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Contribution à l'étude de la qualité des comprimés d'Artésunate en coblister douze mois après la peremption

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par Glorry PANZU MAVWANDA
Université de Kinshasa - Pharmacien 2008
  

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II. LES MEDICAMENTS ANTIPALUDIQUES

A. Considérations générales

1. Définition générale des médicaments

Le médicament est toute substance qui possède des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies. Par extension on le considère comme tout produit pouvant être administré à l'homme en vue d'établir un diagnostic médical, ou de restaurer, corriger ou modifier une fonction organique. (6)

2. Catégories des médicaments

Suivant l'origine de leurs formules de préparation on a :

- Médicament magistral 

C'est toute préparation réalisée par le pharmacien dans son officine sur base d'une formule détaillée d'une prescription médicale. (6)

- Médicament officinal 

Il s'agit d'une préparation dont la composition et le mode de préparation sont inscrits dans la pharmacopée ou dans un formulaire national. (6)

- Spécialité pharmaceutique 

C'est un médicament préparé à l'avance, présenté sous un conditionnement particulier, mis au marché sous une dénomination spéciale et destiné à être dispensé dans plusieurs officines. (6)

3. Médicaments génériques 

C'est une copie d'un médicament original, utilisé dans la plupart des pays pendant une durée suffisante pour que les brevets de propriété industrielle de sa molécule soient tombés dans le domaine public. Bref c'est une copie légale. Ils sont souvent fabriqués par des petites structures, avec des frais généraux réduits et une absence de dépenses de recherche et de promotion, c'est pourquoi ils ont un prix réduit dans lequel le coût des matières premières devient le facteur prédominant. (7)

«Les médicaments essentiels sont ceux qui satisfont aux besoins de la majorité de la population en matière de soins de santé ; ils doivent donc être disponibles à tout moment, en quantité suffisante et sous la forme thérapeutique appropriée". (21) p.52

4. Médicaments essentiels 

Ce concept fut lancé par l'O.M.S. dans les années 1975, a permis de déterminer une liste évolutive des produits de base surtout des médicaments génériques, qui laisse à chaque pays une possibilité d'adaptation selon ses spécificités, besoins et potentiels.

5. Médicaments contrefaits ou de qualité inférieure 

a) Définition

Les médicaments de qualité inférieure sont des produits dont la composition et les principes ne répondent pas aux normes scientifiques et qui sont par conséquent inefficaces et souvent dangereux pour le patient. La qualité inférieure peut être le résultat d'une négligence, d'une erreur humaine, de ressources humaines et financières insuffisantes ou d'une contrefaçon. (8)

Selon l'OMS, un médicament contrefait est : « un produit étiqueté frauduleusement de manière délibérée pour en dissimuler la nature et/ou son origine. La contrefaçon peut concerner aussi bien des produits de marque que des produits génériques. Ils peuvent contenir des principes actifs authentiques mais avec un emballage imité, d'autres principes actifs, aucun principe actif ou des principes actifs en quantité insuffisante ». (9)

Le problème des médicaments contrefaits s'inscrit dans le cadre plus large des produits pharmaceutiques de qualité inférieure. La différence tient à ce qu'ils soient étiquetés frauduleusement de manière délibérée pour en dissimuler la nature et/ou la source. La contrefaçon peut concerner aussi bien des produits de marque que des produits génériques, et les médicaments contrefaits peuvent comprendre des produits qui contiennent les principes actifs authentiques mais un emballage imité, ou d'autres principes actifs, aucun principe actif ou des principes actifs en quantité insuffisante. (8)

Dans les pays plus riches, la contrefaçon concerne le plus souvent des médicaments coûteux tels que les hormones, les corticoïdes et les antihistaminiques. Dans les pays en développement, les médicaments qui font le plus souvent l'objet de contrefaçons sont ceux qu'on utilise contre des affections potentiellement mortelles comme le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA. (8)

b) La contrefaçon et le marché des médicaments

Les contrefaçons représentent 10% du marché mondial des médicaments et les recettes mondiales de la vente des médicaments contrefaits et de qualité inférieure atteignent plus de US $32 milliards par an. La Food and Drug Administration (FDA), autorité sanitaire américaine, estime que 25% des médicaments consommés dans les pays les plus pauvres sont des faux et ont une réduction de prix de 45%. Ces pays pauvres sont ceux de l'Afrique, Asie et Amérique du sud. Ainsi 10% des médicaments au Brésil sont contrefaits. Des testes d'échantillons d'artesunate collectés au Cambodge, Laos, Birmanie (Myanmor) Thaïlande et Vietnam de août 1999 et août 2000 ont montre que 38% des échantillons ne contenaient aucune trace d'artesunate. (8)

Il ressort aussi d'une récente étude parue dans The Lancet que jusqu'à 40 % des produits supposés contenir de l'artésunate (le meilleur médicament disponible aujourd'hui contre le paludisme chimiorésistant) ne contenaient pas en fait de principe actif et n'avaient aucun effet thérapeutique. (8)

6. Les Médicaments Pré -qualifiés

Définition 

Le programme de pré- qualification des Nations Unies est un plan d'action visant à élargir l'accès aux médicaments des personnes atteintes par le VIH/SIDA, la Tuberculose ou le Paludisme et d'assurer la qualité, l'efficacité et la sécurité de ces médicaments dans toute la chaîne de fabrication et de distribution. (22)

C'est l'Organisation Mondiale de a Santé (OMS) qui gère et organise ce projet pour le compte des Nations Unies. Elle lui sert donc de support technique et scientifique en garantissant les normes et standards internationaux qu'on utilise pour l'évaluation, l'inspection et le contrôle ainsi que la conduite du programme. Le FNUAP, l'UNICEF, L'ONUSIDA et la Banque Mondiale sont des partenaires mais les acteurs sont majoritairement les évaluateurs, inspecteurs et laboratoires de contrôle des autorités compétentes des pays membres de l'ICH ou CIH (Conférence internationale sur l'harmonisation des exigences techniques relatives à l'homologation des produits pharmaceutiques). (22)

Ainsi un Médicament Pré- qualifié est celui dont le fabricant et lui-même font partie de façon permanente du programme de pré- qualification de l'OMS.

Lancé en 2001, jusqu'en 2005, seulement 2 anti- paludéens, 96 anti-rétroviraux et 8 anti-tuberculeux étaient pré- qualifiés, car la majorité des produits fabriqués, distribués et administrés ne répondent pas aux standards internationaux de qualité, efficacité et sécurité. Il existe des différences notables selon les pays. (22) En 2007 seuls trois anti-malariques furent ajoutés à cette liste. (23)

Les objectifs de la pré-qualification (22) :

- Proposer une liste de produits et de fabricants, pré-qualifiés dont la qualité et l'efficacité ont été évaluées, inspectées et contrôlées selon des standards internationaux.

- Apporter l'assurance que des normes de qualité internationales ont été appliquées à toutes les étapes de la pré-qualification.

- Accélérer l'accès à des médicaments de qualité.

- Assurer le suivi permanent des produits et des fabricants et leur re-qualification périodique ainsi que la mise à jour des informations et la prise en compte des variations.

- Développer les possibilités locales de production ainsi que les capacités des autorités nationales de réglementation, à assurer l'évaluation, l'inspection et le contrôle selon des normes de qualité reconnues internationalement.

7. La Péremption et la Dégradation des Médicaments

a) Péremption des Médicaments

Définition : La Péremption est un état de destruction partielle ou totale de l'activité d'un médicament un certain temps après sa préparation. (17)

- Délai ou Date de Péremption : C'est un temps ou une période au cours de la quelle un médicament est supposé perdre une quantité raisonnable et permise de son activité. (17) Cette date n'indique pas nécessairement que le médicament n'est plus stable après cette période, mais que le médicament est encore utilisable à la date indiquée. Elle doit toujours et obligatoirement figurée à l'emballage extérieur des spécialités pharmaceutiques, et généralement on la formule en termes de mois et d'années. (18)

- Détermination de la Date de Péremption : Elle s'effectue à partir des études de dégradation accélérée et des études de stabilité en temps réel. (18) La dégradation ou vieillissement accéléré consisté à remplacer le facteur temps par la température en se basant sur la règle empirique qui stipule que, la vitesse de réaction double à chaque élévation de température de 10°C. (17)

- Médicament périmé : est celui qui est supposé avoir perdu plus que la quantité raisonnable et permise de son activité. (17) En règle générale, c'est un médicament dont le titre initial en principe actif a diminué de 10%. Ce chiffre étant défini par consensus international, peut être réduit à 5%, et parfois moins, lorsque les produits de dégradation sont très toxiques (cas des tétracyclines) ou lorsque la marge thérapeutique est étroite (cas des anticancéreux, théophylline, digoxine,...). (18)

- Médicament Périmé : est celui qui a déjà perdu plus que la quantité raisonnable et permise de son activité. (17)

b) Dégradation des Médicaments

La dégradation d'un médicament au cours du temps correspond à une perte de stabilité du principe actif et/ou des excipients ; elle est fonction des caractéristiques physicochimiques de ces constituants et des conditions de conservation. (18)

Les principaux processus de dégradation sont l'hydrolyse, l'oxydation et la photo dégradation. Par conséquent, les facteurs responsables de la dégradation des médicaments sont l'oxygène, l'eau, la lumière et la température (une augmentation de la température entraîne en particulier une élévation de la vitesse de l'hydrolyse et une accélération des phénomènes d'oxydation). (18)

La dégradation d'un médicament peut conduire à une réduction de l'efficacité thérapeutique, et parfois à une formation des produits à l'origine d'effets indésirables ou toxiques. (18)

8. Stabilité et durée de vie des Médicaments (ou Produits finis)

La stabilité d'un médicament peut être définie comme son aptitude à conserver ses propriétés chimiques, physiques, microbiologiques et biopharmaceutiques dans des limites spécifiées pendant toute sa durée de validité (20).

La stabilité des préparations pharmaceutiques dépend de paramètres extrinsèques (température, humidité et exposition à la lumière) et intrinsèques. Parmi ces derniers, il faut différencier les facteurs liés aux matières premières, à la forme pharmaceutique et au conditionnement. (21) p.54

Il existe deux types d'études de stabilité (20):


· Les études de dégradation accélérées, destinées à augmenter la vitesse de dégradation chimique ou physique d'un médicament en le soumettant à des conditions de stockage extrêmes dans le cas du programme réglementaire des études de stabilité,


· Les études de stabilité en temps réel : études expérimentales des caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et microbiologiques d'un médicament pendant sa durée de validité et d'utilisation prévue et au-delà, dans des conditions de stockage prévues pour le marché auquel il est destiné.

Pour les pays du tiers-monde les études de stabilité dans des conditions de forte humidité sont particulièrement importantes du fait du risque de dégradation dû à la semi-perméabilité de certains conditionnements (21) p.54 :


· Les conditions climatiques dans de nombreux pays en développement sont très différentes de celles des pays tempérés où sont fabriqués les médicaments,


· Une mauvaise stabilité peut entraîner l'apparition de produits de dégradation toxiques ou une diminution progressive de l'activité,


· La stabilité ne peut pas être évaluée par un simple contrôle de qualité sur le produit fini.

Il est donc nécessaire d'effectuer des études de stabilité en fonction des conditions climatiques du pays de destination. A cet effet, le monde a été divisé selon les recommandations de l'OMS (20) en quatre zones climatiques, avec pour chaque zone des caractéristiques de température et d'humidité destinées à standardiser ces études de stabilité.

Les fabricants européens n'étant pas obligés de répondre aux spécifications de la zone IV (climat chaud et humide) pour les études de stabilité en vue d'une AMM européenne, s'ils exportent vers un pays aux conditions climatiques extrêmes, il peut se produire des phénomènes de dégradation imprévus du principe actif. Les faits sur le terrain confirment ce phénomène puisque de nombreux problèmes de qualité rencontrés in situ sont dus à des problèmes de stabilité et non à la qualité intrinsèque du produit constatée par un contrôle sur produit fini à réception par l'importateur. (21) p.55

Un médicament n'est pas un simple mélange d'ingrédients chimiques, c'est un équilibre très complexe avec de très nombreuses possibilités d'interactions, il nécessite l'utilisation d'un système d'assurance qualité d'un bout à l'autre de la chaîne pharmaceutique depuis son développement, sa fabrication, son contrôle, sa distribution, jusqu'à son usage rationnel. (21) p.55

B. Définitions des antipaludiques

1. Définition des antipaludiques

Les antipaludiques sont des médicaments actifs vis-à-vis de l'infection de l'organisme par quatre espèces d'hématozoaires du genre Plasmodium. La quinine et l'artémisinine sont les seuls antipaludiques naturels alors que les autres sont d'origine synthétique. (10)

2. Historique des antipaludiques

Déjà depuis l'antiquité les chinois utilisaient l'Artémisia annua (armoise ou Quinghausu) comme antipyrétique mais l'artémisinine ne fut isolé qu'en 1971. La chloroquine fut synthétisée après la 2ème guerre mondiale. C'est en 1630 que Don Francisco Lopez apprend des indiens du Pérou les vertus de l'écorce du quinquina (Cinquona rubra), mais c'est en 1820 que Pelletier et Caventou en isolèrent l'alcaloïde actif (la quinine). (3)

3. Classification des antipaludiques

a) Schizonticides tissulaires

Ce sont des médicaments qui tuent les plasmodiums au stade de la schizogonie exo-érythrocytaire dans les hépatocytes chez l'homme. Le proguanil, la pyriméthamine, la primaquine, la tétracycline en sont des exemples. (4)

b) Schizonticides sanguins

Ils combattent le paludisme clinique en tuant les plasmodiums au stade de schizonte érythrocytaire. C'est le cas de la quinine, la chloroquine, la méfloquine, l'artésunate, la sulfadoxine-pyrimethamine, l'halofantrine. (4)

c) Gamétocides

Ils tuent les gamètes mâles et femelles (gamétocytes) des plasmodiums. Exemples : tous les 8-aminoquinoleines y compris la primaquine. La Primaquine est aussi active contre les formes latentes de P. vivax et P. ovale (Hypnozoïtes), elle est donc hypnozoïtocide. (4)

d) Les sporontocides 

Ils tuent les spores les plasmodiums au stade de la sporogonie. (4)

C. Les antipaludiques

1. La Quinine et ses dérivés

La Quinine est un alcaloïde extrait du quinquina et est considérée comme un antipaludique majeur. Dans l'accès pernicieux la Quinine reste irremplaçable. Seule, elle a une activité suffisamment rapide et constante pour lutter contre le paludisme suraigu. (3)

En ce qui concerne sa structure chimique, la quinine a un noyau isoquinoléique, c'est un stéréo-isomère de la quinidine qui est active sur le coeur. (3)

Le mécanisme d'action de la quinine s'explique par son accumulation dans les lysosomes (vacuoles digestives acides) des schizontes sanguins où l'hémoglobine est digérée, inhibant par la suite l'enzyme qui assure la polymérisation d'hémozoïne (produit de dégradation de l'hémoglobine) qui est toxique pour le parasite. (4)

Les principaux effets indésirables de la quinine sont l'hypoglycémie, l'anémie et les bourdonnements d'oreilles. (4)

2. Les dérivés 4-aminoquinoleines 

Les 4-aminoquinoléines sont des dérivés de synthèse parmi lesquels on trouve la chloroquine et l'amodiaquine. Ils ont l'avantage d'avoir une action rapide.

Leur mécanisme d'action est presque similaire à celui de la quinine.

Leurs effets indésirables sont modérés avec peu de risque même chez la femme enceinte. L'amodiaquine cause l'agranulocytose parfois mortelle. (4)

3. Les dérivés 8-aminoquinoléines

Ce groupe est essentiellement composé de la primaquine et la pamaquine. Il est de nos jours abandonné à cause de la toxicité aiguë à laquelle il conduit.

La primaquine est particulièrement active sur les formes sous croissance des plasmodiums (gamétocytes et Hypnozoïtes). Ses effets indésirables sont sanguins, notamment l'hémolyse intravasculaire aiguë chez les personnes atteintes de déficience en 6-GPDH. (4)

4. L'artémisinine et ses dérivés :

L'artémisinine est un sesquiterpène lactone peroxyde isolé de Artémisia annua. Ses dérivés les plus courants sont l'Artéether, l'Artéflene, l'Artémether, l'Artésunate, et la Dihydroartémisinine.

L'Artémisinine et ses dérivés ont une activité rapide mais brève, ils agissent sur les souches de P. falciparum multirésistantes et chloroquino-resistantes, même en cas d'accès pernicieux. Leur activité antipaludique repose sur leur structure peroxyde (trioxane) et les effets indésirables sont peu nombreux et relativement sans danger. (4)

L'artémisinine n'est pas une nouvelle découverte car les Chinois l'ont déjà utilisée depuis au moins deux millénaires. Issue d'une plante chinoise, cette substance a largement prouvé son efficacité en Asie. Des études menées sur 2 millions de cas traités dans de nombreux pays impaludés, démontrent à la fois l'efficacité de l'artémisinine et sa facilité d'administration : le médicament est disponible sous forme injectable ou par voie orale en une seule dose quotidienne. Il élimine plus rapidement les parasites présents dans le sang. Ce qui représente un atout majeur en phase épidémique car la substance "casse" la transmission épidémique. Pour augmenter son effet mais aussi retarder l'apparition des résistances, elle est administrée en association avec une autre molécule à savoir la SP ou sulfadoxine/pyriméthamine, amodiaquine ou méfloquine. C'est cette association que l'on appelle ACT, les combinaisons thérapeutiques. La faible parasitémie restante grâce à l'effet de l'artémisinine est éliminée par le deuxième antipaludéen d'action plus prolongée. La guérison rapide est assurée à plus de 97% des cas. La notion de rapidité présente toute son importance dans les accès de paludisme chez l'enfant.

5. Autres antipaludiques et associations antipaludiques :

a) Les aminoalcools

La méfloquine appartient à ce groupe, elle est active contre les souches multirésistantes de plasmodium et notamment les chloroquino-résistantes. (3)

Leur mécanisme d'action est similaire à celui de la quinine et à la chloroquine. Les effets indésirables sont la psychose aiguë, l'encéphalopathie transitoire avec des convulsions. (4)

b) Les antifoliques

Les sulfamides (sulfadoxine et sulfamethoxazole) et les sulfones (Dapsone) ne sont pas indiqués en monothérapie à cause de leur action lente et à la chimiorésistance face à certaines couches de P. falciparum. En association avec la pyriméthamine, les sulfamides ont une activité schizonticide et offrent l'avantage d'un traitement à dose unique. (3)

En ce qui concerne leur mode d'action, les sulfones et les sulfamidés ont un mécanisme identique qui consiste à inhiber la transformation de l'acide para-amino-benzoïque (PABA) dont l'hématozoaire a besoin pour sa croissance en bloquant l'activité de la dihydrofolate synthétase. (3)

Le syndrome de Stevens-Johnson est un de leurs Effets indésirables redoutables. (4)

c) Les antifoliniques

Les diguanides (proguanil) et les diamino pyrimidines (pyriméthamine et triméthroprime) ont une activité schizonticide. Ils empêchent le passage du dihydrofolate en tetrahydrofolate en inhibant la dihydrofolate réductase. (3)

d) Quelques Associations antipaludiques

q Sulfadoxine-Pyriméthamine (Fansidar*)

q Sulfaméthoxazole-Triméthoprime (Bactrim*)

q Sulfadoxine-Pyriméthamine-Méfloquine (Fansimef*)

q Dapsone-Pyriméthamine (Maloprime*)

q Quinine-Tétracycline

q Quinine-Doxycycline

q QuinineClindamycine

q Artésunate-Amodiaquine

q Artéméther-Lumefantrine (Coartem*)

q Proguanyl-Atovaquone (Malarone*)

CHAPITRE II. GENERALITES SUR LES ACT ET L'ARTESUNATE

I. LES ACT OU CTA (Combinaisons Thérapeutiques à base d'artémisinine)

A. Introduction des ACT dans la thérapie antipaludique

Lors d'une consultation technique de l'OMS sur les combinaisons thérapeutiques antipaludiques à Genève (Suisse) les 4 et 5 avril 2001. Il a été reconnu que le traitement du paludisme au moyen d'associations médicamenteuses est une stratégie dont l'intérêt potentiel permet d'en faire une option viable pour améliorer l'efficacité thérapeutique et retarder l'apparition et la sélection des parasites résistants. (11)

Ces combinaisons doivent être basées sur des molécules novatrices dont le mode d'action est différent de ceux qui présentent déjà la chimiorésistance. Ce sont des combinaisons à base d'artémisinine ont de nets avantages en ce sens qu'elles permettent une guérison clinique et parasitologique rapide, qu'on ne leur connaît pour l'instant aucune résistance parasitaire, qu'elles réduisent la charge gamétocytaire et qu'elles sont généralement bien tolérées. (11)

Sans tenir compte des considérations de coût, ces combinaisons à base d'artémisinine sont :

i. artéméther-luméfantrine (CoartemTM);

ii. artésunate (3 jours) plus amodiaquine;

iii. artésunate (3 jours) plus SP dans les régions où la SP conserve une bonne efficacité;

iv. SP plus amodiaquine dans les régions où la SP et l'amodiaquine conservent une bonne efficacité.

N.B : SP signifie sulfadoxine et pyrimethamine.

Les combinaisons à éviter sont :

i. associations à base de chloroquine (CQ + SP et CQ + artésunate);

ii. traitement d'un jour par l'artésunate + SP;

iii. associations à base de méfloquine (par exemple méfloquine plus artésunate) dans les zones où la transmission est intense; et

iv. traitement d'un jour par l'artésunate plus la méfloquine lors de la phase aiguë d'une situation d'urgence complexe ou d'une épidémie de paludisme.

B. Les ACT en RDC

En juillet 2004, Médecins Sans Frontières (MSF) décidait de changer le protocole de traitement contre le paludisme dans tous ses projets en République démocratique du Congo (RDC), pour mettre en place un traitement plus efficace: les "CTA". C'est dans cet objectif qu'entre novembre 2004 et janvier 2005, que MSF travailla en collaboration avec le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Et c'est en février 2005, le gouvernement congolais décidait de changer le protocole national de traitement et de passer aux CTA. Le CTA utilisé dans le nouveau protocole est une combinaison d'artésunate et d'amodiaquine. (11)

C. Le pourquoi et l'avantage des ACT comme associations médicamenteuses

Les dérivés de l'artémisinine figurent parmi les schizonticides les plus puissants. Leur brève demi-vie (14 à 18 h), qui n'expose pas les parasites à des concentrations infra-thérapeutiques, les protège- en principe- du risque de chimiorésistance. En Chine toutefois, où la monothérapie par l'artémisinine a été pratiquée depuis le début des années 80, des études effectuées au Yunnan semblent indiquer un amenuisement de la sensibilité à l'artémisinine et à ses dérivés. Un autre avantage du produit est son action sur les gamétocytes, réduisant la transmission et limitant le risque de voir émerger des résistances. Cependant la très brève demi-vie ne permet pas la destruction totale de la masse parasitaire et les rechutes à 28 jours sont fréquentes, dépendant de l'intensité de la charge parasitaire, de la dose reçue et de la durée du traitement. Une dose totale de 600 mg d'artésunate ou d'artéméther n'entraîne que 88% de guérisons; il faudrait sept jours de traitement pour en obtenir 100%, ce qui est susceptible de réduire l'observance du traitement. Pour la faciliter et majorer l'efficacité des traitements, il a été envisagé d'associer de nombreuses molécules à une artémisinine : la S-P, la chloroquine, l'amodiaquine, la doxycycline ou la tétracycline, la méfloquine, la pyronaridine. (12)

D. Le coût des ACT

Les traitements ACT ont été recommandés par l'OMS depuis 2002, année où l'organisation a publié une recommandation claire sur la nécessité d'utiliser les ACT dans les pays touchés par les résistances aux traitements classiques du paludisme. Mais ils présentent encore un obstacle de taille à cause de leur coût. Produit en faibles quantités, le médicament est plus cher que la chloroquine. Un traitement classique coûte entre 0,2 et 0,5 dollar alors qu'un traitement ACT oscille entre 1,2 et 2,4 dollars, soit cinq à six fois plus cher que le "classique". (11)

D'ailleurs les participants de la Consultation Technique de l'OMS des 4 et 5 avril 2001 à Genève avait admis que, dans le cas des associations à base d'artémisinine, le coût du traitement sera sensiblement supérieur à celui des monothérapies traditionnelles comme celles qui reposent sur la chloroquine ou la sulfadoxine-pyriméthamine (dans une proportion pouvant atteindre un facteur 10). Pour Médecins Sans Frontières, la référence du coût d'un traitement ACT est de 1 dollar plus 0,5 dollar pour le test rapide. (11)

Le 8 avril 2005 à Paris (France), la réjouissance de MSF sur l'annonce faite par la DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative) et Sanofi-Aventis sur l'arrivée prochaine sur le marché d'un nouveau produit (co-formulation artésunate-amodiaquine) pour la prise en charge des malades atteints du paludisme en Afrique et qui devait arrivé au marché en 2006, fut une lueur d'espoir car cette co-formulation n'étant pas breveté (non exclusif), simple d'utilisation (sous forme de comprimé avec un traitement de 6 comprimés en 3 jours) et surtout par ce qu'elle est moins cher puisque l'objectif de la DNDi et Sanofi-Aventis est d'atteindre moins d'un dollar par adulte et par traitement (0,5 dollar pour les enfants). (11)

II. L'ARTESUNATE

A. Introduction

1. Origine

Après l'émergence et la multiplication des souches chloroquino-résistances de Plasmodium falciparum, la découverte de nouveaux antipaludiques est devenue une priorité sanitaire mondiale. Au cours de deux décennies qui ont suivi l'apparition de cette résistance, des moyens considérables ont été consacrés à la découverte des nouveaux antipaludiques tant sur le plan de synthèse chimique que sur l'exploitation des produits de phytothérapie. (13)

L'artémisinine est extraite de l'Artémisia annua ou Quinghaosu, une armoise chinoise actuellement cultivée. Le Quinghaosu est une plante de la famille des Asteraceae qui est utilisée depuis longtemps en médecine traditionnelle chinoise, et faisant partie de la pharmacopée chinoise depuis plus de 2000 ans. Il a fallu les travaux des chercheurs chinois pour connaître la molécule mère après son isolement en 1971. (13)

2. Présentation

L'artésunate est un dérivé synthétique de l'artémisinine, c'est un 10-á- hemisuccinate de dihydroartémisinine. Sa formule brute est C19H28O8 et son poids moléculaire est 387. Alors que l'artémisinine est une lactone sesquiterpénique naturelle contenant un pont peroxyde qui n'a aucune parenté structurale avec quelques antipaludéens connus. (13)

L'artésunate est une poudre blanche ne se présentant pas sous forme d'un sel quelconque. Mais il faut signaler que le suffixe « ate » qui fait référence à la fonction ester n'a rien à voir avec une fonction de sel sodique comme utilisé par certains auteurs. Car l'artésunate sodique n'existe pas sous forme cristalline, mais peut se former en solution si l'artésunate est dissout dans un milieu contenant par exemple la soude caustique. L'artésunate est soluble dans le méthanol, l'éthanol, l'eau et est injectable par voie intraveineuse. L'artésunate est soluble dans l'eau et injectable par voie veineuse. Sauf qu'en solution aqueuse il s'hydrolyse rapidement avec perte du radical succinate. (13)

B. Quelques aspects pharmacologiques de l'artésunate

1. Propriétés

L'Artésunate a un spectre d'action plus large que beaucoup d'autres antipaludiques. Il tue aussi bien les schizontes que les gamétocytes. (13)

L'Artésunate possède également une action antimicrobienne contre les différentes souches de Schistosomes, de Babesia, le Pneumocystis carinii et le Toxoplasma gondii. Une importante activité a été décrite contre le virus cytomegale. (13)

L'Artésunate n'affecte apparemment aucun organe humain à la dose thérapeutique notamment le système cardiovasculaire et même le système nerveux. (13)

Il faut signaler qu'aucune activité à l'encontre des étapes hépatiques du cycle parasitaire n'a été démontrée et n'empêche non plus l'inoculation dans le foie après l'injection par l'anophèle de ses parasites dans le sang. L'artésunate est éliminé par voies biliaire et urinaire. (13)

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard