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Le role des états membres de l'union africaine dans son intervention pour le maintien de la paix au Darfour/Soudan. Defis et perspectives. Cas du Rwanda 2004/2006

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par Yves Naho and Pacifique Barihuta
Université nationale du Rwanda - Licence 2006
  

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I.2.2. LE RWANDA

A. Situation et superficie

Le Rwanda s'étend sur une superficie de 26 380 Km2, inscrite approximativement dans un quatrième tracé entre 2 et 3 degré de latitude sud et 29 et 31 degré de longitude Est à une population résidente de 8.162.715 (MINECOFIN, 2002 :3).

Le pays est borné au Nord par l'Ouganda, à l'Est par la Tanzanie, au Sud par la République du Burundi et à l'Ouest par la République Démocratique du Congo.

Le Rwanda est un pays d'altitude élevée (moyenne de plus de 1500 mètres) et un relief fort accidentée. Depuis le lac Kivu, le pays s'élève rapidement vers la crête séparant le bassin du Congo de celui du Nil (2000 à 2 400 mètres d'altitude) pour descendre ensuite à 1500 mètres au Nord de la rivière Akagera, tributaire du lac Victoria.

B. Bref aperçu sur l'histoire du Rwanda dès la colonisation à nos jours

L'histoire de se pays est complexe et compliquée à comprendre vue la déformation qu'elle a subie de part son évolution. Pour des raisons différentes, nous n'allons pas développer toute l'histoire du Rwanda mais un petit survol sera l'objet de ce sous point. Elle est pourtant subdivisée en trois parties :

i) Le Rwanda colonial

La colonisation allemande commença en 1898 et se termina en 1916 avec la défaite de ses troupes par les alliés de la première guerre mondiale où, selon KAJEGUHAKWA V. (2001 :21), « les troupes rwandaises se distinguèrent grandement » mais malheureusement sans succès. Cet échec ouvre la page de l'occupation belge, sous laquelle que la société rwandaise va subir les plus grandes transformations. Cette occupation est suivie du mandant donnée à la Belgique par la S.D.N. Enfin un régime de tutelle est établi en faveur du Rwanda par l'O.N.U au lendemain de la deuxième guerre mondiale.

Ce régime prendra fin à la suite des événements de 1959 que KAJEGUHAKWA V. ne trouve pas de qualifications propres. Selon lui, « les uns l'appelle la révolution de 1959, les autres la révolution assistée, d'autres les troubles de 1959 » (op.cit., 2001:8).

ii) Le Rwanda post-coloniale et pre-génocide

Cette révolution, dirigée par Grégoire KAYIBANDA qui deviendra plus tard président du Rwanda, sera à l'origine de l'épineux problème des réfugiés tutsi de 1959, condamnés à l'exil jusqu'en 1994. Ceux-ci tenteront à plusieurs reprises de regagner le pays par force et ces tentatives seront l'occasion pour le gouvernement Parmehutu (1962-1974) de massacrer les tutsi restés dans le pays et regardés depuis comme « otages, citoyens de seconde zone et bouc émissaires destinées à couvrir les défaillances politiques des nouveaux dirigeants républicains » (op.cit., 2001 :8).

Les réfugiés rwandais installés au Burundi tentèrent de rentrer par force mais leurs forces n'étaient encore bien réunies pour gagner un gouvernement fraîchement installé et soutenu par le gouvernement colonisateur. Ces attaques comme par exemple celles de 1963 furent plutôt l'occasion choisie par le Parmehutu de massacrer de dizaines de milliers tutsis.

En février 1973, la dernière révolution de KAYIBANDA éclata. Les étudiants tutsis furent chassés de tous les établissements secondaires et supérieurs par leurs camarades hutus.

KAYIBANDA et ses partisans de Gitarama furent surpris de voir les troubles anti-tutsi se transformer en conflit inter hutu : les hutu du Nord se battaient contre les hutu des autres régions. C'est dans ce contexte que le général Major Juvénal HABYARIMANA prendra le pouvoir le 05 juillet 1973. Ce putsch à tendance nationaliste dans la préambule de sa déclaration qui stipule que « ... tous les rwandais sont frère quelle que soit la région de leur naissance, ... » (La déclaration militaire du 05 juillet 1973) ne tardera pas à se montrer « hutiste d'inspiration régionaliste, sans visées nationalistes » (op.cit.2001 :150).

Les tutsi ne seront pas déconsidérés et oubliés dans le régime HABYARIMANA. Ils seront plutôt garantis d'une paix conditionnelle à l'échange de laquelle un prix considérable devrait être payé. Les statistiques des tutsi à l'intérieur du pays devraient se maintenir à 9% (pourcentage fixé arbitrairement) et devraient en plus oublier leurs droits aux fonctions publiques, militaires et diplomatiques. Quant aux réfugiés, ils devraient renoncer définitivement au droit de retour dans leur ancienne patrie. (Op.cit. 2001 :154)

Ceux-ci n'obéirent point aux ordres du nouveau maître du pays d'origine et s'organisèrent pour trouver la solution définitive à leur problème. C'est ainsi qu'en avril 1988 une Conférence Internationale sur les Réfugiés rwandais fut organisée par les leaders d'opinion de la diaspora rwandaise des Etats-Unis d'Amérique et du Canada.

Signalons que la rumeur selon laquelle « les officiers rwandais au sein de l'armée ougandaises avaient l'intention de rentrer dans leur pays d'origine » (op.cit., 2001 206) commençait à se propager de part et d'autre du pays. Elles eurent de succès par le fait que le régime était affaibli et critiqué de toutes parts.

L'attaque du FPR contre le Gouvernement Rwandais se déclencha le 1er octobre 1990 mais une malheureuse surprise les attendait car le deuxième jour seulement de cette attaque sont commandant en chef le général Major Fred G. RWIGEMA, sera tué sur front. Il sera immédiatement remplacé par Paul KAGAME qui est aujourd'hui le Président de la République élu et qui, selon JHA U.S. et YADAV S.N. (2004 :5) « sous le leadership effective du FPR, n'a pas seulement arrêté le génocide mais a aussi restauré l'unité et l'espoir pour la population... ».

La guerre de libération commence et le gouvernement en place à Kigali trouve l'occasion d'arrêter les tutsi et les opposants hutus et de massacrer quelques uns d'entre eux. Ceux-ci seront libérés suite à la pression de la communauté internationale et du FPR. Par contre, au fur à mesure que la guerre avançait, les massacres des tutsi se poursuivaient à l'intérieur du pays comme à Kibilira, Nyamata et partout ailleurs dans le pays.

Le 04 août 1993 un accord entre les deux parties en guerre est signé à Arusha (Tanzanie) mais ne tarde pas à prouver son inefficacité car, dans la nuit du 06 avril 1994 l'avion du président HABYARIMANA est abattu par les personnes non encore identifiées. Le génocide commence la même nuit.

Nous nous insurgeons contre les affirmations selon lesquelles la disparition du président HABYARIMANA a été le détonateur du génocide rwandais. On peut se demander avec raison, quel président avait été tué pour qu'on déclenchât les massacres déjà cités à caractère génocidaire qui ont eu lieu contre les Tutsi.

Nous n'allons pas faire l'histoire du génocide qui a suivi la mort du président HABYARIMANA et du président NTARYAMIRA du Burundi. Beaucoup a été dit et écrit sur ce « désastre sans précèdent dans l'histoire de l'humanité à l'exception de l'holocauste juif » (KAJEGUHAKWA, 2001 :298). Jetons plutôt un petit coup d'oeil sur la période post-génocide.

iii) Le Rwanda post-génocide

Cette page s'ouvre avec la prise de Kigali le 4 juillet 1994 par le FPR. Celui-ci trouve la capitale vide, ce qui sera la même chose dans quelques jours pour le pays tout entier parce que le 19 juillet 1994 le FPR déclare qu'il contrôle tout le pays bien que vide.

