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Dette publique et investissement privé: Effet d'éviction versus effet de levier

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par Thiery Urgue KAME BA BILLA
Université de Yaoundé II - DEA-PTCI 2008
  

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CONCLUSION

Le financement du développement est depuis le début des années 1960 une préoccupation majeure et récurrente pour tous les gouvernements africains et les institutions internationales. Il convient cependant de reconnaître que les sources et les modalités de financement ont fait l'objet d'un vif débat entre les économistes et les politiques.

Dans un premier temps, il est apparu sous l'inspiration de l'analyse keynésienne comme une sorte d'unanimité autour de deux idées : l'Afrique au lendemain des indépendances ne possédait, ni secteur privé capable de produire des biens et services, ni épargne suffisante pour financer son développement. Cette situation a légitimé l'intervention de l'Etat en matière de production nationale, et justifié par ailleurs le recours massif et à moindres coûts aux financements extérieurs dont regorgeait le système financier international. Nous pouvons donc comprendre l'évolution croissante du montant d'endettement public entre 1970-1985 au Cameroun, mais son niveau est relativement faible et reste par conséquent contrôlable. L'investissement s'accroît aussi, l'investissement public entre 1960-1987 et l'investissement privé entre 1970-1985. En effet, l'investissement public et l'investissement privé connaissent une croissance régulière et graduelle entre 1970 et 1977. Le ratio de l'investissement privé fluctue plus largement que celui de l'investissement public. Au début des années 1980, l'investissement continue son évolution mais à un rythme accéléré jusqu'au milieu de la décennie. Ainsi, durant plus de deux décennies, l'investissement privé et l'investissement public ont connu une évolution croissante mais à des taux différents, couplée par une croissance modérée de la dette publique. Cette dernière était au service de l'investissement en agissant comme catalyseur.

Dans un deuxième temps en revanche, à la suite du retournement brutal de la conjoncture internationale, émerge petit à petit l'idée selon laquelle il existe non seulement un secteur privé dynamique fait d'activités diverses, mais également une épargne locale susceptible de suppléer le tarissement progressif des financements extérieurs. Cependant, le constat semble régulièrement révéler les difficultés conjoncturelles liées en partie à l'accroissement rapide de la dette publique. Les indicateurs du fardeau de la dette s'accroissent rapidement. Les deux composantes de l'investissement connaissent une évolution décroissante. Dans l'ensemble, l'investissement privé avait une performance moins bonne que celle de l'investissement public durant la période de 1982/83-1997/98. Pendant cette période de crise économique profonde, la faiblesse des ressources propres de l'Etat l'a conduit à emprunter massivement auprès des sociétés d'Etat, des banques commerciales et des

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compagnies d'assurances et de réassurances pour assurer l'investissement public. Entre 1986- 1997, les composantes de l'investissement enregistrent des performances médiocres paradoxalement à l'accroissement rapide de la dette publique. L'augmentation de la dette publique entraîne donc une éviction de l'investissement durant cette période. Entre 1997- 2007, nous assistons à une reprise de l'ascension des investissements au Cameroun. Nonobstant ce fait, la dette publique poursuit son sentier de croissance, mais sera heurtée dans sa course, au préalable, par l'atteinte du point de décision, et actuellement le point d'achèvement de l'initiative PPTE. Depuis 2005/06, le niveau de la dette publique totale s'est donc considérablement réduit.

Comme de nombreux pays africains au sud du Sahara, le Cameroun a connu des difficultés économiques et financières engendrées par des facteurs tant externes qu'internes. Les effets des chocs exogènes ont été amplifiés par la structure de l'économie dont les rigidités n'ont pas favorisé une adaptation rapide et appropriée aux chocs exogènes. Mais nous ne pouvons pas affirmer que le lourd fardeau de la dette a été un facteur propice pour les investissements ou même néfaste, vu les irrégularités dans l'évolution de la dette et de l'investissement. Une évaluation empirique entre ces deux variables, sera de nature à nous éclairer sur le type d'hypothèse qui se vérifie pour l'économie Camerounaise.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams