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Impact du Changement Climatique sur les Systèmes de production au Niger (Afrique de l'Ouest)

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par Amadou Mahamadou Laouali
Université Abdou Moumouni de Niamey au Niger - DESS 2004
  

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CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LES ZONES D'ETUDE

I . Le cadre géographique

Gaya est l'un des cinq départements que compte la région de Dosso. Il est situé à l'extrême Sud entre 11°42' et 12°56'de latitude Nord et 3°6' et 3°51' de longitude Est. Il couvre une superficie de 4044 km2 soit 3.2% de l'étendue totale du pays et est limité au Nord-Est par le département de Dogon Doutchi, au Nord-Ouest par le département de Dosso, à l'Est et au Sud-Est par la République Fédérale du Nigeria, au Sud-Ouest par la République du Bénin. Le département compte six cantons: Dioundiou, Kara kara, Yélou, Zabori, Bana et Gaya.

Quant au département d'Aguié, il est situé dans la partie sud de la région de Maradi. Il est limité au Nord par le département de Mayahi, à l'Est par celui de Tessaoua, au sud par la République Fédérale du Nigeria et à l'Ouest par le département de Madarounfa et Guidan Roumdji. Aguié est le département le moins vaste de cette région avec une superficie estimée à 2800 Km2.

II . Le milieu biophysique

II . 1 Le climat

Le climat est du type Nord-soudanien pour la zone de Gaya et sahélien pour la zone d'Aguié. Il se subdivise en deux saisons: l'une sèche allant de Novembre à Avril, et l'autre pluvieuse allant de Mai à Octobre pour Gaya. La saison pluvieuse qui débute en Juin dure 4 à 5 mois à Aguié.

La moyenne annuelle des précipitations enregistrées à la station de Gaya au cours des trente dernières années (1961-1991) était de 797 mm avec un nombre moyen annuel des jours pluvieux de 62. Cette moyenne est de 815 mm/an pour la période 1973-2003.

La station d'Aguié est de création récente, la série disponible est de 1981 à 2003; d'où le recours à la série historique de la station de Gazaoua qui est un poste administratif situé à quinze kilomètres (15 km) à l'Est d'Aguié. La moyenne annuelle des précipitations (1973-2003) enregistrées au niveau de cette station est de 450 mm.

Ces deux stations donnent la même évolution des pluviométries (figure 1) sur les trente dernières années. Cette situation pluviométrique se caractérise par une forte variabilité inter- annuelle avec des années de sécheresse beaucoup plus prononcées en 1983, 1984 et 1987.

Les températures moyennes minimales enregistrées à la station de Gaya de 1970-1997 nous donnent 18.64° pour janvier, mois le plus froid et 27.18° pour avril considéré comme le mois le plus chaud. Quant au maxima pour la même période, janvier enregistre une moyenne de température de 33.14° et avril 40.31°.

Le mois d'août au cours duquel tombe plus du tiers des précipitations annuelles, enregistre 28.81° (Dambo, 2001).

La température la plus basse de la zone d'Aguié est en moyenne de 10°c avec des moyennes maximales variant de 27 à 29°c (Moussa, 2000).

1400

1200

1000

400

200

600

800

0

Années

Gaya Gazaoua

Source : Direction de la météorologie nationale

Figure 1 : Evolution des pluviométries des stations de Gaya et Gazaoua de 1973 à 2003.

II . 2 Géomorphologie

Le relief de la zone de Gaya est caractérisé par trois niveaux:

- un plateau gréseux dont le pendage dans la partie orientale du Dallol est Nord-Est, sud-ouest (0.2%). Ce plateau est généralement recouvert d'une cuirasse ferrugineuse du continental terminal avec des placages sableux d'origine éolienne. Il est limité par des falaises plus ou moins raides, entaillées par les affluents fossiles du fleuve Niger que sont les Dallols Maouri et Fogha (Dambo, 2001).

- un niveau intermédiaire constitué de terrasses sableuses;

- une plaine alluviale faiblement inondée à prédominance sableuse d'axe Nord-Sud à faible pente.

Contrairement à Gaya, le modelé général de la zone d'Aguié correspond à un bas plateau recouvert par un manteau sableux à épaisseur variable et formant un système dunaire plus ou moins aplati, fixé par une végétation steppique (Ratnaud, 2001 cité par Lamine 2002).

II . 3 Le sol

On distingue quatre grands types de sols correspondant aux différentes formes du relief de

Gaya:

- Les sols de plateaux généralement peu profonds et graveleux qui reposent sur le grès du continental terminal, les plaques cuirassées y affleurent par endroit ;

- Les sols de terrasses situés au pied du talus des plateaux et en bordure des dallols constitués essentiellement par des sables argileux ;

- Les sols des dallols d'origine alluviale appartenant pour la plupart au groupe des sols ferrugineux tropicaux qui sont, selon les cas, sablo-limoneux ou sablo-argileux ;

- Les sols des lits des anciennes rivières, des cuvettes, bas-fonds et de la vallée du fleuve sont hydromorphes, de couleur grise, et plus riches que les précédents en matière organique (Parkans, 1969 cité par Lamine 1997)

Dans la zone d'Aguié les principaux types de sols rencontrés sont :

- les sols dunaires peu différenciés ou Jigawa à texture sableuse, perméables avec une capacité de rétention en eau très basse, faciles à travailler, mais de faible fertilité ;

- les sols ferrugineux tropicaux lessivés ou Géza à texture limoneuse avec une faible teneur en matières organiques. Ils sont compacts, peu perméables et difficiles à travailler, du fait de leur teneur en argile. Ce sont des sols caractérisés par le phénomène de prise en masse à la dessiccation et une tendance à l'induration ;

- les sols de bas-fonds : ils sont localisés dans la vallée des Goulbis et les dépressions inter dunaires. Ce sont des sols à hydromorphie temporaire formés d'alluvions argilo-sableux à texture variable et cohérents à sec (Ibro, 1997 cité par Lamine, 2002).

II . 4 Hydrographie

Le département de Gaya est arrosé par le fleuve Niger sur plus de 100 km et traversé par ses affluents fossiles sur près de 150 km du nord au sud (Dallols Maouri et Fogha). Le long de ces dallols s'aligne un chapelet des mares permanentes et semi- permanentes qui sont alimentées par les importantes précipitations qu'enregistre le département. Les eaux du sous- sol sont aussi abondantes car le département dispose de sept systèmes aquifères dont les plus utilisés par les populations sont la nappe phréatique du Dallol Maouri (profondeur 30 cm) et les nappes alluviales des dallols (Maouri et Fogha) et du fleuve (Géoconseil, 1998 cité par Dambo, 2001).

Le potentiel en eau de surface du département d'Aguié est limité à 16 mares et aux écoulements saisonniers des affluents du Goulbin Kaba (Fadama et Mayfarou) qui ont leur

confluence en aval immédiat de Gazaoua (figure 3). Les mares ont des capacités de stockage très faibles et leur durée de vie ne dépasse pas 4 mois après la saison des pluies.

Trois aquifères constituent les eaux souterraines d'Aguié : l'aquifère du socle précambrien de la partie sud-ouest du département avec une profondeur moyenne de 40 m; l'aquifère du continental hamadien qui couvre la quasi- totalité du département, avec une profondeur d'environ 60 m, et enfin l'aquifère des alluvions récentes pour lequel on distingue la nappe du Goulbin Maï Farou et Goulbin Fadama avec une profondeur de 7 à 12 m (CRESA , 2002 cité par Lamine, 2002).

