INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
La question de la dette publique est fondamentale dans le
domaine de l'analyse macroéconomique. En réalité, on peut
considérer qu'il existe trois écoles de pensée concernant
l'effet économique des déficits publics ou de la dette publique.
Chacune d'elles développe des argumentations très divergentes
visant à démontrer que les déficits publics sont
terriblement néfastes, incroyablement bénéfiques ou sans
importance.
En effet, selon la conception classique et même
monétariste, l'effet d'éviction est inhérent à
toute relation entre l'emprunt public et l'investissement. De ce fait, seules
les dépenses en capital21 devraient être
financées par emprunt car il s'agit de dépenses qui peuvent
bénéficier aux générations futures et il est donc
légitime que ces dernières supportent en partie leur financement.
Pour Friedman en 1983, la dette réduit le niveau d'investissement
nécessaire pour la croissance économique.
Selon la conception keynésienne, les gouvernements
doivent dans certains cas, stimuler l'économie par des augmentations des
dépenses publiques ou par des diminutions de taxes. Les déficits
publics sont donc une solution permettant d'accélérer la reprise
économique en cas de crise. Ainsi, par le biais de son effet de levier
sur l'investissement privé, l'emprunt public est important car il
stimule et entraîne la croissance économique. L'endettement
devient donc un instrument qui permet d'atteindre le but principal,
l'équilibre macroéconomique (Dafflon, 1998).
Enfin, selon la conception ricardienne, les agents
privés peuvent décider de ne pas accroître leur
consommation lorsqu'un gouvernement, dont la situation budgétaire est
précaire, diminue ses taxes car ils peuvent penser que cette diminution
des impôts ne sera que temporaire et qu'ils devront incontestablement
faire face à des taxes plus élevées dans un futur peu
éloigné afin de permettre le remboursement des emprunts
effectués suite à la diminution actuelle des recettes fiscales;
le déficit causé par la diminution des taxes ne modifie donc pas
la croissance économique Ricardo (1817).
Le premier chapitre de cette partie, met en évidence
l'éviction de l'investissement privé. Le second chapitre limite
le précédent, en mettant en exergue l'effet de levier de la
dette.
21 Les dépenses qui contribuent à
l'amélioration des possibilités de production future.
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET
D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
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