INTRODUCTION GENERALE
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
14
|
I.CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
Les théories de la croissance économique, en
particulier, les différents modèles d'inspiration
keynésienne postulent un lien possible entre l'endettement,
l'investissement et la croissance économique. Il s'agit des
modèles de mesure de l'effet de levier développés par des
auteurs tels que Schumpeter (1912)1, Irving Fisher
(1933)2, Modigliani-Miller (1958)3. Ils stipulent que,
l'endettement entraînant la relance de la demande provoque par effet
accélérateur une hausse plus proportionnelle de l'investissement,
qui à son tour entraîne une hausse de la production.
En s'intéressant particulièrement à la
relation entre endettement et investissement, il apparaît que celle-ci
est sujette à une controverse théorique majeure dans la
littérature économique. Au centre du débat, la question de
l'effet de l'endettement sur l'investissement. Dans l'analyse
économique, il y a principalement deux courants qui s'affrontent sur les
théories économiques, à savoir les keynésiens et
les néoclassiques.
Concernant la théorie de l'endettement, les
keynésiens pensent que l'endettement n'occasionne des charges ni pour
les générations futures ni pour des générations
présentes du fait des investissements qu'il génère. Ainsi,
le fait de recourir à l'emprunt pour relancer la demande effective
signifie de facto l'abandon de la discipline budgétaire (Wagner,
1978).
En fait, Le budget public est un stabilisateur conjoncturel
dans l'économie nationale, il permet d'intervenir sur la demande. Si la
demande effective est insuffisante pour assurer le plein emploi et que l'on se
trouve dans une récession, l'État devra relancer cette demande en
augmentant ses dépenses et/ou en prélevant moins d'impôt.
Inversement, si l'économie est dans une phase de surchauffe,
l'État devra diminuer ses dépenses et/ou augmenter les
impôts afin de freiner la demande effective. On parle de politique
contracyclique, c'est- à- dire une politique qui se meut dans le sens
inverse de la production, du revenu et de l'emploi dans le cycle conjoncturel.
Seul compte pour les keynésiens l'équilibre
macroéconomique, l'équilibre
1 J., Schumpeter, (1912),
Théorie de l'évolution économique, Economica,
Paris.
2 I., Fisher, (l933), « The Debt Deflation
Theory of Great depression », Econometrica. Article traduit dans
le n°3 de la Revue Française d'Économie 1988, avec
un commentaire de Robert Boyer. Jean Arrous reprend par ailleurs la
présentation que Fisher fait de la crise financière de 1929 pour
montrer les différences avec celle de 1987.
3 M. H., Miller et F., Modigliani, (1958), «The
cost of capital, corporation finance and the theory of investment",
American Economic Review, Vol. XLVIII, pp.261-297.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
15
|
budgétaire n'est plus un but en soi. L'endettement
devient un instrument qui permet d'atteindre le but principal,
l'équilibre macroéconomique (Dafflon, 1998).
Les théoriciens classiques, hostiles à
l'idée d'un endettement public favorisant l'accumulation du capital et
la consommation des générations futures ou présentes,
assimilent l'endettement à un impôt futur et imputent à
l'Etat une connotation négative4. Selon Ricardo (1817), les
citoyens voient dans l'emprunt un impôt différé dans le
temps et se comportent comme s'ils étaient contraints de payer
ultérieurement un impôt pour rembourser cet emprunt quel que soit
le décalage intergénérationnel. En d'autres termes, le
comportement des agents économiques est guidé par une
anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une réserve
peut être introduite selon la nature ou la qualité des
dépenses (dépenses de transfert ou d'investissement)
financées par l'emprunt.
Barro (1974) montre qu'une politique de déficit
budgétaire financée par l'emprunt reste sans effet sur
l'activité économique, dans la mesure où les agents ne
sont pas victimes de l'illusion fiscale. Ces agents anticipent alors une hausse
des impôts destinés à rembourser l'emprunt en constituant
une épargne d'un montant équivalent à l'endettement public
(Théorème d'équivalence ou de Barro-Ricardo). Dittus
(1989) met l'accent sur la relation théorique entre pression fiscale et
remboursement de la dette. Il existe au moins des coûts associés
aussi bien à l'endettement qu'à sa résorption. V. Hayek
(1979) dénonce quant à lui l'endettement comme étant
équivalent à une croissance artificielle fondée sur un
investissement supérieur à l'effort d'épargne national et
provoquant un ajustement par l'inflation. Ainsi, tous les efforts
expansionnistes à court terme de l'endettement semblent devoir
s'inverser et entraîner à terme un renversement du cycle augurant
une phase de lourde récession.
Au vu de ces divergences entre keynésiens et
néoclassiques, nous allons analyser les mobiles de la performance de
l'investissement privé pour un pays, ceci en faisant une
rétrospection de l'état des lieux depuis les indépendances
jusqu'à tout récemment.
Quatre régimes5 de croissance sont
identifiés au Cameroun depuis les indépendances. Le premier
régime, caractérisé par une croissance
modérée mais équilibrée, se manifeste pendant la
période pré-pétrolière allant de 1960 à
1978. Le secteur primaire, et particulièrement l'agriculture
était le principal secteur d'activité de l'économie. Le
taux moyen annuel de croissance du PIB réel par tête est ainsi
passé de 1,2% entre 1960 et 1966 à
4 Yapo, L., (2002), « Déterminants de
l'endettement extérieur des PPTE : Cas de la Côte d'Ivoire »,
WIDER, Discussion Paper No. 2002/14.
5 Y.F., Odia Ndongo, (2007), « Les sources des
fluctuations macroéconomiques au Cameroun »,
MPRA Paper, No. 1308.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
16
|
près de 3,4% entre 1967 et 1976 (Odia Ndongo, 2007).
Durant cette période, la croissance des secteurs clés de
l'économie6 est harmonieuse. La structure par secteur reste
relativement stable. En volume, l'agriculture compte pour 30% du PIB,
l'ensemble de l'industrie7 20%, et le tertiaire 50%. Les
équilibres extérieurs étaient assurés par le
maintien d'une balance commerciale excédentaire (Fambon, 2002). Durant
la période 197 1-76 qui a coïncidé avec l'exécution
du IIIe Plan Quinquennal, la croissance économique a connu un
ralentissement avec environ 2,5 % d'accroissement moyen annuel du PIB sur la
période8.
Aux lendemains de l'indépendance, l'Etat s'est
érigé en actionnaire principal dans le capital social des
entreprises9. Ainsi, l'investissement public et l'investissement
privé (en terme absolu) connaissent une croissance
régulière et graduelle entre 1970 et 1977. Le ratio de
l'investissement privé fluctue plus largement que celui de
l'investissement public. En moyenne, le ratio d'investissement privé
annuel se situe à 16,69%, alors que celui de l'investissement public se
situe à 3,47% avant l'apparition de la production
pétrolière (Khan, 2004)10.
La situation de la dette durant cette période est peu
préoccupante à cause de son niveau relativement faible. L'encours
de la dette publique totale est passé de 440 à 2.588 millions de
dollars entre 1975 et 1980 (World Bank, 2005).
Par la suite, la découverte puis l'exploitation du
pétrole inaugure un nouveau régime caractérisé par
une forte croissance qui court jusqu'en 1985. L'économie camerounaise
assiste à une variation structurelle importante avec l'avènement
du pétrole comme source principale des échanges
extérieurs. Ainsi de 1978 à 1986, le Cameroun
bénéficie d'une croissance économique soutenue et
équilibrée d'environ 7 % l'an, grâce à la mise en
exploitation des ressources pétrolières à partir de 1978
(Fambon, 2002)11.
L'investissement public croit brusquement durant cette
période, à cause des échanges extérieurs notamment
la vente du pétrole. Il jouera donc à nouveau son rôle
d'impulsion avec une progression nominale de 28% l'an en moyenne. Cette
évolution est fortement justifiée par celle du budget de l'Etat.
Les investissements d'infrastructure représentent en fin
6 A cet époque, les secteurs clés de
l'économie étaient sans doute : Agriculture, industrie
extractive, manufacturière, et le secteur tertiaire.
7 L'ensemble de l'industrie est réparti
à égalité entre l'industrie manufacturière et le
secteur minier.
8 Estimation de la Banque Mondiale.
9 Touna Mama et Kamgnia D. B., (2002), «Le
comportement d'investissement au Cameroun : un resserrement de la contrainte
financière», Les cahiers du SISERA, n°1.
