus simple ou plus complexe, qu'il s'agisse d'animaux, de végétaux, d'organisme monocellulaire,... tous déploient pour se conserver dans l'existence et se reproduire des stratégies

adaptatives complexes qui sont autant de moyens aux services des fins. Les mutations du plasmodium constituent un exemple frappant. Il y a donc des fins dans la nature.

Les organismes, affirme Rolston III, valorisent leurs ressources de façon instrumentale, parce qu'ils accordent à eux-mêmes, à la forme de vie qu'ils sont, une valeur intrinsèque. Il faudra alors substituer à l'opposition « personne humaine- chose », celle d'une multiplicité d'individualités téléonomiques, qui peuvent prétendre au même titre, avoir des fins en soi, et donc avoir une valeur intrinsèque. Tout individu vivant est, à égalité avec les autres, digne de considération morale. C'est ce qu'on appelle le biocentrisme. L'éthique biocentrique reconnaît un vouloir-vivre dans la nature et accorde à toutes formes de vie une dignité morale. Ce qui n'était pas le cas chez Kant. Pour Paul Taylor, l'éthique biocentrique implique une éthique du respect de la nature. Il justifie sa position de la manière suivante : si tous les vivants ont un statut égal, et qu'on ne peut pas traiter une valeur intrinsèque comme un moyen, alors chaque entité individuelle a droit à la protection parce qu'il s'agit là d'une affaire de principe. L'éthique du respect de la nature est donc une éthique déontologique qui évalue les actions selon qu'elles respectent ou non les principes moraux.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams