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L'information de l'acquéreur des titres sociaux dans l'espace OHADA

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par Marlize Elodie NGNIDJIO TSAPI
Université de Dschang - DEA 2009
  

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A. Les garanties du passif et de valeur

La garantie du passif ou clause de reconstitution est la clause par laquelle le vendeur s'engage à supporter les augmentations de passif et les diminutions d'actifs de quelque nature que ce soit, apparues après la cession et dont l'origine est antérieure à celle-ci. Cette garantie n'est pas limitée au prix de cession. Si

136 V. PAILLUSSEAU (J.), La garantie de conformité dans les cessions de contrôle in La semaine juridique, édition générale n°13, 28 Mars 2007.

d'aventure le montant du passif est supérieur au prix encaissé par le vendeur, celuici devra verser la totalité du montant correspondant à l'augmentation.

La garantie de valeur ou clause de révision du prix quant à elle est une clause stipulée dans le contrat de transfert de titres par laquelle le vendeur s'engage à verser à l'acquéreur toute somme correspondante à une diminution des capitaux propres ou de l'actif de la société. Cette clause joue au profit de l'acquéreur et a pour objet de prémunir celui-ci contre toute diminution de la valeur des droits sociaux, dès lors que l'origine ou la cause de cette perte de valeur est antérieure à la date de cession comme c'est le cas dans la garantie du passif. Seulement, contrairement à cette dernière, les sommes dues au titres de cette garantie ne sauraient excéder le prix de cession.

Ces garanties sont aussi importantes que cette autre qui tire sa source du droit anglo-saxon.

B. La « Mac clause »

La clause de << material adverse change >> est une clause d'origine anglosaxonne. Elle a été pendant longtemps utilisée en grande Bretagne et aux EtatsUnis. Cette clause a pour objet de protéger l'acquéreur contre la survenance, entre la signature du contrat (<< signing >>), et la réalisation de l'opération (<< closing >>) d'un changement significatif défavorable. Rien n'est précisé quant aux causes ou la prévisibilité du changement. On pourrait penser que ce changement pourrait être prévisible par le vendeur au regard de certaines circonstances qu'il n'a pas déclaré à l'acquéreur. Insérée à titre de garantie dans les opérations d'acquisitions, elle est le plus souvent introduite sous forme de condition suspensive prévoyant que la réalisation de l'opération sera subordonnée à la non survenance, pendant la période intercalaire, d'un événement substantiel contraire, de nature à affecte l'économie de l'opération137. La << Mac clause >> doit être distinguée de la clause de hardship qui traite aussi de la survenance d'un changement dans l'économie contractuelle mais non seulement ce changement a lieu lors de l'exécution du contrat tandis que la Mac clause est surtout présente dans la période de formation du contrat, mais il faut

137 V. PELISSIER (A.C.), << La Mac clause >>, Lamy Droit des contrats, 01 Avril 2006.

constater que sa finalité est de permettre la poursuite du contrat en obligeant les parties à renégocier les termes alors que la << MAC clause >> a pour objet de permettre à l'acquéreur de << se dégager de l'opération >>.

Son domaine de prédilection est le financement par l'achat ou la souscription d'un grand nombre d'actions ou d'obligations. Elle constitue une garantie pour l'acquéreur en matière d'information en ce que tout événement incertain (condition) qui se révèlerait de lui-même au lieu de l'être par l'acquéreur lors de l'information dans la phrase précontractuelle pourrait emporter la mise en °uvre de cette garantie.

Les parties pourront renégocier le contrat ou demander simplement l'annulation ou la résolution du contrat. Telle que nous le savons, la conséquence première de la mise en °uvre de la << MAC clause >> est du moins théoriquement de libérer l'acquéreur de l'opération alors que tel que le souligne un auteur138 << ...Il est souvent plus facile de ne pas faire que de défaire, dans la vie des affaires comme ailleurs >>.

La << MAC cause >> est donc un levier efficace de l'information. Elle permettra aux parties ou du moins à l'émetteur de veiller à une information optimale du public car le contrat pourra être affecté à tout moment par des événements qu'il aurait parfois omis sciemment de mentionner139. Cette clause est d'une importance indéniable pour les jeunes entreprises situées dans l'espace OHADA ou ayant des ramifications dans cette ère géographique lorsqu'elle seront appelées à fusionner ; car comme nous l'avons précisé plus haut, il peut s'écouler un temps très long entre la conclusion du contrat et la réalisation de l'opération par exemple lorsque les autorités communautaire voudront se rassurer que la fusion projetée une viole pas les règles de monopole, de position dominante ou de concentration sur le marché communautaire. Cette clause peut trouver une assise via l'article 92 de l'Acte uniforme sur le droit des sociétés et du groupement d'intérêt économique140 et

138 PELISSIER (A.C.), op. cit., p.2.

139 La non réalisation du budget semestriel, la perte d'un contrat, le départ d'un cadre clé.

140 Cet article dispose que : << lorsque les faits nouveaux significatifs, de nature à avoir une incidence sur l'évaluation des titres offerts au public sont intervenus entre la date du visa et le début de l'opération projetée, l'émetteur ou l'initiateur de l'offre établit un document complémentaire... >>. Il s'agit du cadre de l'appel public à l'épargne.

permettre aux acquéreurs de se prémunir contre des évènements fâcheux et non révélés par l'émetteur.

Le doit Français contrairement à celui de la grande Bretagne et des EtatsUnis est réfractaire quant à l'admission de cette clause. Le motif soulevé est le risque de protestativité qui revient à l'acquéreur et pourrait conduire à un pouvoir discrétionnaire de sa part. Loin s'en faut ! Il faut le préciser, cette protestativité doit être << cantonnée à sa juste mesure >> notamment par la rédaction précise de l'acte en tenant compte du caractère conditionnel du << matériel adverse change >>141.

En somme, l'information lorsqu'elle concerne un acquéreur associé précède l'idée d'augmenter le capital social ou de recourir à la souscription d'un emprunt pour financer l'entreprise. Cet état de chose fait de lui le bénéficiaire naturel de l'information à première vue, mais cela est compensé par la sanction dont il est souvent l'objet. La suppression de ce risque de déséquilibre dans le traitement des investisseurs peut à notre sens être compensé par le recours aux garanties légales ou conventionnelles afin d'inciter les acquéreurs à plus de diligence dans l'exigence de l'information et à contraindre par conséquent les émetteurs ou cédants des titres sociaux à plus de minutie et de loyauté dans les renseignements qu'ils donnent sur leur entreprise.

141 Tribunaux Américains, affaire IBP, Tyson Foods CAN 18373 Del. Ch june /18/2001, affaire dans laquelle le juge déclarait que la rédaction large et volontairement imprécise ne permet pas de caractériser efficacement la survenance effective du matériel adverse change : << the simplicity of the MAC clause's words is deceptive because the application of those words is complexe >>.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon