CONCLUSION
Notre objectif dans ce chapitre était de
présenter de manière théorique le principe de l'effet de
levier. A cet effet, deux approches ont été
élaborées à savoir une approche microéconomique et
une approche macroéconomique. La première approche était
centrée sur la théorie financière avec pour toile de fond
le théorème de Modigliani-Miller. La seconde quant à elle
a fait l'apanage de la théorie keynésienne de la dette publique.
Ainsi, Keynes et ses disciples pensent que la dette publique exerce un effet
vertueux sur l'activité économique de part son effet de levier
sur l'investissement privé. Les arguments en faveur de l'emprunt sont
clairement d'inspiration keynésienne. L'emprunt est un instrument au
service de l'Etat ; il permet la réduction des impôts ; il
équivaut à l'impôt, donc le problème de
l'endettement ne se pose pas ; Le principe d'équilibre budgétaire
perd donc sa justification théorique.
S'agissant de l'optique financière, il vient que la
rentabilité économique est au centre des analyses du principe de
l'effet de levier. L'effet de levier se manifeste d'une part par effet
multiplicateur et effet accélérateur, d'autre part par la liaison
entre investissement privé et investissement public. De ce fait, l'effet
de levier de l'endettement est la différence entre la rentabilité
des capitaux propres et la rentabilité économique. Il
résulte de la différence entre la rentabilité
économique et le coût de la dette et dépend de la
proportion de la dette par rapport aux capitaux propres. L'effet de levier peut
donc jouer dans les deux sens : s'il peut accroître la rentabilité
des capitaux propres par rapport à la rentabilité
économique, il peut aussi la minorer quand la rentabilité
économique devient inférieure au coût de l'endettement. Il
permet de connaître l'origine d'une bonne rentabilité des capitaux
propres. Dans la durée, seule une bonne rentabilité
économique est le gage d'un niveau de rentabilité des capitaux
propres satisfaisant. L'effet de levier ne crée pas de valeur. S'il peut
augmenter la rentabilité des capitaux propres, il augmente leur risque
en proportion de l'excédent de profit obtenu.
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D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
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CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE
La théorie économique met en exergue
l'existence d'un débat sur le lien entre dette publique et
investissement privé. Effet d'éviction versus Effet de levier
occupant une place centrale autour de ce débat. L'investissement
étant considéré comme la courroie de transmission entre la
dette publique et la croissance économique. L'école classique et
des choix publics, soutiennent l'éviction de l'investissement
privé par la dette publique, elles prônent donc la discipline
budgétaire. Mais elles relativisent cette vision en faisant la
distinction entre dépenses de consommation ou de fonctionnement et
dépenses d'investissement. Ainsi, si l'emprunt sert à financer
les dépenses publiques d'investissement, il peut être
bénéfique pour l'économie. De ce fait, l'analyse
traditionnelle de la dette publique nous montre qu'à court terme, toute
modification de la politique budgétaire entraîne une augmentation
des revenus et du taux d'intérêt. A long terme, elle provoque une
réduction de l'épargne, une hausse des taux
d'intérêt et tend à évincer l'investissement
privé. Mais l'approche ricadienne réfute ces conclusions, en
montrant que la réduction fiscale n'a aucun des effets que les analyses
inspirées par les interprétations traditionnelles
prévoient.
Toutefois, l'enchaînement vertueux de l'emprunt public
est pleinement soutenu par l'approche keynésienne et la théorie
financière. Cette théorie financière donne une
présentation microéconomique de l'effet de levier. Le
théorème de Modigliani-Miller, l'un des jalons importants de la
théorie des marchés financiers, soutien l'effet de levier.
L'effet de levier matérialise donc la portée de l'emprunt public
soutenue par l'approche keynésienne. Keynes est partisan du
relâchement de la discipline budgétaire. Pour lui, la dette
publique est vertueuse en ce sens qu'elle est au service de l'Etat pour la
stabilisation de l'économie du fait de son effet de levier sur
l'investissement privé. Mais les arguments en faveur de la discipline
budgétaire sont plus importants que ceux contre. Il sera donc
intéressant pour nous d'évaluer empiriquement la nature de ce
lien, enfin d'éclairer le débat dans le cas de l'économie
camerounaise.
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D'EVICTION VERSUS EFFET DE LEVIER. MEMOIRE /DEA-PTCI,
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DEUXIEME PARTIE
DETTE PUBLIQUE ET INVESTISSEMENT PRIVE : UNE ANALYSE
EMPIRIQUE DES EFFETS D'EVICTION ET DE LEVIER APPLIQUEE AU CAMEROUN.
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