CHAPITRE I
EFFET D'EVICTION DANS LA RELATION ENTRE DETTE PUBLIQUE
ET INVESTISSEMENT PRIVE
L'effet d'éviction est une baisse de l'investissement
et de la consommation privée provoquée par une hausse des
dépenses publiques. Il est mis en avant par tous ceux qui pensent que
l'économie laissée à elle-même assure le plein
emploi des ressources (à quelques nuances près). Par
conséquent, toute activité de l'Etat qui fait appel à une
partie de ces ressources en détourne forcement l'usage, du secteur
privé au secteur public. Ce détournement se ferait notamment
à travers la hausse du taux d'intérêt qui résulte de
l'endettement de l'Etat ou des prélèvements qu'il fait sur la
masse monétaire. Cette hausse freine autant l'investissement
privé (le crédit devenant plus cher) qu'accessoirement la
consommation. L'importance de l'effet d'éviction dépend, du moins
en partie, du taux d'utilisation des capacités de production (en machine
et en Hommes) de l'économie. Si ce taux est relativement
faible22, les dépenses publiques n'évincent pas
forcement la consommation et l'investissement privé ; elle peuvent au
contraire les stimuler comme le montre l'exemple du multiplicateur
Keynésien.
Dans les années 1960 et 1970, le débat à
propos de l'existence et de l'importance de l'effet d'éviction a
été surtout conduit dans le cadre du modèle IS-LM. Il
portait alors sur le caractère plus ou moins « vertical » de
la courbe LM. Dans les années 1980 et 1990, la question de l'effet
d'éviction a quelque peu disparu de la scène. Mais elle est en
fait implicitement présente dans les analyses sur l'inflation
anticipée qui sera provoquée par la hausse des déficits
publics et l'endettement de l'Etat, et qui aurait pour conséquence de
faire monter les taux d'intérêt à long terme, dont les
investisseurs tiennent particulièrement compte au moment où ils
se décident à se lancer dans des projets de longue haleine. Les
effets bénéfiques du multiplicateur keynésien seraient
donc neutralisés, et au-delà, par la hausse des taux
d'intérêt anticipés par les agents économiques, qui
freinent leurs dépenses.
Ce chapitre aborde les diverses approches de la théorie
de l'effet d'éviction. Sa première section rend compte de
l'approche traditionnelle de l'effet d'éviction, selon laquelle
l'emprunt public réduit l'épargne nationale et évince
l'investissement privé. Cette conclusion est complétée
dans sa conception moderne, par le modèle de Solow-Ramsey, mais nuancer
par l'équivalence ricardienne.
22 On dira qu'il y a sous emploi important.
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Section I : APPROCHE TRADITIONNELLE DE L'EFFET
D'EVICTION.
L'approche traditionnelle de l'effet d'éviction est
mise en exergue par les arguments en faveur de la discipline budgétaire.
Ces arguments émanent essentiellement de l'école classique et de
son «héritière« l'école du Public Choice. La
discipline budgétaire favorise l'allocation optimale des ressources et
des choix rationnels. Concernant le financement des tâches publiques et
la taille que l'on souhaite donner à l'État, l'impôt est
préférable à l'emprunt principalement pour deux raisons :
l'illusion fiscale et la responsabilité budgétaire.
I.1. EMPRUNT PUBLIC ET COMPORTEMENT DES AGENTS
ECONOMIQUES L'emprunt public déresponsabilise le
citoyen et conduit surtout à une réduction de l'investissement
privé.
I.1.1. Emprunt public et responsabilité du
citoyen.
Selon l'école du Public Choice, les comportements des
individus ne seront pas identiques face à un emprunt privé ou
face à un emprunt public. Dans le cas d'un emprunt privé,
l'individu contracte une responsabilité individuelle face à sa
dette. S'il déménage, ses créanciers le poursuivront et
s'il décède, ses héritiers pourraient devoir payer ses
dettes.
Dans le cas d'un emprunt public, c'est l'Etat qui est
censé être responsable face à cette dette. Cette
responsabilité n'est cependant pas réellement partagée par
tous les citoyens en ce sens que ces derniers ne possèdent pas «une
part individuelle« de responsabilité de la dette. Si un
résidant d'un Etat ayant contracté une dette
déménage, la dette collective ne suit pas. De même s'il
décède, ses héritiers non résidants ne doivent
rien, car il n'y a pas de responsabilité individuelle face à la
dette publique, mais une responsabilité collective, dans la limite
politique de l'Etat s'étant endetté. On peut donc supposer que
les individus seront moins prudents et précautionneux face à un
emprunt public que face à un emprunt privé. Cela pourrait donc
conduire les politiciens à emprunter même quand les conditions
pour un emprunt rationnel ne sont pas réunies. La
déresponsabilisation des contribuables face à l'endettement
public provoque l'illusion que la dette est moins coûteuse que
l'impôt, les gouvernements auront donc plus tendance à y recourir
(Buchanan et Wagner, 1977).