II . 5 La flore et la végétation

La végétation de la zone de Gaya est caractérisée par une savane arbustive constituée essentiellement des combretacées localisées surtout sur les plateaux latéritiques.

La rôneraie du Dallol Maouri, l'un des plus importants peuplement de rôniers de l'Afrique de l'ouest fait partie de ces ressources ligneuses.

Cette végétation est répartie en trois groupements (Lawali, 1992) :

- Le groupement des plateaux latéritiques: c'est le domaine des savanes arbustives dominées par les espèces suivantes : Anogeissus leocarpus, Combretum micrantum, Bombax costatum , Acacia macrostachya, Feretia apodenthera, Pterocarpus erinaceus, Loudetia togoensis, Thephrosia purpurea, Combretum glutinosum, Combretum nigricans, etc;

- Le groupement des dunes stabilisées: il est constitué par des savanes arbustives et

arborées où l'on rencontre des espèces telles que : Vitex doniana, Detarium microcarpum, Prosopis africana, Sclerocaria birrea, Balanites aegyptiaca, Vitelaria paradoxa , Ziziphus moritiana, Monechma ciliathum, Zornia glochitiata, Guiera senegalensis, etc;

- Le groupement des vallées: c'est le domaine des savanes boisées et des forêts claires.

On rencontre entre autres les espèces suivantes : Daniella olivera, Celtis integrifolia, Ficus spp, Diospyros mespiliformis, Vitex doniana, Hyphaene thebaïca, Parinari macrophylla, Borassus aethi opium, Acacia pennata, etc.

La végétation de la zone d'Aguié se limite aux espèces telles que: Sclerocaria birrea, Commiphora africana, Guiera senegalensis, Combretum migrantum, Acacia albida, Piliostigma reticulum, Anona senegalensis et des pieds isolés de Vitex doniana et Combretum glutinosum. A ces espaces s'ajoutent près de 65 000 ha de régénération naturelle de ces différentes espèces (Yacouba 2000).

Le tapis herbacé de cette zone est trop bas et peu varié. Il est constitué de Eragrostis tremula, Cenchrus biflorus, Brachiaria disticophylla, Alysicarpus ovalifolius, et Mytracarpus

scaber et connaît ces dernières années une extension démesurée du Sida cordifolia et de Zornia glochidiata.

Le département de Gaya compte trois (3) forêts classées totalisant 14277.5 ha.

Il s'agit des forêts classées de Bana (751.5 ha), de Gorou bassounga ( 8832 ha) et de Foga beri (4694 ha).

Le département d'Aguié possède également trois forêts classées (Dan Kada Dogo, Dan Gago et Bakabé) d'une superficie totale de 14330 ha au classement.

Comme pour le reste du pays, ces forêts connaissent des problèmes de dégradation continue des ressources résultant de la forte concentration des populations dans les zones favorables à favorables (comme les Dallols) et d'un défrichement abusif sur les plateaux comme la coupe et la vente de bois vert et l'extension des terres de cultures (service de l'Environnement de Gaya, 2003). Les forêts classées de la zone d'Aguié sont actuellement claires et dégradées à cause de la disparition progressive des certaines espèces ligneuses (due à la surexploitation), de l'apparition d'herbacées indésirables comme Sida cordifolia et de l'occupation clandestine.

II . 6 La Faune

Il n'existe pas des statistiques fiables sur la faune. Cependant on note une réduction drastique des effectifs accompagnée de la disparition de la majorité des espèces .

La faune sauvage de Gaya réside essentiellement dans la forêt classée de Goroubassounga et dans certains massifs près du fleuve. Dans cette forêt, les oiseaux sont en grand nombre ensuite viennent les reptiles et les rongeurs. On y trouve également des espèces comme Lepus capensis, Camus aureus, Numida melagris, etc (Idé, 2003).

A Aguié, les ressources fauniques sont actuellement rares, résultat de la destruction de leur niche écologique à cause de la pression anthropique et des aléas climatiques. Les reliques rencontrées sont constituées de Papio cynocephalus, Erythrocebus patas, Canis zerda, Lepus capensis, Felis sylvestris, Xerus erytropus, Atelerix albiventris, Ratus sp, Varanus niloticus et divers autres types de reptiles et d'oiseaux (Lamine, 2003).

III . Le milieu socio-économique

III . 1 Population

Le département de Gaya a une population de 247127 habitants (MFE, 2001). C'est la zone la plus peuplée de la région de Dosso avec une densité de 63 habitants au km2. La répartition par sexe donne 49,9% pour les femmes contre 50,1% pour les hommes (Dambo, 2001). La population

est composée essentiellement des Tchanga et des Maouri au Nord -Est et au Nord ; des Djerma et des Dendi au Sud- Ouest et au Sud et des Peulhs répartis dans tout le département (service du plan Gaya, 2003). Le département de Gaya compte six cantons pour plus de 214 villages. Ces cantons sont: Gaya, Yélou, Dioundiou, Bana, Karakara et Zabori.

Selon les résultats provisoires du recensement général de la population MFE, 2001, le département d'Aguié compte 273926 habitants dont 133485 hommes et 140441 femmes soit un rapport de masculinité de 95 hommes pour 100 femmes. La densité est de 91.3 habitants au km2 (service plan Aguié, 2003). La population est essentiellement composée des Haoussa, des Peulhs, des touareg, etc. Le département est subdivisé en deux cantons, Aguié et Gangara, avec 183 villages et 37 tribus Peulhs composant deux groupements (Hawandawaki et Baoudéta).

III . 2 L'agriculture

La zone de Gaya est la mieux arrosée du Niger (580 mm au Nord et 700 mm au Sud), ce qui explique sa richesse en ressources naturelles. La superficie cultivable est estimée à 290780 ha. La superficie emblavée est passée de 60015 ha en 1983 à 91116 ha en 2001 (service de l'Agriculture de Gaya, 2003).

Les principales cultures de la zone de Gaya se répartissent en 3 groupes : les cultures pluviales, l'arboriculture et les cultures irriguées et de décrue .

Le mil, le sorgho, le niébé, l'arachide, le voandzou et le fonio constituent l'essentiel des cultures pluviales et occupent la quasi totalité des terres cultivées. Les rendements moyens du mil, du sorgho et du niébé sur 20 ans (1983-2002) sont respectivement de 600 kg/ha, 600 kg/ha et de 100 kg/ha (service d'Agriculture de Gaya, 2003).

Les cultures irriguées se font dans les aménagements hydro-agricoles de Gaya, Tara, et Gattawani Dollé avec comme principales spéculations le riz, la canne à sucre, l'oignon, la patate douce etc.

Les cultures de décrue se pratiquent dans les vallées des Dallols Maouri et Fogha, aux abords du fleuve, des mares et des forages artésiens .

L'arboriculture se pratique le long du fleuve Niger et dans les Dallols à travers la production de mangues , de citrons, de goyaves, de tangelos, etc.

La zone d'Aguié, avec une pluviométrie variant de 400 à 600 mm a un potentiel en terres cultivables de 255726 ha. Le nombre total des exploitations est estimé à 28473 en 1997. L'exploitation moyenne comprend huit actifs et dispose d'environ 4.5 ha de terres cultivables soit 0.6 ha par actif. Cette situation devient de plus en plus critique du fait de l'accroissement de la

population (service de Plan Aguié, 2003). Dans cette zone, les principales spéculations sont le mil, le sorgho, le niébé, l'arachide et le souchet. Les rendements moyens sur 16 ans (1987-2002) est de 400 kg/ha pour le mil, 200 kg/ha pour le sorgho, 100 kg/ha pour le niébé et 350 kg/ha pour l'arachide ( service de l'Agriculture d'Aguié, 2003).

III . 3 L'élevage

D'une manière générale, l'élevage est la seconde activité après l'agriculture au Niger. Ce secteur regroupe l'élevage du gros bétail (bovins, asins, équins et camelins), le petit bétail (ovins, caprins) et la volaille (poulets, pintades, canards, pigeons).

D'une manière générale, le système de conduite du troupeau de la zone de Gaya comprend le système extensif, le système semi- extensif et le système intensif (service d'élevage de Gaya, 2003).

Ce dernier repose essentiellement sur l'embouche. Dans ce système, l'animal est en stabulation fixe et bénéficie des aliments de base ou de concentrés, de l'eau et des soins particuliers. Ce type d'élevage est essentiellement destiné à la vente et concerne les bovins, les ovins et les caprins.

Le système semi-extensif est celui dont les animaux sont en divagation libre dans la nature le matin et reviennent le soir. A l'heure du retour, ils reçoivent un complément alimentaire. Les vaches laitières, les reproductrices et les animaux de traits sont les plus favorisés.

Le système extensif comprend trois variables que sont la petite transhumance, la moyenne transhumance et la transhumance transfrontalière.

La zone ne dispose pas des aires de parcours proprement dites, mais quelques endroits offrent quand même cette possibilité; il s'agit des parties de forêts classées, le sommet de plateaux, et les bordures du fleuve Niger. On y trouve également dans la zone quelques puits pastoraux, des couloirs de passage balisés et des mares.

L'élevage est pratiqué par la majorité de la population d'Aguié. Contrairement à la zone de Gaya, cette activité évolue dans un contexte peu favorable à cause de la faible disponibilité de terres de pâture, des difficultés d'alimentation et d'embrèvement des animaux (due au manque des mares et à la profondeur des puits), des épizooties etc. L'alimentation de base en saison sèche se limite essentiellement aux résidus de cultures (tiges de mil et sorgho, fanes d'arachides et du niébé) et aux fourrages aériens.

Une partie du cheptel (les animaux de trait, d'embouche) est gardée au village pendant toute l'année est l'autre partie transhume en hivernage dans les zones pastorales du Nord. Ces animaux ne reviennent qu'après les récoltes pour profiter des résidus de cultures .

II1 . 4 Le commerce

Les deux frontières internationales (Nigeria et Bénin) de la zone de Gaya jouent un rôle important sur le plan économique et social. Les exportations de la zone en direction de ces pays portent surtout sur la gomme arabique, le kapock, le sel, le niébé, le voandzou, l'oignon, la canne à sucre, le bétail et les cuirs et peaux. Les importations concernent entre autre les tissus et pagnes, le tabac, les céréales, l'igname, les produits manufacturés, la cola et les hydrocarbures .

Cependant la proximité des marchés importants de ces pays voisins (Kamba au Nigeria et Malanville au Bénin) constitue un frein aux activités commerciales à Gaya, car les habitants préfèrent s'approvisionner eux mêmes au niveau de ces marchés.

Les principaux marchés de la zone d'Aguié se localisent à Tchadoua, Aguié, Gazaoua et Dankama au Nigeria où se concentre l'essentiel des activités commerciales.

Les transactions commerciales portent surtout sur les produits agro-sylvo -pastoraux et artisanaux. D'autres produits comme le sel, le sucre, le savon, le pétrole lampant, des intrants agricoles et zootechniques et la pharmacopée sont aussi commercialisés.

III . 5 Autres activités

Dans la zone de Gaya, en dehors des activités principales, la pêche, l'apiculture et l'artisanat viennent occuper les populations et génèrent énormément des revenus.

Ainsi, la pêche se pratique le long du fleuve sur 106 km, dans les Dallols et les mares. Cette activité concerne environ 2000 pêcheurs du Niger, du Nigeria et du Bénin répartis dans 33 campements de Sorko (pêcheurs professionnels). En 1996 la production a été estimée à 25,6 tonnes de poissons frais dont 13,5 tonnes commercialisés et 12 tonnes auto consommés (Idé , 2003).

Les espèces rencontrées sont entre autres celles des Familles des Mormyridae, des Mochocidae, des Chlaridae (Service de l'environnement , 2002).

L'apiculture connaît aujourd'hui un essor important avec l'appui technique du projet PADEL. La présence des espèces de plantes mellifères ( Vitellaria paradoxa et Anogeissus léocarpus ) a joué un rôle capital dans le développement de cette activité (Service de l'Environnement ,2002).

L'artisanat est beaucoup plus développé dans les villages avec essentiellement des forgerons fabriquant des outils aratoires (Hilaires, Daba, Machettes, Faucille), des potiers, etc.

L'abondance des rôneraies a permis l'apparition d'une catégorie d'artisans utilisant le pétiole du rônier pour la fabrication des fauteuils, des canapés, des tables et des lits. Ces articles en sous

produits de rôniers trouvent une clientèle qui vient souvent de l'extérieur du département (Géoconseil, 1994, cité par Idé, 2003).

A Aguié, l'essentiel des activités socio-économiques se limite à l'agriculture, l'élevage et le commerce. L'artisanat est l'un des secteurs pourvoyeurs des populations en biens et services notamment pour le travail agricole (hiler, daba...), les équipements domestiques et autres articles de prestige.

III . 6 La Position géographique des villages d'étude

Deux villages ont été choisis pour la réalisation de ce travail : le village de Bana dans la zone de Gaya et le village de Zabon Mousso dans la zone d'Aguié.

Bana est l'un des six cantons qui composent le département de Gaya (Figure 2). Il se situe à 30 km au Nord-Est du chef lieu de département et est limité à l'Est par le Nigeria, à l'Ouest par Tanda, au Nord par le canton de Yelou et au Sud par Gaya et le Nigeria.

Le village de Zabon Mousso se situe à 7°33'44" de longitude Est et 13°33'35" de latitude Nord (figure 3). D'une manière générale, les conditions climatiques, édaphiques et socio- économiques de ces villages correspondent à celles des zones présentées.

CHAPITRE 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE I . Cadre conceptuel

I . 1 Cadre Institutionnel

Au cours des deux dernières décennies, la communauté internationale a commencé à prendre conscience du fait qu'il ne saurait y avoir de société ou d'économie équilibrée dans un monde affligé par une telle pauvreté et une telle dégradation de l'environnement (Michael, 1993).

Notre biosphère aujourd'hui, change très vite, plus vite semble- t- il que la normale, la normale étant la période qui précédait le développement des activités humaines. Ces changements concernent tous les cycles essentiels : celui de l'eau , ceux des principaux constituants de l'atmosphère (carbone, azote, ozone ...). Ces changements concernent aussi les ressources dites renouvelables qui ont de plus en plus de difficultés à se renouveler au rythme de leur utilisation et de leur dégradation par les activités humaines (OMM, 1995).

Ainsi, le caractère global des changements climatiques rend impérative la coopération la plus étroite possible entre tous les pays et leur engagement actif pour rechercher des solutions appropriées à l'échelon mondial (Maria, 2000). Pour y parvenir, la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED) a adopté en 1992 la convention cadre sur les changements climatiques. Cette convention est un traité contraignant qui constitue un cadre pour la lutte au niveau international contre les causes et les effets des changements climatiques. Elle se propose de développer un partenariat planétaire en vue d'atténuer les causes et les effets néfastes des changements climatiques .

La genèse du sommet de Rio de Janeiro remonte à 1972, année où 113 nations se réunirent à Stockholm (Suède) dans le cadre de la conférence des nations Unies sur l'environnement, la première grande assemblée internationale consacrée à ce thème.

Onze ans plus tard (1983), l'ONU créa la commission mondiale pour l'environnement et le développement. Quatre années plus tard, celle-ci lançait dans son rapport intitulé « Notre Avenir à tous » une mise en garde à l'humanité, en soulignant que sauf à réviser en profondeur, nos modes d'existence et de développement, nous nous exposions à des souffrances humaines inacceptables et à une dégradation dramatique et irréversible de l'environnement. La commission Brundtland, du nom de sa présidente, soulignait que l'économie mondiale doit répondre aux besoins et aspirations légitimes des peuples, mais que la croissance est tributaire des limites écologiques de la planète. C'est dire que cette commission appelait à une ère nouvelle placée sous le signe d'un développement économique respectueux de l'environnement qui puisse satisfaire les nécessités des générations présentes et futures.

En 1987, les Nations Unies convoquèrent la conférence sur l'environnement et le développement, afin de définir le concept de développement durable et les exigences qu'il comporte. Deux années durant, des experts du monde entier élaborent des difficiles accords sur le chemin de Rio. Et c'est en 1992 que la conférence des nations Unies sur l'environnement et le développement aussi appelée Sommet planète Terre ou Sommet de la Terre s'était tenue à Rio de Janeiro. A l'issu de cette conférence, on est parvenu à une entente sur deux conventions internationales, deux déclarations de principes et un plan directeur en faveur du développement durable pour le XXIè siècle intitulé programme "Action 21". Dans ce programme sont décrites les nombreuses activités (lutte contre la dégradation des sols, de l'air et de l'eau; préservation des forêts et de la diversité biologique; etc.) que doivent entreprendre les gouvernements, les organisations internationales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé (OMM, 1995).

D'autre part, le rapport du groupe d'experts intergouvernementaux sur les changements climatiques a abouti à la signature et à l'adoption de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en Juin 1992 par 154 pays réunis à Rio de Janeiro (Micheal; 1992). L'objectif de cette convention selon les termes de l'article 2 est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique (PNUE. 2002).

La convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est appuyée par le protocole de Kyoto à l'échelle mondiale. Ce protocole, adopté à l'unanimité à la troisième session de la conférence des parties en décembre 1997 partage les préoccupations et les principes stipulés dans la convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et y apporte une amélioration en ajoutant des nouveaux engagements qui sont plus contraignants, plus complexes et plus détaillés que ceux de la convention (Maria 2000).

Les pays signataires s'engagent à tenir compte, des changements climatiques dans les domaines tels que l'agriculture, l'élevage, la gestion des ressources ainsi que les activités dans les zones côtières . En ratifiant la convention, les pays s'engagent aussi à partager les expériences en matière des technologies et à coopérer en vue de réduire les émissions des gaz à effet de serre notamment dans les secteurs de l'agriculture, l'élevage, la foresterie, la gestion des déchets et du transport qui produisent la quasi - totalité des émissions de gaz à effet de serre imputables aux activités humaines.

Du 26 août au 4 septembre 2002 s'est déroulé à Johannesburg (en Afrique du Sud) le Sommet mondial sur le développement durable. Ce Sommet visait à examiner les progrès accomplis par les pays depuis dix ans au regard du programme "Action 21" qui reste valable. Les deux

principaux documents qui ont fait l'objet de négociation par les 191 pays sont la déclaration de Johannesburg sur le développement durable et le plan de mise en oeuvre.

Les gouvernements ont convenu de prendre des engagements dans cinq domaines prioritaires : l'eau et l'assainissement, l'agriculture et la biodiversité, l'énergie, la santé, et la gestion des écosystèmes. Ces engagements ont été étayés par des annonces gouvernementales au sujet de programmes et par des projets de partenariat.

Dans ce contexte global, la mise en oeuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques est la preuve de la volonté commune des parties contractantes pour parer au danger des effets néfastes et aux impacts potentiels des changements climatiques.

C'est ainsi que le Niger de concert avec les autres nations du monde a adopté la convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Elle fut signée et ratifiée le 25 Juillet 1995. Suite à cette ratification, le Niger a obtenu du fonds pour l'environnement mondial (FEM) des fonds pour l'élaboration de sa communication nationale initiale conformément aux dispositions de l'article 12* dans le cadre de la mise en oeuvre de la convention (projet changements climatiques, 1999).

Cette étude a concerné tous les secteurs socio-économiques ainsi que plusieurs volets pour les inventaires de gaz à effet de serre et les études de vulnérabilité et adaptation aux Changements Climatiques. Ce sont : Energie, Agriculture et Elevage, Changement d'affectation des Terres et Foresterie , Ressources en Eau, Pêche et Faune, Zones Humides et Santé (Projet Changements Climatiques, 1999).

* : Chacun des pays développés Parties et chacune des autres Parties inscrites à l'annexe 1 présentera sa communication initiale dans les six mois qui suivront l'entrée en vigueur de la convention à son égard. Chacune des Parties qui ne figurent pas sur cette liste présentera sa communication initiale dans le trois ans de l'entrée en vigueur de la convention à son égard ou de la mise à disponibilité des ressources financières conformément à l'article 4, paragraphe 3. Les Parties qui sont au nombre des pays les moins avancés seront libres du choix de la date de leur communication initiale. Par la suite, la fréquence des communications de toutes les Parties sera fixée par la Conférence des Parties, qui tiendra compte des différences d'échéance indiquées dans le présent paragraphe.

I . 2 Problématique générale

Le climat est l'un des éléments les plus dynamiques et le plus complexes du cadre physique. Ses modifications, parfois brutales comparativement aux autres éléments du milieu provoquent des déséquilibres importants, influençant de ce fait tous les aspects du développement socio- économique des pays sahéliens (Bokonon, 1997).

Le Niger est l'un des ces pays sahéliens qui se trouve dans la zone tropicale aride et semi- aride. Il compte parmi les pays les plus pauvres du monde.

Ses maigres ressources naturelles ( sol, eau, végétation) subissent les conséquences néfastes des sécheresses répétées, de la désertification et de la pression démographique. Cependant, l'importance majeure de la pluviométrie parmi les composantes climatiques mérite une mention particulière dans l'analyse des divers systèmes de production.

Ainsi depuis 1968, le pays a connu plusieurs années de déficit pluviométrique (1968, de 1971 à 1974, 1984, 1987, 1989, 1990, 1993, 1995 et 1996) qui se sont traduites par des périodes de sécheresses chroniques avec comme conséquence la réduction de la production agricole (Projet Changements climatiques, 1999).

Par ailleurs, les terres cultivables estimées en 1965 à 25% de la superficie totale du pays, ne représentent plus aujourd'hui que 12% seulement en raison du déplacement vers le Sud de l'isohyète 300 mm (Mamoudou, 1999).

