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Dette publique et investissement privé: Effet d'éviction versus effet de levier

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par Thiery Urgue KAME BA BILLA
Université de Yaoundé II - DEA-PTCI 2008
  

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II.1. BUDGET EQUILIBRE DANS LE MODELE NEOCLASSIQUE

Le gouvernement achète g « dépense publique par unité de travail efficace ». Par hypothèse dans le modèle néoclassique, les dépenses publiques n'affectent ni l'utilité ni la production. Par exemple elles financent l'éducation publique qui se substitue à l'éducation privée. Le budget est équilibré à chaque date. Examinons deux cas, celui où l'impôt est forfaitaire g = ô , puis celui où l'impôt est une taxe sur le rendement du capital g=ô rk

II.1.1. Impôt forfaitaire et dépenses publiques

Les dépenses publiques sont financées par un impôt forfaitaire qui ne provoque aucune distorsion (il ne modifie pas la productivité marginale du capital ni le taux d'intérêt).

L'évolution de la consommation reste inchangée : Dc à ( 1 )( r ñ ó x)c à

= ó - - .

DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,

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Seule la contrainte budgétaire du consommateur, contrainte instantanée et intertemporelle24, est affectée par les impôts :

Contrainte instantanée : Da=w+ra-ô-na-c.

Contrainte intertemporelle :

8 8

e

-rt . à .

c t

e ( ) dt a e ( w ) e ( ) dt

n x t rt n x t

+ - +

= à + . à - à .

ô

0

ô à = gà (1.12)

0 0

Donc la contrainte d'accumulation devient : Dk f ( k ) c g [ x n ]k

à à à à à

= - - - + + ä .

à

Sur la figure 5, Dcà = 0 n'est pas affecté et Dk = 0 est déplacé vers le bas de gà .

Pour atteindre le nouvel état régulier, il faut que la consommation baisse du montant des dépenses publiques. Ni le stock de capital, ni le taux d'intérêt ne sont affectés. Le seul effet est que les dépenses publiques évincent les dépenses privées de consommation.

0

à

Dk

*

K

Kà

à

c

Dc

=

0

à

cà

à

g

cà

**

à

Figure 5 : Dépenses publiques dans le modèle de Ramsey25 (1928)

II.1.2. Taux d'imposition et dépenses publiques

L'impôt taxe le rendement du capital au tauxô. Alors r est le taux d'intérêt net d'impôt, et (1-ô).r est la rémunération du capital après impôt. D'une part, la contrainte

24 Voir annexe 1.

25 Le modèle de Ramsey traite de la croissance optimale alors que le modèle de Solow traite de la croissance équilibrée.

à

c

Dk =

0

à

Dkà(ô)=0

Dcà(ô)=0 Dcà =0

DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE AU CAMEROUN : EFFET D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,

 

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budgétaire instantanée du consommateur devient Da= w+(1 -ô).ra- na-c, donc la contrainte

d'accumulation devient : Dk = f ( k ) - c - [ x + n + ä ] k - ô

à à à à rk à

à

ô rk

à
g

Pour que le budget soit équilibré. D'autre part le sentier de consommation devient :

Dc à ( 1 [ )( 1 ô ) r ñ ó x]c à

= ó - - - .

Où(1-ô).r = (1-ô) . [ f'(k à )-ä]. La taxation du capital affecte l'économie et l'allocation des

ressources. Le niveau du capital est diminué ainsi que la consommation. Il y a un effet d'éviction non seulement sur la consommation mais aussi sur le capital. Inversement, si l'Etat substitue une taxe forfaitaire à l'impôt sur le revenu du capital, il peut augmenter le niveau de l'état stationnaire tant que l'on est à gauche de la règle d'or modifiée.

Kà * ( ô) Kà * Kà

Figure 6: Impôt sur le revenu du capital dans le modèle de Ramsey

II.2. DETTE PUBLIQUE ET EQUIVALENCE RICARDIENNE

Le consommateur rationnel comprend que l'Etat qui emprunte aujourd'hui devra lever des impôts demain pour rembourser. Une réduction fiscale financée par la dette publique ne réduit pas le prélèvement fiscal ; elle ne fait que le réaménager dans le temps. Ceci n'affecte en rien le revenu permanent du consommateur et ne contribue donc nullement à accroître la consommation. Le principe général est que la dette publique équivaut à des impôts futurs et que, si les consommateurs sont rationnels, les impôts futurs équivalent à des impôts actuels.

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Si en t0 les dépenses publiques ne sont plus financées par les impôts courants mais par emprunt public DB= G-T+rB , (B est la dette publique), la contrainte budgétaire intertemporelle du gouvernement devient (voir annexe 1) :

8

e rt

-

. à - g à . e n + x tdt= bà

( ) ( )

ô 0

(1.13)

0

Le gouvernement n'a plus besoin, à chaque période, d'équilibrer son budget et peut financer son déficit courant en s'endettant, mais la dette initiale doit être égale à la somme actualisée des excédents budgétaires primaires futurs. La contrainte budgétaire intertemporelle du consommateur devient (voir annexe 1) :

8 8

e c e ( ) dt a b e ( w ) e ( ) dt

- rt n x t rt n x t

+

. à. = à + à +

+ - . à - à .

ô

0 0

0 0

(1.14)

Puisque la dette interne est interne (l'économie est fermée), elle est due par la nation à ses propres citoyens : « nous la devons à nous même ». Comme le consommateur est

rationnel, il prend en compte la contrainte budgétaire du gouvernement, il remplace bà0 par la valeur présente des excédents budgétaires primaires futurs (équation 1.13).

8 8

e c e ( ) dt a e ( w g ) e ( ) dt

- . à. = à +

rt n x t rt n x t

+ - +

. à - à .

0

(1.15)

0 0

L'équation 1.15 que nous venons d'obtenir, est exactement la même que dans le cas où le budget est équilibré à chaque date (équation1 .12). Si l'agent est altruiste et rationnel, sa contrainte ne dépend ni de la dette publique ni des impôts. Tout ce qui compte pour les décisions de consommation, c'est le profil temporel de g, comme on l'a vu ci-dessus.

Cette affirmation a une conséquence importante : la méthode de financement des dépenses publiques (impôts ou dette) est neutre sur les décisions de consommation. Ce théorème de neutralité de la dette publique est appelé principe d'équivalence Ricardienne (Barro 1974). Ce principe dit que seul le sentier d'évolution de g et non celui des impôts destinés à les financer, a un impact sur l'économie. Les consommateurs altruistes et rationnels savent que le recours courant à l'emprunt est synonyme d'une augmentation différée des impôts qui sera prise en charge par les générations futures. Le « père fondateur » ne considère pas la baisse transitoire des impôts ou l'augmentation des dépenses de l'Etat financées à crédit comme un enrichissement pour sa dynastie, il réagit à la détérioration du bien-être des générations futures par un effort d'épargne supplémentaire. La contrainte budgétaire de la dynastie n'est pas affectée, donc le sentier de consommation reste inchangé.

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Les modèles keynésiens supposent qu'en remplaçant l'impôt par un emprunt, on augmente la
consommation, que la consommation dépend du revenu disponible(w-ô). L'analyse

ricardienne implique qu'elle dépend de(w-g), pas du mode de financement de g, que les

déficits n'ont d'effets ni sur l'accumulation du capital ni sur la consommation.

Cette conclusion aux implications politiques pour les moins importantes, dépend des hypothèses : rationalité, altruisme, perfection des marchés financiers (taux d'intérêt identique pour l'Etat et les agents), absence de distorsion fiscale (impôt forfaitaire), respect de l'interdiction du jeu de Ponzi26, non productivité des dépenses publiques. Elle n'est pas corroborée économétriquement. Dans la réalité, les agents sont victimes de l'illusion fiscale, ou ne sont pas altruistes, ou ne peuvent pas emprunter au même taux que l'Etat.

De plus en plus, la littérature s'intéresse non pas à des effets pervers ou positif de la dette publique, mais recherche plutôt le niveau du déficit, on parlera donc de la soutenabilité de la dette publique.

II.3. SOUTENABILITE DE LA DETTE PUBLIQUE

Le déficit public en t est : Déficitt= Gt -T t -rB t

Il a deux composantes :

Les intérêts sur la dette publique ( trB) où B est la dette publique et le déficit primaire

(G-T).

Le déficit primaire est un instrument de politique conjoncturelle qui est donc soumis à la contrainte d'endettement de l'Etat. Certes l'Etat peut financer son endettement (principal et intérêt) par les impôts, mais il existe des résistances à la montée de la pression fiscale.

L'Etat est soumit à une contrainte budgétaire intertemporelle. Celle-ci se traduit par le

critère de soutenabilité de la dette publique qui impose que le ratio d'endettement b = BY

ne soit pas croissant(Db= 0).

Si l'Etat finance son déficit par l'endettement, la variation de la dette (DB) est :

DB= G-T+rB,

DBGTrB

En divisant par Y : = - +

Y YYY

26 Le jeu de Ponzi : est une opération par laquelle les intérêts de la dette des anciens investisseurs sont financés par les liquidités des investisseurs récents. Elle provient du nom de l'escro itilien au Etats unis en 1920.

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B DBY D YB

. .

-

D =

=

Y Y 2

Comme

DB DYB Y Y Y ,

On a : b D ( b)

DB DY B B

= + ã.

D = +

Y Y Y Y

Donc : ã.b+D(b)=(g-t)+r.bY

b = B , Y

g=G, Y

t = T

Et en définitive : D ( b ) = ( g - t ) + ( r -ã . )b (1.16)

Si r =ã, la dynamique de la dette est stable, la croissance de Y est supérieure à celle de B.

Si r ?ã, la dynamique de la dette est explosive, le ratio d'endettement croit constamment,

c'est l'effet boule de neige, la dette publique est insoutenable. Dans ce cas, pour stabiliser la
dette, c'est -à- dire pour queD(b)=0, il faut un excédent primaire stabilisant qui dépend du

niveau où l'on veut stabiliser le taux d'endettement : (t -g) = (r -ã . )b

La dette publique doit avoir pour contrepartie les excédents primaires futurs. Cela traduit la contrainte intertemporelle de l'Etat (voir annexe 1). Le corollaire est que le recours à l'emprunt pour financer les dépenses publiques ne constitue pas un moyen de réduire les impôts courants, mais seulement un moyen d'en différer le paiement dans le temps. C'est le principe de l'équivalence ricardienne que nous venons d'étudier.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault