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La responsabilité civile du fait des produits défectueux en droit iranien

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par Reza KHOSHNOODI
Université de Nantes - Master 2 Recherche Droit Privé Général 2006
  

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    UNIVERSITE DE NANTES

    Faculté des Droit et des Sciences Politiques Année universitaire 2006 - 2007

    LA RESPONSABILITE CIVILE DU FAIT DES PRODUITS DEFECTUEUX EN DROIT IRANIEN

    Effectué sous la direction de Monsieur le Professeur Jean Sébastien BORGHETTI

    Soutenue par Khoshnoodi REZA

    Mémoire réalisé dans le cadre du Master 2 Recherche Droit Privé
    Général soutenu en septembre 2007

    PLAN

    PARTIE : I les règles générales de la responsabilité civile en droit iranien

    CHAPITRE I : La définition des mots clés ....6

    CHAPITRE II : Le fondement de la responsabilité . 13

    PARTIE II : Les conséquences juridiques le défaut du produit 36

    CHAPITRE I : Les conditions de l'indemnisation de la victime 37

    CHAPITRE II : Les obligations du producteur et les conséquences non

    respectées de ces obligations 61

    Conclusion . 80

    Introduction

    La question est de savoir : « Est-ce qu'il existe en système juridique iranien le « droit de la consommation », et aussi est-ce qu'il y a de la place pour le consommateur lésé suite à un sinistre résultant du défaut d'un produit ? » On entend toujours dans les journaux télévisés qu'une voiture Peugeot 405 a été incendiée et suite à cela quatre personnes ont trouvé la mort. Comment peut-on trouver la personne responsable ? Qui sont les responsables ? Quel est le fondement juridique de cette action pour l'indemnisation des victimes ?

    Il existe des dizaines de questions qui restent toujours sans aucune réponse raisonnable. Mais ce qui est évident et incontestable c'est qu'il n'y ait pas de loi comme le droit de la consommation française. C'est vrai qu'il n'y a pas de droit de la consommation mais cela ne signifie nullement qu'il n'y a pas de place pour la victime lésée par un produit défectueux dans ce système judiciaire. Si un commerçant étranger achète un matériel premier, il peut certainement avoir des normes standards pour déterminer la qualité de l'objet de vente. Par exemple, pour le pétrole brut, c'est la norme internationale d'avoir « x % » de pétrole pur. Mais qu'elles sont les normes fixes et connues pour le produit final ? Dans quelles normes le produit peut-il donner une qualité normale ? C'est ce qu'on appellera l'atteinte raisonnable au consommateur. En droit iranien sur la responsabilité, il n'existe pas un code particulier qui donne une place à ces questions. Cependant, il est évident que les fabricants ne sont soumis à aucune législation spécifique, mais ils sont sans doute soumis au régime classique de la responsabilité. C'est-à-dire dans le domaine de la responsabilité du fait des produits défectueux, le régime de la responsabilité est celui du droit commun de la responsabilité, qui a été édicté par le Code Civil. Selon la règle générale, l'auteur du dommage est responsable à l'égard de toutes les personnes qui causent un préjudice à autrui.

    Ce régime de la responsabilité est bien évidemment insuffisant pour assurer une véritable protection des consommateurs. La victime n'a pas le pouvoir d'agir contre le producteur ni d'ouvrir un procès avec toutes les difficultés et tous les frais que cela entraîne. Dans cette situation non satisfaisante, il est vraiment nécessaire d'écrire une loi pour réglementer les rapports entre le producteur et le consommateur. Bien souvent, et jusqu'à maintenant, les lois ont à tout le moins le but de protéger le consommateur. Selon le schéma classique élaboré par le Code Civil, le consommateur est toujours un contractant. Chaque fois qu'il achète, qu'il profite d'un service, qu'il voyage, il conclut des contrats qui sont différents

    selon les cas. Le législateur ne peut pas trouver le chemin qui peut trancher la question de l'inégalité entre le consommateur et le producteur.

    Cela étant, la responsabilité contractuelle ne jouait d'abord qu'entre les contractants. Le problème était majeur lorsque le dommage causé par un produit défectueux se trouvait entre les mains d'un consommateur final, qui dans la plupart des cas, n'avait pas contracté ni avec le fabricant, ni avec les intermédiaires.

    En matière de droit pénal, la responsabilité peut également engendrer la responsabilité de toutes les personnes qui ont participé à la circulation de la fabrication ou de la distribution ou encore à l'exposition d'une denrée alimentaire. Par exemple, lorsque la viande ou le lait sont avariés, le boucher, le laitier sont condamnés à payer une amende et à 8 jours de prison.

    Mais les sanctions prévues par la loi comme l'amende et l'emprisonnement, sauf cas exceptionnels, ne sont pas toujours efficaces. En général, le législateur iranien veut par l'aggravation des peines, sanctionner le non- respect des règles générales. Il insiste sur des mesures préventives, comme saisir le produit défectueux et faire cesser le travail de l'entreprise d'une part, et par la pénalisation des relations économiques ou contractuelles entre les intéressés d'autre part pour résoudre le problème de l'atteinte à la sécurité et à la santé publiques. Mais cette mode de protection ne marche pas bien. Il faut que les peines prévues soient en harmonie avec les infractions elles-mêmes qui sont des types particuliers. Le législateur estime qu'un producteur qui met en risque la santé et la sécurité publiques à cause de produits nocifs ou dangereux, par incapacité et par imprudence ou par le souci de réduire leurs frais et d'augmenter leurs profits, n'est pas libre. Un fabricant de matériaux dangereux ne prend pas la peine de mettre en garde sur son produit, ce qui provoque ainsi plusieurs décès. Telle personne ne doit pas poursuivre son activité. De plus, le producteur pour séduire les consommateurs utilise tous les moyens possibles, par exemple il présente son produit au public par la publicité. Il fait l'annonce dans la presse, sur les murs, à la radio, à la télévision. Tout le monde est toujours sous l'influence de grande dimension de la publicité. Aujourd'hui, il est également nécessaire de présenter les producteurs dont le produit n'est pas conforme avec les normes prévues par l'Institut National des normes standards. Lorsque le produit ou la méthode de vente constitue une infraction, pourquoi ne pas faire la même publicité ?

    Dans l'antiquité, lorsqu' un produit était falsifié, ou lorsque le fabricant commettait une faute, on le mettait sur une charrette et on le promenait par la ville, et tous les habitants étaient ainsi informés. En Iran, lorsque les fonctionnaires du ministère de la santé découvrent un produit défectueux dans un supermarché, il saisit tous les produits identiques, et ensuite

    informe la justice. Le juge saisi charge un expert d'examiner les marchandises, s'il découvre que le produit n'est pas conforme avec les caractéristiques énoncées, le juge condamne l'accusé à une amende et retire les produits dangereux du marché.1

    Ce qui est intéressant c'est qu'il est possible par une affiche, et de manière bien évidente, d'informer que , par exemple ce supermarché X a été condamné par le tribunal X, puisque 52 produits étaient vendus sans étiquetage suffisant, et que 54 produits comportaient des dates limites. Il est également possible dans les cas nécessaires d'informer par la radio et la télévision par une annonce que, par exemple la société X produisant la sauce mayonnaise Y ou le jus de fruits X, défectueux, a été condamnée à 1 000 000 000 Rials d'amende et que ces produits ne sont pas conformes avec les normes standards.

    Cette information a beaucoup d'efficacité, car tous les producteurs et distributeurs s'efforcent de garder les normes, afin qu'ils puissent mettre sur le marché des produits sûrs, et ainsi maintenir leur réputation. Ils sont obligés de respecter les règles et les normes prévues, pour éviter tout risque de condamnation.

    Il est évident que le producteur a toute la liberté de mise sur le marché des produits et des services. Mais il est également responsable lorsque le consommateur subit un dommage suite à l'utilisation d'un produit défectueux. Mais la question qui reste toujours sans réponse, c'est la nécessité de contrôler les produits par l'Etat. Faut-il encore ce contrôle ? Quelles sont les limites et les modalités de ce contrôle ?

    La sécurité de la santé publique suppose une interrogation préalable sur les finalités du contrôle. Car la satisfaction des individus dépend de la qualité du produit, et des modalités de vente. Le consommateur attend une qualité raisonnable et normale du produit. Il est évident que, la notion de qualité est un concept habituel. Autrement dit la qualité d'un produit tient aussi bien à son utilité, ou à son efficacité, qu'à sa facilité d'emploi, sa solidité, sa sécurité, ou encore son absence de défaut. Par contre la qualité idéale, c'est-à-dire la qualité parfaite n'est pas possible à attendre. Selon cette idée la qualité du produit est en fait toujours relative. C'est pourquoi l'impossibilité de l'usage normal du produit a était considérée comme un défaut dans l'article 2 du projet.2

    1 La cours pénale de Zandjan dans l'arrêt1491 du 21 décembre 1992 a condamné le distributeur du produit non- conforme avec les normes prévues par l'institut de standard à une amende de 700 000 rials, et a saisi les produits défectueux.

    2 C'est un projet de loi intitulée « la loi de protection de la consommateur »que le législateur Iranien est entrain de le approuver.

    Première partie

    Les règles générales de la responsabilité civile en droit iranien

    Chapitre I : La définition des mos clés

    Le droit de la responsabilité est en effet l'un des mécanismes judiciaires très répandu, qui met en cause le fait d'une personne responsable à l'égard de la personne victime selon la loi ou la règle adoptée par l'usage. La définition de la responsabilité et celle du produit défectueux sont les deux sections du présent chapitre.

    Section 1 : La définition de la responsabilité

    La responsabilité vient du verbe répondre. Ce verbe dans le langage courant signifie à obliger à donner une explication à quelqu'un, ou à obliger à supporter les conséquences et accepter les résultats de son propre acte. Le mot « responsable » est également le synonyme du mot garant. Le responsable est celui qui est obligé de répondre. La personne qui est la responsable de ce qui s'est passé. Et aussi d'avoir une tâche envers quelqu'un. Par exemple, j 'ai une tâche de responsabilité, etc.

    Dans le langage juridique, sa signification n'est pas très loin de cette définition ordinaire. D'abord, elle nous rappelle la personne qui assume les conséquences civile ou pénale, son comportement envers les autres. Par exemple, une règle juridique ou morale, voire religieuse nous oblige de réparer le dommage causé à autrui3.

    Dans un sens général y compris la responsabilité civile, pénale, administrative et également la responsabilité personnelle ou collective, par exemple tous les membres du cabinet sont solidairement responsables pour les décisions du cabinet.

    Selon la théorie, on peut définir la responsabilité dans le langage juridique comme l'ensemble des dispositions juridiques qui permet de déterminer la personne qui doit répondre

    3 Mohamad Jafar, Jafarie Langroodi, la terminologie juridique quatrième édition 1989 n°5114.

    d'un dommage afin quelle ou son garant supporte la réparation de ce dommage, de façon à mettre la victime dans l'état où elle était avant la survenance du dommage. Autrement dit, la responsabilité est l'engagement légal de réparer le dommage causé à autrui, peu importe si ce dernier résulte d'une faute, ou d'une activité de la personne.

    La loi estime que, dés qu'une personne cause un dommage à autrui, l'auteur du dommage est considéré comme le débiteur à l'égard de la victime. Autrement dit, cette dernière est créancière, la personne responsable est débitrice, la dette est la réparation. 4

    §1 : Le regroupement de la responsabilité

    En droit iranien, quant à la source de la responsabilité, celle-ci résulte d'une inexécution volontaire d'une obligation contractuelle, ou suite à commettre un délit ou une faute. Autrement dit, la responsabilité peut être contractuelle ou délictuelle.

    L'article 219 du code civil oblige les contractants à respecter leur contrat. L'article 220 du même code dispose que, « les conventions obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais aussi à toutes les conséquences que l'usage ou la loi donnent à l'obligation d'après sa nature. »

    Quant à la pluralité des personnes responsables, la responsabilité se divise à la responsabilité personnelle, ou solidaire.

    A : Regroupement selon la source.

    Selon cet aspect, on peut constater l'opposition fondamentale entre les actes juridiques et les faits juridiques. Ces derniers sont appelés extracontractuels.

    Les actes juridiques sont des actes volontaires, accomplis par les individus pour produire des effets juridiques entre eux. Le contrat est un bon exemple pour présenter les actes juridiques.

    1 : La responsabilité civile contractuelle

    Suite à la conclusion d'un contrat, dont l'inexécution des obligations donne l'existence d'une sorte de responsabilité. Cette responsabilité est régie par les articles 22O et 221du code civil.

    L'article 221 du même code prévoit que « toute personne qui s'oblige de faire quelque chose ou de ne pas faire quelque chose, est tenue de réparation du dommage et intérêt, en cas d'inexécution de l'obligation. »

    Lorsque le contractant subit un dommage à cause d'une mauvaise exécution ou inexécution d'une obligation contractuelle, cette responsabilité peut être mise en oeuvre.

    4 Katouziane, Nasser, la responsabilité civile, troisième édition 1991 n°6 et s.

    Selon les dispositions énoncées par les articles mentionnés, les conditions nécessaires pour déclancher cette sorte de responsabilité sont :

    · L'existence d'un contrat valable entre l'auteur du dommage et la victime.

    · La mauvaise exécution ou l'inexécution d'une obligation contractuelle

    · Un dommage causé de la mauvaise exécution ou l'inexécution d'un contrat. D'abord, il est nécessaire de remarquer que le code civil contient deux sortes de réglementations distinctes de la responsabilité :

    1- Les dispositions prévues par les articles 220, 221 et 227 concernant une mauvaise exécution ou inexécution d'une obligation contractuelle.

    2- Les dispositions prévues par les articles 328 et 331 du même code et l'article premier de la loi sur la responsabilité civile, qui régie la responsabilité délictuelle.

    Selon la disposition prévue par l'article 226 du code civil, pour engager la responsabilité du débiteur, en principe, il est nécessaire que le créancier lui demande préalablement d'exécuter son engagement. Ce n'est qu'après avoir procéder à cette mise en demeure qu'il pourra intenter contre le débiteur pour le contraindre à l'exécution de la prestation promise et saisir le juge pour les dommages et intérêts.

    Enfin, les éléments nécessaires pour engager la responsabilité contractuelle sont :

    1 : l'existence d'un contrat valable ;

    2 : l'existence d'un dommage. Celui-ce doit être la conséquence directe de l'inexécution d'un contrat (article 221du code civil) ;

    3 : l'existence d'une faute ;

    4 : l'existence d'un lien de causalité entre le dommage et la faute.

    2 : La responsabilité extracontractuelle

    La responsabilité est extracontractuelle lorsque les parties d'une action de la responsabilité, ne sont pas liées par un contrat. C'est-à-dire dans les cas où le dommage résulte d'un délit ou celui-ci causé par une atteinte à un intérêt protégé ou un droit.

    La responsabilité contractuelle suppose la violation d'une obligation issue d'un contrat valable (article 221du code civil). Le débiteur qui n'exécute pas son obligation ou lorsqu'il l'exécute mal, est tenu de réparer les dommages et intérêts. Mais ici il s'agit d'une violation d'une obligation qui n'est pas résultée d'un contrat, mais c'est la violation d'une norme ou d'un devoir général qui constitue le fondement de la responsabilité. Autrement dit l'engagement de réparation trouve son fondement sur le devoir général de soin, qui oblige les individus à ne pas violer cette règle. Dans cette perspective, la responsabilité peut également naître des quasis délits. Ce sont des engagements qui résultent du dommage qu'une personne non intentionnellement a perpétré au détriment d'autrui. L'auteur du dommage est responsable de plein droit.

    En effet en droit iranien, d'une part, la majorité des cas correspond à la responsabilité délictuelle. En général, il s'agit de protéger la victime afin qu'elle soit à l'abri de la protection prévue par la loi. Avec cette généralité de la notion de victime, d'autre part, elle englobe toutes les personnes physiques qui agissent soit en qualité de profane ou soit en qualité de professionnel : ce sont les consommateurs, les utilisateurs, les distributeurs.

    La responsabilité extracontractuelle inclut la réparation de tout dommage causé dans le cas où les parties ne sont pas liées par un contrat. La responsabilité ici trouve son fondement selon la disposition de l'article 328 du code civil. Cet article dispose que «quiconque détruit la chose d'autrui s'oblige à en réparer [...] soit intentionnellement ou non intentionnellement». Ici la faute a une notion objective, c'est-à-dire la responsabilité absolue. Elle oblige la personne responsable à réparer le préjudice causé par son acte. La bonne ou mauvaise foi de l'auteur du dommage ne joue aucun rôle

    3 : La responsabilité pénale

    La responsabilité, ici, correspond à l'infraction intentionnelle d'une loi. . C'est Par ce moyen que le droit pénal vise à sanctionner l'individu pour son atteinte à l'ordre public, La personne responsable sera condamnée à la peine prévue par la loi. Les règles de la responsabilité pénale déterminent les conditions nécessaires pour punir le coupable. Selon le principe de légalité des délits et des peines, nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit. Il est incontestablement acceptable qu'on ne puisse pas

    obliger quelqu'un à faire quelque chose, ou ne pas faire quelque chose si la loi ne l'a pas prévue.

    A ce sujet, l'article 2 du code pénal précise que, nul ne peut être puni pour un crime ou un délit dont les éléments ne sont pas définis par la loi, ou pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis par le règlement. Nul ne peut être puni d'une peine qui n'est pas prévue par la loi si l'infraction est une contravention. La disposition énoncée par cet article correspond au Principe de nullum crimen sine lege, nulla poena sine lege.

    B : Le regroupement selon la sorte de la responsabilité

    En cas de pluralité de personne responsable, en principe la victime doit agir contre chaque personne jusqu'à concurrence de sa responsabilité. Cependant il y a des exceptions prévues par la loi, selon lesquelles la victime peut s'adresser à l'une ou l'autre d'entre elles pour réparation intégrale du dommage.

    1 : La responsabilité personnelle

    En principe, la responsabilité en droit iranien est la responsabilité non solidaire. C'est-à-dire la solidarité ne se présume pas, elle doit être expressément établie, soit par la volonté des parties, soit par une disposition de la loi.

    Dans cette sorte de responsabilité le débiteur est personnellement tenu à

    l'engagement envers quelqu'un. Par exemple : l'engagement de faire ou de ne pas faire, de donner quelque chose à quelqu'un qui en profite.

    La responsabilité ici se limite à la relation exacte entre les deux personnes. Dans l'hypothèse où il y a plusieurs personnes responsables, chacune d'elles sont tenues jusqu'à concurrence des sommes qui ont été acceptées par elles. Par exemple si A est créancière de 10000 euros contre B et C, chaque débiteur est tenu de 5000 euros.

    2 : La responsabilité in sollidum

    La responsabilité est in sollidum lorsque le débiteur est tenu envers plusieurs créanciers où chacun d'entre eux peut lui demander le paiement de l'intégralité de la dette. Il en est de même, en cas de pluralité de débiteurs, lorsqu'on peut l'obliger à payer la dette.

    Section2 : La définition du produit défectueux

    La responsabilité du fait des produits défectueux en droit iranien, oblige l'auteur des dommages à les réparer, l'utilisation d'un produit qui a un défaut est une cause juridique de ce type de préjudice. Pour mieux connaître ce régime de responsabilité, il faut d'abord définir les éléments constitutifs et les mots clés dans ce système juridique. Nous allons les examiner brièvement dans cette section selon le plan prévu.

    §1 : Le produit

    Le produit comme une expression n'a pas été défini par la loi, parce que c'est un terme qui a une notion plus coutumière que judiciaire. Il a une signification subjective. La loi pour n'emporte quelle raison ne veut pas définir les expressions qui ont le sens commun, cependant par articulation, la loi nous donne quelques critères pour entourer la définition.

    A la lecture de l'article 2 du projet, on peut bien comprendre qu'il s'agit d'un bien meuble, ce qui exclut donc tout bien immeuble. Cependant, on peut remarquer déjà cette exclusion des immeubles dans la mesure où les dispositions entendent parmi les produits un meuble incorporé dans l'immeuble. Il faut bien préciser qu'une chose mobilière ne perd pas son caractère de produit si elle est incorporée dans une autre chose mobilière ou immobilière. La plupart des produits industriels sont eux-mêmes des composants d'autres produits. Par exemple, les câbles d'alimentation d'un ordinateur peuvent déclencher une responsabilité du fait des produits, non seulement du fabricant du câble, mais aussi la responsabilité du producteur de l'ordinateur.

    Une chose mobilière reste également un produit si elle est incorporée dans une chose immobilière, par exemple une porte, une fenêtre ou un ascenseur que l'on installe dans un bâtiment. Cependant, il n'y a pas de responsabilité du fait des produits pour le bâtiment lui- même. Les dispositions prévues ont pour objet de déterminer l'obligation générale de sécurité à laquelle les produits et les services doivent satisfaire. Certaines catégories de produits et de services relèvent de législations plus particulières, telles que la loi relative aux affaires médicales, médicamenteuses et alimentaires adoptée le 29 juin 1955 et aussi la loi relative aux produits alimentaires et boissons adoptée en 1967.

    Le mot «produit » est suffisamment ambigu en droit iranien, néanmoins selon les critères donnés et prévus par la loi en limitant la signification à ce qui met en danger la santé publique, définir le produit comme tout bien corporel ou incorporel dont on a besoin dans le cadre de vie ou l'activité commerciale ou de service de chaque individu. Peu importe qu'il soit neuf ou d'occasion ou encore qu'il ait été fourni par un utilisateur à titre onéreux ou à titre gratuit. De même que tout bien qui est mis à disposition par un employeur ou destiné à être mis à la disposition d'un travailleur pour exécuter son travail.

    Pour bien protéger le consommateur, le législateur estime que tous les biens et services ne soient pas en dehors du domaine d'application de la loi. Or le prestataire d'un service pour son service est également tenu à l'égard du consommateur. C'est pourquoi il ne donne pas la définition pour ce mot. Parce qu'il désire que la loi soit applicable à tous produits qui seront mis à disposition de l'individu grâce à la progression scientifique.

    Connaître le champ d'application des dispositions relatives au sujet

    §2 : Le défaut

    Tout d'abord, il faut donc savoir que si le produit était considéré comme une cause du dommage, en suite si celui-ci était défectueux. Aux termes des dispositions de la loi, il n'y a pas de responsabilité du fait du produit, si le produit n'est pas défectueux. Sous-entendu de l'article à l'article 426 du code civil, le manque de qualité normale est un critère de définition de défaut5. L'article 2, alinéa 1 du projet définit le défaut comme le manquement ou l'inconformité qui réduit la valeur économique du produit, ou qui empêche l'autorisation normale de ce dernier. Le caractère d'efficacité du produit dans le droit de la responsabilité est une conception économique. En principe, un produit est vendu pour un prix déterminé. Si le produit est défectueux, il y aura alors une rupture d'égalité entre les parties. De plus pour que le produit soit considéré comme défectueux, il faut que la mauvaise qualité de la chose rende le produit impropre à sa destination normale.

    Elle est fondée sur une notion subjective. Le critère est donc l'utilisation normale et raisonnable que nous pouvons attendre d'un produit. L'élément d'un usage habituel du produit nous permet de prendre en compte l'élément économique du contrat. Car tout d'abord, la défaillance du produit rend inéquitable les objets du contrat. Selon cette approche, il faut tenir compte dans la définition de défaut tant l'attente raisonnable de consommateur que la situation normale dans laquelle on peut utiliser un produit.

    L'attente raisonnable est une espérance légitime qui présuppose un jugement de valeur qui doit prendre en compte les circonstances exactes et les normes prévues par la loi. Par exemple, la loi exige certaines conditions pour les voitures qui sont importées en Iran, mais ces normes ne sont pas exigées pour les voitures qui y sont produites.

    Certains produits sont efficaces pour certains types d'utilisation. Par exemple, un câble d'alimentation d'un ordinateur est fabriqué pour un voltage normal et standard : 230 V., mais celui-ci ne sera pas compatible avec du 400 V. La destination du produit est également importante pour définir les défauts. Nous prônons un exemple : les produits alimentaires destinés aux animaux ne sont pas conformes avec des produits alimentaires destinés à des êtres humains. Ici on ne parle pas des conséquences sur la santé des individus qui essayent de les manger.

    Tout dépend donc de savoir pour quelle destination et quel type d'usage les consommateurs
    peuvent utiliser ces produits. Bien évidemment, ces critères sont aussi efficaces pour

    5 Le défaut sera distingué selon l'usage or il est possible qu'il soit différent selon le lieu et l'époque.

    déterminer le caractère de sécurité d'un produit, à savoir dans quelle condition de conservation les consommateurs peuvent légitiment attendre qu'aucun dommage ne leur soit causé. Lorsqu'une fiche téléphonique correspond seulement aux prises téléphoniques, aucun consommateur ne doit pas l'utiliser sur une prise électrique.

    Toutes circonstances de l'utilisation normale du produit par le consommateur, que l'usage envisage de ce dernier. Selon cette définition chaque manquement anormal peut être considéré comme défaut. Ainsi il en est de même pour chaque surplus inhabituel qui prive le profit du produit. Il est également considéré comme défaut, lorsqu'il présente le risque, dans des conditions d'utilisations normales ou raisonnablement prévisibles.

    Conformément aux normes prévues par l'institut national du standard des produits et des services, le défaut de sécurité est un élément constitutif de défectivité du produit. Bien évidemment les qualités d'un produit peuvent entraîner des conséquences légales à différents niveaux. Notamment dans le domaine de la responsabilité civile ou contractuelle. Par exemple, un produit peut être considéré comme défaut au sens de la responsabilité contractuelle, bien que celui-ci soit parfaitement conforme et correspondant aux exigences prévues par l'institut mentionné.

    Dans le même ordre d'idée, il faut ajouter que l'incompatibilité entre deux parties composantes est considérée comme un défaut de sécurité. Dans ce cas, en effet, il y aura des risques prévisibles auxquels chaque producteur doit raisonnablement s'attendre.

    Lorsqu'un produit est susceptible de causer un dommage à consommateur ou à autrui, lors de son utilisation, nous pouvons considérer qu'il est défectueux.

    Chapitre 2 : Le fondement de la responsabilité

    Le droit iranien de la responsabilité a pour but de réparer les dommages causés à autrui. Pour cela, il utilise les règles juridiques qui sont fondées sur de nombreux principes. Ces principes constituent les fondements théoriques (section 1) de la responsabilité. L'application des principes relatifs à la réparation du dommage a également besoin d'un fondement juridique (section2) pour légitimer la sanction de la personne coupable qui se trouve à la fois sur l'idée de culpabilité de cette dernière et les dispositions prévues par la loi : la responsabilité

    Section 1 : Le fondement théorique

    A propos de dualité ou d'unité du fondement de responsabilité contractuelle et extracontractuelle, il n'y a pas de divergences d'opinons entre les juristes. Mais il est envisageable de poser cette question à savoir si le fondement de ces deux sortes de responsabilités est unique. Pour nous, le fondement de responsabilité contractuelle et celui de la responsabilité extracontractuelle est différent. Dans le cas de la responsabilité contractuelle, la victime et l'auteur du dommage sont liés par un contrat. Selon les conséquences de cette relation contractuelle, l'une des parties est débitrice de l'autre partie. Autrement dit, dans ce cas la responsabilité résulte d'une obligation contractuelle. Elle est le résultat d'un accord de volonté. Mais dans le cas de responsabilité délictuelle, il n'y a pas de relation contractuelle. La responsabilité ici, a une source légale, c'est-à-dire en cas de responsabilité extracontractuelle, il ne s'agit pas d'une obligation contractuelle. C'est la loi qui nous oblige à ne pas avoir causé le dommage à autrui. Chaque personne est obligée de réparer le dommage causé à autrui. Pour établir cette sorte de responsabilité, il est nécessaire de réunir les conditions suivantes :6

    1- L'existence d'un contrat valable entre l'auteur du dommage et la victime.

    2 - Le dommage est le résultat de la mauvaise exécution ou inexécution de ce contrat. En cas d'absence de l'une de ces deux conditions, la relation entre les parties trouve

    son fondement dans le domaine de la responsabilité délictuelle.

    Cela étant, selon les dispositions générales prévues par la loi, l'action de réparation du dommage s'attache à la responsabilité civile du droit commun. En droit iranien sur la responsabilité, il n'existe pas de code spécifique. Cependant, il existe une place précise pour l'indemnisation des victimes. Nous avons des règles générales qui nous permettent d'obliger l'agent du dommage à réparer tous les dommages et intérêts suite à un comportement anormal.

    C'est pourquoi les juristes iraniens pour trouver le fondement juridique de la responsabilité, doivent rechercher dans la globalité de la loi. Dans cette perspective, on peut trouver quatre fondements théoriques pour la responsabilité civile. En effet, l'indemnisation des victimes dans le cas où le dommage résulte d'un produit défectueux, trouve son fondement dans le droit commun de la responsabilité.

    Les fondements cités plus haut peuvent être :

    6 Katiouzian Nasser «Droit civil, la responsabilité civile et délictuelle», troisième édition 1991 n° 10.

    1- La faute du producteur

    2- le dol

    3- La violation d'une obligation précise ou tacite

    4- La responsabilité sans faute

    Les trois premiers fondements sont le fondement de la responsabilité civile en général. Dans le cas de la responsabilité civile en matière de produits défectueux la meilleure façon est de considérer le dernier fondement. En effet, pour la victime, c'est la meilleure façon pour elle en utilisant ce dernier fondement d'être indemnisée. C'est de ce fait plus une opportunité qu'une obligation judiciaire. Il est évident que c'est la victime qui décide sur lequel des fondements elle peut organiser ses actions. Pour elle, il est également possible de prouver la faute de la personne responsable ou la mauvaise exécution d'une obligation contractuelle. Si la victime choisit le dernier fondement, elle n'a pas besoin de prouver la faute de la victime. Dans cette hypothèse, il est peut-être possible d'appliquer la loi qui protégeait la victime. Cependant si la victime perd son action selon l'un des fondements, elle a la possibilité d'intenter une nouvelle fois en utilisant un autre des fondements.

    § 1 : La faute du producteur

    Selon cette idée, c'est la victime qui doit établir que le producteur en tant que responsable a commis une faute. C'est-à-dire la victime prétend que c'est la faute de ce dernier qui a causé le dommage. En principe, le producteur est obligé d'analyser toutes les conséquences (les avantages et inconvénients) de l'utilisation de son produit. Prenons l'exemple d'un producteur d'une crème pour la protection maximale de la peau contre les rayons X néfastes (nuisibles) du soleil. Ce producteur en fait la publicité de manière intensive sur les chaînes de radio, de télévision, dans la presse et il affirme à chaque fois que son produit est à 100% efficace pour la peau. Effectivement, il y a des avantages à l'utilisation de ce produit pour la protection de la peau contre les rayons X, mais ce produit a un inconvénient, il cause un autre problème.

    Dans ce cas, on comprend que c'est le producteur qui doit réfléchir à tous les avantages et inconvénients de son produit. Pour la victime, il est alors très difficile de prouver la faute du producteur. Parce que la victime n'a pas le pouvoir de connaître tous les éléments nécessaires ou encore les avantages et inconvénients d'un produit industriel. Dans ce cas, le magistrat ne peut faire qu'une présomption de faute du producteur. Cette présomption oblige le producteur à prouver qu'il n'a pas commis de faute. Puisque le producteur est un professionnel, on peut supposer qu'il connaît bien les avantages et inconvénients de son

    produit. Si on accepte cette présomption alors la victime n'a pas besoin de prouver la faute du producteur. Le producteur quand à lui est libre lorsqu'il prouve qu'il n'a pas commis de faute.

    Le problème qui se pose, c'est que cette idée est seulement applicable lorsque les deux parties sont contractantes. Dans cette idée, il n'y avait pas de place pour une tierce personne qui aurait subi un dommage. Par exemple, si une personne achète une voiture et que les pneus de la voiture explosent alors que son fils l'utilise, même si celui-ci est blessé entraîne une blessure pour le conducteur, c'est-à-dire le fils, ce dernier ne pourrait agir contre le fabriquant.

    § 2 : Le dol

    On peut déjà définir que le dol est une tromperie. Le plus souvent pour l'un des contractants qui fait une manoeuvre pour séduire l'autre partie, donc lorsque le vendeur prétend malhonnêtement sur la qualité de son produit en donnant plus de qualités que la réalité ou bien lorsqu'il couvre les vices cachés de son produit, existants au moment du contrat. Il est évident que dans chaque dol il existe une malhonnêteté et le dol est très proche de la fraude. L'article 408 du code civil iranien dit que le dol est une manoeuvre malhonnête qui séduit l'autre contractant. La question qui se pose, c'est que pour engager la responsabilité du vendeur est-il nécessaire de prouver la faute ? Le code civil est muet à ce sujet. La notion de faute ici ne correspond pas à la notion habituelle ou commune de faute.

    On peut envisager trois hypothèses pour distinguer la faute :

    a- le vendeur est obligé d'expliquer le vice visible et caché

    b- il n'a aucun devoir d'expliquer les vices

    c- le vendeur est obligé d'expliquer le vice caché

    Logiquement la dernière hypothèse est préférable, parce que les vices visibles sont facilement identifiables et la victime peut normalement les apercevoir. Cependant selon la circonstance, le producteur a l'obligation d'expliquer la modalité d'utilisation du produit ou bien expliquer les conséquences des mauvaises utilisations. Si le producteur n'informe pas le consommateur des inconvénients suite à une mauvaise utilisation, cela peut être considéré comme un dol.

    Prenons l'exemple d'un producteur qui émettrait sur une chaîne de télévision une publicité sur un alcool en expliquant qu'il produit un alcool spécial qui est sans danger pour celui qui le consomme, omettant de préciser que l'abus de l'alcool est dangereux pour la santé, alors dans cette situation on peut dire que c'est un dol. Parce que la dangerosité de l'alcool est évidente et claire pour ce qui est de la santé.

    § 3 : La violation d'une obligation précise ou tacite

    Il est possible que le vendeur et l'acheteur insèrent dans leur contrat une clause de responsabilité qui expressément présente le produit sans aucun danger, sinon le vendeur est responsable auprès du consommateur dans le cas où le produit cause des problèmes. Il est également possible de penser que le vendeur soit responsable à l'égard de son client ou contractant sans avoir inscrit expressément la clause de responsabilité. C'est le cas de la clause tacite.

    Selon les dispositions générales du code civil qui a été inspiré par les juristes shïtes, le vendeur garantit tacitement le vice caché. C'est cette règle qui est la base d'option de résolution en cas de vice caché. Il est évident que la responsabilité du fait du produit défectueux au sens moderne n'existait pas avant. Mais on peut comprendre que la responsabilité du vendeur par rapport à l'indemnisation du consommateur se trouve son fondement sur le principe « la'a zarare ». Selon ce principe, il ne reste aucun dommage sans réparation. Ce principe nous dit que pour l'indemnisation intégrale de la victime il doit rétablir la victime dans son état d'avant la survenance du dommage.

    Conformément à l'article 2207 et 3678 du code civil et 362 alinéa 39, le vendeur est tenu de livrer l'objet de vente à l'acheteur, de façon que ce dernier puisse en profiter. C'est une obligation tacite, il n'y a pas besoin de l'inclure expressément dans le contrat, parce que l'objet de vente doit être délivré à l'acheteur et lui donner la possibilité d'utilisation complète. Si le consommateur ne peut pas utiliser pleinement et normalement l'objet de vente, alors le vendeur n'a pas exécuté son obligation de le délivrer.

    Dans le cas où les parties ont inclus la clause de garantie de sécurité dans leur contrat, l'obligation de sécurité trouve son fondement sur le terrain de la responsabilité civile

    7 L'article 220 «Un contrat lie non seulement les parties pour exécuter ce qu'il mentionne explicitement, mais les deux parties sont aussi limitées par les conséquences résultant du contrat conformément à la loi et la pratique coutumière, ou en vertu d'une loi ».

    8 L'article 367 du code civil précise que: « la délivrance est le fait de donner la chose vendue à l'acheteur pour qu'il ait le contrôle absolu sur lui et peut profiter de lui de la façon qu'il désire. »

    Conformément à cet article, le vendeur non seulement est obligé de délivrer la chose vendue, mais aussi celle d'une chose conforme à sa destination qui corresponde à la caractéristique prévue dans le contrat par les parties. 9L'article 362du code civil « Les effet du contrat de vente sont :[...]3-le contrat de vente oblige le vendeur à délivrer l'objet de vente[....]. »

    contractuelle. L'idée est que pour l'indemnisation des victimes suite à l'utilisation normale du produit défectueux, ces dernières ne sont pas obligées d'établir la faute de producteur. Dans cette hypothèse l'obligation du producteur est une obligation du moyen.

    §4 : La responsabilité sans faute

    On a déjà dit que le consommateur par rapport au producteur n'a pas de pouvoir ni de possibilité évidente de se défendre, ni aussi de trouver les inconvénients du produit lui-même ainsi qu'également dans le dessein du produit. Mais contrairement, le producteur connaît son produit et fait ce qu'il veut. On comprend alors la difficulté pour le consommateur, mais les magistrats, le législateur et les philosophes ont trouvé qu'il était bien de donner un fondement de la responsabilité absolue du producteur par rapport à son activité. A ce stade, il arrive une nouvelle idée que quelqu'un qui profite plus doit subir plus10.

    Le producteur qui fait des activités commerciales veut toujours gagner plus. Il peut fixer le prix indépendamment, il peut diviser les frais entre le grand nombre de consommateurs. Il y a pour lui aussi la possibilité d'utiliser l'assurance par rapport à sa responsabilité à l'égard de son client. Là encore, on constate une différence entre lui et le consommateur, lui à la possibilité de bénéficier d'indemnisation grâce aux organisations ou associations relatives à son activité, mais pas le consommateur.

    Pour protéger ce dernier, selon cette idée, le producteur est essentiellement tenu à l'égard de n'importe quel consommateur d'indemniser n'importe lesquels des dommages causés par son produit. Cependant c'est la victime qui doit prouver le défaut du produit, le dommage et le lien de causalité entre le dommage et le défaut du produit. L'idée, c'est que la victime puisse être indemnisable suite à la survenance du dommage causé par le défaut du produit qui existait au moment de la mise en circulation du produit. Il s'agit de l'intervention des éléments nécessaires pour définir l'expression de défaut. Il n'y a aucune définition solennelle pour cette expression, selon l'usage on peut le définir comme un inconvénient anormal de la chose par rapport à sa nature, c'est une notion subjective11.

    10 C'est une règle connue en droit iranien qui a été empruntée au fiqueh chiite, selon laquelle quiconque fait une activité afin qu'elle en profite, est obligée d'en subir les frais. Cette règle correspond à ce proverbe : «qui terre a guerre a »

    11 Les juristes chiites comme al Mohaghegh al Helliy définissent le défaut comme la déduction ou l'augmentation de la chose d'après sa nature.

    Pour clarifier cette mention, prenons l'exemple du couteau. Il est bien conçu pour qu'à l'usage il coupe, c'est normal ce n'est pas un défaut, par contre si une page d'un livre coupe ou blesse lorsque l'on tourne celles-ci, là ce n'est pas normal, on peut parler de défaut. Autre exemple, un jus d'orange est un peu acide, on peut dire que ce n'est pas un défaut, par contre si le sucre, lui est acide, on comprend bien qu'il y a un défaut.

    Selon la nature ou la normalité des choses, elles doivent avoir les caractéristiques qui s'attachent normalement, il ne doit pas y avoir des caractéristiques étrangères à sa nature normale. Chaque chose a une caractéristique qui lui est propre et qui la définit, et une utilisation pour laquelle elle a été attribuée. Pour la normalisation du produit, le gouvernement iranien intervient toujours par règlements et décrets. Il détermine à ce sujet les normes nécessaires pour le produit qui seront différentes selon le cas. L'institut national de standardisation des produits et des recherches industrielles contrôle les qualités des produits selon leurs normes qui ont déjà été prévues.

    Section 2 : Le fondement juridique

    Les lois qui concernent ce sujet, sont la base des obligations du producteur et les personnes semblables. Les règlements applicables sont les dispositions pénales, le code civil ou encore la loi de la responsabilité civile et aussi de nombreuses lois dispersées qui sont applicables suivant les circonstances. Ce sont les lois qui règlent des cas particuliers. Il s'agit également des normes générales énoncées par l'Institut National de standardisation et des recherches industrielles d'Iran.

    §1 : Les dispositions pénales et préventives

    Le code pénal iranien constitue le fondement juridique qui contient deux aspects de crime : l'aspect public et celui privé. Le premier correspond au trublion de l'ordre public lorsqu'on met en cause la paix sociale, et le deuxième correspond aux droits de l'individu lorsqu'on atteint aux droits de ce dernier. En Iran, en effet, la loi pénale islamique a été modifiée par le parlement le 30 juillet 1991 et ratifiée par le Conseil du Discernement le 28 novembre 1991. Le livre cinquième de ce code qui concerne l'intervention de l'Etat est « Ta 'azitate » ou la correction.

    Les peines et infractions de la catégorie des « Ta 'azîre »ou « correction » sont des peines discrétionnaires, c'est-à-dire déterminées par les pouvoirs publics et prononcées par le juge. Les peines de « Ta 'azire » par définition, varient selon les circonstances, elles ne sont pas fixées dans le temps ni dans l'espace. Elles varient selon la gravité du crime et les dispositions du criminel. Autrement dit, les peines de la correction sont laissées à l'appréciation du juge. Il peut donc choisir la plus appropriée parmi entre le minimum et le

    maximum en fonction des circonstances, de la gravité de l'infraction et de la personnalité de l'auteur. En plus des peines de mort et des condamnations corporelles énoncées par la loi, le juge pourra choisir l'emprisonnement, les amendes ou encore les peines morales. Les peines morales sont le reproche, la « taoubikh » réprimande c'est-à-dire blâme adressé avec sévérité, la menace d'une peine.

    Après avoir donné cette brève explication, en effet, au sujet de la protection du consommateur, au début de l'année 1911 la loi médicale en tant que première intervention de l'Etat va émerger. L'objectif était d'obliger les médecins à soigner leurs patients. Mais le grand souci du gouvernement était de lutter contre certaines escroqueries et tricheries relatives aux choses de première nécessité, comme la nourriture. Il s'agissait d'élargir des dispositions, qui progressivement réprimaient les falsifications des denrées alimentaires.

    La pénalisation des relations économiques a été la première tentative de la part du législatif iranien. Il s'agissait également de faire des observations sur les qualités substantielles ainsi sur l'origine des marchandises. Cependant, les dispositions prévues visaient à réprimer toutes les tromperies, surtout à propos de la quantité et de la qualité des denrées alimentaires s'il y avait une divergence entre le prix et la valeur exacte de la marchandise. De plus, le pouvoir public avait pour but la protection de la santé publique contre les maladies contagieuses qui se sont répandues suite à l'exposition de viande contaminée.

    Les gouvernements iraniens ont toujours eu le souci de la protection de l'intégralité physique des individus. La sécurité de la nourriture, sans doute, avait une place considérable chez eux. C'est pourquoi la protection pénale du consommateur a été assurée comme une mesure efficace pour trancher le problème. La majorité des lois adoptées en effet pendant la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, relatives aux protections de la sécurité publique ont une caractéristique criminelle.

    1- Le code pénal et les dispositions préventives

    Le système juridique iranien se caractérise entre autre, par sa caractéristique de pénalisation de la relation économique. L'intervention de l'état dans le domaine de la protection du consommateur est considérable. Pendant longtemps, l'Etat iranien a eu de grands soucis pour garantir la santé publique, il pensait à la sécurité du consommateur comme un jardinier avec ses fleurs. C'est pourquoi on a adopté plusieurs lois qui ont eu pour but de prévenir la production de produits avariés ou dangereux. Pour lui, les denrées alimentaires surtouts le pain, la viande et l'eau, et également les médicaments étaient très importantes.

    Par exemple, pour la première fois par un règlement promulgué en 1933 relatif à la prévention des maladies contagieuses, on a construit des abattoirs et on a obligé les bouchers à préparer la viande au même endroit sinon ils étaient sanctionnés, emprisonnés d'un à huit jours. Selon l'article 13 alinéa 2, il était prévu que « quiconque exposerait consciemment des viandes avariées ou contaminées par des maladies contagieuses serait condamné à la même peine ». Cet article nous dit que la santé publique était très importante pour l'Etat.

    L'article premier du même règlement a été modifié en 1943. Il est prévu une licence municipale pour que le boucher puisse s'établir et vendre de la viande. A ce sujet, nous avons également la loi de 1974 qui prévoit que quelqu'un qui met un obstacle par rapport à une distribution normale de viande avec pour résultat que le produit devienne de plus en plus rare sur le marché et cause l'augmentation du prix, est considéré comme coupable et doit effectuer une condamnation de deux mois à deux années de prison.

    Puis nous avons la loi de 1971 qui correspond à toute personne ayant pour activité de distribuer la viande. Cette loi a pour objet de contrôler la santé des animaux consommables. La loi oblige la personne intéressée à respecter les normes hygiéniques prononcées par le ministère de la santé. L'article 6 de cette loi prévoit que si quelqu'un agit contre les normes prévues par le ministère de la santé, elle commet une infraction et sera condamnée de trois à six mois d'emprisonnement, ou bien elle devra payer une amende de 5000 à 50 000 rials.

    Il y a de nombreuses autres lois concernant ce sujet, mais cela n'est pas nécessaire de les mentionner au cas par cas, nous nous contentons de ce que l'on a dit.

    Du plus dans le cas où la loi oblige de respecter certaine norme concernant la qualité d'un produit, et si à cause de cette dérogation des normes la victime subit un dommage, l'auteur de celui-ci est responsable à l'égard de cette dernière. L'article 295 du code pénal dans son troisième alinéa prévoit que « Si un meurtre ou une blessure arrivent à la suite de la négligence ou de l'imprudence ou du manque d'expérience pour observer les règlements pertinents. Le meurtre, ou la blessure ne serait pas arrivés si ces règlements avaient été observés, ils seront considérés équivalents à quasi-intentionnel. » Cela signifie que dans ce cas le défendeur est obliger de payer le prix de sang.

    2 - La loi relative aux affaires médicales, médicamenteuses, alimentaires, cosmétiques du 2 9/0 6/55

    Dans le domaine des médicaments, nous avons la loi relative aux affaires médicales, médicamenteuses, alimentaires, cosmétiques du 29/06/55. Cette loi peut être considérée

    comme un fondement essentiel de la responsabilité pénale et civile dans le domaine des médicaments, des cosmétiques et des denrées alimentaires. Cette loi prévoit que pour ouvrir un établissement médical comme un hôpital, une clinique ou polyclinique, un laboratoire, une pharmacie...on doit avoir une autorisation solennelle du ministère de la santé. C'est pour cela que les législateurs pensent toujours aux lois qui protègent la santé et la sécurité publique.

    Quant aux médicaments, l'article 18 prévoit que « quiconque qui commet une falsification en matière de production de médicaments ou qui met sur le marché des médicaments périmés ou qui mélange des médicaments d'origine avec ceux qui ne le sont pas, ou encore qui dispose de médicaments falsifiés consciemment, est considéré comme coupable et sera condamné :

    · Soit à la peine capitale, lorsque l'utilisation de ceux-ci a causé la mort d'un malade ;

    · Soit à être emprisonné à vie, lorsque le médicament en cause fait perdre à la personne l'usage de l'un de ses cinq sens ;

    · Soit à être condamné à trois ans d'emprisonnement, lorsque la durée du traitement concernant la maladie engendrée dépasse les deux ans ;

    · Soit à être condamné d'un an à trois ans d'emprisonnement, lorsque l'utilisation de ce médicament n'a pas causé de problème.

    De plus la personne concernée est obligée de payer une amende de 150 000 rials, et également d'indemniser le consommateur blessé.

    L'article 19 de cette même loi dans son alinéa, dit que le producteur de denrées alimentaires ne doit pas utiliser dans son produit, des composants chimiques qui ne sont pas consommables. Toutes les normes et tous les critères qui sont considérés comme obligatoires doivent être respectés, sinon cela déclenchera la responsabilité pénale et civile concernant la personne coupable.

    3- La loi relative à l'Institut de standardisation et des recherches industrielles d'Iran le 24 novembre 1970

    Conformément à cette loi, nous avons encore des dispositions préventives pour établir des normes standard. Cette loi a pour objet de déterminer et d'énoncer les normes qui vont caractériser le produit comme normal. Il est évident que selon la sorte de chaque produit les normes seront différentes.

    En effet chaque produit a ses propres normes. Selon la disposition générale prévue par cette loi, la qualité du produit sera toujours contrôlée par un inspecteur. L'institut national de standardisation et des recherches industrielles oblige les producteurs à respecter ces normes,

    les encourageant à augmenter la qualité de leur produit. L'observation du produit est nécessaire du début de la conception jusqu'à la fin lors de l'emballage et de l'expédition. La sécurité du produit et la garantie de la santé publique par rapport à la production d'une marchandise sont les objectifs les plus importants pour cet institut. Selon l'article 6 alinéa 2 de la même loi, il est également obligatoire de respecter les normes prévues concernant même les produits importés. A propos de la conformité des produits avec les normes obligatoires, l'article 9 prévoit que, dès que les normes ont été légalement standardisées, il est obligatoire pour tous les producteurs de respecter ces normes. Il est interdit de distribuer, de vendre, de mettre sur le marché le produit qui est considéré comme n'étant plus en accord avec les normes. Le produit doit avoir un label qui authentifie et certifie la qualité du produit et sa conformité aux normes. On dit que l'indice de l'institut national de standardisation présente la qualité du produit. Le producteur est obligé de respecter les ordres et les conseils émis par l'institut national de standardisation. Sinon tous les produits qui ne sont pas conformes avec les normes prévues ne peuvent pas être mis en circulation. Selon l'alinéa 4 du même article, l'institut peut faire rapport à la justice pour suivre le producteur coupable.12

    12Dans le cas où le respect des normes à propos d'un produit spécial est obligatoire, l'institut national de standardisation et des recherches industrielles informe le public par annonces,,,

    Il y a de nombreux arrêts qui correspondent à ce sujet. Les inspecteurs de l'institut national exécutent les règlements adoptés suite à la surveillance prévue par la loi. Nous en énumérons ici quelques uns :

    1-La deuxième chambre du tribunal de première instance d'Ispahan, dans un arrêt numerus 353 du 21 janvier 1989 a sanctionné l'accusé à deux ans d'emprisonnement conditionnel et à une amende de 50 000 Rials, conformément à l'article 8 de la loi de l'institut de standardisation et des recherches industrielles suite à une mise en circulation de balances et de poids injustes.

    2-La quatrième chambre du tribunal de première instance de Zindjan, dans un arrêt numerus 1491 du 8 décembre 1989 a condamné l'accusé à 700 000 Rials et a saisi les marchandises non-conformes avec les normes de standardisation des produits énoncés par l'institut national. L'accusation était la mise en marche électroménagère

    3- La première chambre du tribunal de première instance de Tabriz, dans un arrêt rendu le 20 septembre 1993 a condamné l'accusé à 200 015 000 Rials d'amende et au lieu de prison. Dans cette affaire, le producteur a commis un crime comme la production de biscuits non conformes avec les normes énoncées par l'institut, et l'omission de marquer la date de péremption du produit

    4-La deuxième chambre du tribunal de première instance de Varamine, dans un arrêt 428 rendu le 5 novembre 1993 a condamné l'accusé à un an d'emprisonnement. Dans cette affaire, l'accusé avait mis en circulation un câble électrique n'ayant pas l'indice de standardisation.

    5- La première chambre du tribunal de première instance de Sarabe, dans un arrêt 350 rendu le 5 septembre 1992 a condamné l'accusé à 1 000 000 de Rials d'amende, l'accusation était la production de biscuits en défaut de conformité avec les normes.

    Les produits mentionnés par l'alinéa cité plus haut seront examinés par les inspecteurs. Il est possible de faire disparaître les produits qui ne sont pas consommables pour les hommes, ou pour les animaux.

    §2 : Les dispositions civiles

    Pour trouver le fondement juridique de la responsabilité civile, il n'y a aucun code particulier ni centralisé. Les règles sont dispersées, les magistrats, les avocats, les juristes ont toujours cherché dans la globalité des lois. C'est pourquoi nous recherchons dans l'ensemble des lois pour rattacher la question de cette responsabilité à la loi. La méthode est d'analyser les actions cas par cas. Cependant selon la jurisprudence islamique, c'est-à-dire le Fiqh chiite nous avons des règles générales de la responsabilité comme « lazarare », « aghdam », « tassbibe » et « moubachorte » l'intendance. En principe, il y a trois catégories essentielles pour démontrer la responsabilité civile en droit iranien :

    1-Code civil

    Le code civil iranien contient trois parties : la première partie est les biens et les contrats, la deuxième partie est la personne, et la dernière est la preuve. En effet pour la première fois en 1927, on avait chargé une commission constituée de juristes à procéder à la rédaction d'un code moderne. La majorité de ses articles se basent sur les règles du fiqh chiite

    6-La première chambre du tribunal de première instance de Tabriz, dans un arrêt numerus1 108 du 21mars 1989 a sanctionné l'accusé à 1 500 000 Rials, l'accusation était la mise en circulation de produits non - conforme

    7- La première chambre du tribunal de première instance de Téhéran dans un arrêt 489 rendu le 10 février 1993 a condamné l'accusé à deux ans d'emprisonnement conditionnel et à 7 500 000 Rials d'amende, l'accusation était la production de câbles électriques défectueux

    8 - La deuxième chambre du tribunal de première instance de Téhéran, dans un arrêt numerus 1283 du 10 décembre 1993 a condamné l'accusé à trois mois d'emprisonnement conditionnel et à 5000 000 Rials, l'accusation était la mise en circulation du ventilateur Domi en plastique non conforme.

    9- La troisième chambre du tribunal de première instance de Karaj, dans un arrêt numerus 517 du 5 novembre 1992 a condamné l'accusé à six mois d'emprisonnement

    10 - La deuxième chambre du tribunal de première instance de Téhéran, dans un arrêt numerus7 174 du 7 octobre 1994 a condamné l'accusé à un an d'emprisonnement et 30 000 000 Rials, l'accusation était de construire une chambre froide pour conserver les médicaments, l'établissement n'était pas conforme avec les normes obligatoires,

    11- Le deuxième tribunal de première instance de Karaj, dans un arrêt numerus 678 du 10 mars 1994 a condamné l'accusé à 1500 000 d'amende, l'accusation était la production de produits non acceptables selon les normes énoncées. Dans tous les cas, les produits non-conformes seraient pris et enlevés de la consommation si ceux- ci ne sont pas consommables

    qui s'inspirent spécialement de la jurisprudence des juristes chiites. L'influence du droit des pays européens comme français et suisse sur ce droit est incontestable, surtout dans les domaines des obligations. Le code civil, dans son ensemble, compte 1335 articles. Ce qui correspond à la responsabilité civile extracontractuelle, ce sont les articles 307 et suivants.

    Selon cet article, la responsabilité délictuelle résulte de :

    · L'usufruit et ce qui est considéré comme usufruit ;

    · La destruction des biens d'autrui ;

    · Etre cause indirecte d'un dommage à autrui ;

    · La jouissance du fait d'autrui ;

    Nous allons examiner et étudier les articles respectifs à ce sujet dans la deuxième partie.

    2-La loi de la responsabilité civile

    Cette loi, en effet, a été approuvée en 1960. A l'époque, les rédacteurs de cette loi prétendaient qu'ils avaient complété les lacunes du code civil. L'article premier de cette loi a changé le fondement de la responsabilité en le basant sur l'idée de faute. Autrement dit, c'est pour la première fois que la responsabilité civile en droit iranien trouve son fondement sur cette idée. L'article premier de cette loi dispose que « quiconque agissant intentionnellement ou par négligence, porte atteinte illégalement à la vie, au corps, à la santé, à la propriété, à la liberté ... ou à tout autre droit qui sont protégés par la loi, et est tenu à l'égard de celui-ci à la réparation du préjudice qui en résulte ».

    Il est bien nécessaire de mentionner que, grâce à l'existence des règles générales, la lacune de cette loi n'empêchait pas que la victime pouvait obtenir la réparation intégrale du dommage, car le principe de la nécessité de réparation du dommage en droit chiite, nous oblige à l'indemnisation de la victime pour le préjudice subi de façon à ce qu'elle soit remise dans la situation où elle était avant la survenance de ce dernier. Cette loi a donc pour objet de consolider le droit et l'intérêt de protéger la victime. Elle a énuméré les droits protégés de manière extensive en disant « [...] ou tout autre droit qui sont protégés par la loi [... ]»

    C'est la première fois qu'en droit iranien, une loi remet en question la réparation d'un dommage moral. L'article 2 de cette loi précise que « lorsque l'auteur du dommage cause un préjudice matériel ou moral, le juge le condamne à les réparer complètement, si le fait dommageable cause seulement l'une des deux sortes de dommages, la personne responsable est obligée uniquement à cette sorte du dommage. »

    En outre, le dommage moral a trouvé une place considérable dans les dispositions prévues parmi l'article 10 qui dispose que « celui qui subit une atteinte à sa réputation ou dans ses intérêts personnels ou familiaux peut demander la réparation intégrale des dommages et intérêts. Le juge peut en tenant compte de la gravité de la faute et du dommage subi, en plus de condamner l'auteur du dommage à le réparer, l'obliger à s'excuser et publier le jugement dans les journaux, etc. » Lorsque le montant exact du dommage ne peut être déterminé, la quantité du dommage est déterminée selon l'appréciation du juge suivant les circonstances .L'article 3 de cette loi prévoit que « le juge détermine le mode ainsi que l'étendue de la réparation, d'après les circonstances et la gravité de la faute, la réparation du dommage ne peut être déterminée sous forme de rente, hormis si le débiteur en même temps fournit les garanties. »

    L'étendue du dommage n'est pas limitée au dommage matériel. Par exemple, en cas de décès de la victime, les dommages et intérêts comportent aussi l'enterrement. L'article 6 qui correspond à ce sujet, précise que : « En cas de mort de la victime, les dommages et intérêts comprennent les frais, notamment ceux d'enterrement. Si le décès n'est pas survenu immédiatement, ils comprennent en particulier les frais de traitement, ainsi que le préjudice dérivant de l'incapacité de travail. Lorsque, par suite de la mort, d'autres personnes ont été privées de leur soutien, il y a également lieu de les indemniser de cette perte [...]. »

    Ce qui est très important c'est que l'employeur est également responsable à l'égard de la victime qui subit le dommage causé par ses travailleurs.

    L'article 12 de cette loi dispose que «Les employeurs qui sont soumis au code du travail, sont responsables du dommage causé par leurs travailleurs, s'il ne prouve qu'il a pris tous les soins recommandés par les circonstances pour détourner un dommage de ce genre ou que sa diligence n'eût pas empêché le dommage de se produire. Cependant l'employeur a le droit d'un recours contre la personne qui a causé le dommage en tant que responsable du dommage. »

    Section 3 : Les mesures préventives, les sanctions et les actions prévues

    Chaque fois que les consommateurs se heurtent à un produit défaut de sécurité, cela signifie que les mesures préventives et les normes obligatoires n'ont pas été respectées ».

    Pour garder la sécurité et la santé publique, la loi estime que les mesures préventives et les normes respectives soient applicables par les personnes qui sont sans doute différentes selon leur tâche. Autrement dit, ce sont les fonctionnaires qui sont obligés d'examiner la

    qualité des produits et contrairement ce sont les producteurs qui doivent respecter les normes obligatoires dans leur cadre de production et leur activité commerciale. Il en est de même lorsqu'un producteur met en circulation des produits non conformes avec les normes énoncées par l'institut national de la standardisation et des recherches industrielles.

    Le point de départ du déclanchement de la responsabilité, est la production d'un produit, même avant la mise en circulation, car selon la disposition prévue, celui que ne respecte pas la loi, a également commis une infraction. Il est bien évident que les réglementations relatives à la santé et à la sécurité publique ont des caractéristiques d'ordre public. Les parties ne peuvent les déroger dans leur convention. La dérogation de ce type de normes peut être considérée comme une violation d'une loi qui peut entraîner la responsabilité pénale ou engendrer celle délictuelle du producteur suivant les circonstances.

    §1 : Les mesures de prévention

    Tout d'abord, il faut mentionner que la santé et la nourriture sont deux besoins essentiels pour nous. C'est pourquoi les consommateurs bénéficient toujours des produits qui ont été préparés par les producteurs. Toutes les personnes qui jouent un rôle dans la circulation de la production et du commerce, de tout temps, cherchent à attirer les clients pour leur présenter leurs produits. Bien évidemment, il y a des personnes qui procèdent à agir de façon douteuse, par exemple faire agrémenter les produits et les présenter par la publication ou distribuer des affiches pour que les clients soient convaincus. Parce que la publicité a une grande influence sur la liberté de choix du consommateur.

    Cela étant, la mise en circulation des produits défectueux pose des problèmes redoutables. Pour éviter les dangerosités des produits défectueux, des sécurités sont nécessaires dans les pays qui sont en voie de développement, comme l'Iran, de contrôler les activités de production. Pour cela, l'Etat donc intervient pour contrôler les éléments nécessaires des produits afin qu'ils soient sûrs d'une part, et sanctionner les infractions de ces normes respectives d'autre part. Ce sont des moyens qui peuvent éviter les dangers potentiels et garantir la sécurité publique.

    A : Le contrôle

    Le mécanisme de contrôle, selon l'objectif et le but envisagés, se fait par des méthodes différentes. Les dispositions prévues par la loi ont pour objet de découvrir les produits défectueux,avant leurs mis en circulation, et également mettre obstacle à l'augmentation anormal du prix. Mais le contrôle de tous les produits et des services mis sur le marché est sans doute impossible.

    Cependant la réponse à cette question, «Faut-il encore contrôler ? » est toujours d'actualité. Mais aussi la question de savoir quels sont les moyens de contrôle ? La question du contrôle suppose une interrogation préalable sur les valeurs de préférence. L'objectif est la satisfaction du consommateur. Celui-ci est désireux de la qualité des produits. La loi et les règlements ont proposé de rendre conforme les produits dans l'attente raisonnable des consommateurs. C'est un principe général de l'économie.

    Il faut mentionner que la notion de « qualité » en réalité est un concept général qui recouvre beaucoup de choses. Il est donc très difficile de déterminer les conditions différentes par une disposition. C'est pour quoi L'Etat fait toujours intervenir de manière extensive ses fonctionnaires, par l'énoncé des normes de standardisation des produits et encore par le contrôle de leur application.

    Néanmoins la notion de qualité est une notion subjective, selon laquelle on peut adresser à l'utilité et à l'efficacité des choses afin que celles-ci puissent dissiper les besoins nécessaires du consommateur. Il est évident qu'un contrôle total et généralisé n'est pas possible. On le fait toujours partiellement et par hasard. Le pouvoir du gouvernement a été élargi par les lois qui ont été adoptées progressivement. Il appartient au gouvernement d'ordonner la modalité de distribution du produit et l'indexation du prix, afin que le prix soit fixe.

    En général, le contrôle se fait par hasard, et dans l'ignorance du producteur. Le principe est donc celui de la liberté de mise en circulation des produits et des services par les producteurs, sans contrôle préalable. Mais ils sont également de plein droit à l'égard de consommateur lorsque celui-ce subit un dommage suite à l'utilisation d'un produit défectueux. Il y a des organisations qui ont pour tâche de contrôler les produits et les services.

    Lorsque tels produits ou services sont de mauvaise qualité au sens large, les observateurs (inspecteurs) dressent un procès verbal, saisissent le produit défectueux et informent le juge par un rapport officiel. Le cas particulier de la détection d'un danger grave peut nécessiter de prendre des mesures générales, par exemple dans le domaine des médicaments, lorsque par un rapport, est découvert que les produits présentent des dangers, le procureur de la république émet un ordre de saisie du produit altéré. Il est également possible d'arrêter les personnes intéressées, et de prendre toutes les mesures de nature à améliorer la prévention des risques en matière de sécurité et de santé publique.

    Il également possible de décider et d'imposer la consignation des produits ou la suspension du service ou encore le retrait de la vente du produit. Lorsque celui-ci est considéré comme un danger, il est envisageable d'ordonner la destruction de ce produit, si

    cette mesure est le seul moyen de faire cesser le danger. Le juge regarde les réglementations et la loi qui assurent la sécurité et la non dangerosité des produits. Il est également libre de faire effectuer des recherches nécessaires par un expert. Le fondement du pouvoir réglementaire se trouve dans la loi de l'institut national de standardisation et des recherches industrielles, qui détermine les normes nécessaire pour qu'un produit soit sûr. C'est du règlement de l'administration par rapport à la fabrication, la distribution, l'importation des produits et leur mise en circulation, les normes sur les modes de présentation ou d'emballage des marchandises, sur leur condition d'emploi, comme sur l'hygiène de l'environnement.

    Les normes sont différentes selon le sort du produit, mais elles ont pour but la protection de la santé et de la sécurité du consommateur et de l'utilisateur en particulier, et ainsi ils visent la sécurité et la santé publique. Il y a également les articles 244 aliéna 1 et 2 du code pénal modifié en 1930, qui a pour but de sanctionner les fraudes portant sur la nature, la qualité, ou encore la quantité du produit.

    B : La sanction de dérogation à une norme

    En principe la dérogation d'une norme au sujet du produit ne déclanche que la responsabilité civile du producteur. Cependant lorsque la loi a le souci de la santé et de la sécurité publique, elle oblige les personnes relatives, dans le cas particulier à respecter quelques normes. Par exemple au sujet des médicaments et des denrées alimentaires, l'intervention de l'Etat est très évidente et incontestable.

    La dérogation de ces normes spéciales peut être considérée comme un délit. Par exemple l'article 244 du code pénal modifié en 1931 dans son alinéa 2 dispose que quiconque trompait l'acheteur sur la nature, la quantité ou la qualité du produit sera condamné de un à six mois d'emprisonnement et à payer une amende de 1000 à 100 000 rials. L'alinéa premier du même article vise la concurrence déloyale. Cet article dispos que la concurrence déloyale est interdite, quiconque la commettra, sera condamné de trois mois à six mois d'emprisonnement et à une amende de 1000 à 5000 Rials.

    La majorité de la loi a pour but de garantir la conformité du produit avec les normes et les particularités d'un produit sûr. Il y a plusieurs mécanismes et mesures qui sont applicables à ce sujet. Les dispositions prévues par la loi relative aux règlementations d'établissement de l'institut national de standardisation et des recherches industrielles sont applicables à propos de tous les produits et marchandises dont le respect de ces dispositions sont obligatoires. C'est-à-dire la loi détermine au fur et à mesure les produits auxquels les normes sont obligatoires. Selon l'article 6 de cette loi, l'institut peut, par la justification du conseil

    suprême, par exemple lorsqu'un produit défectueux cause la maladie ou l'atteinte au consommateur, le producteur est responsable, alors il est considéré comme coupable et sera condamné :

    · Soit à être condamné de six mois à deux ans d'emprisonnement, d'une amende de 500000 à 2000000 Rials lorsque l'utilisation de ce produit cause une maladie dont la durée du traitement ne dépasse pas les deux mois.

    · Soit à être condamné d'un an à trois ans, lorsque la durée du traitement concernant la maladie engendrée dépasse les deux mois et d'une amende du 1000 000 à 2 000 000 Rials

    · Soit à être emprisonné de trois ans à dix ans et d'une amende de 2000000 à 5 000 000 Rials lorsque le produit en cause fait perdre à la personne l'usage de l'un de ces organes.

    · Soit à être condamné de trois ans à 15 ans d'emprisonnement et d'une amende de 3000000 à 10000000 Rials, lorsqu'il y a mort du consommateur.

    De plus, dans tous les cas la personne concernée est obligée de réparer tous les dommages et intérêts subis par le consommateur blessé, si ce dernier le demande.

    § 2 Les actions respectives en droit de la responsabilité

    Historiquement on peut dire que la responsabilité civile entre le vendeur et l'acheteur se limitait à deux parties du contrat. Le vendeur était obligé de réparer les dommages causés par la non-conformité de la chose objet, avec celui qui a été présenté dans leur contrat, soit en réduisant le prix, soit en délivrant un autre exemplaire du même objet vendu.

    C'est une solution traditionnelle qui se trouve selon le principe d'égalité économique entre le prix et l'objet de vente. Aujourd'hui la conséquence économique du contrat complique la relation contractuelle entre les contractants. Une in conformité même mineure, peut malheureusement entraîner des conséquences très graves. Les dommages causés à cause de cette in conformité sont tellement vastes que la solution citée plus haut n'est pas suffisante pour l'indemnisation intégrale de la victime.

    Le principe « la' zarare » nous oblige de réparer le dommage même le plus petit, et également de façon que l'on mette la victime dans la même situation dans laquelle elle se trouvait avant la survenance du dommage. L'application de ce principe dépend de deux choses : la modalité de preuve, et le moyen de défense. Nous examinerons dans cette sous- section d'abord la modalité de preuve correspondant au demandeur et ensuite le moyen de défense pour ce qui est du défendeur.

    A- La modalité de preuve

    Comme dans toutes les actions, c'est le demandeur qui doit établir la charge de preuves. C'est vrai que dans cette action c'est-à-dire l'action fondée sur l'idée de responsabilités sans faute, il n'est pas nécessaire de prouver la faute du défendeur, mais dans cette hypothèse le moyen de preuves n'est pas si simple. Il est évident que lorsque la responsabilité fondée sur l'idée de la faute dans le cas de pluralité des causes, on préférera la cause qui caractérise la faute.

    Mais lorsqu'on veut éviter l'élément de la faute, la difficulté c'est qu'on doit choisir quelle est la cause majeure parmi une pluralité de causes. A ce stade, le demandeur pour avoir l'indemnisation totale doit prouver que :

    a- le défendeur était le vendeur de cette chose vendue ;

    b- l'objet de vente était défectueux ;

    c- le défaut existait au moment de la délivrance de la chose vendue ;

    d- le lien de causalité entre le dommage et le défaut mentionné.

    La relation entre le défendeur et le demandeur est différente suivant les circonstances. Pour trouver le fondement exact de la responsabilité, le juge doit tout d'abord regarder la relation par laquelle les parties sont liées.

    Autrement dit, lorsque le vendeur et l'acheteur sont liés par un contrat, leurs obligations et leurs droits se définissent selon leurs contrats. Mais dans l'hypothèse où ils ne sont pas contractants cette relation sera compliquée. La justice nous oblige à trouver le responsable exact pour la réparation du dommage. Toutes les idées prévues essayent de savoir si le défaut des choses correspond au producteur et si c'est lui qui doit réparer le dommage.

    Le demandeur doit prouver que c'est le vendeur qui lui a vendu l'objet. Il est très rare que le consommateur final soit lié par un contrat avec le producteur. Normalement entre les deux, il existe des intermédiaires, par exemple le distributeur, l'importateur, le fournisseur. Le producteur généralement se présente en indiquant son nom, les indices industriels et il y a des éléments pour présenter son produit qui sont tous marqués sur les factures et sur le produit lui- même ou son emballage.

    Dans le domaine de cette sorte de responsabilité civile, le producteur joue le rôle de défendeur. Pour bien préciser la tâche du demandeur a propos de ce sujet, il y a quelques remarques très importantes, nous les examinerons en bref.

    1- La preuve du défaut

    L'objet de vente a bénéficié de différents stades de fabrication avant la mise sur le marché. C'est pour cela que le défaut de produit peut être dès l'origine, dès les premiers

    dessins ou encore au moment de la fabrication des éléments qui vont le composer ou encore au moment de l'assemblage ou au montage.

    Ici la preuve du défaut du produit est plus difficile que la preuve de la relation entre le demandeur et le défendeur. Généralement le demandeur peut saisir la cour pour que le juge demande une expertise. Après avoir effectué cette expertise, il examine la chose vendue selon les normes prévues par le règlement de standardisation du produit. Il peut également appliquer les règles scientifiques qu'il peut connaître. Il regarde la situation du produit au moment du contrat. Il rapporte son avis au juge. Chacune des parties peut contester l'avis d'expertise, car il est contestable. S'il est contesté, le juge chargera un groupe de trois membres d'experts. Les frais de ceux-ci seront à la charge du contestant. Il pourra également profiter de la situation pour fonder son argumentation, si le producteur immédiatement change ou modifie les plans ou desseins de son objet de production, on comprend alors que s'il le modifie si rapidement, c'est que probablement celui-ci présentait un défaut. On ne parle pas ici bien sûr des modifications scientifiques effectuées dans le temps, qui semblent acceptables.

    2- Le défaut existait au moment de la délivrance de la chose vendue

    Le demandeur doit également prouver que le défaut de l'objet existait avant même sa délivrance. Il est également possible de prouver que le défaut existait au moment de la mise sur le marché. C'est-à-dire lorsque le produit est sorti de la chaîne de production pour être mis en circulation.

    On comprend toute la difficulté dans le cas ou l'objet a une date de péremption par exemple ce qui est du domaine de l'alimentaire, car la difficulté sera de prouver le défaut alors que l'expiration de la date de péremption a eu lieu.

    L'expertise n'aura peut-être même pas l'occasion de déterminer le moment exact où l'objet a été avarié. Prenons l'exemple du lait en poudre pour les enfants, il faudra pour établir la responsabilité du producteur connaître la date de péremption de ce produit.

    Si le défaut existait avant l'expiration de la date, le producteur est responsable mais il n'y a pas de responsabilité après l'expiration de la date de péremption concernant le défaut de ce produit.

    3- Le dommage est causé par les défauts du produit

    La preuve du lien de causalité entre le dommage et les défauts du produit est à la charge du demandeur. Il n'est pas facile pour ce dernier de prouver ce lien de causalité lorsque le produit a été transmis par plusieurs personnes comme intermédiaires. Il est également possible lorsque le produit a été utilisé avant par d'autres personnes autres que le vendeur.

    Il y a toujours besoin d'une expertise qui examine le dommage et le produit pour établir le lien de causalité entre les deux. Ce dernier est la base de l'action de la responsabilité civile. Sans lien de causalité, il n'y a pas d'action et il n'y a de responsabilité.

    Le meilleur exemple pour démontrer l'importance du lien de causalité c'est le cas où le produit avait un vice connu par le vendeur et qu'il l'utilise malgré cela consciemment.

    Il n'y a pas de lien de causalité également lorsque le demandeur utilise le produit de manière anormale. Il est évident que la preuve du lien de causalité est nécessaire mais il n'est pas nécessaire d'établir que le défaut du produit soit considéré comme une cause unique du dommage subi par le consommateur demandeur.

    Il est suffisant que le demandeur ait prouvé que si le défaut du produit n'existait pas au moment de l'utilisation de celui-ci, le dommage n'aurait pas eu lieu.

    La difficulté va émerger lorsque le dommage a deux causes où chacune des deux peut entraîner le dommage. Dans ce cas, le dommage a deux ou plusieurs causes dont l'influence n'est pas claire. Par exemple lorsqu'une personne contracte la maladie du Sida, il se peut qu'elle l'est contractée par des causes différentes, soit par exemple suite à une transfusion sanguine infectée, soit par des relations sexuelles avec des partenaires multiples ou non protégés, que ce soit l'une des causes ou l'autre on comprend que le résultat ou dommage est le même. La victime accepte d'avoir eu ce comportement sexuel et que le sang transfusé était infecté par le virus. Ici, c'est impossible de déterminer la cause exacte. Le juriste doit essayer de trouver le moyen que suppose la justice. Pour avoir une solution raisonnable et juste, on doit s'adresser à la théorie présentée. La théorie de causalité adéquate ne sera pas applicable.

    Il est possible de déterminer la personne responsable en tirant au sort, mais ce n'est pas scientifique ni fiable. C'est seulement pour trancher le problème, parce qu'il est impossible de trouver les moyens qui peuvent nous présenter la cause unique et exacte. Il est également envisageable que nous pouvons déterminer la quantité de responsabilités concernant chacune des causes selon la théorie d'équivalence de condition. Si on applique cette théorie, le comportement de la victime demandeuse elle-même, (avoir des relations sexuelles non protégées) est tout à fait fautif. Cette idée a été inspirée de règle « eghdam » où selon cette règle la victime elle-même est responsable à l'égard d'elle-même. Autrement dit, la loi ne protége pas celle-ci qui est la cause unique de son dommage. Ce principe en droit iranien est tout simple et logique.13

    13 C'est une règle jurisprudentielle chiite selon laquelle celui qui agi par sa propre volonté contre ses intérêts et à son détriment, doit subir le dommage, la loi ne le protége pas.

    Il est applicable dans tous les cas où le dommage a une cause imputable à la faute de la victime elle-même. Si une personne commet une faute elle est donc responsable de sa propre personne donc de son dommage. Bien évidemment nul n'est responsable à l'égard de nos fautes. Nous sommes responsables de nos activités, de nos agissements, de nos comportements.

    B- Le moyen de défense

    La question qui se pose maintenant arrivés à ce stade, c'est qu'il y a de la place pour les négligences ou imprudences de la victime elle-même. Il est également envisageable que le dommage soit intervenu suite à l'utilisation anormale des produits.

    La question de la faute de la victime se pose lorsque l'action de la responsabilité se fonde sur l'idée de la faute. Pour le défendeur, il est intéressant qu'il puisse établir la faute du demandeur. L'enjeu et l'idée sont que si ce dernier commet une faute, cette faute puisse être considérée comme une cause proche du dommage. Dans cette hypothèse, il n'y aura pas de lien de causalité entre le dommage et le défaut du produit, parce que selon la théorie de la proximité de la cause, la cause la plus proche physiquement du dommage est considérée comme cause unique.

    Il est aussi intéressant pour le défendeur de faire partager la faute du demandeur dans sa responsabilité afin que celui-ci soit libre de la responsabilité totale ou partielle à l'égard de la victime. Car lorsque la faute de la victime est considérée comme une cause selon la théorie d'équivalence des conditions, le défendeur sera exonéré proportionnellement de la faute de la victime. Cette solution n'est pas suffisante dans le cas où la responsabilité du producteur se trouve sur l'idée de responsabilité sans faute, parce que dans cette hypothèse la personne responsable seulement sera exonérée si elle prouve que la cause du dommage est une cause externe, et qu'elle n'a pas commis une faute.

    Selon les dispositions prévues, on peut distinguer la responsabilité sans faute et la responsabilité absolue, elles sont bien différentes. Dans la responsabilité sans faute la personne qui est responsable, peut prouver qu'elle n'a pas commis de faute, si c'est ainsi alors il n'y a pas de responsabilité. Mais par contre dans la responsabilité absolue il n'existe pas la cause exonératoire. Cependant si la responsabilité trouve son fondement sur l'idée de la responsabilité absolue, il n'y a aucune cause exonératoire de sa responsabilité.

    En droit iranien, l'exemple type est la responsabilité d'une personne usurpatrice. Selon cette idée, cette dernière est tout à fait responsable à l'égard du propriétaire des choses usurpées. Il n'y a aucune place pour son exonération, peu importe que le dommage ait une cause externe ou interne. Il en est de même, lorsque le dommage intervient par une tierce

    personne. La situation mentale de l'usurpateur qu'elle soit de bonne ou de mauvaise foi, ne joue aucun rôle.

    De toute façon, il est responsable si le dommage est causé par cas de force majeure ou par n'importe quelle personne autre14. La responsabilité civile des faits du produit défectueux s'attache à l'idée de responsabilité sans faute. Pour avoir une exonération totale ou partielle, le défendeur peut se prévaloir du comportement anormal de la victime elle-même et des inconvénients normaux des produits, puis également l'utilisation anormale des choses. Si le producteur prouve qu'il n'a pas commis la faute, il ne sera pas responsable.

    Le comportement de la victime a une place dans la demande de la responsabilité. Il est également très important de tenir compte du comportement de la victime. En effet, lorsque la victime trouve elle-même un vice concernant le produit, elle ne doit pas l'utiliser. Le producteur n'est pas responsable à l'égard de la victime ayant un comportement fautif. Celui- ci n'est pas responsable concernant les inconvénients normaux du produit. Par exemple pour quelqu'un qui est diabétique, il ne peut pas consommer de sucre, les boissons qui contiennent du sucre, sont interdites à la consommation pour une personne souffrant de cette maladie. Cet inconvénient est normal pour les personnes concernées, mais si une personne ne tient pas compte de cet interdit médical qui donc ne respecte pas sa personne et les soins, il ne déclenche pas la responsabilité du producteur.

    Mais pour une personne qui n'a pas cette maladie, une consommation excessive d'une boisson sucrée pourra entraîner certains troubles maladifs. Lorsque le consommateur utilise le produit de façon anormal il n'y a pas de place pour la responsabilité du producteur.

    Mais le problème qui apparaît, est quelle est la notion de l'utilisation anormale. La loi est toujours muette à ce sujet. La jurisprudence jusqu'à maintenant n'a pas eu l'occasion de donner une réponse à cette question. Selon l'usage pour avoir le critère nécessaire pour distinguer l'usage anormal de l'usage normal, on doit regarder le but de la production d'une chose. C'est-à-dire si elle correspond à la destination finale prévue pour le produit avec le producteur. Selon ce critère on doit utiliser les choses dans leurs propres destinations. Prenons

    14 Articles 316 - Si quelqu'un usurpe une propriété de l'homme qui a été usurpé précédemment, sa responsabilité sera similaire à celle de l'usurpateur précédent, même s'il n'avait pas connaissance de l'usurpation originale. »

    L'article 317 - Le propriétaire d'un bien peut réclamer la restitution totale de la propriété. En cas de perte, il pourra récupérer un bien similaire ou la valeur de celui-ci par le biais d'un des usurpateurs. »

    l'exemple de câbles destinés à relier l'ordinateur et Internet, ces câbles sont faits pour cet usage et pas pour les utiliser indépendamment comme câbles pour l'électricité.

    Le producteur peut se prévaloir de clause d'exonération totale ou partielle, de sa responsabilité lorsque les parties sont d'accord sur la limitation des responsabilités du producteur. La clause est valable à condition qu'elle ne soit pas contraire aux bonnes moeurs ni à l'ordre public. Par exemple, le producteur de médicaments et de denrées alimentaires ne peut pas se prévaloir de cette clause, parce que elle est contraire aux bonnes moeurs.

    Chaque producteur de médicaments et de denrées alimentaires doit respecter la santé publique, la clause de non responsabilité à ce sujet n'est pas valide. Par contre, cette clause par rapport aux marchandises d'occasion comme les voitures, les vêtements, les ordinateurs est valable. Il est évident que dans le cas où le vendeur commet une manoeuvre malhonnête, l'acheteur malgré cette clause peut assigner le vendeur pour la résiliation du contrat sur le fondement prévu par l'article 436 du code civil en cas de dol.

    Deuxième partie :

    Les conséquences juridiques le défaut du produit

    Le défaut du produit.

    La production de chose est donc importante tant pour soulever les besoins nécessaires pour vivre, que pour les incidences juridiques de ces phénomènes sociaux.

    Chapitre I : Les conditions de l'indemnisation de la victime

    La victime est la finalité de droit de la responsabilité civile. Chaque loi adoptée, a pour vocation de protéger la victime de façon à réparer le dommage. Pour cela la loi oblige à réhabiliter la victime dans l'état où elle se trouvait avant l'apparition du dommage.

    Ainsi le responsable du dommage est tenu à la réparation du préjudice et du dommage causé à la victime afin qu'il ne reste aucune lésion. En principe, la personne responsable refuse de réparer le préjudice commis à la victime, autrement dit de l'indemniser.

    Alors peut-on obliger la personne mise en cause à se porter responsable auprès de la victime ? La loi exige plusieurs conditions selon les éléments qui constituent l'infraction.

    Dans cette partie, nous allons examiner les conditions nécessaires conformément aux applications du droit iranien.

    Il s'agit de réparer la famille proche de la victime qui a subi le dommage causé dans le cas du décès de celle-ci. Il existe aussi une réparation à la personne victime elle-même dans le cas d'une lésion corporelle. Ainsi nous prenons en compte en considération la protection du consommateur. Pour faire prévaloir le préjudice, la loi exige un lien de causalité entre le dommage et le fait générateur du dommage.

    Section I : Les éléments constitutifs de la responsabilité

    Comme dans la majorité des systèmes juridiques, notamment en ce qui concerne la responsabilité en droit iranien, la victime doit établir trois éléments essentiels. En effet, la loi impose un fait générateur (c'est-à-dire le défaut du produit), le dommage et un lien de causalité entre les deux. Le régime de la preuve reste soumis au droit commun, elle vise à prouver le vice caché selon les dispositions stipulées dans le droit interne. Ce rapport juridique présente une difficulté majeure, il existe une inégalité entre les moyens conférés aux parties intéressées. En effet, la victime, autrement dit la partie civile, doit être son propre défendeur, c'est à elle de prouver la faute. Il faut remarquer que la victime est le consommateur, et le défendeur, c'est-à-dire la partie mise en cause est le producteur.

    Le droit iranien donne une faible protection à la victime pour réparation intégrale du dommage. Concernant le préjudice, qu'il soit seulement économique pur ou également moral, il n'est pas réparable pour des raisons non judiciaires. Les raisons de l'indétermination de la réparation de ces sortes du dommage sont d'ordres religieux et moraux. Cependant celles portant sur le dommage moral émettent certaines hésitations pour que ce type de dommage ne soit pas réparable. Il y a une nouvelle tendance de reconnaître l'indemnisation de la victime pour le préjudice moral. En effet jusqu'à maintenant la jurisprudence n'a pu se prononcer à ce sujet.

    Quant au lien de causalité, le droit Iranien suppose une causalité juridique. Le rôle de la victime n'est pas indifférent, il peut amener l'exonération partielle ou totale. En effet, il est possible que la victime ait également commis une faute, ainsi la réparation du préjudice ne pourra être que partielle. L'exonération est totale dans le cas où l'auteur du dommage n'est pas responsable. En principe dans la demain de responsabilité civile pour les produits défectueux, il faut que la faute ait une notion objective.

    § 1 : Le fait dommageable

    Sur le terrain de la responsabilité civile selon le système juridique Iranien, l'idée de la réparation de dommage causé à autrui, occupe une place importante.

    En effet, la conception de la justice qui s'est propagée avec d'un côté la proximité de la culture antique de cette nation, et de l'autre les préceptes de l'islam, s'exprime dans la conception que tout dommage éventuellement subi par un individu doit, dans une société bien construite, trouver une réparation assurée.

    Selon le principe de « la nécessité de réparation du dommage » en droit

    Iranien, tout acte qui cause un dommage à autrui oblige son auteur à le réparer. Peu importe le fait que le dommage soit le résultat d'une faute, (article premier de la loi de responsabilité civile) ou qu'il résulte d'un acte intentionnel, ou encore qu'il soit le résultat d'un acte non intentionnel (article 328 du code civil). En effet, toute agression aux droits d'autrui oblige son générateur à réparer le dommage qui en résulte. La bonne ou mauvaise foi de l'agent du fait dommageable n'entre pas en ligne de compte, à une rare exception près.

    La loi de la responsabilité civile sanctionnée depuis 1960 est inspirée par la théorie de la faute. Dans son premier article elle établit un fondement sur la base de la faute en tant que responsabilité du fait personnel. Cet article énonce que, « quiconque, agissant intentionnellement ou par négligence, porte atteinte illégalement à la vie, au corps, à la santé, à la propriété, à la liberté [ ...] ou à tout autre droit qui sont protégés par la loi, est tenu à l'égard de celui-ci à la réparation du préjudice qui en résulte ».

    Cet article est inspiré par le paragraphe 823 aliéna 1 du code civil allemand15. Pour l'application de cet article, il faut un dommage d'un certain type. Ainsi l'article deuxième de la même loi explique que lorsque le fait de l'agent est à l'origine du dommage, tous les dommages matériel et moral résultants d'une faute ou d'une négligence sont réparables.

    C'est la première fois qu'en droit iranien, une loi met en question la réparation d'un dommage moral. Il prévoit que « lorsque l'auteur du dommage cause un préjudice matériel ou moral, le juge le condamne à le réparer complètement ou partiellement si le fait dommageable cause seulement l'une des deux sortes des dommages »

    Il est prévu que si la personne atteinte a un droit ou un intérêt à protéger autrui, en raison d'une faute ou d'une négligence, et a causé un dommage à autrui, celle-ci sera sans doute obligée de le réparer.

    15 Abdole Majide, Amiri ghaaimmaghame Droit civil ,les obligations 2e édition 2006 p178

    La disposition prévue par l'article 328 du code civil iranien mentionne que quiconque détruit la chose d'autrui, soit intentionnellement ou non intentionnellement soit obligé de la réparer. Cet article précise que « Si quelqu'un détruit la propriété d'une autre personne, soit intentionnellement ou non intentionnellement, il sera tenu pour responsable et doit restituer son équivalent ou sa valeur en cas de destruction. Celle-ci peut porter sur la propriété elle- même ou sur ses fruits ; il en est de même pour la dégradation du dit bien».

    Ici la faute est une notion objective, c'est le fait d'accomplir un acte sans droit, ou le dépassement d'une permission. De plus, la responsabilité du fait de chose, trouve son fondement dans la notion d'illicéité. Il n'est pas nécessaire de chercher à savoir si l'auteur du dommage était négligent ou imprudent, ou encore, si ce dernier s'est comporté comme une personne consciente de son attitude, ayant un comportement ordinaire de « bon père de famille » ou non.

    Selon la disposition prévue par l'article mentionné, la faute est une faute absolue. Les rédacteurs du code civil iranien sous l'influence du «fiqh chi'ite » ont manifesté leur volonté de privilégier, autant que possible, une conception objective de la responsabilité du fait personnel. On comprend ainsi que l'imputabilité ne soit pas prise en compte en tant qu'élément constitutif de cette responsabilité. Mais ceci, comme nous l'avons déjà dit, ne signifie toutefois pas que, la notion de faute, en tant que telle, soit écartée.16

    Cependant, il y a une distinction entre « moubacherate » et «tassbibe», c'est-à-dire entre les hypothèses où le dommage est causé matériellement, indissociable de l'atteinte ou de l'acte dommageable qui le cause, d'une part, et celles où le dommage n'est que le résultat indirect de l'acte d'autre part. Si l'existence d'un lien de causalité entre l'atteinte et le dommage suffit, en cas de « moubacherate », ainsi l'indemnisation de la victime est à la charge de l'auteur du dommage, et la responsabilité de ce dernier ne peut être engagée en cas de « tassbibe », qu'à la condition d'établir son intention de causer le dommage d'autrui.

    Dans cette hypothèse, la situation mentale de l'auteur du dommage ne peut pas donc être prise en compte, cependant en cas de « tassbibe » (l'atteinte indirecte), la condition est d'établir que l'auteur du dommage a l'intention de causer un dommage à autrui.

    Ainsi aux termes de cet article, si une personne glisse et tombe sur le bien d'autrui et cause un dommage, celle-ci est pour autant responsable, et la victime peut en plein droit l'obliger à réparer le dommage subi. Il en est de même pour une personne détruisant le bien d'autrui pensant alors qu'il en est le propriétaire : il est tenu de réparer le dommage, de la

    16 L'article premier de la loi de responsabilité civile

    même manière que celui qui l'a détruit intentionnellement, l'objectif n'étant pas en premier lieu de punir l'auteur du dommage, mais de réparer le préjudice. C'est l'acte intentionnel ou commis par négligence qui entraîne l'obligation de réparer.

    Conformément à l'article 953 du code civil iranien17, la faute correspond à un comportement anormal, constituant une faute active18 ou passive. 19Or si en raison d'une faute ou d'une négligence, un dommage est causé à autrui, son auteur est tenu de l'indemniser.

    L'atteinte à un intérêt comme l'atteinte à un droit, peut engendrer la responsabilité. Selon cette disposition, la notion de faute rassemble à la notion française de la faute. En France d'après la doctrine, la faute est définie comme violation d'une obligation préexistante, elle est donc constituée par la violation d'un devoir. Le comportement de l'agent est à la base de cette définition. Conformément à l'article 951 du code civil iranien, violer une norme ou outrepasser une permission doit être considérée comme une faute : il s'agit d'une faute active. Ce qui permet d'engager la responsabilité d'un individu, est toujours une faute, c'est-à-dire une responsabilité subjective, l'intéressé fait ce qu'il ne doit pas faire. Ici la faute est le fait d'agir autrement qu'il aurait fallu, elle est similaire avec la notion de « bon père de famille » en droit français.

    La responsabilité pour omission est simplement admise en droit iranien, d'après l'article 953 du même code. La négligence est donc considérée comme une faute. Selon cet article « la faute est l'outre passement [d'un droit] ou également la négligence [d'une obligation].». Le code civil, dans son article 952, définit la négligence comme une omission d'un devoir résultant de la loi, ou également de la norme ordinairement adoptée, c'est-à-dire la violation d'un devoir général de comportement. Il précise que « la Négligence (tafrite) consiste en l'omission d'un acte qui, dans la vertu d'un accord de par l'usage ordinaire, est nécessaire pour la protection d'une autre propriété ». Selon Cet article « la négligence » est dérogation d'un engagement dont l'exécution est obligatoire pour la protection d'un bien selon le contrat ou l'usage.

    17L article 953 précise que « la faute inclut l'empiètement (ta 'addi) et la négligence excessive »

    18L'article 951 « l'Empiètement (ta 'addi) consiste en la conduite surpassant les limites de permission ou l'usage ordinaire, par rapport à une chose ou un droit appartenant à un autre. »

    19 L'article 952 « la Négligence (tafrite) est l'omission d'un acte obligatoire en vertu d'un accord, ou selon l'usage ordinaire,qui sont nécessaire pour la protection d'une autre propriété. »

    Cela étant, la responsabilité civile du fait des produits défectueux en droit iranien obéit au schéma classique des actions en responsabilité. C'est-à-dire qu'on a toujours besoin d'un fait dommageable, le dommage, et le lien de causalité entre le fait générateur et le dommage.

    Cependant pour déclancher la responsabilité civile du fait des produits défectueux, il faut qu'un produit soit défectueux au moment de la mise en circulation.

    La nécessité de protection du consommateur nous conduit à fonder une obligation de sécurité du produit, dont l'inexécution constitue une notion objective pour la faute. Dans le domaine des produits alimentaires, l'intervention de l'État est nécessaire. Il contrôle les produits avant leur mise en circulation. S'il découvre un défaut au produit, cela peut être considéré comme la violation d'une obligation de sécurité, qui faire naître sur la tête du producteur une obligation de réparation du dommage causé, peu importe si les parties sont liées par un contrat.

    Quant au consommateur, il s'agit la plupart du temps d'une situation non volontaire suite à l'utilisation d'un produit défectueux ou d'un service mal effectué. Il ne peut pas prévoir cette situation. Pour éviter les risques, la plupart des dispositions approuvées mettent l'accent sur le défaut du produit. Cependant l'origine du vice importe peu. La loi n'a jamais défini la notion de défaut, elle reste soumise à la notion commune de produit. On se demande alors pour quelle raison le produit a été mis en circulation, dans quelle mesure les individus l'utilisent, dans quel but final et pourquoi l'acheteur a voulu l'obtenir?

    Telles seront les motivations habituelles qui nous aident à établir les critères grâce auxquels on peut déterminer les caractéristiques d'un produit normalement utilisé. Pour connaître la notion de défaut à ce stade les magistrats doivent regarder l'usage normal du produit, en tenant compte de la notion de prévisibilité en ce qui concerne l'utilisation normale et habituelle de produit.

    A : La mise en circulation des produits défectueux

    Dans le droit de la responsabilité du fait des produits défectueux, la mise en circulation de ces produits joue un rôle très important. La victime doit prouver le défaut du produit au moment où ce dernier est mis en circulation. De plus si le produit, n'a pas été mis en circulation, il n'y a pas pour autant la responsabilité civile. Il en est de même lorsque le défaut n'existait pas au moment de la mise en circulation du produit. C'est pourquoi on peut dire que, la mise en circulation est l'une des conditions nécessaires pour déclencher la responsabilité civile du producteur.

    Ce dernier peut être considéré comme exonéré de sa responsabilité dès qu'il prouve que le défaut est survenu postérieurement à la mise en circulation. Selon la disposition prévue

    par l'article 18 de la loi relative aux affaires médicales, médicamenteuses et alimentaires, la mise en circulation est un acte de volonté du producteur, par lequel il se dessaisit de son produit à autrui. On serait ainsi tenté de dire que la loi iranienne ne distingue donc pas la notion de mise en circulation de celle de la commercialisation. Cependant la notion de mise en circulation est plus large que celle-ci.

    Il est évident que lorsqu'un produit est mis en circulation contre la volonté du producteur, en cas de défaut par exemple, celui-ci ne peut être considéré comme responsable civilement. Il en est de même en cas de vol. Le projet de la loi protectrice du consommateur à propos de la notion de mise en marche des produits comme nous l'avons déjà dit, est muet, mais il est évident que la responsabilité des personnes intéressées ne se dégage que si un produit défectueux est mis en circulation.

    Or un fabricant ne peut garantir la sécurité de ses produits que jusqu'au moment de leur circulation sur le marché. Toute responsabilité présuppose donc que le produit était défectueux au moment de sa sortie de production. L'article 14 de la loi relative aux affaires médicales, médicamenteuses et alimentaires modifié par la loi de 1988 dans son alinéa 4 précise que, toutes les entreprises et sociétés distributrices de médicaments sont obligées d'indemniser tous les dommages et intérêts lorsqu'elles mettent en marche les médicaments défectueux.

    Selon cette disposition, on peut dire que la mise en circulation du produit n'est néanmoins pas assimilable à la seule notion d'offre au public, ou de mise à disposition du public, si elle est exclusivement de dessaisissement. Il est donc nécessaire de dire que la mise en circulation est un acte volontaire. Or dans les hypothèses où le produit a échappé des mains de son producteur contre son gré (perte, vol ...), il n'y donc pas de responsabilité civile.

    B : Défaut de sécurité

    Conformément aux critères adoptés, est considéré comme non vicié ce qui, dans des conditions d'utilisations normales ou raisonnablement prévisibles, y compris de durée et, le cas échéant, de mise en service, d'installation et de besoin d'entretien, ne présente aucun risque ou seulement des risques réduits compatibles avec l'utilisation du produit et considéré comme acceptable dans le respect d'un niveau élevé de protection de la santé et de la sécurité des personnes. La majorité de la loi a pour objet de garder la santé et la sécurité publique. Pour cela, elle a déterminé les normes relatives aux produits sûrs par de nombreuses dispositions dont l'exécution est obligatoire.

    Le défaut de sécurité signifie l'existence d'un vice ou la non-conformité du produit avec ces normes. Autrement dit, il y a un rapport direct entre la notion de vice du produit et celle de non-conformité. Il est bien évident que dans tous les domaines de responsabilité, surtout la responsabilité du fait des produits défectueux pour engendrer la responsabilité de l'auteur du dommage, et l'indemnisation de la victime, il faut que le produit soit défectueux.

    Cependant il n'a y aucune définition solennelle à cette expression en droit iranien. La jurisprudence l'a défini pour autant comme le manquement de perfection d'une chose selon sa nature ou sa destination. Chaque fois qu'on cherche les éléments qui constituent la responsabilité, l'auteur du dommage occupe une place importante. Il est également incontestable de mettre en cause l'influence mutuelle de ceux-ci en cas de pluralité de cause.

    Aux termes de l'article 2 du projet, sont considérés comme distributeur du produit et prestataire de service tous les producteurs, les importateurs, les intermédiaires. Selon l'article 3 de la même texte, le distributeur, non seulement est garant d'exempte de vice de son produit conformément aux dispositions générales rédigées par le ministre de l'Hygiène, mais est également responsable du dommage causé par un défaut de son produit.