10 S., Khan, (2004), « Macroeconomic factors
and private Investment in Cameroon » dans Mondialisation, Exclusion et
Développement Africain : stratégies des acteurs publics et
privés, Tome 2, sous la direction de B., Bekolo-Ebe, Touna Mama et
S. M., Fouda, Maisonneuve & Larose.
11 S., Fambon, (2002), « Endettement du Cameroun
: Problèmes et solutions », WIDER, Discussion Paper No. 2002/49.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
17
|
de période 70% de la dépense publique
d'investissement, contre 47% en 1974/75 (Odia Ndongo, 2007). L'investissement
public atteint un maximum de 447 millions de F.CFA en 1987 et commence à
chuter brutalement en 1988. Les infrastructures routières
bénéficient grandement du boom dans les investissements publics.
L'investissement privé s'accroît aussi rapidement pendant cette
période, avec un taux moyen annuel d'environ 42,23%, il atteint son pic
et commence à décroître en 1986, mais sa
décroissance sera moins brusque que celle de l'investissement public en
1988 (Khan, 2004).
La situation de la dette publique reste contrôlable
jusqu'à 1985. De ce fait, de 1981/82 à 1984/85 l'encours total de
la dette publique passe de 826.590 à 1.487.080 millions de F. CFA. La
part de la dette externe dans la dette globale est importante avec une
évolution de son encours de 805.990 à 1.385.080 millions de F.CFA
pendant la période. La dette interne quant à elle croit de 20.600
à 102.000 millions de F.CFA (WDI, 2005). Le service de la dette publique
(externe et interne) prévisionnelle est identique à celui de la
dette effective pendant les quatre premières années de la
décennie quatre vingt.
Une telle tendance a été inversée au
début de la moitié des années 80. Ainsi en 1984, le code
des investissements12 est-il modifié de manière
à inclure un régime spécial pour le secteur de l'artisanat
et des PME13. Le troisième régime s'ouvre en 1985/86
avec la chute des prix des principaux produits de rente, la baisse du cours du
dollar et l'épuisement progressif des ressources
pétrolières. Ce régime de croissance correspond à
la période de récession économique au Cameroun
(1985-1993). Aussi, une nouvelle orientation de la politique industrielle au
Cameroun a requis un déplacement du pôle de développement
économique, de l'entreprise publique vers l'entreprise privée.
L'objectif visé était de définir un dimensionnement des
unités de production qui s'adapte aux capacités du marché
local, privilégiant dès lors l'entreprise privée. De ce
fait, le Cameroun doit compter principalement sur le secteur privé pour
relancer sa croissance. Malheureusement au cours des années 80, le
dynamisme du secteur privé ne tenait qu'au secteur urbain informel
(Banque Mondiale, 1995). En effet, en réponse à la
récession économique au Cameroun depuis 1985/86, la
réglementation dans le secteur formel s'étant accrue, de
nombreuses entreprises ont dû être fermées. Les compressions
et les cas de chômage se sont accrus, le secteur urbain informel,
12 Au Cameroun, comme dans la plupart des pays
Africains au Sud du Sahara, un code des investissements régit et module
les décisions d'investissement ; avec pour principal objectif de
favoriser les entreprises industrielles qui participent à la
réalisation du plan. Les stratégies d'industrialisation ont
évolué au Cameroun et avec elles le contenu du code des
investissements.
13 La PME agréée
bénéficie non seulement des avantages accordés sous son
régime, mais aussi de ceux du régime dit des entreprises
promotionnelles, pour un e durée de quinze ans si elle venait à
s'installer en dehors des zones de forte concentration industrielle.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
18
|
absorbant la main d'oeuvre ainsi libérée, s'est
développé au détriment du secteur formel. Le pays
était donc dans une crise profonde et des reformes structurelles
majeures étaient nécessaires. Face à cette situation, le
Cameroun adopte le PAS. Cette période fut la plus mauvaise de l'histoire
de l'économie Camerounaise. La quasi-totalité des indicateurs
macroéconomiques évoluaient négativement.
Le niveau de l'investissement total continue avec cette baisse
amorcée pendant la période précédente. Comme le
note la Banque Mondiale (1995), devant l'ampleur de l'endettement au Cameroun
et la nécessité d'accroître l'épargne publique pour
y faire face, les possibilités d'accroître l'investissement public
se trouvent plutôt limitées. Les deux composantes de
l'investissement connaissent une évolution décroissante,
imposée par la crise économique de 1985/86. Cette performance des
composantes de l'investissement révère la notion de
complémentarité souvent insinuée entre l'investissement
public et privé. Dans l'ensemble, l'investissement privé avait
une performance moins bonne que celle de l'investissement public durant la
période de 1982/83-1997/98. L'investissement privé enregistrait
uniquement une croissance moyenne de 3,3% par an pour les quinze années,
alors que l'investissement public en enregistrait le double (6,5%) (Mbanga
Ndoh, 2004). L'instabilité du climat politique au début des
années 1990 pourrait expliquer en partie la baisse de l'investissement
privé.
L'apparition de la crise économique à partir de
1986 au Cameroun, sonne le glas du contrôle de la dette
extérieure. Durant la période de 1987 à 1999, les
indicateurs du fardeau de la dette s'accroissent rapidement, à en croire
les données de la CAA. L'encours total de la dette extérieure
s'est ainsi accru, passant de 1.434.210 millions en 1985/86 à 1.686.542
millions de F.CFA en 1992/93. Sur la période de 1989/90 à
1992/93, le stock de la dette interne a progressé de manière
constante, atteignant en 1992/93, une valeur de 1.010.988 millions de F.CFA.
Durant cette période, l'Etat a contracté massivement
auprès des agents économiques nationaux pour soutenir
l'investissement public. En dépit des efforts consentis par le
gouvernement pour assurer le service de la dette, il subsiste toujours des
arriérés tant sur la dette extérieure que sur la dette
intérieure. L'accumulation des arriérés entraîne une
cessation complète de prêts par les banques internationales au
gouvernement en 1991 et une réduction brusque à l'accès du
secteur privé au marché international des capitaux (FMI,
1999).
Le quatrième régime de croissance s'opère
à partir de 1995, après la dévaluation du F. CFA et
l'apurement progressif de la dette interne de l'Etat. La restructuration du
secteur productif entamé en 1989 et le changement de la parité
monétaire de janvier 1994, sont des
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
19
|
facteurs importants dans le regain de croissance noté
en 1995, avec un taux d'évolution annuelle du PIB par tête de 1,8%
en moyenne. Tous les signaux montrent un redressement sensible de la situation
après cette date et une amélioration des indicateurs
macroéconomiques (Odia Ndongo, 2007)
L'investissement privé et l'investissement public
passent respectivement de 513.487 et 86.176 millions à 1.120.400 et
112.500 millions de F.CFA entre 1995 et 2003 (WDI, 2005). Cette
amélioration de l'investissement au Cameroun fait suite à la
dévaluation du F.CFA, qui a amélioré la
compétitivité des entreprises locales et stimulé
l'accroissement des investissements.
Contrairement à toute attente, l'encours de la dette
publique globale ne cesse de croître, ainsi que le paiement de son
service. Conformément aux statistiques de la CAA, entre 1995 et 1999
l'encours de la dette publique totale est passé 5.763.757 à
5.998.154 millions de F.CFA. La part de la dette externe variant de 3.806.845
à 4.094.627 millions de F.CFA pendant cette période.
L'accroissement de l'encours de la dette extérieure à partir de
1993 s'explique par les effets conjugués des nouveaux engagements de
l'Etat et des retards de paiement envers certains créanciers, notamment
les pays non participants au Club de Paris14 et ceux du Club de
Londres15. En juin 2000, le Cameroun est déclaré
éligible à l'initiative PPTE sur la base du
critère16 VAN Dette/Exportation=201,5%= 150% qui est le
seuil. Il atteint le point de décision en octobre 2000. Ainsi le pays
devait connaître entre autre, une rigueur dans la gestion de ses finances
publiques, en vue de l'atteinte du point d'achèvement prévue
initialement en mai 2003 (Tamba, 2002)17. Ces
événements nous expliquent en partie pourquoi la dette publique
globale connaît une nette diminution depuis 2000. Son encours est
passé de 5.461.395 à 1.989.000 millions de F.CFA entre 2000
à 2006. La part de la dette externe variant entre 4.268.806 à
1.014.000 millions de F. CFA pendant cette période (CAA, 2007).
La question dès lors est de savoir si la chute de
l'investissement privé au Cameroun pendant la période de
récession économique, peut être attribuée au
lourd
14 Club de Paris : groupe informel
de pays créanciers (généralement des pays de l'OCDE), qui
se réunissent à Paris pour négocier des accords de
restructuration de la dette avec des pays débiteurs connaissant des
problèmes de service de la dette.
15 Club de Londres : groupe informel des
principales banques commerciales créancières d'un pays, qui se
réunissent dans un centre financier, pas nécessairement Londres,
pour négocier et convenir d'une restructuration des dettes commerciales,
parfois accompagnée de nouveaux fonds, qu'on appelle prêts
volontaires
16 Ce critère est celui adopté
après la révision de l'Initiative PPTE en 1999, lors du sommet du
G8 à Cologne, améliorant ceux fixés par le sommet du G7
à Lyon en 1996 et jugé plus rudes pour les Etats Africains.
17 Pour plus de détails lire I., Tamba, (2002),
Stratégie de désendettement et politiques de
développement au Cameroun : Rupture, permanence ou continuité
?, FRIEDRICH EBERT STIFTUNG, CREDDA.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
20
|
fardeau de la dette. Si oui, comment expliquer la
reprise de l'accroissement de l'investissement après la
dévaluation alors même que le taux d'endettement augmentait sans
cesse.
Répondre à ces interrogations revient à
cerner les déterminants de l'investissement, puis examiner la relation
entre l'emprunt public et l'investissement privé au Cameroun.
L'investissement est l'opération qui consiste pour une
entreprise ou un pays à augmenter le stock de moyens de production avec
pour perspective une production future. Lorsque les acteurs en présence
appartiennent au secteur privé, on parle de l'investissement
privé. La CAA définit la dette publique comme un ensemble
d'emprunts de l'administration centrale, des entreprises publiques, des
collectivités locales et du secteur privé qui ont
été garantis par le gouvernement. La dette publique est
constituée d'une composante conjoncturelle appelée déficit
primaire et une composante structurelle appelée « effet boule de
neige ».Le déficit primaire est la différence entre les
recettes et les dépenses hors intérêt. on parle d'effet
« boule de neige » lorsque les charges d'intérêt de la
dette publique exercent une pression constante sur le déficit, il faut
donc emprunter à nouveau pour payer les intérêts de la
dette publique, de telle sorte que celle-ci ne cesse d'augmenter.
Krugman (1988) et Sachs (1989), ont démontré
empiriquement que l'accumulation de la dette et son service constituaient une
taxe sur la production future et décourageaient l'investissement par
l'effet d'éviction. Borensztein (1990) a identifié, dans une
étude économétrique, le service de la dette comme un
déterminant qui influençait négativement l'endettement
extérieur. L'hypothèse de l'effet d'éviction de la dette
publique et ses effets néfastes sur la performance économique en
Afrique ont été démontré par des études
comme celles de : Ajayi (2000) au Nigeria ; Mjema (1996) en Tanzanie ; Fosu
(1996et1999) en Afrique subsaharien ;Osei(2000) au Ghana ; Geiger (1990) en
Amérique latine. Les principaux résultats de ces recherches ont
montré que le paiement du service de la dette a été et
restera un obstacle à la croissance économique à travers
son impact négatif sur l'investissement.
Fosu (1996), utilise le modèle de Solow augmenté
du capital humain, pour montrer le caractère prohibitif de l'endettement
sur la croissance économique en Afrique Subsaharien. Iyoha (2000),
à l'aide des équations simultanées, confirme qu'un stock
excessivement élevé déprécie l'investissement et
baisse le taux de croissance économique. Pour lui, l'accumulation de la
dette dans les pays de l'Afrique subsaharien a agit comme une taxe sur le
revenu futur et a ainsi découragé l'investissement privé.
Osei (2000) affirme que le service de la dette élevé signifie
qu'une proportion significative des devises convertibles est consommée
par la
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
21
|
dette, limitant ainsi l'habilité des pays à
importer des biens et services. Le service de la dette constitue
également une part du budget dans plusieurs pays et ainsi impose les
contraintes significatives sur l'investissement domestique. La raison est
qu'une grande portion des devises tirées des exportations est requise
pour le service de la dette et nous notons une décroissance des capitaux
extérieurs, tout ceci rend difficile l'expansion des infrastructures, le
lancement des nouveaux projets, la continuation des vieux projets et
l'approvisionnement de l'économie en biens d'équipements et en
matières premières nécessaires provenant des autres pays
(Geiger, 1990). Etant donné la complémentarité existante
entre l'investissement public et l'investissement privé, la dette et le
fardeau de son service affectent aussi bien l'investissement privé que
l'investissement public, soit directement soit indirectement.
Blejer et khan (1984) ; Moshi et Kilindo (1999), Asante
(2000), Amin (1989) ont démontré dans leurs études
variées comment l'investissement du secteur public est un support
significatif sur l'investissement du secteur privé. La raison en est que
le secteur public offre certaines facilités à l'instar des moyens
de communication, des routes et d'autres services sociaux, qui permettent
d'encourager les activités des entreprises privées.
Ainsi, le fait général acceptable maintenant est
qu'il n'y a aucun moyen pour les pays très endettés et pauvres
comme le Cameroun, de servir et rembourser la dette et accroître encore
assez de ressources pour l'investissement public. Les créditeurs, les
débiteurs et la société civile ont choisit le fait que
l'annulation de la dette est le seul moyen par lequel l'investissement peut
être rajeuni dans les pays endettés afin d'assurer la croissance
(Touna Mama et collaborateurs, 1996), et ceci brisera la chaîne de la
dette qui maintient plusieurs pays dans la pauvreté perpétuelle
(Collins, 1999). Toutefois, la réduction du fardeau de la dette, peut
entraîner la croissance économique seulement si les fonds issus de
la réduction de la dette sont épargnés et assidûment
concentrés dans le secteur social18.
Nonobstant ces travaux, B. Gürbüz et M. Raffinot en
Turquie (2001) ont été les pionniers en ce qui concerne
l'étude de la nature de la relation entre la dette publique et
l'investissement privé. Leurs résultats donnent deux effets
distincts : la dette externe a un effet positif sur les investissements
privés, tandis que la dette interne exerce un effet d'éviction.
Au Cameroun, selon les travaux de Touna Mama et Kamgnia Dia (2002), la dette
extérieure est déterminée comme un réducteur
d'effets du crédit au secteur privé ; les dépenses
publiques pour investissement, plutôt que le déficit
budgétaire, affectent significativement et négativement
l'investissement privé et tout choc sur l'investissement observé
au cours d'une
18 Le secteur social à l'instar de la
santé, l'éducation, l'approvisionnement en eau potable, etc.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
22
|
année donnée est entièrement
résorbé en une année. G. Mbanga Ndoh (2004) montre que le
service de la dette extérieure exerce un effet d'éviction sur
l'investissement privé. Néanmoins, ces études pour le cas
du Cameroun, souffrent d'une insuffisance majeure qui est la non prise en
compte de la dette interne dans l'analyse. Pour une évaluation
complète des deux composantes de la dette publique, il nous importe de
combler cette carence.
Dans cette étude, nous nous intéressons à
la nature du lien entre la dette publique et l'investissement privé au
Cameroun. L'effet de la dette sur l'investissement privé est
théoriquement indéterminé. En effet, selon la
théorie, le lien entre la dette et l'investissement privé peut
aussi bien être négatif (effet d'éviction) que positif
(effet de levier). Partant de là, la présente étude met en
évidence l'impact de la dette publique sur le comportement de
l'investissement privé au Cameroun. Nous nous posons ainsi la question
centrale suivante : Quelle est la nature du lien entre l'endettement
public et l'investissement privé au Cameroun? Plus
spécifiquement, il s'agit de savoir : Est-ce que la dette publique
exerce un effet d'éviction ou un effet de levier sur l'investissement
privé au Cameroun ?
II. INTERET DE L'ETUDE
Face à cette problématique,
l'intérêt de notre travail de recherche est triple. A savoir, un
intérêt théorique, méthodologique et «
opérationnel ».
Sur le plan théorique, il s'agit de mettre en
évidence deux sujets à questionnement apparemment distantes mais
intimement reliées, à savoir l'endettement public et
l'investissement privé. A cet effet, ni la théorie
économique, ni les études de la Banque mondiale, ni même la
Comptabilité Nationale ne sont parvenues à lever
l'indétermination qui entoure cette relation au niveau de la question
précédente entre la dette et l'investissement. En se servant
à cet égard des données d'un pays venant d'atteindre le
point d'achèvement de l'initiative PPTE, l'intérêt
théorique de notre travail est de lever cette indétermination.
L'intérêt méthodologique de ce travail
peut être perçu à travers plusieurs apports.
Premièrement, à la différence de nombreux travaux, il sera
question de prendre en compte des variables relatives à la dette interne
lors de l'évaluation empirique des déterminants de
l'investissement privé. Puis il sera question d'évaluer les
propriétés des séries temporelles, afin de justifier le
choix du modèle à correction d'erreurs (MCE). Ce modèle
nous permet de cerner la dynamique de court terme d'une part et celle de long
terme d'autre part. Il est en effet possible que l'indétermination
provienne de la recherche par des auteurs antérieurs d'un
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
23
|
effet net. Nous nous attellerons à prendre en compte les
nouvelles critiques de l'économétrie des séries
temporelles.
S'agissant de l'intérêt «
opérationnel », il faut rappeler que, la plupart des politiques
économiques sont élaborées selon l'idée basique que
la dette publique exerce un effet d'entraînement vertueux sur
l'investissement privé. C'est notamment le cas des recommandations de
Fry (1997) en faveur de ce type de financement. Dans le cadre de cette
étude, il s'agira véritablement de savoir si oui ou non la dette
publique est vertueuse, c'est-àdire, comment est-elle susceptible de se
transformer en investissements productifs, source de croissance
économique. La détermination empirique de l'impact de la dette
publique sur l'investissement privé serait de nature à orienter
les choix en matière de politique économique au Cameroun.
III. OBJECTIF DE L'ETUDE
Cette étude vise globalement à analyser la nature
du lien entre la dette publique et l'investissement privé au
Cameroun.
Plus spécifiquement, il s'agit de :
· Evaluer les facteurs qui déterminent
l'investissement privé au Cameroun.
· Analyser l'effet d'éviction ou de levier de la
dette publique sur l'investissement privé.
IV. HYPOTHESE DE RECHERCHE
En réponse aux questions spécifiques de notre
travail, les hypothèses suivantes peuvent être formulées
:
H1 : La dette publique influence significativement
l'investissement privé.
H2 : la dette publique exerce un effet mitigé sur
l'investissement privé, il peut être vertueux ou pervers.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
24
|
V. METHODOLOGIE
Il s'agit pour nous d'évaluer le comportement de
l'investissement privé au Cameroun afin de déceler la nature du
lien qu'il entretient avec la dette publique. Les approches
méthodologiques relevant des études des déterminants de
l'investissement sont diverses. Tout d'abord, ces études ont
procédé directement à l'estimation, sans au
préalable analyser les propriétés chronologiques des
séries. Pourtant, comme l'ont montré Nelson et Plosser (1982), la
plupart des séries macroéconomiques sont non stationnaires
à niveau. Ensuite, lors de l'application du test de cointégration
de Engle et Granger, d'autres études ont effectué le test de
stationnarité des résidus du modèle MCE, en ne prenant pas
en compte la nouvelle critique de l'économétrie des séries
temporelles. Elle préconise d'utiliser les valeurs critiques
tabulées19 par Engle et Yoo (1987), lors de l'analyse des
résultats. Car le test de cointégration a pour objectif de tester
l'existence d'une racine unitaire dans les résidus estimés de la
relation de long terme et non pas sur les vraies valeurs. Aussi, un bon nombre
d'études empiriques a par ailleurs eu recours à des
modèles VAR, sans justifier empiriquement ce choix. Certains ont
été amenés à partitionner l'étude en
plusieurs périodes afin de prendre en compte les variations
macroéconomiques, ce qui est intéressant mais pas assez pertinent
(B. Gürbüz et M. Raffinot 2001). Pire encore, certains auteurs
effectuent le test de corrélation des erreurs du modèle MCE, en
procédant au test de Durbin-Watson. Exemple, très peu de ces
études ont concerné directement l'Afrique.
La présente étude ira au-delà de ces
insuffisances méthodologiques. Dans un besoin de garantir des
estimations robustes, les propriétés de séries temporelles
de l'investissement et de ses déterminants doivent être
déterminées, en procédant à des tests de racine
unitaire. Plus spécifiquement, les tests de Dickey- Fuller
Augmenté (ADF) et de Phillips-Peron. Si les séries
définies sont toutes stationnaires, lorsque définies en
différence première suivant les tests de ADF et de
Phillips-Perron, l'on pourrait penser à l'existence d'une relation de
cointégration entre elles. Aussi, le test de cointégration de
Engle et Granger (1987) peut-il être effectué. L'idée
qu'une relation d'équilibre de long terme puisse être
définie entre variable pourtant individuellement non stationnaire est
à la base de la théorie de cointégration. Si les
résidus sont stationnaires à niveau, nous tirons comme
conclusion, l'existence d'une relation de cointégration entre les
différentes variables du modèle. En présence d'une
relation de cointégration, de meilleurs résultats sont obtenus en
estimant plutôt un modèle à correction
19 Voir Valérie Mignon et Sandrine Lardic
(2002): Econométrie des séries temporelles
macroéconomiques et financières.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
25
|
d'erreur (ECM). En particulier, des corrections aussi bien par
la méthode à deux étapes de Engle et Granger que par la
méthode à une étape de Hendry. La cible de long terme doit
en fait être satisfaite par le mécanisme MCE, lequel se fonde sur
le théorème de représentation de Granger. Un tel
théorème associe la présence d'une relation de
cointégration à l'existence d'une représentation MCE qui
permet de corriger les écarts afin de converger vers la cible de long
terme (Bresson et Pirotte ; 1995).
Les mesures de tendance centrale et celles de dispersion, des
paramètres de forme et les tests de normalité (Jarque-Bera)
seront analysées. Aussi, l'hypothèse de l'homocedasticité
des erreurs du modèle MCE sera vérifier en effectuant le test de
White et le test de ARCH. Ensuite, nous testerons l'hypothèse de
corrélation des erreurs du modèle MCE, en effectuant le test de
Breusch-Godfrey et non le test de corrélation des erreurs de
Durbin-Watson, car le modèle MCE comporte des variables
décalées.
Le modèle économétrique pour
l'évaluation des effets d'éviction et de levier dans les
décisions d'investissement met en relation le logarithme de
l'investissement privé réel et celui de ses déterminants.
Il s'agit d'un modèle « accélérateur - coût du
capital ». Ce modèle est certes critiquable, à cause de
l'absence de lien fiable entre le coût du capital et
l'investissement20 . Mais Blanchard (1986) propose que pour faire
ressortir le coût du capital dans les équations d'investissement,
« il faille déployer plus que l'ingéniosité
économétrique habituelle » et « choisir une
spécification qui force l'effet à être présent
». La variable endogène de ce modèle est le logarithme de
l'investissement privé réel. Ainsi, la croissance de
l'investissement du secteur privé s'expliquerait essentiellement par
celle du PIB réel, celle de l'investissement du secteur public
réel. Conformément à l'hypothèse de debt
overhang, le poids de la dette totale pèserait sur l'investissement
privé. L'investissement privé réel dépend
positivement (effet de levier) ou négativement (effet d'éviction)
de la dette interne et externe. Le crédit au secteur privé, le
taux d'intérêt et le taux de change influencent aussi
l'investissement privé dans notre modèle.
Nous introduirons dans notre modèle trois variables
muettes ; D1= dummy pour la stabilité macroéconomique ; D1=0 pour
les années de croissances (1970-1985); D1=1 pour les années de
récession (1986-1995) ; D2= dummy pour la dévaluation ; 0 avant
1994 et 1 après ; D3= dummy pour l'atteinte du point de décision
de l'initiative PPTE, 0 avant 2000 et 1 après. Les données de
l'INS (2000), de la WDI (2005) et de la CAA (2007) nous servirons à
effectuer nos estimations à l'aide du logiciel Eviews 4. La
période d'observation est celle
20 Pour amples explications lire «
Accélérateur et coût du capital : quelques
éléments empiriques », P. Villieu, La Découverte,
2000.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
26
|
allant de1970 à 2006, bien que les estimations se
limitent en 2003 pour cause de données manquantes. Par la suite, nous
procéderons à l'évaluation des résultats, dans
l'optique d'apprécier l'effet de la dette publique sur l'investissement
privé. Il s'agit pour nous de savoir en fin de compte si l'on peut
observer l'éviction de l'investissement privé par la dette
publique ou alors une relation vertueuse.
VI. ANNONCE DU PLAN
Cette approche méthodologique structure notre travail
en deux grandes parties comprenant chacune deux chapitres. Dans la
première partie, nous nous servirons de l'approche traditionnelle de
l'effet d'éviction et du modèle de Solow-Ramsey pour comprendre
au chapitre premier la théorie de l'effet d'éviction. La
reconnaissance théorique du débat autour de la relation entre
dette publique et investissement privé nous conduit au deuxième
chapitre à prendre en compte l'aspect théorique de l'effet de
levier, à travers la structure de l'effet de levier et le
théorème de Modigliani-Miller d'une part, et d'autre part,
l'approche keynésienne de la relation entre dette publique et
investissement privé.
La deuxième partie est centrée autour de la
vérification empirique de nos hypothèses de recherche. Au
troisième chapitre, nous présenterons
l'évolution socio-économique de notre pays, en s'appuyant d'un
côté sur celle de la dette publique et de l'autre sur celle de
l'investissement, tout en faisant un bilan comparatif entre les deux. Le
dernier chapitre nous éclaire sur la nature de la relation entre dette
publique et investissement privé au Cameroun, par une évaluation
empirique.
27
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
PREMIERE PARTIE
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE : UNE ANALYSE
THEORIQUE DES EFFETS D'EVICTION ET DE LEVIER
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
|
28
|
|