Dans les conditions de systèmes extensifs comme pour la plupart des zones agricoles au Niger, l'eau et l'utilisation de sols sont des facteurs étroitement liés. Dans cette perspective, on pense que la connaissance de conséquences hydrologiques des changements d'utilisation de sols sur les ressources en eau est une condition préalable à la compréhension de l'impact des changements climatiques (Thornes, 1990).

En outre, plus de 85% de la population nigérienne est rural avec un niveau de vie très bas. Ainsi, selon l'enquête de PADEM, 63% de la population est pauvre (revenu annuel de 50000 à 75000 francs CFA/an/personne) dont 34% sont extrêmement pauvres ( moins de 50000 francs/an/personne); Direction de la statistique, 1994.

La population nigérienne estimée à 2876000 habitants en 1960 et 8758227 habitants en 1988 est d'environ 10790352 habitants en 2001 avec un taux d'accroissement moyen de 3.1% (MFE, 2001).

En terme de perspectives, on estime qu'en l'an 2025, cette population sera de l'ordre de 17920521 habitants dont 15081234 de ruraux et 2839287 d'urbains (Projet Changements Climatiques, 1999).

C'est dire que même en l'absence de la variabilité climatique, l'agriculture nigérienne devra faire face à des défis socio-économiques sérieux dans les prochaines décennies.

Il y a alors lieu de s'inquiéter sur l'avenir des populations dans un pays où la capacité de réaction technologique aux sécheresses et inondations est moins avancée, et où les principaux facteurs physiques (sols, climat) affectant la production sont de moins en moins adaptés à l'agriculture. C'est pourquoi une adaptation des systèmes de production alimentaire et une gestion rationnelle des ressources en eau constitue une stratégie nécessaire et urgente.

Il faut aussi rappeler que la population du Niger est inégalement repartie car 97.4% vivent sur moins de tiers (1/3) de la superficie du pays dans la bande Sud agricole (MFE, 2001). Cette forte concentration humaine, conjuguée à la pauvreté de la population et à l'aridité du climat ont pour effet d'accroître la pression sur les ressources et les écosystèmes (Ousseini, 2002).

Ainsi, dans le cadre de la préservation des ressources naturelles pour une gestion rationnelle de l'environnement, le projet "Climat régional, Eau et Agriculture: Impact sur les systèmes agroécologiques en Afrique et mesures d'adaptation" qui est un projet régional mène une étude d'impact sur les systèmes agro-écologiques en Afrique.

Pour des raisons liées au temps nécessaire pour élaborer ce mémoire, cette étude bien qu'elle a un caractère national, se limite à deux zones agro-écologiques différentes situées sur la bande sud : Aguié au centre Sud du pays et Gaya au Sud Ouest (Figure 4). Ces deux zones appartiennent à la zone tropicale sèche, mais présentent des différences sensibles sur le plan physique et climatologique. Le choix de ces zones est porté sur des facteurs physiques comme l'eau, le sol pour l'utilisation des activités agricoles

La zone de Gaya se situe dans le secteur soudano-sahelien caractérisé par des précipitations dont les moyennes annuelles varient entre 500 et 900 mm. La faible profondeur de la nappe phréatique, affleurante par endroit (dans les Dallols) et le fleuve, donne à cette zone d'importantes potentialités agricoles et pastorales qui en font une région convoitée (Lawali, 1992).

En revanche, Aguié s'étend dans le domaine sahélien marqué par des précipitations ne dépassant guère 600 mm par an. La nappe phréatique se trouve à une grande profondeur. L'accès à l'eau est difficile car les mares ont des capacités de stockage très faibles et leur durée de vie ne dépasse pas quatre mois après la saison des pluies (Lamine, 2002).

La variabilité climatique de ces zones liée aux ressources en eau et aux conditions climatiques est un point important à prendre en considération dans cette étude d'impact, surtout quand il s'agit des risques climatiques associés à la répartition spatiale de la production agricole.

I . 3 Définitions des concepts utilisés

· Systèmes de production

- L'exploitation est considérée comme la collectivité humaine réunissant ses efforts sur les grands champs à la condition que leur produit soit affecté à l'alimentation collective des membres participant au travail et leurs dépendants inactifs (Ancey, 1975 cité par Billaz et al., 1981).

- Le terroir est l'ensemble des parcelles homogènes caractérisées par une même structure et une
même dynamique écologique, ainsi que par un même aménagement agricole (Jouve, 1984).

- Un système de culture est l'exploitation d'un espace agricole par un ensemble de parcelles faisant l'objet d'une organisation spatio-temporelle homogène se traduisant par un même type de succession culturale (Jouve, 1984).

- Un système de production peut être défini comme une combinaison spécifique de systèmes de culture et d'élevage, combinaison décidée au niveau de la famille en fonction des parcelles accessibles et de leur localisation, compte tenu du matériel disponible (outils, moyens de transports, bâtiments d'élevage ou de stockage, etc.) de la force de travail familial ou mobilisable moyennant rémunération, des opportunités de crédit et de vente sur les marchés ( Hubert et al., 2002).

- Un système agraire est l'association des productions et des techniques mises en oeuvre par une société rurale pour exploiter son espace, gérer ses ressources et satisfaire ses besoins

( Jouve, 1992).

- Le système productif agricole est l'ensemble des éléments qui concourent à la constitution des flux des produits agricoles. Nous utilisons dans ce document cette expression pour faire allusion au système visant essentiellement la production végétale, mais pouvant comprendre des activités d'élevage en tant qu'occupation secondaire.

· Changements Climatiques

- L'évapotranspiration potentielle (ETP) est la quantité d'eau évaporée par un couvert végétal bas, continu et homogène, dont l'alimentation en eau n'est pas limitante et qui n'est soumis à aucune limitation d'ordre nutritionnel, physiologique ou pathologique.

- L'efficience d'utilisation de l'eau est la quantité de biomasse par millimètre d'eau consommée par hectare. C'est un véritable indicateur de la réponse d'une culture à l'eau.

- Un scénario est une description cohérente intérieurement constante et plausible d'un état futur éventuel. Les scénarios des changements climatiques peuvent être obtenus soit à partir des

modèles de circulation générale de l'atmosphère et de l'océan, soit par utilisation des données climatiques des années antérieures comme analogues au climat futur (Projet Changements Climatique, 1999).

Ainsi ce scénario analogique s'appuyant sur des périodes passées permet de déterminer à partir d'analyse systémique la vulnérabilité de l'élément cible face aux tendances connues sur le plan socio-économique et environnemental.

- Un scénario de changements climatiques est défini comme un ensemble physiquement consistant de changement de variables météorologiques basées sur des projections généralement acceptées de niveaux de dioxyde de carbone et autres gaz en traces (FAO, 1997).

- La vulnérabilité est le degré auquel une unité d'exposition est perturbée ou compromise par suite des effets climatiques, les facteurs socio-économiques et les facteurs physiques étant importants dans la détermination de la vulnérabilité. Elle dépend non seulement de la sensibilité de l'unité, mais également de sa capacité à s'adapter aux nouvelles conditions climatiques.

- L'adaptation concerne les parades aux effets ou aux incidences des changements climatiques. Elle exprime le degré auquel des ajustements sont possibles aux changements du climat actuels ou projetés. L'adaptation peut être spontanée ou planifiée, elle peut intervenir en réponse ou en anticipation à des changements probables.

- Un changement climatique correspond à un changement du "temps moyen" observé dans une région donnée. Et le temps moyen comprend tous les éléments que nous associons habituellement au temps, à savoir la température, les caractéristiques des vents et les précipitations.

La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques dans son article premier, définit les "Changements Climatiques" comme des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables.

I . 4 Caractéristiques écologiques de trois cultures utilisées

- Le Mil (Pennisetum glaucum (L.) R. Br.)

C'est une céréale typiquement d'Afrique et probablement originaire des savanes Ouest- africaines. Les variétés les plus adaptées, au climat de type sahelo-soudanien, ont un cycle de reproduction de 75 à 100 jours. Le mil est moins exigeant que le sorgho dans le choix du sol. Il s'adapte aux sols éclairés, aux températures comprises entre 35° et 45°c, aux fortes radiations.

Il tolère les sols acides et la sécheresse. Il utilise en moyenne 330 mm d'eau (Kassam et Kowal, 1975 cité par Maï. Moussa, 1996).

Les précipitations de 400 mm au cours de la saison des pluies créent des conditions nécessaires à la formation des rendements suffisants. Certaines variétés hâtives cultivées au Niger sont capables de former leur rendement à condition de recevoir au moins 200 mm d'eau en août et 300 mm au cours de toute la saison pluvieuse.

Les variétés tardives forment des rendements élevés à 400-800 mm de précipitations au cours de trois à quatre mois de végétation (Bezpaly, 1984).

- Le sorgho (Sorghum bicolor L. MOENCH.)

Le sorgho a été d'abord domestiqué en Ethiopie puis transporté en Afrique de l'Ouest où il peuple surtout les savanes Nord-guinéennes, entre les isohyètes 600 et 1000 mm. Son cycle de reproduction, dans cette zone est de 120 à 135 jours. Dans des conditions de bonne fertilité et d'humidité, 110 à 120 jours suffisent pour avoir un bon rendement. Il tolère la chaleur moins que le mil. La meilleure température pour la germination des graines est de 27-35 °C. Il préfère les sols lourds, souvent argileux et est adapté aux pH compris entre 5 et 8.5 (Maï. Moussa, 1996).

Le sorgho est très résistant à la sécheresse grâce aux racines fortement développées.

Pour la germination il exige un volume d'eau égal à 25% du poids des graines. Le minimum hydrique nécessaire à la production du rendement du sorgho est de 400 mm des pluies. Les variétés hâtives réussissent mieux dans les terres légères sableuses (Bezpaly, 1984)

- Le niébé ( Vigna unguiculata L. (Walp))

Le niébé est une plante des régions tropicales et subtropicales. Pour un développement normal il exige beaucoup de chaleur et une luminosité intense. Le niébé est une plante thermophile, la température optimale pour la germination des graines est de 25°C. Le niébé est très sensible à la luminosité solaire. Si la lumière n'est pas suffisante, la période végétative dure plus longtemps, surtout en saison des pluies. Le niébé résiste bien à la sécheresse de l'air, mais supporte mal l'humidité insuffisante ou excessive du sol. Il est très résistant à la salinité du sol (Bezpaly, 1984).

I . 5 Cadre de travail

Deux zones agro-écologiques sont concernées par cette étude. Des enquêtes socio- économiques et des entretiens avec les autorités coutumières et les services techniques ont été conduits. Des données climatiques et sectorielles ont été également collectées. Ces informations ainsi collectées nous permettent de réaliser une étude d'impact de la variabilité climatique sur l'agriculture des zones concernées.

L'ensemble du travail est conduit en trois étapes essentielles :

- la collecte des données;

- l'exploitation informatique et l'analyse statistique des données;

- l'analyse socio-économique.

II . Cadre Méthodologique

Nous avons utilisé deux approches pour atteindre l'objectif de ce travail : l'approche biophysique et l'approche socio-économique.

II . 1 L'approche biophysique

II . 1 . 1 Formulation des Scénarii - Méthode utilisée

L'approche méthodologique retenue fait appel à la modélisation statistique dans laquelle le paramètre sectoriel est le prédictand, les paramètres climatiques étant les préducteurs, en vue d'établir des relations sous de modèles linéaires.

L'objectif est d'évaluer autant que possible les interactions physiques, entre le climat et l'unité d'exposition choisie (l'unité d'exposition étant ici le secteur agricole). On cherche donc à établir des modèles empiriques statistiques reposant sur les liens statistiques établis entre les conditions climatiques et l'unité d'exposition.

- Choix des scénarii

Le logiciel Magic/Scengen mis au point par le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) est l'un des outils essentiels dans cette approche.

A cet effet les données thermiques et pluviométriques de la normale 1961-1990 seront injectées dans ce modèle. Ce qui permettra d'avoir une évolution de la pluviométrie et de la température comparée à un état moyen analogue aux événements extrêmes passés et de déterminer les températures et les pluies à l'horizon 2025.

Le choix de l'horizon 2025 se base sur la disponibilité des projections démographiques pour le Niger à cette période (Projet Changements Climatiques, 1999).

D'autres parts le modèle Cropwat sera utilisé pour l'estimation de la disponibilité en eau des cultures. Et dans le cadre de l'utilisation de ce modèle, les paramètres climatiques utilisés comme prédicteurs sont essentiellement la température, les précipitations, et l'évapotranspiration. Pour la prédiction climatique, ce modèle utilise les données de sortie du modèle MAGICC, couplé au logiciel SCENGEN pour la région concernée.

Les rendements des cultures principales (mil, sorgho et niébé ), les précipitations et la longueur de la saison culturale seront retenus comme prédictands.

II . 1 . 2 Description des modèles

· Le modèle Cropwat

CROPWAT 4.3 est un logiciel élaboré par un groupe d'experts de la FAO pour:

- le calcul de l'évapotranspiration de référence, des besoins en eau des cultures, des besoins d'irrigation et de l'alimentation en eau d'un périmètre;

- la mise au point des pilotages d'irrigation en diverses conditions de gestion;

- l'estimation des rendements des cultures pluviales et des effets des sécheresses

(Clarke et al., 1998).

· Le modèle Magicc/Scengen

La version de MAGICC/SCENGEN qui a été utilisée comme modèle (Hadley Centre Unified Model 2 Transient, UK ou HadCM2 et Geophysical Fluid Dynamics Laboratory, USA ou GFDLLO) fournit uniquement les précipitations, la nébulosité et la température moyenne sous abri, sur des degrés 5°x 5°(555 Km x 555 Km environ), comme données de sortie pour les régions de Maradi et de Gaya. La période 1961-1990 a été utilisée comme scénario de base et IS92A (Reference Scenario) comme scénario de changements climatiques à l'horizon 2025.

II . 1 . 3 Les données d'entrée du modèle

Pour l'évaluation des besoins en eau des cultures (CWR), le modèle exige des données sur le climat, la culture et le sol. C'est pourquoi, la collecte a concerné des données météorologiques fournies par la direction de la météorologie nationale et des données sur le sol fournies par l'INRAN (Labosol).

· Les données suivantes ont été utilisées pour la période de référence :

-, l'évapotranspiration journalière obtenue à partir de l'évapotranspiration moyenne mensuelle de la période de référence 1978-1998 pour la région de Gaya et 1978-2002 pour la région d'Aguié;

-, la pluviométrie moyenne mensuelle de la normale 1961-1990 pour les deux zones d'étude;

-, le type de sol.