    Lorsqu' un produit est conforme aux normes énoncées par le ministre de la santé et qu'il répond à des exigences nécessaires, il est alors considéré comme libre de vice pour les risques couverts par ces normes. C'est-à-dire le produit mis en cause est considéré comme sans danger. Dans ce cas, la notion de défaut de sécurité est plus vaste que celle de défaut de vice. Par exemple, un produit chimique non vice et conforme avec sa nature et son destinataire raisonnable est pour autant danger pour les enfants ou pour la consommation humaine lorsqu'il ne présente pas sa dangerosité. L'ensemble des règles relatives aux protections des consommateurs oblige les intéressés à ne pas mettre en circulation les produits ayant un défaut qui mettent en danger la santé des individus.

    §2 : Le dommage

    Dans tous les systèmes juridiques, le dommage est le point de départ de l'action en responsabilité au sens large. Il n'y pas de responsabilité du fait du produit, seulement si le produit est défectueux mais encore faut-il savoir si le produit défectueux était la cause du dommage. Ici on peut se poser plusieurs questions : Quelle est la nature du dommage réparable ? Quels types de dommages sont réparables ? Peut-on parler de la légitimité de l'intérêt lésé ? Du caractère certain du préjudice ? Du caractère personnel du dommage ? Est ce que toutes les formes des dommages comme le dommage économique pur et le préjudice moral sont réparables?

    On aura l'occasion de dire que le dommage est au coeur de la responsabilité civile, néanmoins tout dommage n'implique pas de réparation. En effet, le droit Iranien de la responsabilité est très réticent à l'idée de reconnaître la réparation du dommage économique pur et du préjudice moral. Le dommage économique correspond à la perte financière indépendamment de tout dommage corporel ou matériel.

    Ces types de dommage posent problème car il est immatériel et plus difficile à comprendre. De plus, il n'y a pas de critère fixe pour le calculer. Il peut avoir une ampleur considérable. Cependant lorsqu'on a un dommage matériel qui a des répercutions économiques, et si les parties ont inclus une clause d'indemnisation dans leur d'accord, la réparation du dommage économique ne pose pas de problème, les parties ont toutes les possibilités pour le réparer.

    A : Les caractères du dommage

    Avant d'aborder la détermination des dommages réparables selon les dispositions relatives aux faits des produits défectueux, il faut mentionner que celle-ci ne nous donne aucun critère afin de pouvoir le faire, elle reste soumise au droit commun de la responsabilité.

    Comme nous l'avons déjà vu, le dommage est l'un de trois éléments de la responsabilité civile. S'il n'y a pas de dommage, il n'y a pas de responsabilité. Toute personne victime d'un dommage causé par un produit défectueux peut exercer l'action en réparation que lui donne la loi. Or lorsqu'on parle du dommage, il s'agit d'un dommage ayant un caractère légitime, et protégé par la loi ou l'usage. En droit iranien, le concept du dommage est une notion subjective. C'est-à-dire qu'afin de savoir si le dommage est réparable, on regarde les conséquences prévisibles de celui-ci. Bien évidemment la notion du dommage correspond à la situation où on perd l'intérêt ou on subit le manquement d'un bien ou encore lorsqu'on atteint à la santé ou tout autre droit comme la réputation de quelqu'un.

    La détermination du montant du dommage est faite par l'appréciation du juge du fond, sauf dans les cas où un texte de loi impose une base ou le contrat fixerait lui-même le montant du dommage. Pour déterminer l'existence du dommage subi par la victime, le juge doit porter son attention aux circonstances de la cause du dommage, c'est à dire la substance du produit même ; par exemple l'utilisation en surplus de certaines choses selon leur nature qui peuvent être dommageables.

    Pour distinguer le dommage réparable, le droit iranien envisage trois caractères :

    1 : Le caractère direct

    Le dommage doit être le résultat direct de fait dommageable. Autrement dit, il est indispensable que le dommage soit la conséquence directe du fait générateur du dommage. Selon cette idée, il n'y a aucune d'autre cause entre le dommage et le fait dommageable, de sorte qu'on peut dire que le dommage est le résultat exact de ce dernier.

    Ce qui est sous-entendu à l'article premier de la loi de responsabilité civile, selon ce caractère du dommage, c'est seulement la victime immédiate qui peut exercer une action en responsabilité. La loi ne donne pas lieu à la réparation du dommage pour une autre personne.

    2 : Le caractère certain

    Pour que le dommage soit réparable il faut qu'il soit actuel. Lorsque le préjudice est incertain, il est irréparable. Le dommage incertain est celui dont l'existence ne peut être établie avec suffisamment de certitude. Il n'y a pas d'indemnisation du préjudice purement éventuel.

    Bien évidemment, afin d'estimer le dommage, ce dernier doit être acceptable et certain au moment où le magistrat statue. Le dommage probable n'est pas réparable. Pour évaluer le dommage de façon exact et équitable, on doit tenir compte de la situation de la victime au moment de la survenance du dommage. Selon les dispositions générales, la responsabilité ne donne pas lieu à la responsabilité pour un dommage futur, autrement dit il n'y a pas d'indemnisation du préjudice purement éventuel. Cependant lorsque la survenance du dommage est certaine et inéluctable, le juge estime que le dommage est certain. Il est évident que les dommages potentiels ne sont pas réparables.

    3 : Le caractère légitime

    Quant au caractère légitime du dommage, l'objet détruit doit être légalement considéré comme tel, et donc avoir une valeur. Par exemple, le vin est absolument prohibé pour les musulmans, il n'a pas de valeur et n'est donc pas un biens au regard de ce droit, et bien évidemment l'acquéreur du vin défectueux, ni selon le règle commune du contrat (vice caché), ni sur le fondement de responsabilité du fait des produits défectueux, ne peut pas être indemnisé. Il en va de même, lorsqu'un produit narcotique est l'objet d'une vente.

    4 : Le dommage prévisible

    Il est évident que selon le principe de la nécessité de la réparation intégrale du dommage (la 'a zarare), la victime a le droit de l'indemnisation pour tous les dommages qui lui sont causés, mais ceux-ci doivent être raisonnablement prévisibles pour l'auteur du

    dommage. En effet, ce dernier n'est pas responsable pour les conséquences anormales et très loin de son comportement.

    B : Le dommage réparable

    Dans le droit iranien, sur le fondement de l'article premier de la loi de la responsabilité civile et selon la disposition générale du code civil, les dommages réparables sont : le dommage matériel, le dommage corporel et le dommage moral.20Au moment de l'adaptation de la loi de la responsabilité civile, la conception étroite du dommage réparable a été abandonnée pour une définition plus large du dommage incluant le dommage moral. Malgré tout, pour reconnaître l'existence de ce dernier, il y a eu des hésitations, surtout si le préjudice d'affection est relatif à la perte d'un être cher.

    Bien évidemment la loi ne nous dit rien, et la jurisprudence jusqu'à maintenant, n'a pas eu l'occasion de se prononcer. Néanmoins, l'insuffisance des motivations des jugements et surtout le caractère global de l'indemnité allouée ne permettent pas de se faire une idée précise sur la nature des dommages que les magistrats acceptent effectivement de réparer.

    Si la réparation du dommage purement économique ne présente pas d'originalité notable par rapport aux droits modernes, en revanche, le dommage moral, en droit iranien mérite que l'on s'y attarde. A propos du préjudice moral par ricochet, il ne donne pas lieu à la réparation. Néanmoins, il y a des hypothèses dans lesquelles l'indemnisation des héritiers de la victime défunte est acceptable.

    En droit iranien, selon la disposition prévue par la loi, lorsque la victime subit un dommage corporel, l'auteur du dommage est obligé de l'indemniser. L'article 294 du code pénal définit cette sorte de réparation. Il prévoit que « le diyah est la valeur payable à la victime ou à ses héritiers pour leur indemnisation en cas de blessure ou de meurtre.» Il y a

    20 L'article 1de la loi de responsabilité civile dispose que «quiconque agissant intentionnellement ou par négligence porte atteinte illégalement à la vie, au corps, à la santé, à la liberté, à la propriété, ou à tout autre droit d'autrui est tenu à l'égard de celui-ci à la réparation du préjudice qui en résulte »

    des cas où le diyah ou le prix de sang sera payé aux héritiers de la victime en cas de décès de cette dernière21.

    Lorsque la victime perd sa vie à cause d'une atteinte, ses héritiers ont le droit de remplacement au lieu de la victime défaut. Cette hypothèse est ressemblante à l'indemnisation par ricocher en droit français. Toutefois l'indemnisation se limite ici au montant qui a été fixé par la loi. La privation de jouissance à la suite d'un fait illicite également oblige son auteur à le réparer. Il s'agit de «areche» qui permet l'indemnisation de la victime pour le préjudice qui n'est pas mentionné par la loi comme le préjudice d'agrément. Cependant les juristes sont très attachés à l'existence d'un dommage ayant le caractère stable et certain.

    Il est évident qu'en premier lieu, le concept de dommage réparable n'est pas restreint aux atteintes visibles, aux choses. Dans ce système juridique, l'atteinte à un droit en tant que patrimoine personnel peut déclencher la responsabilité de l'auteur du dommage.

    1 : Le dommage matériel

    Le dommage matériel au sens strict soit contractuel soit délictuel, correspond au dommage patrimonial ; ce type du dommage et les lésions corporelles sont ceux qui sans aucun doute et de façon considérablement simple sont réparables. Il s'agit principalement d'atteinte à un bien, soit par la destruction, soit par la détérioration. Sous l'influence des règles émanant de l'Islam, le droit iranien a la vocation de réparer la totalité du dommage.

    Cependant, il reste quelques points qui ne sont pas distincts. Par exemple, il ne distingue pas le dommage et le préjudice : dans la majorité des cas, la notion du préjudice s'identifie à celle du dommage. Néanmoins par conclusion le dommage économique pur ne

    21 L'article 295 du code pénale « l'argent versé pour un meurtre est payé dans les cas suivants : le meurtre, la blessure ou le défaut dans un membre qui arrive purement accidentellement, et ce sans intention volontaire de la part de l'auteur par exemple quand il tire un coup de pistolet pour le jeu et que celui-ci atteint une personne.

    Le Meurtre, la blessure ou le défaut dans un membre effectués de façon quasi-intentionnels. Cela se produit quand l'auteur a commis un acte qui ne constitue pas le crime et n'avait pas l'intention de le commettre, par exemple quand un père frappe son fils afin de lui donner une correction, qui ne constitue pas en soi un crime, mais cause accidentellement le crime, ou quand un médecin cause accidentellement la mort d'un de ses patients.

    Les quelques exemples de meurtre prémédité où la revanche (qissase) n'est pas permise.

    donne lieu à réparation. Le dommage matériel en droit iranien, contient le dommage résultant de la responsabilité contractuelle ou extracontractuelle.

    2 : Le dommage corporel

    Les dommages corporels résultent de toute atteinte à l'intégralité physique de la victime. Ce sont les cas qui couvrent le dommage causé par la mort ou par des atteintes corporelles à cette dernière. Peu importe que l'atteinte soit volontaire ou non. Lorsque le manque d'expérience ou dérogation d'une norme est à l'origine du dommage, celui-ci selon le paragraphe 3 de l'article 295 du code pénale est tout simplement réparable22.Dans le cas où la victime blessée est survivante, c'est elle-même qui demande la réparation. La loi détermine le dommage corporel car par cas. Selon les dispositions générales prévues par la loi, la victime a la possibilité de l'indemnisation de ce type du dommage par une demande simple au cours saisie.

    Pour cela, on ne l'oblige pas à préparer le procès judiciaire. La victime peut demander la réparation intégrale de tous les préjudices patrimoniaux nés de l'atteinte corporelle. Ce sont des frais médicaux, ceux du procès, l'incapacité au travail. Dans ce cas, elle doit demander par une requête judiciaire. Cependant, elle ne peut pas demander les pertes futures. Il n'y a pas de place autonome pour le préjudice moral au sens strict.

    Le diyah

    La notion de diyah a été propagée dans la culture juridique iranienne par le premier code législatif après la révolution de 1979, par l'islamisation des lois. L'article 294 du code pénale définie le diyah comme le coût déterminé par la charia qui se paie dans le cas d'attente à l'intégrité physique volontaire et non volontaire à la personne, causant la morte ou blessure de la victime.

    Selon l'article 295 du code précité l'argent versé pour un meurtre (diyah) est payé dans les cas suivants :

    22 Ce paragraphe précise que « Si un meurtre ou une blessure arrivent à la suite de la négligence ou de l'imprudence ou du manque d'expérience pour observer les règlements pertinents. le meurtre,ou la blessure ne serait pas arrivés si ces règlements avaient été observés, ils seront considérés équivalents à quasi-intentionnel. ».


    · Le meurtre, la blessure ou le défaut dans un membre qui arrive purement accidentellement, et ce sans intention volontaire de la part de l'auteur par exemple quand il tire un coup de pistolet pour le jeu et que celui-ci atteint une personne.

    · Le Meurtre, la blessure ou le défaut dans un membre effectués de façon quasi- intentionnels. Cela se produit quand l'auteur a commis un acte qui ne constitue pas le crime et n'avait pas l'intention de le commettre, par exemple quand un père frappe son fils afin de lui donner une correction, qui ne constitue pas en soi un crime, mais cause accidentellement le crime, ou quand un médecin cause accidentellement la mort d'un de ses patients.

    · Les quelques exemples de meurtre prémédité où la revanche (qissase) n'est pas permise.

    I : L'arche

    C'est le cas où la loi n'a pas déterminé la quantité du dommage, le juge le fait suivant les circonstances aux dires de l'expert en tenant compte du dommage déterminé par la loi, comme un préjudice biologique.

    II : Le préjudice esthétique

    Le préjudice esthétique est la souffrance et la douleur morale éprouvée par la victime du fait de l'atteinte à son apparence physique. Son estimation dépend de la nature des lésions, ainsi que de la condition du blessé, du sexe et de l'âge de la victime. La tendance actuelle des tribunaux est à la multiplication des préjudices moraux indemnisés à la suite de la survenance d'un dommage corporel. Ainsi le préjudice sexuel, par exemple la perte des capacités sexuelles ou de la procréation est tout à fait réparable sans difficulté.

    §3 : Le lien de causalité

    Il s'agit du rapport entre le dommage et le fait générateur du dommage. En principe, il faut que le lien de causalité soit direct et que le dommage résulte directement de l'action de l'auteur du fait dommageable. Comme d'ailleurs dans le cas de la responsabilité du fait des produits défectueux, c'est la victime demandeuse qui doit apporter un certain nombre de preuves.

    Quand il convient d'établir le caractère défectueux du produit, la présentation du défaut prend une place importante, mais dès lors que le défaut est caractérisé, c'est à la victime qu'incombe d'établir le lien de causalité avec le dommage.

    Selon les articles 33123 et 33224 du code civil, le dommage peut résulter directement de l'acte de l'agent, c'est-à-dire « moubacherate » (intendance), ou être causé de façon indirecte, c'est-à-dire « tassbibe ». Selon la jurisprudence chi'ite, si une personne creuse un puits dans une rue ou dans un endroit public et une autre personne y met une pierre, il est possible qu'un passant heurtant cet obstacle, tombe et alors se sera normal une fois tombé qu'il se blesse, c'est cette dernière qui est responsable, et alors cela donne lieu à une réparation.

    Nous prenons un autre exemple : une personne lance un pot de fleur, normalement il tombe et casse. Dans ce cas le dommage donne lieu à réparation, car le lien de causalité entre le dommage et le fait générateur du dommage est sans doute direct.(l'article 328 du code civil)

    Imaginons que la personne mentionnée a pour but de abîmer le pot de fleur, coupe l'une des cordes qui suspend celui-ci , et par hasard une autre personne se heurte avec le pot de fleur dont les cordes ont été déchirées, le résultat c'est donc que le pot de fleur tombe et se brise. L'article 332 nous dit que l'auteur du dommage est obligé de réparer le dommage causé. Selon cet article quiconque qui détruit la chose d'autrui et cause un dommage, doit obligatoirement le réparer, soit en donnant un nouvel exemplaire de la chose qui a subi un préjudice, soit par compensation de la valeur du bien, s'il est seulement abîmé ou détérioré, il est alors dans l'obligation de le réparer. Mais dans le deuxième cas de cause du dommage (tassbibe), conformément à l'article cité la personne n'est pas responsable sauf dans le cas où la cause indirecte est plus forte que la cause directe.

    Prenons un autre exemple : une personne achète un sandwich, une autre en l'absence de celle-ci offre le sandwich à une troisième personne, la troisième personne ignore qui est le propriétaire et pense que c'est l'offrant donc il mange le sandwich. L'acheteur arrive pose des questions à ce mangeur, lui demandant pourquoi il est en train de manger son sandwich.

    Dans cet exemple, on comprend que le mangeur n'est pas responsable malgré qu'il soit la cause directe. Par conséquent, c'est l'offrant qui est la cause indirecte et il est

    23 L'article 331 « Quiconque qui détruit la chose d'autrui et cause un dommage, doit obligatoirement le réparer, soit en donnant un nouvel exemplaire de la chose qui a subi un préjudice, soit par compensation de la valeur du bien, s'il est seulement abîmé ou détérioré il est alors dans l'obligation de le réparer. »

    24 L'article 332 « Si quelqu'un organise la destruction d'une propriété et que quelqu'un d'autre fait l'action, ce dernier (le véritable auteur) sera tenu responsable et pas la partie qui a organisé l'action, à moins que celui-ci est commis un acte plus grave, de telle façon que selon la coutume et selon l'usage, la destruction pourrait lui être attribuée. »

    également responsable. Cet exemple non seulement peut bien expliquer le rapport entre la cause matérielle et la cause juridique mais aussi distinguer la différence entre le « moubacherate » et le « tassbibe ».

    Il semble que la solution n'est pas juridiquement pour autant acceptable. Car on peut comprendre à ce rapport une responsabilité absolue selon la disposition prévue par l'article 328 du code civil. Il est bien évident que dans le cas de destruction de chose, la situation mentale de l'auteur du dommage ne peut pas entrer en ligne de compte. Peu importe qu'il ait causé le dommage intentionnellement. Autrement dit en cas de destruction de chose même non intentionnellement, l'auteur du dommage est obligé d'indemniser totalement la victime. Dans cet exemple, le mangeur est bien évidemment responsable à l'égard du propriétaire, et l'offrant est également responsable envers le mangeur.

    La question du lien de causalité est une question délicate en droit iranien, on ne se borne pas à la cause matérielle mais on cherche beaucoup plus loin pour trouver la cause juridique. Pour engager la responsabilité du défendeur, on doit déterminer si sa conduite a joué un rôle dans la survenance du dommage. En présence d'une action concrète, on regarde si le dommage se serait produit si le défendeur n'avait pas agi.

    Un autre exemple : on imagine qu'une personne ouvre la cage d'un oiseau, celui-ci s'envole et retrouve sa liberté, une question alors se pose : est-ce que la personne qui a ouvert la cage est réellement responsable ? On peut dire qu'il n'y pas de lien de causalité entre le fait cité, et le dommage, car c'est l'oiseau lui-même qui s'envole de sa propre volonté, donc il n'y a pas de lien de causalité, il n'y a pas non plus de responsabilité.

    Cet argument à première vue semble juste, mais en fait ce n'est qu'apparence trompeuse. En effet, cet argument n'est pas juste car l'oiseau n'a pas de volonté, il n'a pas de conscience et de pouvoir de réflexion. On doit donc trouver le comportement anormal, on a vu que l'oiseau a un comportement logique, alors que le comportement de la personne qui ouvre la cage est peut-être une conduite anormale, et c'est cette conduite anormale qui va encourir la responsabilité. Revenons sur l'exemple du pot de fleur et constatons que le résultat entre le coupeur de cordes et une personne qui lancerait un pot de fleurs est similaire. Autrement dit, le coupeur, comme cette dernière, sera responsable à l'égard de la victime pour le dommage survenu de son comportement.

    Lorsqu'un dommage a plusieurs causes et que plusieurs personnes en sont responsables, c'est le juge de fond qui détermine souverainement la modalité de la responsabilité. Il est possible que suivant les circonstances, la théorie équivalence des conditions ou la causalité adéquate soit applicable. Lorsque le dommage est à la fois causé

    par l'auteur du dommage et par le fait de la victime, ou par le fait d'un tiers ou encore d'un évènement extérieur, ayant les caractéristiques de la force majeure, dans le cas où la victime elle-même commet une faute, ou la cause extérieure est considérée comme la force majeure, les magistrats se prononceront pour une exonération de responsabilités ou un partage égal de responsabilités avec le tiers suivant la circonstance.

    Dans l'hypothèse où le dommage est le résultat d'un accident dont la victime commet une faute elle-même, le juge se prononce pour la moitié du dommage subi par chacune des parties. Ici l'indemnisation se divise en deux partages égaux.

    Les dispositions de la loi sont très claires à ce sujet. L'article 335 du code civil précise que«Si une collision arrive entre deux bateaux, ou deux trains,[...] la responsabilité appartient à la personne dont l'acte intentionnelle ou la négligence a causé la collision, et si les deux parties étaient également responsables de la collision, la responsabilité sera partagée entre eux. »

    Il en est de même dans le cas d'accident entre deux voitures etc. Selon cette idée, celui qui commet une faute ou une négligence par laquelle l'accident a été impliqué est parfaitement responsable. Il vas de soi lorsque les parties commettent une faute ou une négligence tous sont responsables. L'article 336 du code pénal dispose que « en cas d'accident entre deux automobiles, soit lorsque les deux parties sont coupables, soit lorsqu'elles ne le sont pas, chacune d'elle est responsable à l'égard de l'autre pour la moitié du dommage survenu, Mais lorsque l'une des deux commet la faute, c'est seulement elle qui est obligée de réparer les dommages causés par sa faute. »

    Si les caractéristiques de la force majeure ne sont pas réunies, l'auteur du dommage est responsable pour la réparation intégrale du dommage. Cependant, lorsque les conditions de force majeures sont réunies, il est évident qu'elle peut être considérée comme une cause exonératoire totale ou partielle. Dans le domaine de notre débat, la responsabilité du fait des produits défectueux, présuppose que le dommage soit causé par le défaut du produit. Des accidents sont parfois le résultat de plusieurs causes. Par exemple, un incendie causé par la surchauffe d'un élément électrique non signalé à cause du défaut d'un détecteur. La responsabilité présuppose seulement que le défaut du produit a été un élément dans la chaîne de cause.

    Cependant quand la question est de savoir si le dommage est attaché à la fonction du produit lui-même ou l'un des éléments qu'il possède, alors l'attribution du dommage à telle ou telle cause n'est pas très simple. Il est évident qu'il n'est pas suffisant pour un produit que le défaut soit une cause matérielle d'un dommage. On doit établir un rapport logique entre le

    dommage et la cause présumée. Pour arriver à ce stade, le juge doit regarder s'il y a une relation logique entre le fait et la conséquence normale.

    Dans notre exemple cité plus haut il est normal que l'oiseau s'envole dans cette condition. Ou bien dans un autre exemple si une personne creuse un puits dans une rue ou dans un endroit public, il est possible qu'un passant tombe, et alors ce sera prévisible une fois tombé qu'il se blesse,et cela doit donner lieu à une réparation.

    Section 2 : Les personnes relatives

    En général, chaque action suppose deux parties : le demandeur et le défendeur. Mais dans le cas de responsabilité des produits défectueux, plusieurs personnes sont impliquées, selon leur rôle dans la situation prévue par la loi.

    La majorité des dispositions relatives aux actions résultants des produits défectueux ont la vocation de défendre la partie la plus faible (qui en principe correspond au consommateur), contre la partie la plus forte c'est-à-dire le producteur.

    De plus, ces derniers ne seront reliés que par l'intervention d'intermédiaires, il s'agit alors du fournisseur, du distributeur, de l'importateur. Nous les étudierons tour à tour selon leur rôle dans cette section.

    §1 : La victime

    L'intervention directe de l'État Iranien dans le domaine du fait des produits défectueux depuis la deuxième moitié de ce dernier siècle avait commencé par éditer la loi du 29 juin 1955, relative aux affaires médicales, médicamenteuses et alimentaires. Le législateur iranien a établi une obligation générale de sécurité relative aux médicaments et aux aliments. Pour garantir la santé publique, le mouvement de protection des consommateurs sanctionne le défaut de sécurité des médicaments et des alimentaires.

    Le droit pénal donne également certains ordres particuliers aux fabricants des éléments qui mettent en risque la santé publique en pénalisant ceux qui sont défectueux. Mais cette police, préventive et protectrice, n'a pas pour autant supprimé les accidents dommageables, ainsi que la nécessité d'indemniser les victimes, consommateurs direct ou indirects. Il mérite de préciser ici que, avant l'entrée en vigueur de cette loi, le système de responsabilité pour les produits défectueux, sans avoir aucun titre, s'appuyait sur les fautes du fabricant.

    Selon les dispositions prévues, la victime correspond à quelqu'un qui, après avoir consommé ou utilisé un produit défectueux, ou un service mal fait, a subi un dommage tant patrimonial que corporel. Le jour où, en mettant en circulation des produits faussés, les individus avaient été gravement intoxiqués, voir tués, le législateur avait édicté la peine

    capitale pour l'accusé. Ainsi, à l'instar de l'article 18 du même loi sur la protection des victimes pour cause de consommation de médicaments falsifiés, s'identifiait la responsabilité contractuelle et la responsabilité extracontractuelle. La même solution avait été prise à propos d'aliments dans l'article 19 de cette même loi.

    Du plus, selon la règle générale du droit de la responsabilité, le producteur est obligé de réparer tous les dommage et intérêts résultant de son produit défectueux.

    A : La détermination de la victime

    Les dispositions générales relatives à notre débat ne font aucune distinction entre les deux sortes de responsabilité, c'est-à-dire entre la responsabilité délictuelle et contractuelle, car en général, la notion de protection du consommateur en tant que sujet de cette protection suppose que personne ne soit laissé sans défense. Surtout lorsque les deux parties de l'action de la réparation du dommage ne sont pas équilibrées économiquement. Pour garantir cette protection, la notion du consommateur et celle-ci de la victime ont un sens large, peu importe qu'ils soient liés par un contrat avec les personnes responsables, comme les producteurs, les vendeurs, les distributeurs...Pour que la victime puisse demander la réparation intégrale du dommage subi, il faut supprimer la distinction entre la responsabilité contractuelle et la responsabilité extracontractuelle, sinon elle ne pourra pas s'adresser au producteur. Or, constamment, le consommateur obtient sa nécessité au fournisseur le plus proche de lui, il est donc envisageable que le producteur soit inconnu pour celui-ci. Le producteur ordinairement vend son produit par un intermédiaire et le consommateur se trouve à la fin de cette chaîne.

    La question de savoir si l'intermédiaire peut être considéré comme victime lorsqu`il subit un dommage moral à cause de la distribution des produits défectueux. Peut-il agir immédiatement contre le producteur en cas de perte de sa réputation et de sa célébrité?

    Il y a une difficulté, par exemple supposons un distributeur reconnu ayant une très bonne réputation connu pour sa crédibilité sur le plan commercial, ayant une clientèle très étendue, sans le savoir celui-ci distribue un produit défectueux. Il en résulte de cette situation à la suite de la distribution qu'il perd toute confiance, et sa réputation est entachée. Il n'y a ici aucune contradiction dans le fait qu'il subit un préjudice moral. Il faut qu'il puisse s'adresser à la personne responsable.

    1 : Le consommateur

    Selon la définition prévue par le projet, on nomme « consommateur » toute personne physique ou morale qui acquiert ou prépare ou utilise des produits ou des services pour son besoin personnel, ou pour celui de son subordonné. Cette définition pose des problèmes parce que la loi n'est pas très claire, à première vue on pense que c'est seulement l'acheteur qui a le

    droit d'intenter contre le producteur, cette compréhension ne favorise pas la sécurité du consommateur. La loi a pour but de protéger n'importe quel consommateur qui subit un dommage, cet article dit que le consommateur est celui qui a acheté quelque chose pour son subordonné mais le subordonné n'a pas la capacité de s'adresser à la personne responsable.

    La loi doit donc être clarifiée pour donner une possibilité simple et claire à la personne consommatrice elle-même afin qu'elle puisse sans s'adresser à l'acheteur assigner la personne responsable. Par exemple, nous sommes invités chez une amie, elle a préparé le dîner. Par hasard le jambon était contaminé par la salmonelle, les personnes qui en mangent vont être contaminées. L'article dit que c'est l'acheteur qui doit s'adresser à la personne responsable, je propose qu'il vaudrait mieux remplacer le mot exact consommateur par acheteur pour arriver à ce stade. L'objectif d'une telle disposition est clairement la protection de la victime contre les dommages causés à ses intérêts au sens large suite à l'utilisation d'un produit défectueux. Pour éviter toute complication on peut étendre la notion de consommateur afin de comprendre toutes les personnes qui utilisent les produits défectueux d'une certaine manière ou alors l'employeur ou le travailleur risque de rester hors du champ d'application de la loi.

    Le point important de cette définition est que cela couvre les produits et les services qui seront vendus aux entreprises car il est sans aucun doute évident que les produits et les services qui sont vendus aux entreprises doivent satisfaire aux mêmes conditions de sécurité et qualité que les produits et les services qui sont vendus dans le commerce aux particuliers.

    2 : L'acheteur

    La question est de savoir si l'acheteur pas en tant que consommateur mais en tant qu'intermédiaire peut intenter un procès contre le producteur lorsqu'il a subi un dommage et intérêt suite à la mise en circulation d'un produit défectueux par son fournisseur, par exemple, sa réputation. Lorsque le dommage est subi par un tiers, par exemple si la victime est une autre personne que le consommateur, seule la responsabilité extracontractuelle du fabricant

    selon le fondement de l'article 1 de la loi de responsabilité civil25 et l'article 331 et suivants du code civil.26

    Selon l'idée que l'on a déjà évoquée ici, l'acheteur en tant qu'intermédiaire joue un rôle dans le processus de circulation du produit. Il est évident qu'il subit un préjudice contre sa réputation sans avoir consommé personnellement le produit. Le principe de protection de l'intégralité physique et personnelle de l'individu exige qu'aucune victime ne reste en dehors de la protection de la loi, la loi protégeant uniquement l'acheteur en tant que consommateur, mais non en tant qu'intermédiaire.

    3 : Le tiers

    Est-ce que le tiers, qui est la victime par défaut d'un produit dont le consommateur est une autre personne que ce dernier, peut assigner toutes les personnes constituant la chaîne de préparation et de distribution commerciale des produits, ou bien seulement le véritable producteur ?

    Le projet ne protège toujours que le consommateur, il ne protège pas d'autre personne sinon lui. Il est évident que la victime en tant que telle a la possibilité de s'adresser à l'auteur du dommage. Car c'est par le fondement du droit commun de la responsabilité qui a été établie sur la disposition générale de l'article premier de la loi de la responsabilité civile. Néanmoins les motivations prévues du projet ont pour objet de non seulement protéger la victime mais aussi d'empêcher de mettre en danger toute autre personne. Autrement dit pour cette loi, l'idéal est en effet tant de protéger la victime qu'éviter la situation qui permet au producteur de mettre le produit défectueux en circulation.

    Le droit iranien de la responsabilité selon la règle générale de la « nécessité de réparation du dommage et préjudice » qui a été inspiré par le fiqh chiite27 a pour but de protéger toutes les personnes qui subissent un dommage, quoique soit son origine. Cette motivation est en effet clairement compréhensible à l'article premier de la loi de la

    25 L'article 1de la loi de responsabilité civile dispose que « quiconque agissant intentionnellement ou par négligence, porte atteinte illégalement à la vie, au corps, à la santé,à la liberté, à la propriété ou à tout autre droit d'autrui, est tenu à l'égard de celui-ci à la réparation du préjudice qui en résulte. »

    26 331 « « Quiconque qui détruit la chose d'autrui et cause un dommage, doit obligatoirement le réparer, soit en donnant un nouvel exemplaire de la chose qui a subi un préjudice, soit par compensation de la valeur du bien, s'il est seulement abîmé ou détérioré il est alors dans l'obligation de le réparer. »

    27 Cette règle fut intitulé « la 'a zarare » qui signifie non dommage en langue française.

    responsabilité civile. La majorité des dispositions prévues jusqu'à maintenant ne sont pas précises à ce sujet, mais sous entendu de l'article mentionné, on peut déduire cet argument. De plus, le magistrat se prononce par la règle citée selon laquelle le producteur peut être considéré comme responsable pour tous les dommages causés par son produit que subit n'importe quelle personne.

    Celui-ci est responsable non seulement envers le consommateur, mais aussi à l'égard de toutes les autres personnes qui ont subi un dommage par un défaut de sécurité de son produit sur le fondement de la responsabilité délictuelle.

    On serait ainsi tenté de dire qu'elle mérite d'être expliquée cette règle comme la source essentielle des dispositions générales de la responsabilité.

    §2 : Le défendeur

    Les personnes responsables sont celles qui sont intervenues pendant le processus de production du produit ou sa distribution jusqu'au distributeur final qui est lui-même lié au consommateur. En effet, la victime ne peut pas directement assigner le producteur lorsqu' il n'est pas attaché à ce dernier par un contrat.

    La victime sait avec qui elle avait une relation contractuelle, mais elle doit déterminer d'abord à qui s'adresser pour obtenir la réparation. En effet, celui qui délivre le produit doit répondre. Il est évident, dans cette situation non satisfaisante, que le consommateur lésé doit chercher et donc trouver lui-même le responsable du défaut.

    Ceci se révèle souvent impossible, étant donné que le consommateur ne peut pas connaître forcément les acteurs de la chaîne de production. Si la victime préfère s'adresser directement à celui dont l'acte est la source du défaut, c'est-à-dire le fabricant, il faut qu'il établisse une action sur le terrain de la chaîne du contrat.

    Le système est très strict et pose toujours des problèmes. Cependant, pour remédier à cette difficulté pratique, dans le projet, il été indiqué que la victime a la possibilité d'obliger le producteur à la réparation, peu importe qu'il existe un contrat ou pas.

    Pour moi ce n`est pas suffisant, étant donné que si la victime ne connaît pas toutes les personnes de la chaîne de production, comment pourra-t-elle agir contre l'acteur dont le fait est à la source du dommage.

    Pour éviter cette difficulté majeure, il faut que la loi se modifie de telle façon qu'elle puisse donner la possibilité au consommateur lésé d'avoir l'occasion d'intenter une action contre le fabricant du produit dont le fait est à la source du dommage et subsidiairement contre les autres personnes impliquées dans le processus de production ou de distribution.

    Cependant dans ce rapport entre les personnes impliquées, il appartient au défendeur de trouver celui qui doit couvrir le dommage.

    Finalement, c'est le producteur en tant que fabricant qui doit réparer le dommage causé à l'intéressé, car le producteur réalise une activité économique, par laquelle il tire profit, il est logique de dire que celui qui gagne le plus, mérite de payer. Le distributeur peut s'adresser à son fournisseur ou à son contractant pour l'indemnisation des dommages qu'il sera condamné à l'égard de la victime.

    A : Le producteur

    Il n'y a aucune définition légale pour cette expression, mais selon l'indication présentée, on peut définir le producteur comme une personne dont l'activité professionnelle est la production, l'importation et la distribution d'un produit ou la prestation d'un service. Peu importe que le produit soit un produit fini ou /et une matière première ou encore une partie composante. Peuvent être considérés comme producteur, le fabricant ou son représentant, l'importateur ou celui qui modifie le produit, le prestataire d'un service, le vendeur ou encore l'intermédiaire.

    La loi du 29 juin 1955 relative aux affaires médicales, médicamenteuses et alimentaires n'a pas donné de définition de cette entité. Elle met l'accent sur le distributeur dans son article 14 aliéné 4, mais elle élargit la champ d'application incluant le mot «quiconque» dans l'article 1 8.Cet article précise que «quiconque commet une falsification en matière de production des médicaments ou qui met sur le marché des médicaments périmés ou qui mélange des médicaments d'origine avec ceux qui ne le sont pas, ou encore qui dispose des médicaments

    falsifiés consciemment, sera considéré comme coupable et sera condamné :

    · Soit à la peine capitale, lorsque l'utilisation de ceux-ci a causé la mort d'un malade ;

    · Soit à être emprisonné à vie, lorsque le médicament en cause fait perdre à la personne l'usage de l'un de ces cinq sens ;

    · Soit à être condamné à trois ans d'emprisonnement, lorsque la durée du traitement concernant la maladie engendrée dépasse les deux ans ;

    · Soit à être condamné d'un an à trois ans d'emprisonnement, lorsque l'utilisation de ce médicament n'a pas causé de problème.

    De plus, la personne concernée est obligée de payer une amende de 150 000 rials, et également indemniser le consommateur blessé.

    La loi a pour but de définir le producteur de manière large. Il est nécessaire que la victime puisse toujours trouver un responsable à qui demander la réparation.

    L'article 2 du projet pour mieux protéger le consommateur utilise le terme distributeur au lieu du terme producteur. L'idée est qu'il puisse être indemnisé en s'adressant à la personne la plus proche.

    Cependant on peut définir le producteur comme le fabricant à titre professionnel d'un produit fini ou le producteur d'une matière première, ou encore le fabricant d'une partie composante. Par analogie, le vendeur, bailleur ou tout autre fournisseur professionnel, sont considérés comme producteurs. Ils sont tous responsables dans la même condition que le producteur. Pour mieux protéger la victime, il faut que la loi reconnaisse une notion solidaire de la responsabilité. Cette sorte de responsabilité a une place précise et considérable dans le fiqh chiite. Les magistrats pourront compenser cette lacune de loi en s'adressant aux règles dont l'exécution donne une réparation intégrale du dommage résultant d'une atteinte à un droit ou un intérêt protégé.

    L'article 3 du code de procédure civile précise que « les juges sont obligés d'examiner les actions et de prendre le jugement ou trancher le litige conformément à la loi. En cas d'absence, de lacune ou encore d'obscurité de la loi, ils doivent trancher le litige selon les sources valables du fiqh chiite ou de la jurisprudence et les règles judiciaires qui sont d'accord avec la charia, ils ne peuvent pas refuser de juger sous prétexte de lacune ou d'obscurité ou de défaut de la loi, sinon ils seront considérés comme coupables de déni de justice. » Selon cette idée et dans cette perspective, il faut que la responsabilité ait une notion solidaire. Cette sorte de responsabilité est connue en droit iranien. Il vaudrait mieux que la victime d'un produit défectueux puisse être complètement indemnisée en s'adressant indifféremment au fabricant ou à l'une des personnes responsables.

    Pour réparation intégrale du dommage causé, il est nécessaire que la victime ait toute possibilité de choisir l'une des personnes responsables, ou d'intenter contre toutes, mais il n'est pas important que le producteur soit inconnu. De plus, il est également nécessaire qu'elle puisse choisir le régime de responsabilité, tant responsabilité contractuelle que délictuelle. Or la victime peut toujours trouver un responsable à qui demander réparation.

    B : Les personnes assimilées

    En effet, il y a plusieurs hypothèses dans lesquelles la détermination de la personne responsable ne sera pas très simple : La victime qui se trouve dans une situation dangereuse suite à l'utilisation d'un électroménager défectueux dont le producteur ou l'importateur est

    inconnu, la femme qui perd ses cheveux à cause d'une opération esthétique mal faite suite à l'utilisation de cosmétiques défectueux ,ou encore le conducteur blessé après un accident de la circulation considéré comme l'agent de l'accident et obligé de réparer ce dommage subi par d'autres personnes alors que le vice du dessin de voiture est le facteur à l'origine de l'accident..

    A qui doivent-ils s'adresser, s'ils ne peuvent connaître le producteur ? Plusieurs personnes jouent un rôle dans cette histoire, chacune à son tour, mais qui est le responsable ?

    Pour éviter cette problématique essentielle, l'article deuxième du projet comme nous l'avons vu plus haut, met l'accent sur le distributeur. Il précise que, selon cette loi, sont considérés comme distributeurs tous les producteurs, les fabricants, les importateurs, les intermédiaires, les vendeurs et les prestataires professionnels de service. Nous allons les examiner l'un après l'autre selon leur rôle dans cette étape.

    1 : Le fournisseur

    Pour certains produits, il est pratiquement impossible d'identifier le fabricant ou l'importateur. Afin de protéger les consommateurs dans ces types de situations, le droit de la responsabilité du fait des produits défectueux ne donne pas la solution, le consommateur peut agir contre le fournisseur qui dans la majorité des cas est le vendeur.

    Dans cette hypothèse, les juristes iraniens supposent une obligation implicite selon laquelle toute personne mentionnée est obligée de délivrer l'objet de vente non vice. Cette obligation tacite sous-entendu de l'article 226 du code civil constitue un fondement commun de la responsabilité au profit de l'acheteur.

    Cet article dispose qu'«En cas d'inexécution des obligations par l'une des parties, l'autre partie ne peut pas réclamer de dommages pour la perte soutenue, à moins qu'une période spéciale ait été réclamée pour l'accomplissement de l'obligation et que cette période a expiré. Si aucune période n'a été réclamée pour l'accomplissement de l'engagement, une partie peut réclamer seulement des dommages si le pouvoir pour réparer la période pour tel accomplissement a été investi et s'il prouve qu'il a demandé l'accomplissement du devoir ».

    Selon cette idée dans chaque transaction une obligation de sécurité implicite ou expresse naît immédiatement du contrat en faveur de l'acheteur. Ici l'obligation a un fondement contractuel dont l'inexécution peut être considérée comme une faute contractuelle.28 Dans cette perspective, la responsabilité n'est pas objective. Le fournisseur est pour autant responsable plein droit à l'égard de la victime dès que celle-ci prouve le défaut

    28 Katouzian nasser, « la responsabilité du défaut des produits » n° 91

    de produit et le dommage et lien de causalité entre les deux. Autrement dit, en tant que vendeur il est responsable pour le dommage causé au consommateur suite à l'utilisation de son produit défectueux.

    Enfin leur relation reste soumise au droit commun du contrat. Le consommateur, selon la règle édictée par l'article de 422 du code civil, intente contre son fournisseur.

    C'est article à ce sujet précis que « S'il apparaît, après la transaction, que la chose vendue était défectueuse, l'acheteur a l'option d'accepter la chose défectueuse ensemble avec la compensation pour son défaut, ou annuler la transaction ».

    2 : Le distributeur

    Le distributeur a la même obligation envers le consommateur que le fournisseur à son égard. Le distributeur, en principe, n'est donc pas lié avec le consommateur. Il distribue les produits au grand magasin qui sont en contact avec le consommateur. Il n'est pas directement lié avec celui-ci, mais dans l'hypothèse où le consommateur a la possibilité d'assigner toutes les personnes constituant la chaîne de préparation et de distribution des produits, il pourra intenter une action soit contre le distributeur lui-même, soit contre tous pour l'indemnisation du dommage. C'est à lui de choisir.

    3 : L'importateur

    Les importateurs, comme toutes les personnes impliquées dans le processus de préparation et de distribution des produits, selon leurs rôles dans ce processus sont responsables à l'égard des intéressés. Selon l'article 2 du projet de loi protectrice des consommateurs et l'article 16 la loi relative aux affaires médicale et médicamenteuse, alimentaires , toutes les personnes dont les activités sont professionnelles comme fabricant, distributeur, importateur, vendeur, et prestataire d'un service sont considérées comme producteur.

    La responsabilité de l'importateur est également fondée sur la même base que la responsabilité du producteur ; la généralité de cette loi suppose l'engagement et la responsabilité de toutes les personnes intéressées. L'idée est que la victime ait la possibilité d'agir contre toutes les personnes qui jouent un rôle dans la circulation du produit. Pour donner lieu à la réparation intégrale du dommage, il faut que la victime puisse intenter contre chacune des personnes responsables indifféremment. Autrement dit, la responsabilité ici doit être in solidum, ce qui est sous-entendu que l'article 3 du projet après avoir présenté les personnes responsables, précise que « le distributeur est garant de la sécurité et exempte de vice de son produit vendu selon les caractéristiques qui le présente. »

    Cette disposition a pour but la protection intégrale du consommateur. La victime peut facilement assigner la personne responsable, et même l'importateur.

    Etant donné que cette possibilité de choix permet à la victime d'agir contre celui qui est disponible, et capable en mesure de réparer le dommage.

    Chapitre 2 : Les obligations du producteur et les conséquences non respectées de ces obligations.

    La victime d'un produit défectueux et les personnes responsables au sens de la responsabilité du fait du produit défectueux sont comme deux faces d'une pièce. Les droits qu'on peut envisager pour le consommateur suite à l'utilisation d'un produit, constituent la base des obligations du fabricant ou toutes les personnes assimilées comme le producteur. Il s'agit d'une utilisation sûre et normale d'un produit, selon son destinataire. C'est-à-dire l'attente raisonnable du consommateur d'une chose. Pour mieux connaître ces obligations, il est également nécessaire de rechercher dans la globalité de la loi. Tout d'abord, la loi oblige les fabricants à respecter les normes nécessaires prévues par les règlements qui gouvernent la qualité des produits et des services.

    Chaque fois qu'on dit que la personne est responsable à l'égard de quelqu'un, cela signifie qu'on a un texte de loi qui a le caractère obligatoire. Par exemple nous avons l'article 14 alinéa 2 de la loi relative aux affaires médicales, médicamenteuses, alimentaires, cosmétiques du 29/06/55 qui rend le producteur responsable du dommage causé par un défaut d'un produit qui a été mis en circulation par lui ou son représentant.

    Cette loi a été modifiée. Celle-ci vise à protéger la sécurité publique. Et plus précisément la sécurité et la santé de l'individu. Selon l'article16 de cette loi, tous les matériels alimentaires et médicamenteux ainsi que le maquillage qui est importé en Iran, doit être conforme avec les normes prévues par le ministère de la santé, ayant le Justificatif sanitaire. La généralité cette loi impose plusieurs obligations à la personne intéressée dont l'inexécution peut être considérée comme commis d'un délit.29

    Ainsi la loi oblige les fabricants à respecter les normes mentionnées précédemment prévues par l'institut national de standardisation des produits et services, ensuite elle dispose

    29 L'article 295 alinéa 3 « Si un meurtre ou une blessure arrivent à la suite de la négligence ou de l'imprudence ou du manque d'expérience pour observer les règlements pertinents. le meurtre,ou la blessure ne serait pas arrivés si ces règlements avaient été observés, ils seront considérés équivalents à quasi-intentionnel. »

    de ne pas mettre en circulation les produits défectueux. Et enfin l'indemnisation de consommateur lésé, suite à l'utilisation d'un produit non conforme, déclenche également la responsabilité civile du producteur à l'égard du consommateur.

    C'est vrai que la loi a pour objet d'établir la responsabilité finale sur la tête du producteur mais elle met également au même plan, l'importateur, le distributeur, le fournisseur et le producteur.

    Section 1 : Les obligations du producteur

    Suivant les circonstances, à savoir l'existence d'un contrat entre le producteur et le consommateur, leurs droits et leurs obligations ou encore le régime applicable à cette relativité, sera différent. Il mérite d'être expliqué car selon le cas, la responsabilité du producteur en tant que vendeur à l'égard de son contractant reste soumise à la disposition des parties (la responsabilité contractuelle). Tandis que, lorsqu'il n'existe pas de contrat entre la victime et le producteur, c'est-à-dire, lorsqu'il s'agit de n'importe quel consommateur, c'est le régime de la responsabilité extracontractuelle qui s'applique.

    En Iran, l'intervention de l'État pour contrôler la qualité d'un produit est de plus en plus nécessaire. Le producteur fait naître une dangerosité grave contre la sécurité sociale et la santé publique si son produit a moins d'efficacité. Par exemple les médicaments et tout produit destiné aux soins du corps, des cheveux, de la toilette n'étant conforme avec des normes posent beaucoup de problème pour le consommateur. C'est pourquoi le projet tend à considérer la relation entre le consommateur et le producteur comme un fait juridique. Elle exige que l'obligation du producteur ne soit pas attachée au contrat, et que le producteur soit responsable à l'égard de n'importe quel consommateur qui aura subi un dommage à cause d'un défaut de sécurité d'un produit.

    §1 : Les obligations générales

    Dans ce paragraphe, nous allons examiner les obligations du producteur non seulement à l'égard de son contractant, mais aussi envers d'autres personnes. Dans cette hypothèse, les intéressés ne sont pas liés par un contrat et l'existence de ce genre d'obligations n'est pas attachée à celui-ci. Ces personnes ne sont pas responsables parce qu'elles sont attachées à un contrat, elles le sont parce qu'elles participent à une activité qui constitue la chaîne de préparation et de distribution commerciale des produits. Cette activité peut mettre en risque la santé publique et la sécurité sociale. Ne faut- il pas que le gouvernement contrôle leurs activités ?

    Il s'agit des devoirs et des obligations qui émergent simultanément au moment de la mise en circulation du produit, proprement dite, avant la mise en accord des volontés des

    parties. Mais, même s'il est vrai que le producteur n'est responsable qu'au moment de la mise en circulation du produit, il y a des normes et des critères qui doivent être respectés dans le processus de la production et de la préparation des produits afin qu'ils soient sûrs. Ce sont les normes générales de standardisation des produits et des services qui ont été ratifiées par l'institut de standardisation et de recherche industrielle d'Iran. Selon cette disposition, même la production d'un produit en non-conformité avec ces mêmes normes peut être considéré comme un délit qui engendre la responsabilité de toutes les personnes mentionnées.

    Les normes prévues par cet institut donne une définition très large au concept d'un produit défectueux. Conformément à cet ordre, pour que le produit soit considéré comme sûr, il faut qu'il soit conforme avec les normes standard. C'est l'institut de standardisation et des recherches industrielles qui garantit les conditions d'une utilisation normale ou raisonnablement prévisible d'un produit, y compris en ce qui concerne la durée, la mise en service d'un produit, ou son installation avec une partie composante. Dans cette perspective et d'après les dispositions respectives. Dans cette perspective les obligations du producteur sont les suivantes :

    1 : L'obligation d'information

    Il faut que le producteur donne au consommateur les informations nécessaires pour que ce dernier (consommateur) puisse utiliser le produit. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'équipements industriels qui ne sont pas utilisables, lorsque les renseignements ne sont pas assez efficaces. Il s'agit de renseigner l'utilisateur pour qu'il puisse profiter du produit dans la condition normale d'une part, et de l'avertir des dangers du produit au moment de l'utilisation d'autre parte. Il est évident que le producteur a l'obligation de donner des renseignements à ses contractants. Mais, est-ce qu'il est également obligé, à l'égard des tiers, d'informer des dangers éventuels de ses produits ?

    Si oui, sur quel fondement peut-on justifier cette obligation ? Si non, comment peut-il réparer les dommages subis par un tiers qui n'était pas le contractant ? Il faut oser dire que cette obligation a un visage tant contractuel que légal, nous l'examinerons après. Dans notre droit, on ne peut pas trouver un texte qui oblige le fabricant à donner des informations ou des renseignements essentiels aux consommateurs. Mais par analogie et on peut déduire de l'article 367 du code civil relatif à la livraison de l'objet de vente.

    Cet article dispose que « la livraison consiste que l'objet vendu est placé à la disposition de l'acheteur pour qu'il ait le contrôle absolu sur lui et puisse profiter de lui de la façon qu'il désire. La livraison prenant est effectuée quand l'acheteur suppose le contrôle de l'objet de vente ».

    La livraison ici a une notion plus large qu'une délivrance matérielle pour trouver un fondement légal. C'est-à-dire la seule transmission de l'objet de vente n'est pas suffisante. La délivrance aussi contient de donner une possibilité par laquelle l'acheteur puisse en profiter facilement.

    Néanmoins, cette obligation est plus d'origine jurisprudentielle que réglementaire. Elle s'impose seulement au vendeur de produits industriels. Parce que le consommateur dans le cas où le produit est connu pour lui, n'a pas besoin d'information, autrement dit cette obligation ne s'impose que si le produit est inconnu. Dans cette hypothèse, le critère ici est subjectif. Cependant en matière de produit dangereux, les dispositions générales disposent que le producteur doit renseigner tous les consommateurs éventuels sur le produit en indiquant les caractéristiques et les composés organiques. Il doit également marquer sur le coffret ou sur la boite du produit, tous les avertissements nécessaires pour attirer l'attention du consommateur sur les avantages et les inconvénients inhérents à la qualité de ce produit, et mettre le consommateur en mesure de connaître les caractéristiques essentielles du bien. Toutefois elle reste à la disposition des contractants. Ce sont les partis eux-mêmes qui insèrent dans leur contrat des clauses plus larges que l'obligation d'information. C'est pourquoi l'obligation d'information a constitué l'un de facteurs les plus importants du développement de la responsabilité du fabricant.

    Cette obligation était considérée comme un accord tacite des volontés, lorsqu'il n'existait pas de contrat entre les parties. Dans cette perspective, on estime que le vendeur tacitement est obligé de donner des informations et les instruments nécessaires et efficaces à son contractant, afin qu'il puisse utiliser le produit et qu'il puisse normalement en profiter. Dans le cas où le vendeur ne peut pas délivrer la chose vendue, la loi estime que le contrat est nul. L'article 348 précise à ce sujet que «la vente de quelque chose dont la vente ou l'achat est par la loi interdite, ou qui n'est pas (descriptible comme) la propriété ou qui ne peut pas amener de profit raisonnable ou qui n'est pas dans le pouvoir du vendeur pour livrer est nulle et sans effet à moins que l'acheteur lui-même puisse en prendre possession ».

    Par la lecture des articles 348 et 367 du code civil au sujet de l'obligation du vendeur en ce qui concerne la livraison d'objets de vente, on peut comprendre que si le producteur délivre le produit sans information nécessaire et si, à cause de ce manque d'information, le consommateur ne peut utiliser le produit, il peut être considéré que le vendeur n'a pas exercé son obligation contractuelle. Par exemple, si vous voulez acheter un portable ayant un code spécial, le vendeur est obligé non seulement de délivrer l'objet de vente mais aussi, il a également l'engagement d'informer le chiffre désigné de cet appareil, parce que vous ne

    pourrez l'utiliser qu'après avoir inséré ce code. Autrement dit, si le vendeur délivre le portable sans aucune information sur son code, on peut dire que celui-ci n'a pas exécuté son obligation contractuelle.

    Cela étant, ce qui pose problème, c'est que cette idée donne une source contractuelle à cette obligation, si l'obligation trouve sa base sur le fondement contractuel, cela signifie d'un part que l'inexécution de cette obligation doit être considérée comme une faute, et d'autre part elle sera une obligation de moyen. On sait que lorsque l'obligation est celle-ci de moyenne, la preuve du défaut de cette obligation sera à la charge du demandeur, c'est-à-dire le consommateur lésé, les devoirs qu'il sera difficile de faire pour lui.

    Pour éviter des problèmes de ce genre, le projet dans l'article 6 oblige le producteur, suivant les circonstances, à donner toutes les informations nécessaires sur le produit au consommateur : le type, la modalité de l'utilisation, le moyen de consommation, les conditions de conservation, le prix et la date de production.

    Selon ce nouveau projet, le producteur dont le produit a causé un dommage à autrui, est également responsable de la réparation de la personne qui a subi un dommage.

    Conformément aux dispositions prévues, l'obligation d'information ou de renseignement, l'obligation de la mise en garde de certains produits qui présentent quelques dangerosités, l'obligation de sécurité et l'obligation que le produit corresponde aux besoins du consommateur, seront essentiellement différentes selon le cas. Ce qui nous intéresse est également très important : ces obligations doivent tirer leurs sources de la loi, elles ne sont en aucun cas contractuelles, donc elles ne font pas partie des obligations des moyens proprement dit et de l'obligation de résultat, or c'est le producteur qui doit apporter la charge de la preuve.

    2 : L'obligation de garantie

    L'obligation de garantie au sens strict est l'engagement du producteur de réparer le produit neuf qui apparaît comme défectueux, et écarter les inconvénients qui seraient découverts dans un laps de temps défini. C'est un certificat qui assure la qualité raisonnablement prévisible d'un produit selon l'usage.

    Les dispositions préventives des risques éventuels, pèsent l'obligation d'une garantie contre le vice caché, d'une durée différant selon les circonstances et le type du produit et la norme concernée. En cas d'absence d'une relation contractuelle il n'a pas garantie contre certain défaut

    3 : L'obligation de sécurité

    Le producteur est tenu de respecter les normes prévues par les règlements relatifs à la standardisation des produits et des services. Ces règlements ont pour but d'empêcher la mise en circulation des produits défectueux d'une part, et de protéger la sécurité et la santé publique d'autre part. L'article 3 du projet dispose le fait que le producteur est garant de la sécurité et de la sûreté de ses produits, et il est également responsable du dommage causé par un défaut de son produit ou de son service proposé.

    Le législateur, dans une première tentative, par la pénalisation de la question des produits défectueux, montrait que ce débat était important pour lui. Il entend l'obligation de sécurité comme une obligation légale incombant au producteur de garantir le corps et les biens des personnes qui utiliseront ses produits. C'est pour cela qu'était sanctionné par la peine capitale, le producteur qui avait mis sur le marché volontairement un médicament défectueux dans une loi de 1955.

    L'obligation de sécurité issue de la garantie contre les vices cachés prend progressivement sa place dans le domaine de la responsabilité contractuelle et ensuite, cela donne lieu à une responsabilité du droit commun.

    Lorsqu'on parle de l'obligation de sécurité de produit et de la responsabilité civile du fabricant, non seulement le contractant en tant que consommateur, mais aussi le tiers du contrat, peut se prévaloir et bénéficier de cette obligation. La garantie des vices cachés a été développée en 1955 par la pénalisation des défauts et des vices cachés pour les médicaments par la loi du 29 juin 1955 relative aux affaires médicales, médicamenteuses et alimentaires. L'idée est que cette obligation s'imposait tant au producteur qu'au vendeur, pour que la victime puisse obtenir la réparation de son préjudice. Le projet, en se tenant au concept de sécurité et en s'adressant aux normes prévues par le règlement standard des produits et services, met encore une fois l'accent sur la sécurité. Il a pour but de protéger toues les victimes du défaut de sécurité d'un produit fini, ou d'une matière première ou encore d'une partie composante.

    Mais le problème est qu'une norme en tant que telle n'est pas obligatoire, sauf lorsqu'elle est imposée par une loi ou une réglementation spécifique ou encore lorsque le non respect de ces normes met en danger la sécurité et la santé publique. Cela signifie que les dérogations concernant la norme sont autorisées si elles n'ont pas d'effet négatif sur la sécurité. Il est évident qu'à première vue, une dérogation à la norme peut être considérée comme une présomption d'insécurité, c'est-à-dire que quiconque déroge à la norme, devra prouver que le non-respect de la norme n'a pas d'effet négatif sur la sécurité.

    Une bonne analyse du risque pourrait servir de preuve. La place d'un produit sûr dans le règlement standard de ce produit est considérable, et selon le type de produit et suivant les circonstances, les normes sont différentes. Tous les risques d'un produit ou d'un service doivent être considérés afin de trouver des solutions sûres. Une bonne analyse du risque permet d'identifier les risques non couverts par une norme. Elle est un outil indispensable lorsqu'il n'existe pas de normes spécifiques pour un produit ou un service. Sur la base de l'analyse de risque, il est possible de rechercher des normes qui couvrent des risques spécifiques, même si strictement parlant, ces normes ne s'appliquent pas aux produits ou services concernés.

    En bref, au coeur de la définition du défaut, le manque de sécurité d'un produit semble constituer la violation d'un principe général qui est de garantir la sécurité de l'individu et de ses biens. De plus, toute violation d'une norme obligatoire ou d'une règle spécifique de sécurité détermine un manque de sécurité et donc peut déclencher la responsabilité absolue du producteur. Dans cette situation, lorsqu'un défaut de sécurité est une cause du dommage, le producteur sera condamné tant à l'indemnisation du consommateur lésé qu'à l'amende prévue par la loi. Ainsi l'article 5 du projet dispose que le producteur sera condamné aux peines mentionnées par l'article 31 de ce présent projet. Comme nous l'avons dit, ici, la dégradation d'une norme constitue une présomption de responsabilité absolue.

    §2 : Les obligations spéciales

    Dans le premier paragraphe, nous avons examiné les obligations générales du producteur « à l'égard du public », c'est-à-dire de n'importe quel consommateur. Dans les précédentes hypothèses, les intéressés n'étaient pas liés par un contrat, ils ne méritent pas d'être considérés comme vendeur et acheteur ou bailleur et locataire.

    Mais maintenant, il s'agit d'une relation contractuelle. Cela sera examiné sous l'angle de deux parties d'un acte judiciaire, cette situation éventuellement assortie de la responsabilité contractuelle du producteur sur le soubassement du principe d'autonomie de la volonté.La volonté commune des parties manifestées dans leur contrat donne naissance à ces obligations. Chaque personne s'oblige à exercer les obligations qu'elle acceptait volontairement suite à cet engagement mutuel. En effet, la responsabilité contractuelle s'impose lorsque deux personnes sont liées par un contrat, ou plus généralement, lorsqu'elles se trouvent dans une relation contractuelle.

    La loi veut se développer à partir des articles régissant le contrat de vente ; à savoir que, selon l'article 191 du code civil, le contrat de vente puisse être conclu par écrit ou par

    consentement oral des partis. Cet article précise qu' «un contrat est conclu par la vraie intention des parties, et cette vraie intention doit être accompagnée de quelques facteurs qui prouvent qu'il y avait bien une vraie intention. » Donc pour trouver le fondement de la responsabilité contractuelle, il est tout d'abord nécessaire de savoir si la relation mutuelle des parties peut être définie comme un contrat, et ensuite le régime applicable trouvera son fondement dans les articles relatifs suivant les circonstances. Lorsqu'il s'agit de la responsabilité du producteur, à l'égard du consommateur, on peut généralement classer leur relation en trois groupes ; le contrat de vente ; le contrat de bail et le contrat de l'offre.

    On peut distinguer les conséquences de la non-conformité du produit selon les éléments psychologiques des parties, l'action en garantie contre les vices cachés et la non- conformité de l'objet du contrat, dans certaines situations, donne la possibilité au contractant lésé de demander l'annulation du contrat pour vice de consentement que ce soit par erreur sur la substance, ou pour dol.

    Il est également possible, ensuite, de fonder l'action sur la disposition prévue par les articles 354et 220et 22130 du code civil et d'agir en résolution du contrat pour inexécution. Puisque lorsque le producteur ou fournisseur distribue un produit défectueux, cela signifie que ceux -ci n'ont pas exécuté leurs obligations contractuelles. Dans ce cas, la responsabilité du vendeur défaillant, trouve son soubassement dans le fondement de l'article 235 du code civil. Cet article prévoit que « S'il y a une condition de description qui n'est pas remplie, la partie qui tient à profiter par le contrat aura le droit pour l'annuler. »

    De plus, lorsque la non-conformité d'un produit cause des dommages aux personnes et aux biens des consommateurs, et également, lorsque le défaut de sécurité ou de non- conformité du produit cause un dommage à d'autres personnes que le contractant, ce dernier peut engager la responsabilité du vendeur sur le soubassement du droit commun de la responsabilité contractuelle

    1 : La livraison du produit

    30- L'article 354 «lorsqu'une vente est conclue au moyen des échantillons, tous les articles vendus doivent être similaires à l'échantillon, autrement l'acheteur a le droit d'annuler le contrat »

    L'article 220 «Un contrat lie non seulement les parties pour exécuter ce qu'il mentionne explicitement, mais les deux parties sont aussi limitées par les conséquences résultant du contrat conformément à la loi et la pratique coutumière, ou en vertu d'une loi ».

    L'article 221 « Si quelque' un s'engage à exécuter ou à s'abstenir d'un acte envers une personne, elle est tenue de payer la compensation à l'autre partie en cas de non exécution de son engagement et à fournir l'indemnisation pour telle compensation conformément à la loi. »

    Selon l'article 362 alinéa3 et 36731 du code civil, le vendeur a une obligation principale, c'est-à-dire l'obligation de la délivrance de la chose vendue. Autrement dit met l'acheteur en possession de la chose vendue afin que il puisse en profiter. L'inexécution par le vendeur de son obligation de livrer l'objet de vente, donne le droit à l'acheteur de demander la résiliation du contrat. Le vendeur doit aussi délivrer le produit conforme à ce qui avait été spécifié selon le contrat, ou l'usage connu entre le consommateur et le distributeur, sinon il est considéré comme mauvaise exécution d'une obligation contractuelle. Or la non délivrance ou la mauvaise livraison de l'objet de vente sont équivalents à une inexécution contractuelle de la part du vendeur.

    Dans cette hypothèse, l'acheteur a donc le droit d'agir soit en exécution forcée selon l'article 376 du code civil, soit en résolution avec demande de dommage et intérêt. Cette faculté se fonde sur la volonté commune des parties. La haute juridiction précise que « pour que l'acheteur puisse agir en résolution du contrat en cas de retard de livraison de la marchandise, il faut d'abord qu'il contraigne le vendeur à délivrer l'objet de vente, et que malgré cela, la délivrance soit impossible32. Conformément à l'article mentionné « en cas de retard dans la livraison des articles vendus ou de leurs prix, la partie commettant la faute sera forcée de faire la livraison. » Conformément à la disposition prévue par cet article, le producteur ne sera libre de cette obligation contractuelle sauf s'il délivre un produit conforme (a) et exempt de vice caché (b).

    a: La livraison du produit conforme

    Lorsque le producteur et le consommateur sont liés par un contrat, par exemple le contrat de vente, ils sont tenus à exercer leur devoir conformément à l'accord entre eux. L'article 354 du code civil précise que « quand une vente est conclu au moyen des échantillons, tous les articles vendus doivent être similaires à l'échantillon ; autrement l'acheteur a le droit d'annuler le contrat ».

    31 L'article 362 du code civil : « Les conséquences d'une vente régulièrement dirigée sont comme suit :

    · L'acheteur devient le propriétaire de l'objet vendu et le vendeur de son prix aussitôt qu'une vente est effectuée.

    · Un contrat de vente fait le vendeur responsable des réclamations à propos de la possession de la considération.

    · Un contrat de vente fait le vendeur responsable de la livraison de l'objet vendu

    · Un contrat de vente fait l'acheteur responsable du paiement de la considération.

    L'article 367 du code civile « la délivrance est le fait de donner la chose vendue à l'acheteur pour qu'il ait le contrôle absolu sur lui, et peut profiter de lui de la façon qu'il désire. »

    32 Cass.6èm civ.14 juillet 1948 n ° 1108

    Autrement dit, la chose à délivrer doit être celle qui a été stipulée par contrat. Or si par exemple les contractants ont défini les caractères spécifiques du produit, le vendeur ou le producteur doit délivrer le produit dont les caractères ont été prévus, sinon il n'a pas respecté son obligation. Il doit respecter la qualité et les caractéristiques convenues. En plus la conformité, non seulement, porte sur le produit convenu, mais encore sur le produit conforme avec sa destination. C'est-à-dire qu'il doit correspondre au but et intention du consommateur. Il est évident que cette obligation correspond non seulement au produit lui-même, mais aussi à ses accessoires.

    La question de non-conformité se pose lorsque le produit que reçoit le consommateur n'est pas compatible avec celui qui a été présenté par le producteur dans un contrat. Aux termes de l'article 362 alinéa 3, et les articles 367 et 36933 du code civil, le vendeur de marchandises a des obligations à l'égard de l'acheteur. Mais ce qui concerne notre débat sont : les obligations de délivrer la chose vendue de façon que l'acheteur puisse en bénéficier selon son but et la caractéristique normale de la destination du produit et celle de garantir l'objet de vente.

    L'obligation de délivrance consiste à mettre la chose vendue en possession de l'acquéreur, cette chose doit être compatible avec sa destination raisonnablement prévue par le producteur. De plus selon le cas, il y a des obligations qui sont accessoirement à la charge du vendeur. Par exemple, une obligation d'information et de conseil en ce qui concerne les caractéristiques et la préconisation du producteur pour l'utilisation du produit ou les précautions de mise en garde.

    Le défaut de sécurité peut également être considéré comme inexécution fautive d'une obligation contractuelle, car le vendeur professionnel est censé connaître les vices cachés de la chose qu'il vend. Cependant les parties d'un contrat ont également toute possibilité d'ajouter les obligations accessoires. Par contre, il y a des obligations qui sont procédées des normes de l'institut national de standardisation, par exemple le producteur des matériels industriels est donc tenu envers l'acheteur d'obligation de renseignement sur les

    L'article 362 « Les conséquences d'une vente régulièrement dirigée sont comme suit :

    [....]. 3 - Un contrat de vente fait le vendeur responsable de la livraison de l'objet vendu

    L'article 367 : « « la délivrance est le fait de donner la chose vendue à l'acheteur pour qu'il ait le contrôle absolu sur lui et peut profiter de lui de la façon qu'il désire. »

    L'article 369 : « la Livraison se fait de diverses façons selon la nature variable de l'objet vendu. Elle doit être faite d'une façon qu'elle soit acceptée comme valide selon l'usage commun. »

    caractéristiques du produit, notamment sa composition, ses conditions d'assemblage et le cas échéant, d'installation et d'entretien.

    b : La garantie contre les vices cachés

    L'obligation de garantie est essentiellement légale, et consiste à garantir l'acquéreur des conséquences de tout vice caché qui affecte la chose vendue, et elle rend incompatible la chose avec sa destination. Le producteur d'un produit est responsable à l'égard de l'utilisateur d'un produit selon le cas, d'une obligation de mise en garde et de renseignement sur les risques que comporte l'utilisation du produit soit sur le fondement des articles353 et354 et 235 du code civil, soit les règlements de standardisation des produits et services.

    L'article 235 est applicable lorsque les parties sont d'accord sur une qualité spécifique voire scientifique d'un produit comme une condition accessoire. Il explique à ce sujet : « S'il y a une condition de description qui n'est pas remplie, la partie qui devait en bénéficier aura le droit de l'annuler. » Selon l'article 353 du code civil «Si une chose spécifiée appartenant à une catégorie spéciale est vendue et il est trouvé que la chose livrée n'appartient pas à telle catégorie, la vente est nulle, et si une partie de la chose vendue n'a pas la qualité alors cette partie de la vente est nulle et l'acheteur a aussi le droit de l'annuler pour le reste. »

    En outre l'article 354 du code civil énonce que « lorsqu'une vente est conclue au moyen des échantillons, tous les articles vendus doivent être similaires à l'échantillon ; autrement l'acheteur a le droit d'annuler le contrat. » Aux termes de l'article 423 du code civil34 , le vendeur est tenu de garantie de la chose vendue à raison de ses défauts.

    Selon l'article 422, le consommateur ainsi que l'acheteur a le droit d'agir en résolution du contrat, cet article prévoit que « S'il apparaît, après le contrat , que la chose vendue était défectueuse, l'acheteur a l'option soit d'accepter le produit défectueux avec la compensation pour son défaut soit d'annuler le contrat » Un régime particulier de garantie des vices existe en matière de vente d'animaux domestiques. Les articles 39835et235 du code civil règlent cette garantie. Cet article donne lieu à la garantie des vices cachés mais les délais sont très brefs. Pendant trois jours l'acquéreur doit exercer une action de résolution. La preuve du vice caché sera établie par expertise.

    34 L'article 423 « L'Option de défaut attache à l'acheteur, quand le défaut était inhérent, mais existait lors de la transaction. »

    35 L'article 398 « Si l'objet de vente est un animal, l'acheteur a l'option d'annuler la vente jusqu' à trois jours après la conclusion de la vente. »

    Lorsque les parties d'un contrat de vente sont tous professionnels, le régime de responsabilité est différent avec le cas où un consommateur non professionnel contracte avec un professionnel. Car au contraire de la première hypothèse, dans la seconde, aucune clause limitative de responsabilité n'est valide.

    Section 2 : Les actions relatives et la charge de la preuve

    La victime en tant que demandeur, selon la règle classique du droit de la responsabilité, porte la charge de la preuve. Le schéma classique lui incombe de démontrer le dommage, le défaut de sécurité, et le lien de causalité entre le défaut et le dommage. En principe, la charge de la preuve, dans la mesure où l'existence des éléments contestés résulte souvent conformément du rapport d'expertise, n'est pas un point important.

    Cependant tant l'existence du défaut qui est le cause du dommage, que le moment où il est apparu sont importants. Étant donné que le producteur n'est pas responsable pour le défaut qui est né postérieurement à la mise en circulation du produit.

    §1 : La preuve

    Il y a lieu de constater qu'en droit iranien, la responsabilité du fait des produits défectueux est tout à fait hybride, c'est-à-dire que le défaut de sécurité d'un produit peut être considéré à la fois comme l'un des éléments de la responsabilité civile, et également comme une infraction pénale .Il déclenche deux types de responsabilité : l'une délictuelle à l'égard du consommateur pour réparation du dommage causé suite à l'utilisation d'un produit défectueux,et l'autre envers l'État pour infraction qui lui incombe de payer la contravention prévue par la loi, voire la condamnation à la peine capitale ou la prison.

    Il s'agit de la responsabilité civile, conformément au droit commun de l'action de la responsabilité. La victime demandeuse doit établir le défaut (l'élément du fait dommageable), le dommage lui-même, le lien de causalité entre deux.

    A: La preuve du défaut

    Le caractère défectueux du produit trouve sa base,sur le fondement de la garantie contre les vices cachés prévu par l'article 422 du code civil ou dans la disposition énoncée par l'article premier de la loi sur la responsabilité civile. Dans chacun des cas, la demande sera examinée en premier lieu selon la forme et ensuite selon le fond. Tout d'abord, le demandeur sollicite le juge afin que celui-ci charge un expert pour examiner le produit, s'il découvre que le produit comporte un défaut, il rapporte au juge son avis. Les deux parties peuvent contester cette expertise et demander un groupe d'experts pendant une durée de sept jours.

    L'article 4 du projet précise qu'en cas de réparation du dommage, la victime n'est tenue que de prouver la survenance du dommage causé suite à l'utilisation normale du produit. Cependant, lorsque le juge recherche le défaut du produit au moment de la mise en circulation de ce dernier, il arrive que le demandeur soit confronté à des difficultés inattendues. Il peut être extrêmement difficile de rapporter la preuve du défaut de sécurité.

    A ce stade, la question la plus importante pourrait être la preuve du moment où le défaut est apparu. Le producteur n'est pas responsable d'un défaut qui n'existait pas lors de la mise en circulation du produit. C'est le demandeur qui doit le prouver lui même. On a déjà rappelé que pour mieux protéger le consommateur blessé, la responsabilité du fait des produits défectueux en droit Iranien doit être une responsabilité détachée de toute faute, c'està-dire la responsabilité absolue.

    Mais cette sorte de responsabilité n'empêche pas le producteur de se défendre de façon libre. Il a la possibilité d'être exempté lorsqu'il peut prouver que le dommage a été causé par une cause étrangère à la production, ou que la victime a commis une faute ou alors que le dommage est imputable à une autre personne. La victime doit établir que le défaut existait lors de mise en circulation, et que le dommage est réellement imputable au producteur. La solution en matière de garantie des vices cachés est de savoir si le défaut existait au moment de la vente.

    Le vendeur doit montrer que l'objet de vente était en panne au moment de la conclusion du contrat. Malgré cela, il est tout à fait possible que les éléments du défaut existaient au moment de la conclusion du contrat, mais, ni le vendeur ni l'acheteur, n'en savaient rien, et le vice se manifestait postérieurement. Par contre, le producteur peut démontrer l'utilisation anormale ou l'erreur de comportement de la victime, ou une intervention étrangère qui a causé la panne. Dans cette hypothèse, on peut dire que le vendeur assume la charge de la preuve. Il en est de même dans le cas de la responsabilité du fait des produits défectueux : c'est le producteur qui doit prouver que le défaut était postérieur à la mise en circulation du produit.

    Il existe d'autres hypothèses selon lesquelles le producteur n'est pas responsable, par exemple lorsque le producteur n'a pas mis le produit en circulation. Dans tous les articles relatifs à la responsabilité du fait des produits défectueux, la mise en circulation est le point de départ de la responsabilité. Il est assez rare que le produit cause un dommage à une personne extérieure à l'entreprise avant sa circulation. Pour les cas marginaux où le produit n'était pas volontairement dessaisi, par exemple en cas d'absence de livraison, le producteur n'est pas responsable selon le fondement de défaut de sécurité.

    Cette situation peut être soumise au droit commun de la responsabilité. Il en est de même lorsque le producteur s'est dessaisi volontairement du produit, mais sans vouloir en tirer profit par commercialisation. Par exemple dans le cas où le produit a été transmis à un tiers, sans contrepartie, pour qu'il puisse se livrer, sur ce produit, à des tests et des expérimentations, ou pour permettre des expériences sur d'autres objets.

    C'est le cas de certaines autorisations conventionnelles d'utilisation entre fournisseur de matériaux d'expérimentation et chercheurs. Ainsi, lorsqu'un institut remet gratuitement certains matériaux d'expérimentation à des chercheurs, il est souhaitable que le remettant bénéficie d'un droit prioritaire sur les éventuelles découvertes. On peut prendre un autre exemple, dans le cas où le producteur ayant des produits périmés, veut s'en débarrasser et demande à un transporteur de les emmener à la décharge. S'il est vrai que le producteur se dessaisit volontairement de son produit, il n'y aura pas de mise en circulation au sens de la loi, donc il n'y aura pas là un cas de responsabilité du fait des produits. Il est donc évident que dans ces hypothèses, le dommage causé n'engage pas la responsabilité du producteur.

    Malgré cela, il n'empêche pas que le dommage éventuellement causé soit réparable, conformément à d'autres règles de responsabilité civile. Sauf en cas de vol, le producteur n'est jamais responsable à l'égard du voleur.

    B : Le lien de causalité

    Lorsqu'il convient de prouver le caractère défectueux du produit, la présentation du produit est très importante, par rapport de cette présentation véritable, on peut déterminer les caractères nécessaires d'un produit sûr. Dès lors que le défaut est caractérisé, il appartient à la victime d'établir le lien causalité entre le dommage et le défaut.

    C'est vrai que l'application du régime de la responsabilité du fait des produits en droit iranien peut se fonder sur la notion objective de la faute, mais la place du lien de causalité est quand même considérable. Bien évidemment, la notion de mise en circulation également joue un rôle important. Le producteur est toujours au coeur de la responsabilité, il constitue le responsable principal. Lorsque la loi veut présenter les personnes responsables, elle commence avec le producteur.

    La loi veut que la victime d'un produit défectueux puisse être complètement indemnisée en s'adressant indifféremment au fabricant ou à l'une des personnes responsables. Pour réparation du dommage causé, la victime a la possibilité de choisir l'une des personnes responsables, ou intenter contre toutes, peu importe que le producteur soit inconnu ou pas. Pour la victime, elle préfère agir contre la personne dont le fait dommageable et le lien de causalité est facilement prouvable, c'est-à-dire en cas de pluralité des personnes responsables,

    la victime recherche à assigner la personne avec laquelle le lien de causalité est facilement prouvable. Elle est également libre de choisir le régime de responsabilité, tant responsabilité contractuelle que délictuelle. Il en va de même lorsque la victime agit contre le fournisseur conformément à la responsabilité pour faute. Or la victime peut toujours trouver un responsable à qui demander la réparation.

    En effet, l'article 4 du projet sous l'influence du régime classique de la responsabilité civile, dispose que dans l'action de réparation du dommage, la victime doit prouver le dommage, le défaut et le lien de causalité entre le défaut et le dommage. Si la preuve du défaut et du dommage est considérée comme le minimum nécessaire pour déclancher la responsabilité du producteur, elle se fait facilement par une expertise. Mais la preuve de lien de causalité peut être extrêmement difficile à trouver à ce stade, car, en principe, les accidents sont parfois le résultat de plusieurs causes. La faute des victimes n'est pas toujours une cause exonératoire totale du producteur, c'est-à-dire la responsabilité peut persister même si le dommage est partiellement imputable à la victime. Lorsqu'il existe plusieurs causes, pour engager la responsabilité du producteur il faut seulement que la victime prouve que le défaut du produit ait été l'une des causes dans l'ensemble des causes du dommage.

    §2 : Les actions relatives

    Dans tous les cas où le consommateur subit un dommage, soit à cause de défaut de sécurité, soit parce qu'il a finalement été trempé par les manoeuvres frauduleuses du vendeur, qui entraîne le vice du consentement, la loi estime que lui assurer la meilleure manière de l'indemnisation. Aux termes des articles 235 et 423 et 439 du code civil36 lorsqu'il découvre que le produit était défectueux au moment du contrat, l'acquéreur a le droit de choix d'accepter la chose défectueuse avec diminution d'une partie du prix, ou d'intenter en résolution.

    Lorsque le produit délivré n'est pas conforme avec celui qui se présentait par le contrat ou lorsqu'il est défectueux, l'acquéreur dans le cadre d'une action en garantie contre

    36 L'article 439 : « Si le vendeur pratique la tromperie, l'acheteur aura le droit d'annuler la vente, et de même avec le prix payé, si la tromperie provient de l'acheteur. »

    L'article 235 : « S'il y a une condition de description qui n'est pas remplie, la partie qui devait en bénéficier aura le droit de l'annuler. »

    L'article 422 : « S'il apparaît, après la transaction, que la chose vendue était défectueuse, l'acheteur a le choix soit d'accepter le produit défectueux avec une compensation pour son défaut, soit d' annuler la transaction. »

    des vices cachés a deux possibilités : L'option de résolution de contrat (a) ou la diminution du prix (b), cependant il est également possible qu'ils accordent de changer le produit délivré avec un autre compatible et exempt de vice.

    Le consommateur est également libre de son choix. Cependant, il y a des exceptions. L'article 429 dispose que «dans les circonstances suivantes, l'acheteur ne peut pas annuler la vente, seule la compensation peut avoir lieu:

    · Si la chose vendue est détruite par l'acheteur ; ou si la chose est transférée à quelqu'un d'autre.

    · Si la chose vendue a été changée, que ce soit en raison de l'action de l'acheteur ou pas.

    · Si après la livraison de la chose vendue, un autre défaut doit avoir lieu, à moins que l'acheteur ait pris son option spéciale dans la période limitée [...]»

    A : La résolution du contrat

    Si le producteur ou le vendeur obligent de mettre l'acheteur en possession possible d'un produit exempt de vice, ils sont également tenus de lui délivrer un produit conforme à ce qui avait été stipulé dans leur contrat. Lorsqu'ils ne le font pas, il y a inexécution ou mauvaise exécution du contrat, et ce sont les articles 235 et 423 qui s'appliquent.

    L'action de résolution du contrat pour garantie des vices cachés se fonde selon les dispositions prévues par les articles 235 et 432 du code civil. La première condition d'exercice de l'action en garantie des vices cachés est l'existence d'un vice inconnu au moment du contrat. Selon l'article 235 du code civil, « s'il y a une condition de description qui n'est pas remplie, la partie qui bénéficiera d'un contrat aura le droit de l'annuler »

    L'article 432 mentionné du même code dispose que le vice est inconnu, lorsque l'acheteur n'a pas pu le reconnaître, au moment du contrat. Autrement dit, le vice est considéré caché lorsque l'acquéreur a ignoré l'existence de celui-ci. En plus, conformément à l'article 435, l'acheteur doit exercer l'option pour résolution du contrat, dés que se manifeste le vice, sinon il ne peut pas l'exercer. Cet article prévoit que « L'option de défaut, après qu'elle soit reconnue, devrait être exercé tout de suite par le bénéficiaire. »

    Il en va de même lorsque le vice est découvert au moment de la livraison. Ainsi au lecteur de l'article du 430 du code civil, le producteur est également responsable, lorsque se manifeste un vice après la délivrance du produit, à condition qu'il soit la conséquence du même vice qui existait antérieurement37. La loi estime que la non-conformité du produit peut

    37 L'article 430 « Si le défaut qui apparaît après la livraison se présente comme le résultat d'un ancien défaut, l'acheteur aura aussi le droit de retourner l'objet de vente. »

    engager la responsabilité, sur le fondement des principes du droit commun, même révélée après la livraison.

    Il est évident que s'il l'accepte sachant le vice, cette acceptation du produit lui interdit de se prévaloir ultérieurement de la garantie des vices cachés. Il est nécessaire d'exprimer que pour savoir dans quelle situation le vice n'est pas considéré comme caché, le critère est subjectif. C'est-à-dire en tenant compte de la condition de l'acheteur comme une personne normale, ayant une information ordinaire. L'idée est que l'acheteur consommateur dans cette perspective soit protégé. Il est également essentiel d'admettre le caractère du vice caché, lorsque le consommateur n'a aucune compétence technique nécessaire pour avoir une capacité de connaissance de la chose.

    La loi ne donne pas beaucoup plus d'indication sur la notion cachée, elle ne dit rien, en particulier, sur la prise en compte du degré de compétence des consommateurs. C'est pourquoi l'article 426 du Code iranien prévoit que : « La détermination d'un défaut aura lieu conformément à l'usage et à la coutume commune, et donc peut être différent selon le temps et selon le lieu. » D'après ce critère, la connaissance du vice se fait, par référence à l'usage, or elle sera différente selon les circonstances.

    Cependant la situation de bonne ou de mauvaise foi du vendeur peut avoir une incidence décisive. Autrement dit lorsqu'il y a eu un dol de la part du producteur, par exemple il a maquillé le produit, cette considération peut être considérée comme une présomption de l'existence de vice caché au moment du contrat. Il en est de même lorsque le vice ne peut être découvert que par l'expertise. Le producteur ou vendeur ne sont pas en principe responsables pour les vices dont la naissance est postérieure à la vente ; elles ne donnent pas lieu à l'action de résolution du contrat pour garantie des vices cachés.

    B : La réduction de prix

    Dans le cadre d'une action en garantie contre les vices cachés, l'option de l'acheteur va s'exercer, soit en faveur de la restitution de la chose contre le remboursement de son prix, soit en faveur de la diminution du prix du produit vendu. Pour déterminer le montant du prix, le juge charge un expert qui doit estimer le prix de la chose vendue en tenant compte ses vices et également du prix dans l'hypothèse qu'il est exempt de vice. Le juge se prononcera selon le montant qui sera destiné par proportion de deux prix mentionnés, Article 427 du code civil prévoit que « Si, en cas du défaut, l'acheteur exerce son option de réception de

    compensation, donc la différence dans le prix qui doit lui être donné sera décidé de la façon suivante :

    Le vrai de la chose vendue, dans l'état intact, sera déterminé par les experts. Si le prix de la chose intacte est égal au prix de la chose comme fixé par les parties à la transaction lors de la vente, la différence entre ce prix et le prix de la chose dans son état endommagé sera la quantité de compensation. Et si le prix de la chose vendue dans l'état intact est supérieur ou inférieur au prix de la transaction, la proportion du prix de la chose dans les cours d'état endommagés au prix intact sera calculée, et le vendeur retiendra cette proportion du prix fixé dans la transaction, et rendra le reste à l'acheteur en passant par la compensation ».

    C : L'indemnisation

    Quant à l'action en responsabilité contractuelle du fait des produits, l'action en garantie contre les vices cachés, selon les articles 235, 423 et 43838 du code civil, est toujours fondée sur le fondement de la responsabilité contractuelle de droit commun. Cependant lorsque les parties incluent une clause limitative de responsabilité, ou celui de exentération totale de la responsabilité, les personnes intéressées ne sont pas responsables à l'égard de la victime. Sauf en cas de dol ou de fraude, elles sont obligées de respecter leur contrat. Ainsi lorsque le consommateur accepte le produit défectueux consciemment, il n'y aura aucune place pour l'indemnisation pour ce dernier.

    Quant à l'action en responsabilité délictuelle du fait des produits défectueux, la responsabilité se trouve sur le terrain des dispositions pénales.

    L'indemnisation de la victime est à la fin du procès de responsabilité Lorsque la victime lésée choisit l'option pour la résolution du contrat, et à condition que les conditions nécessaires soient réunies, le juge se prononce à résolution du contrat. Cette nouvelle situation remet les parties à l'état antérieur à la vente. Autrement dit, l'acheteur doit recevoir le prix, et le vendeur doit recevoir l'objet. Dans cette perspective, il est censé que les parties n'aient jamais été contractantes ; dans tout cas, le vendeur sera condamné à payer tous les dommages causés à l'acheteur.

    38 438 - la Tromperie indique la conduite qui cause être trompée l'autre parti à la transaction.

    Conclusion

    C'est vrai qui, il n'y a pas de place très précise de la responsabilité du fait des produits défectueux en droit iranien, comme cela existe en droit français. Toutefois on a plusieurs lois qui sont applicables à ce sujet. Dans la majorité des cas, les magistrats, les avocats, les juristes se prévalent aux règles générales de la responsabilité et des dispositions prévues par de nombreuses lois, pour que la réparation intégrale du dommage d'une victime blessée soit possible.

    Pour engager la responsabilité de la personne relative, le schéma classique de la responsabilité en droit français est quand même envisageable, c'est-à-dire il faut un fait dommageable (défectuosité d'un produit), un dommage, et le lien de causalité entre les deux.

    En effet, la protection du consommateur a lieu de deux manières différentes en droit Iranien. La responsabilité a une nature hybride ; la responsabilité civile, et celle pénale. Dans l'hypothèse où l'auteur du dommage n'exécute pas son obligation contractuelle, ou dans le cas de mauvaise exécution d'une obligation conventionnelle, la responsabilité est contractuelle, mais lorsqu'il viole les normes obligatoires, il commet une faute et également une infraction qui est sanctionnée par la loi, c'est le cas de la responsabilité pénale.

    Pour mieux protéger la victime d'un défaut de sécurité des choses, dans une première étape, la responsabilité du fait des produits s'est développée en Iran ainsi que d'autres pays dans le cadre des règles de la responsabilité délictuelle. Dans ce système juridique, la responsabilité peut être objective, lorsque la loi oblige les individus à respecter certaines normes en matière de protection de la santé et de la sécurité publique. Dans l'hypothèse où les normes sont obligatoires, le producteur s'oblige à les respecter. Il peut être considéré comme commettant une infraction lorsqu'il ne les respecte pas, ici la seule transgression de ces normes peut déclencher la responsabilité contractuelle ou délictuelle, voire la responsabilité pénale.

    L'article 295 après avoir énuméré les cas où dans lesquels le prix du sang sera payable à la victime ou à ses héritiers, dans son alinéa 3 précise que «Si un meurtre ou une blessure arrivent à la suite de la négligence ou de l'imprudence ou du manque d'expérience pour observer les règlements pertinents, le meurtre ou la blessure ne serait pas arrivés si ces règlements avaient été observés, ils seront considérés équivalents à quasi-intentionnel. » L'idée de prévenir l'accident mortel à cause de la violation des normes dont la vocation de garantir la non dangerosité des produites. A ce sujet on peut comprendre le système de responsabilité civile iranienne qui est comme un ensemble de différentes couches. Il y a les

    plans du droit contractuel, du droit extra contractuel (droit délictuel/responsabilité de l'employeur) et de la responsabilité du fait des produits.

    Dans le domaine de responsabilité délictuelle, selon la règle générale émanant des articles 328 et 331du code civil, la responsabilité se caractérise par le fait qu'elle ne présuppose aucune faute, c'est-à-dire, l'atteinte involontaire à l'intérêt des individus comme l'atteinte volontaire peut déclencher la responsabilité de la personne responsable. Sous l'influence du droit musulman, les biens de la personne, comme sa vie, doivent être protégés par la loi. Il estime que les valeurs économiques appartenant à chaque personne, et la propriété individuelle méritent une défense considérable. La responsabilité réside sur la défectuosité objective du produit.

    De plus un système se base sur une faute du producteur, de l'importateur ou du distributeur. Au cours des années 1960 où la loi de la responsabilité civile a été approuvée par le législateur iranien. Cette loi donne une base légale pour reconnaître le dommage moral en droit iranien. Cependant il y a quelques hésitations sur la validité de cette loi. La question est de savoir si elle a été abrogée après la révolution. La jurisprudence n'a pas l'occasion de se prononcer à ce sujet.

    De toutes façons on comprend que la loi est valable à moins qu'elle n'ait pas été abrogée par la jurisprudence ou par la loi elle-même. Il n' y a pas de texte précis qui nous conduit à déduire l'idée d'abrogation de cette loi.

    Dans les cas où les qualités d'un produit se déterminent par les normes standards énoncées par l'institut de standardisation et de recherche industrielle, la seule non- conformité d'un produit avec ces normes, et la seule transgression de ceux-ci peuvent entraîner des conséquences légales à différents niveaux (notamment responsabilité pénale, délictuelle et responsabilité du fait des produits, voire la responsabilité contractuelle). Les critères de la responsabilité sont cependant différents: un produit qui correspond parfaitement aux exigences d'un contrat de vente, mais non-conforme avec les normes précitées peut être défectueux au sens de la responsabilité du fait des produits. A l'inverse, un produit de qualité insuffisante n'est défectueux au sens de la responsabilité du fait des produits que s'il peut causer certains types de dommages.

    En droit iranien, la question du dommage réparable se devise selon la sorte de la responsabilité. Dans les cas d'atteinte à l'intégrité physique et au dommage corporel, c'est la disposition pénale qui s'applique. Le montant du dommage sera absolument fixé par le code pénal, ici il s'agit de « diyah » ou le « prix du sang », il correspond au dommage biologique en droit italien. Par contre en cas d'atteinte aux biens, on parle du dommage

    matériel, ici ce sont les règles émanant du code civil et de la loi de la responsabilité civile qui sont applicables. Le dommage économique simple se confonde avec le dommage matériel dans tout les cas. Cependant en droit iranien, le dommage économique n'est nullement réparable. Aucun texte ne nous permet de le reconnaître.

    Les dommages couverts par le droit de la responsabilité du fait des produits sont strictement limités à trois types:

    · En cas du décès du consommateur ou d'un tiers causé par le produit défectueux: les proches du défunt c'est-à-dire ses héritiers peuvent réclamer des paiements dont le montant est défini par la loi.

    · En cas du dommage corporel, ce type de dommage est également déterminé par la loi elle-même, mais il est possible d'envisager les hypothèses dans lesquels le montant exact du dommage corporel va augmenter de le montent destiné pour le dommage en cas du décès. Le prix du sang déterminé par la loi, couvre touts les coûts pour les soins médicaux, la perte du revenu, c'est le dommage biologique ou le prix de sang. Dans ce cas, c'est la loi pénale qui s'applique à ce sujet. Cependant, on peut envisager des cas où la disposition envisagée par la loi pénale a été violée, mais c'est la loi de la responsabilité civile qui s'applique, c'est le cas des dommages et intérêts au delà du prix de sang. Dans ces hypothèses, des revendications se fondent sur d'autres lois par exemple la responsabilité contractuelle ou délictuelle ne sont pas exclues.

    · Dommage à une chose et des biens de personne consommatrice elle -même, ou les autres personnes destinés à l'usage privé et principalement utilisés à des fins privées. Il faut préciser qu'en droit iranien on peut dire que le dommage au produit lui-même aussi entraîne la responsabilité du fait des produits.

    Nous avons examiné la responsabilité des faits du produit défectueux en droit iranien. A propos du fondement juridique et celui de la théorique il n' y a pas de problème. Car selon les instruments adoptés dans ce système juridique, cette sorte de responsabilité est fondée sur les règles qui sont incontestablement valables pour tout le monde.

    Mais il va de soi que (c'est bien évident) afin de trouver une base légale de cette sorte de responsabilité, et pour donner la réparation intégrale du dommage et préjudice subis par la victime, suite à l'utilisation d'un produit défaut, on a besoin d'un règlement qui reconnaisse clairement trois éléments fondamentaux constituant les points nécessaires et importants à ce sujet.

    · Tout d'abord, pour mieux protéger le consommateur lésé à cause d'un défaut de sécurité, il faut que la responsabilité soit celle de in solidum. En effet, la

    responsabilité en principe est celle de non solidum, Lorsque plusieurs

    personnes répondent d'un dommage causé par un produit défectueux, pour la victime il est mieux qu'elles soient solidairement responsables envers elle. Cette dernière dans cette perspective peut donc revendiquer des dommages et intérêts de chacune.

    · Puis il est vraiment nécessaire que la responsabilité des faits du produit défectueux ait une notion objective. Si la responsabilité se fonde sur la faute, il incombe à la victime de porter la charge de preuve, ce qui est impossible pour elle, On comprend alors la difficulté pour le consommateur, il est bien de donner un fondement de la responsabilité absolue du producteur par rapport à son activité. L'idée est que la preuve soit à la charge du producteur.

    · Enfin, le droit iranien doit renoncer à la notion traditionnelle du dommage

    pour reconnaître le dommage immatériel. En Iran, la question du dommage

    morale est une question délicate. L'ampleur de ce type de dommage est étroite.

    Il n' y a pas de place pour le dommage économique pur et le dommage moral

    au sens large, comme par ricocher, il est très difficile à saisir et à calculer.

    Les dispositions prévues ne sont pas suffisamment claires. C'est pourquoi la législation iranienne entend approuver une loi spéciale. Finalement la tentative du gouvernement aboutit à rédiger un projet de loi intitulé « la protection du droit du consommateur ». Le projet qui a été codifié par le conseil des ministres, avait une définition claire du « consommateur » et précisait « le fondement de la responsabilité des producteurs ».la démarche correspondait bien au droit moderne de la responsabilité. Mais malheureusement, récemment le Conseil Constitutionnel a changé le premier article de ce projet qui dérive de son fondement essentiel.

    Le changement pose d'énormes problèmes au sujet de la désignation même du consommateur et également sur le fondement de la responsabilité du producteur. Selon la modification présentée par le conseil constitutionnel, la notion consommateur ne corresponde que pour les personnes physiques ou morales qui acquièrent la chose ou le service. Cette mention restreinte du consommateur exclut les personnes lésées à cause d'un défaut du produit qui ne sont pas liées par un contrat. Cette situation non satisfaisante est inconnue dans notre système juridique.

    Tout d'abord par le lecteur de l'article précité, on comprend que le conseil constitutionnel estime que pour engager la responsabilité, il faut que les parties soient liées par une relation contractuelle. Ce qui pose des problèmes c'est qu'il y a des hypothèses où les

    victimes d'un produit défectueux ne sont nullement l'acheteur proprement dit. Dans la majorité des cas, surtout suite à la mise en circulation d'un produit défaut de sécurité les victimes ne sont pas seulement celles qui achètent le produit en cause. Il faut que le parlement conteste ce changement stupide pour éviter la difficulté essentielle, sinon, il se limite en conséquence la chambre d'application des dispositions et des règles adaptives à ce sujet.

    Encore faut-il préciser que le conseil constitutionnel par sa modification irréfléchie a établi une situation grave, de manière qu'il fonde la responsabilité du producteur sur la théorie de faute. Lorsque la responsabilité, se fonde sur l'idée de faute, c'est dire que, c'est à la victime elle-même qu'incombe la charge de preuve la défaut du produit. Il est bien évident que la victime est trop faible pour le faire. Pour engager la responsabilité du producteur ou des personnes assimilées dans le domaine de responsabilités du fait de chose, la jurisprudence chiite est très riche ; elle n'a pas besoin de se prévaloir de cette théorie. La notion de responsabilité objective est assez connue dans cette culture juridique. C'est la théorie de faute qui a pénétré dans la notion de responsabilité sous l'influence des pays européens par la loi de responsabilité civile.

    Comme nous avons déjà vu, la responsabilité civile du fait des produits défectueux en droit iranien peut s'examiner sous plusieurs aspects différents. C'est pourquoi on peut dire qu' une série de produits défectueux peut non seulement causer des atteintes à l'image d'une entreprise d'une part, mais aussi engendrer des risques de responsabilité civile et pénale d'autre part . Afin de les réduire, la connaissance des bases juridiques et des possibilités organisatrices est essentielle.

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