Buchanan et al. (1987 : 366 et 367) développent
l'argument suivant. Un citoyen pourrait reconnaître une sorte de
responsabilité morale individuelle vis-à-vis de son pays s'il est
associé de plein droit dans le processus de décision. Dans le cas
d'un emprunt, il est nécessaire de distinguer deux groupes de citoyens :
les citoyens ayant participé à la décision de s'endetter
pour une dépense et ceux qui n'ont pas participé à cette
décision, et qui n'ont peut-être même pas profité des
retombées de la dépense en question, soit la
génération
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suivante. Les premiers ont sans doute une
responsabilité morale individuelle face aux dettes contractées
par leur Etat, car ils ont participé au processus de décision qui
a engendré la dépense. Les deuxièmes, n'ayant pas
participé à la décision, n'auront certainement pas cette
responsabilité.
Le raisonnement ci-dessus s'effectue sous l'hypothèse
d'absence de mobilité. Si on lève cette hypothèse,
l'immigration devient possible. Selon Buchanan, un citoyen qui arriverait dans
un Etat dans la période qui suit la décision relative à la
dépense aurait plus de responsabilité face à la dette de
cet Etat qu'un citoyen qui appartiendrait au deuxième groupe, la
génération suivante. En effet, le nouvel arrivant, bien que
n'ayant pas participé à la décision de contracter une
dette, a choisi volontairement de s'installer dans cet Etat, contrairement au
citoyen du deuxième groupe qui y est né. On peut dire que cette
dette envers l'Etat fait partie intégrante du contrat qui lie le nouvel
arrivant à l'Etat. Ce raisonnement n'est cependant cohérent
qu'avec l'hypothèse d'une information parfaite. Il faut en effet que le
nouvel arrivant connaisse la dette réelle de son nouvel Etat afin de
faire un choix rationnel.
Par contre, toujours en cas de mobilité, la
déresponsabilisation du citoyen face à la dette publique peut
engendrer des comportements stratégiques. Un citoyen peut être
favorable à un financement par emprunt pour des dépenses
publiques d'investissement, en profiter quelques temps, puis, lorsqu'un certain
bénéfice en a été retiré,
déménager vers un autre Etat pour ne plus avoir à
supporter le fardeau de la dette. Ces comportements ne sont cependant possibles
que si la période de remboursement de l'emprunt excède la
durée de vie du capital de production financé par le dit
emprunt.
De ce fait, la distinction entre dépenses courantes (ou
de fonctionnement) et dépenses d'investissement est essentielle. Dans le
cas des dépenses courantes, le raisonnement de Buchanan se renforce :
une telle dépense ne devrait pas être financée par emprunt,
car elle n'aura pas de retombées aussi longues que la période de
remboursement de l'emprunt. Par contre une dépense d'investissement peut
être financée par emprunt. Idéalement, la période de
remboursement correspond à la durée de vie de l'investissement,
compte tenu de sa dépréciation ou de l'obsolescence.
Au vu de ces deux situations, la responsabilité morale
individuelle face à un emprunt public n'est guère praticable si
on lève des hypothèses restrictives comme l'information parfaite.
On doit alors envisager une responsabilité morale de groupe soutenue par
des règles constitutionnelles.
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Plusieurs sortes de financements s'offrent à un
gouvernement pour ses services collectifs, autrement dit pour transférer
des ressources privées vers le secteur public : les impôts et les
taxes, l'emprunt, la création monétaire.
Si un gouvernement finance ses prestations avec des
impôts ou des taxes, il y a transfert réel et immédiat de
ressources entre les citoyens et le gouvernement, sans contrainte d'un budget
public équilibré. Les citoyens considèrent explicitement
les coûts (hausse de leurs impôts) qu'une augmentation de services
publics occasionne. Cette méthode de financement permet de rationaliser
la décision et de retenir les appétits dépensiers de
l'État.
L'emprunt implique quant à lui un transfert du secteur
privé vers le secteur public qui est implicite, parceque
décalé dans le temps et non précisé. Les citoyens
peuvent oublier le coût réel des dépenses publiques, car la
charge financière de l'emprunt sera supportée par les futurs
citoyens-contribuables, le financement de la dépense est ainsi
reporté (Tollison et Wagner, 1987).
L'emprunt cause donc une rupture temporelle dans la relation
entre le cercle des bénéficiaires, les contribuables
d'aujourd'hui, et le cercle des payeurs, les contribuables de demain ; c'est
dire qu'il y a rupture du lien entre une dépense et son financement,
lien qui doit exister pour que la décision soit rationnelle. Cette
situation induit ainsi un phénomène d'illusion fiscale, car les
contribuables actuels ne ressentent pas le poids du financement. Au contraire,
le financement par impôt permet aux impôts de jouer leur rôle
traditionnel de prix des politiques publiques offertes, car la dépense
et son financement sont simultanés, la contrainte budgétaire
étant fixée (Dafflon, 1998).
I.1.2. Emprunt public et investissement privé.
Selon les auteurs classiques23, l'emprunt public
exerce un effet d'éviction, c'est-à-dire qu'il réduit, ou
évince, les investissements privés. L'emprunt public provoque une
diminution des fonds disponibles pour les agents privés et une hausse
des taux d'intérêt due à l'augmentation de la demande de
crédit. Cela engendre une diminution de l'investissement privé,
et probablement du PIB. Toutefois, deux conditions sont nécessaires:
(i) l'investissement est une fonction du taux
d'intérêt ;
(ii) on ne se situe pas dans une situation de trappe à
liquidité, la demande de monnaie n'est donc pas parfaitement
élastique. Cet argument est cependant plutôt théorique, les
travaux empiriques sur le sujet ne parviennent pas à une conclusion
unilatérale et définitive qui prouverait l'effet
d'éviction (Novaresi, 2001).
23 Plusieurs auteurs ont vérifié
empiriquement l'effet d'éviction qu'exerce la dette publique sur
l'investissement privé, à l'instar de D., Ricardo, (1817), Barro,
(1989), Krugman (1988), Sachs (1989),
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Taux d'intérêt O0 Taux
d'intérêt
D1
D0
DI
r1
r0
Prêts I1 I0 Investissements privés
Figure 1 : L'effet d'éviction
La figure 1 montre que la demande de fonds de la part du
secteur public fait augmenter le taux d'intérêt parce que les
emprunts du gouvernement haussent la demande de prêts sans qu'il y ait
augmentation de l'offre de prêts. Le premier graphique illustre la
situation sur le marché des capitaux où la demande de prêts
est représentée par la courbe DO et l'offre
de prêts
par la courbe Ïï . La rencontre entre les
deux courbes détermine le taux d'intérêt sur
le marché qui se fixe en rÏ . Pour ce taux,
les investissements atteignent ÉÏ . Lorsque le
gouvernement se trouve face à un déficit, il va
rentrer lui aussi sur le marché des capitaux. La demande de
prêts augmente et passe de DÏ
àD1 . L'offre ne change pas, de sorte que le taux
d'intérêt passe à r1.
Le taux d'intérêt plus élevé entraîne une
diminution des investissements et
une baisse du stock de capital privé. L'effet
d'éviction porte donc atteinte aux générations futures.
Cette atteinte est d'autant plus forte que le recours à l'emprunt sert
à financer des dépenses de consommation.
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I.2. LA DETTE PUBLIQUE ET LA POLITIQUE BUDGETAIRE
L'approche traditionnelle de la dette publique peut être
expliquée par différents modèles relatifs aux effets de
long terme et de court terme de la politique budgétaire.
I.2.1. Les effets à long terme de la politique
budgétaire sur l'investissement privé.
Dans une économie fermée, il y a trois utilisations
possibles des biens et services qu'elle produit. L'identité du revenu
national exprime ces trois composantes du PIB :
Y=C+I+G (1.1)
Les équations qui suivent synthétisent cette
demande des biens et services :
C=c(Õ?T) (1.2)
I=(r) (1.3)
G=G (1.4)
T=T (1.5)
Y est le revenu national ou la production nationale ; C est la
consommation nationale ; I est la fonction d'investissement qui est fonction du
taux d'intérêt. ; T représente les transferts ; G les
dépenses publiques.
En substituant les fonctions de consommation et d'investissement
dans l'identité comptable du revenu national, nous obtenons
Y=c(Y-T)+I(r)+G
(1.6)
Comme les variables G et T sont établies par la
politique budgétaire et que le niveau de la production Y est
déterminé par les facteurs de production et la fonction de
production, nous pouvons écrire
Y=c(Y-T)+I(r)+G
(1.7)
L'offre de la production est égale à la demande
de celle ci qui n'est rien d'autre que la somme de la consommation, de
l'investissement et des dépenses publiques. Les variables Y, T, G
étant exogène à notre modèle.
Le taux d'intérêt est le coût de l'emprunt
et le rendement sur les marchés financiers. Pour visualiser son
rôle, nous devons réécrire l'identité comptable du
revenu national comme suit :
Y - c(Y - T) -
G=I(r) (1.8)
S=I(r) (1.9)
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L'épargne nationale S dépend du revenu
Y et des variables G et T de la politique budgétaire, elle est
également donnée.
Partant de cette identité, une hausse des
dépenses publiques à concurrence de AG entraîne
comme premier effet, une hausse de la demande de biens et services
équivalente à AG. Mais comme la production totale est
déterminée par les facteurs de production, cet accroissement des
dépenses publiques doit être compensé par une baisse dans
un autre secteur de la demande. Le revenu disponible Y - T ne
variant pas, la consommation C reste inchangé. La hausse des
dépenses publiques doit donc être compensée par une baisse
équivalente de l'investissement. Pour induire cette baisse le taux
d'intérêt doit augmenter.
Ainsi, la hausse des dépenses publiques entraîne
un relèvement du taux d'intérêt et une diminution de
l'investissement. Dans un tel cas, on dit qu'il y a éviction de
l'investissement par les dépenses publiques.
Examinons maintenant son impact sur le marché des fonds
prêtables. Comme la hausse des dépenses publiques ne s'accompagne
pas d'un relèvement des impôts, l'Etat finance ses dépenses
supplémentaires par l'emprunt, ce qui a pour effet de réduire
l'épargne publique. Comme l'épargne privée reste
inchangée, l'emprunt de l'Etat pèse négativement sur
l'épargne nationale. Dans ce cas comme le montre la figure2, une
réduction de l'épargne se représente par un glissement
vers la gauche de l'offre des fonds prêtables disponibles pour
l'investissement. Au taux d'intérêt initial, la demande de fonds
excède leur offre. Le taux d'intérêt d'équilibre
augmente jusqu'au point où la fonction d'investissement intercepte la
nouvelle fonction d'épargne.
L'accroissement des dépenses publiques induit donc une
hausse du taux d'intérêt et évince
l'investissement.
Aussi, une réduction des impôts à
concurrence de AT entraîne comme premier effet l'accroissement
du revenu disponible et donc la consommation. Le revenu disponible augmente de
AT et la consommation croit d'un montant équivalent à
AT fois la propension marginale à consommer PMC. Plus la PMC
est élevée, plus l'impact de la réduction d'impôts
sur la consommation est important. Comme la production de l'économie est
déterminée par les facteurs de production et que les
dépenses publiques sont établies par la politique
budgétaire, l'accroissement de la consommation doit être
compensé par une réduction de l'investissement. Pour induire
cette baisse de l'investissement, le taux d'intérêt doit
croître.
En conséquence, une réduction des impôts,
tout comme une hausse des dépenses publiques, évince
l'investissement et induit une hausse du taux d'intérêt.
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Il est également possible d'analyser l'effet d'une
réduction fiscale à partir de l'épargne et de
l'investissement. Comme la réduction fiscale accroît le revenu
disponible à concurrence de ÄT, la consommation augmente
de PMC x ÄT . L'épargne nationale S, qui est
égale à Y - C - G diminue du
même montant que la consommation augmente. Comme l'indique la figure 2,
la réduction de l'épargne déplace l'offre des fonds
prêtables vers la gauche, ce qui accroît le taux
d'intérêt d'équilibre et produit une éviction de
l'investissement.
r
S2 S1
Figure 2 : Une réduction de l'épargne. I, S
Ainsi à long terme, d'après l'identité
comptable du revenu national, une hausse des dépenses publiques ou une
réduction fiscale stimule les dépenses de consommation et
réduit l'épargne nationale. Cette baisse de l'épargne
accroît le taux d'intérêt, ce qui tend à
évincer l'investissement. Pour une analyse complète, Il nous est
nécessaire de vérifier les effets à court terme.
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