A Aguié, les sols sont de type ferrugineux tropical lessivé de texture sableuse. A Gaya, on trouve des sols à texture sablo-argileuse, limoneuse et limono- argileuse. L'humidité à la capacité de rétention (Hcr) des ces sols est consignée dans le tableau ci-après.

Tableau 1 : l'humidité à la capacité de rétention du sols des zones d'étude

Localité Aguié Gaya

Texture du sol Sableuse Sablo-argileuse Limoneuse Limono-argileuse

Hcr (%) 9 13 22 27

Source : INRAN (Labosol), Niamey 2003 -, les données sur les cultures,

En ce qui concerne le coefficient cultural, le programme étant déjà doté d'un certain nombre des cultures, seulement les dates du semis et la durée du cycle des cultures ont été utilisées. Le tableau ci-dessous nous donne le relevé de cette situation pour les deux régions.

Tableau 2 : Dates de semis et de récolte ainsi que le cycle de végétation retenus pour le mil, le sorgho et le niébé des zones de Gaya et Aguié.

Culture

Date de semis

Date de récolte

Durée du cycle (jour)

 

Gaya

Aguié

Gaya

Aguié

Gaya

Aguié

Mil

10 mai

15 juin

10 sept

15 sept

120

90

Sorgho

30 mai

30 juin

20 oct

15 oct

140

105

Niébé

30 mai

30 juin

20 oct

10 oct

140

100

 

Source : FAO, 1992


· Pour la projection à l'horizon 2025, en plus de ces données sur les cultures et le sol, nous avons utilisé la pluviométrie et la température fournies par le modèle Magic/Scengen pour les régions de Maradi et de Gaya à l'horizon 2025. L'évapotranspiration de 2025 a été obtenue en utilisant la formule de PENMAN avec pour entrée entre autre la température de la période correspondante. Une fois que toutes ces données sont saisies, Cropwat 4 Windows donne automatiquement les résultats sous forme de tables et des graphiques. Les résultats peuvent être obtenus à n'importe quel pas de temps: Journalière, décadaire ou mensuelle.

II . 1 . 4 Les données de sortie du modèle

Les résultats ainsi obtenus sont traduits sous la forme d'un certain nombre des paramètres de rendement estimés pour chaque culture. Il s'agit entre autres de :

- La Réserve Utile ou RU (mm); c'est la quantité d'eau maximale prélevable par les racines sur une épaisseur de sol donnée; elle correspond à la quantité d'eau totale retenue dans le sol utilisable par les plantes;

- La Réserve Facilement Utilisable ou RFU (mm), c'est la quantité d'eau facilement utilisable par la plante ; elle est toujours inférieure à la réserve utile et est égale à 2/3 de celle-ci ;

- Les valeurs moyennes du coefficient cultural;

C'est un paramètre qu'il est important de connaître dans le but d'évaluation de la quantité d'eau qu'une culture est susceptible de consommer.

- L'évapotranspiration réelle de culture ou Etc (mm/période), c'est l'évapotranspiration d'un couvert végétal dans des conditions réelles données;

- L'évapotranspiration maximale ou Etm (mm/période), c'est l'évapotranspiration de cette culture à un stade de développement particulier dans un climat donné;

- le rapport de l'évapotranspiration réelle de culture sur l'évapotranspiration maximale des culture noté Etc/Etm (%);

- la quantité totale de pluie tombée ou QTP (mm/période)

- la pluie efficace ou PE (mm/période), c'est la quantité de pluie tombée qui s'infiltre dans le sol ; - le déficit d'humidité du sol ou DHS (mm), c'est le besoin en eau non satisfait de la plante qui peut être apporté si possible;

- la réduction estimée de rendements due à l'effort des cultures ( quand le rapport Etc/Etm tombe en dessous de 100%).

Tous ces paramètres sont consignés sous forme d'un tableau pour chaque culture pour les deux périodes choisies et par zone agro-écologique.

II . 2 L 'approche socio-économique

Notre approche pour l'étude des systèmes de production s'apparente à la démarche pratique mise au point par JOUVE (1984) pour l'identification et l'étude des systèmes agraires dans le département de Maradi. Celle-ci comprend principalement cinq étapes comme proposé sur la figure 5.

 
 
 

1 ère Etape

 

Valorisation de l'information

 

2 ème Etape

3 ème Etape

Choix des facteurs déterminant L'exploitation de l'espace

Recueil de l'information Sur l'ensemble de la région

Prézonage de la région

Choix raisonné d'un échantillon de sites d'enquête (villages)

Réalisation des enquêtes et observations de terrain

Choix des thèmes d'enquête pour l'étude des agrosystèmes villageois (ASV)

Tests et ajustement du questionnaire

Elaboration du questionnaire

Choix du niveau d'enquête

 

Analyse et interprétation des résultats Mise en évidence des pratiques communes Elaboration d'une typologie des

agro-systèmes villageois

 
 
 
 
 
 
 
 

4 ème Etape

 

Analyse du fonctionnement des ASV Identification du ou des systèmes agraires

 
 
 

5 ème Etape

Caractérisation du fonctionnement et de la dynamique du ou des systèmes agraires

 

Extension géographique du ou des systèmes agraires

 

Identification des thèmes d'intervention prioritaires Recherche Développement

 

figure 5: Démarche pratique pour l'identification et l'étude des systèmes agraires (JOUVE, 1984)

II . 2 . 1 Valorisation de l'information existante

C'est une étape qui a consisté à l'étude documentaire relative aux zones d'étude en vue de mieux cerner la thématique de ce mémoire. Il faut dire que cette étape est la première dans l'organisation de ce travail et elle nous a permis de rassembler des informations relatives à la géographie, l'agriculture, la vie socio-économique, ...

Le CRESA à travers ses relations de collaboration avec le projet PADEL (Projet d'Appui au Développement Local) de Gaya et le PAIIP (Projet d'Appui aux Initiatives et Innovations Paysannes) d'Aguié nous a créée un cadre favorable à la réalisation des missions d'enquêtes.

Les enquêtes ont été effectuées selon le calendrier ci-après :

- du 05-08-2003 au 25-08-2003 pour la zone de Gaya ;

- du 06-09-2003 au 26-09-2003 pour la zone d'Aguié.

II . 2. 2 zonage et Elaboration du questionnaire

Cette étude concerne deux zones agro-écologiques différentes : la zone de Gaya et la zone d'Aguié. Le choix de ces zones se rapporte sur un certain nombre des critères relatifs aux conditions socio-économiques, et au milieu physique. Ainsi, les éléments suivants ont été pris en considération:

- le climat à travers essentiellement la pluviométrie, facteur limitant la production agricole dans nos conditions;

- le paysage: relief, topographie, sol;

- le peuplement humain: densité de la population;

- la disponibilité en terres de culture puisqu'il s'agit des zones essentiellement agricoles ; - la possibilité d'avoir des données climatiques et sectorielles sur une grande période.

Pour l'élaboration du guide d'enquête nous avons utilisé un questionnaire standard préparé par FES, Yale University (USA) et le CEEPA, Université de Pretoria (Afrique du Sud) distribué à tous les pays concernés par ce projet de Changements Climatiques (Annexe 1).

Les informations collectées à travers ce questionnaire sont reparties en sept sections :

- une section consacrée à la taille du ménage, l'âge, le sexe,.. .des membres de l'exploitation ; - une section consacrée à l'emploi ou l'occupation du chef de l'exploitation ;

- une section consacrée au nombre à la superficie des champs que possède l'exploitation ainsi que le statut foncier et le système de gestion de l'exploitation ;

- une section qui donne des informations sur le type des cultures pratiquées, la production par champ et par culture, ainsi que son utilisation, l'équipement agricole, les intrants, ainsi que les animaux de l'exploitation ;

- une section qui informe sur les différentes relations de l'exploitation avec les services techniques d'encadrement ;

- une section qui informe sur la contribution des revenus agricoles dans la formation du revenu total de l'exploitation ainsi que les différentes subventions agricoles dont elle bénéficie ;

- et enfin une section sur les variations à court et long terme du climat ainsi que les stratégies d'adaptation.

Ce questionnaire a fait l'objet d'un test dans l'arrondissement de Kollo, ce qui a permis de déterminer le temps moyen de l'entretien (trois heures en moyenne) ainsi que les difficultés liées à son utilisation.

II . 2 . 3 Réalisation des enquêtes

Après l'étape consacrée à l'étude documentaire relative aux deux zones, nous avons exécuté les missions conformément au calendrier établi.

Sur le terrain, nous avons démarré les activités par des entretiens avec les autorités compétentes pour les tenir informer de la réalisation l'étude. Ensuite à travers les entretiens avec les services techniques tels que le service de plan, la direction de la météorologie nationale, l'ONAHA, le service de l'agriculture ; nous avons collecté des données sur les paramètres climatiques et sectoriels pour la période d'observation disponible dans la zone. Il s'agit entre autres de rendements et de la production des principales cultures selon la zone ; des superficies exploitées, des pluviométries et des types du sol. Cette évolution se situe de 1983 à 2002 pour la zone de Gaya et de 1987 à 2002 pour la zone d'Aguié.

Le cadre du travail ainsi que les objectifs poursuivis sont présentés aux responsables de ces deux projets et leurs équipes techniques afin de nous aider à effectuer un choix judicieux des villages à enquêter. C'est ainsi que le choix a concerné le village de Bana pour la zone de Gaya et celui de Zabon Mousso pour la zone d'Aguié.

II . 2 . 3 . 1 Justification sur le choix des villages d'étude

Le choix de village de Bana se justifie non seulement par le Dallol qui offre une zone humide autour de laquelle se pratiquent beaucoup d'activités agricoles mais aussi par la langue parlée dans le terroir (Haoussa) et l'intervention de PADEL dans ce terroir pour nous faciliter l'introduction dans le terroir ainsi que la collecte des informations. Ce choix est aussi guidé par l'existence d'une station de recherche à 7 km du terroir (INRAN de Bengou) dans l'objectif d'avoir des données de la localité sur des séries historiques importantes.

Le village de Zabon Mousso se situe au centre du département d'Aguié; de ce fait il subit moins l'effet de la variabilité pluviométrique dans l'espace très marquée dans la zone. Ce village est un site d'intervention de PAIIP et il était avancé en terme de campagne agricole lors du déroulement des enquêtes. Dans ce village, on rencontre beaucoup de paysans qui sont scolarisés et expérimentés en matière de travail d'enquête.

En ce qui concerne l'organisation de la collecte des données socio-économiques, il faut souligner que l'enquête repose sur un échantillon tournant de 30 exploitations par village compte tenu du volume de questionnaire. Cette collecte est étalée sur une période de deux semaines par village également. Nous nous sommes intéressés à deux types d'exploitation (grande exploitation et petite exploitation) dont la pré-typologie a été réalisée en présence des chefs des villages et des membres de comités de gestion de terroir. Les critères ayant servi à la réalisation de cette pré- typologie sont essentiellement la taille du ménage, le nombre et l'importance des champs de l'exploitation. Et enfin nous avons procédé à un échantillonnage selon la méthode de choix raisonné. L'échantillon total est couvert par la somme des échantillons de chaque type d'exploitation. Ces derniers sont obtenus en faisant le produit du nombre de chaque type d'exploitation par l'échantillon total sur le nombre total des exploitations.

Un véhicule a été mis à notre disposition pour notre acheminement aux villages ainsi que pour le retour à la fin des enquêtes.

Il faut souligner au passage que comme tout travail de terrain, ces enquêtes n'ont pas été réalisées sans difficultés.

II . 2 . 3 . 2 Difficultés rencontrées

Au démarrage de ces enquêtes, malgré la formation reçue, nous avons rencontré énormément des difficultés pour nous adapter à ce questionnaire. Mais par la suite, l'expérience nous a permis de tirer un certain nombre d'enseignement sur la conduite de ces enquêtes et de mettre sur pieds un "code de conduite" permettant de faire face aux multiples difficultés.

les contraintes rencontrées sont de deux ordres :

- les contraintes d'ordre climatique dues essentiellement à la période choisie pour la réalisation de cette enquête.

Comme d'ailleurs dans tout le pays , cette période correspond à celle pendant laquelle les paysans ont un calendrier surchargé. Cette indisponibilité des paysans nous a contraint à des entretiens nocturnes dont le nombre ne dépasse jamais deux enquêtés par nuit.

Il faut enfin noter les interruptions des interviews à cause des pluies matinales et de fin des soirées.

- les contraintes d'ordre technique.

Il s'agit entre autres :

* Du volume du questionnaire qui fatigue les enquêtés ; ce qui explique la lassitude des paysans dont certains même nous fuient pour éviter d'être retenus pendant plusieurs heures;

* Du refus de certains enquêtés de répondre à certaines questions essentielles tels que les superficies et les rendements (cas de trois enquêtés de village de Bana), d'où l'obligation donc pour nous de les remplacer par d'autres paysans;

* De l'état du questionnaire qui est standard pour tous les pays pilotes du projet. Cela a causé énormément des difficultés pour l'adaptation de certaines questions à nos réalités ;

c'est le cas des cultures qui ont un cycle de végétation de 6 mois à 1 ans qui ne répond pas aux différentes saisons agricoles telles qu'elles sont établies dans le questionnaire ;

Il y a également la quantification des certaines productions et semences telles que les boutures de canne à sucre, de patate douce et de manioc ;

* Des événements sociaux intervenus au village : un cas de décès d'un enfant et de suicide d'une femme dans un puits intervenus le même jour (vendredi 12 septembre 2003) dans le village de Zabon Mousso lors du déroulement de l'enquête.

II . 2 . 4 Typologie des exploitations agricoles

Elle est établie à partir des données d'enquête dont l'analyse a permis de mettre en évidence les points communs et de dégager la diversité des modes d'exploitation du milieu et partant de là donc de juger l'existence d'un ou de plusieurs systèmes de production. A cet effet, les résultats du logiciel SPSS (diagramme de dispersion et les corrélations appariées) ainsi qu'un certain nombre de critères rigoureusement sélectionnés et considérés comme discriminants ont servi de base à cette typologie.

II . 2 . 5 Caractérisation du fonctionnement des systèmes de production

C'est la dernière étape de notre travail, elle a consisté après traitement des données

recueillies sur le terrain, à une analyse et interprétation des résultats obtenus. Ce qui a permis de caractériser les systèmes productifs agricoles des terroirs d'étude afin d'aboutir à une extension au niveau zonal.

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