Le Gouvernement dit des « Abatabazi » a emporté avec lui presque toute la population civile avec lui. Mais ce n'est pas seulement le Gouvernement qui en est le responsable mais aussi les militaires de ce gouvernement et les milices accompagnés de la propagande diffusée par la Radio-Télévision Libre Mille collines.

« Il y a un phénomène rare dans l'histoire de la politique des Etats : déclare H. NGBANDA (1998:87), le Gouvernement et l'armée rwandais ont traversé la frontière en emmenant avec eux l'Etat rwandais dans un autre Etat ». Selon cet ancien conseiller spécial de MOBUTU en matière de sécurité, « ce fut pratiquement une invasion du Zaïre par une armée en fuite» (op.cit., 1998 :88)

Les réfugiés rwandais ne se dirigèrent pas seulement au Zaïre seulement mais d'autres pays limitrophes eurent aussi l'occasion d'être envahi par ces visiteurs inattendus. Au Zaïre, ce fut comme ailleurs, « outre les maladies et la malnutrition, les réfugiés doivent subir les exactions des milices Interahamwe qui font régner la terreur dans les camps et détournent l'aide humanitaire à leur profit» (BAYLE R-M, 1997 :12).

En plus, comme l'affirme NGBANDA H. , « ... bon nombre de militaire des FAR se replièrent avec des armes individuelles dans la forêt et les montagnes [...] pour y cacher leurs armes et se confondre ensuite avec des centaines des milliers des réfugiés civils.» (1998 :88)

Cependant, les autorités fraîchement installées à Kigali ne trouvent pas ce dossier susceptible à classer. C'est ainsi que des négociations s'entreprendront mais sans aucune solution diplomatique. En guise d'illustration, nous citerons l'accord tripartite Zaïre-Rwanda-HCR signé à Kinshasa le 24 octobre 1995 mais qui restera toujours sans application. Sur cette question, le Président MOBUTU, répondant aux critiques du Rwanda qui accusait le Zaïre d'héberger les génocidaires cherchant à renverser le pouvoir à Kigali avec l'appui du Zaïre pour parachever le génocide, déclare que « le Zaïre n'a pas invité les Rwandais sur son territoire ...». (NGBANDA H., 1998 :90)

Ce fut donc la responsabilité du Gouvernement Rwandais de traiter ce problème à sa propre manière. Celle-ci ne sera autre que la guerre, celle-ci étant la solution à des questions non résolues par la voie diplomatique.

C'est le déclenchement de la première guerre du Congo en août 1995. Cette guerre ne durera pas longtemps car seulement « le 17 mai 1997 [...] les troupes de l'AFDL, [une alliance politico-militaire solidement soutenu par le Rwanda et l'Ouganda] faisaient [...] leur entrée triomphale à Kinshasa» (op.cit, 1998 :330).

En outre, cette guerre présenta des résultats directs positifs mais aussi des effets négatifs. Pour les premiers, nous citerons le rapatriement de quelques 600.000 réfugiés en 15 jours (estimations de BAYLE R-M., 1997 :104). Concernant les effets négatifs, nous citerons en passant les infiltrations des ex.FAR et miliciens Interahamwe au Nord-Ouest du pays et la non résolution finale du problème. Ceci entraîna l'APR dans une double guerre, une intérieure et un autre extérieure qui marqua aussi le début de la deuxième guerre du Congo qui avait un lien direct avec la première.

Pour en finir avec cette guerre interne, il fallut une mise en place de diverses techniques. Selon KAJEGUHAKWA V., (2001 :306) « l'armée du Gouvernement Rwandais [...] en prit la décision de mobiliser intensivement la population qui se distança progressivement des infiltrations terroristes, [...] indiqua à l'APR les lieux de cachette de principaux dirigeants du mouvement insurrectionnel... ».

La guerre prit fin avec l'échec de la part des milices et des militaires de l'ancienne armée rwandaise et s'ouvrit la page de renforcement de la paix et la sécurité nationales. Aujourd'hui, comme le dit SMITH J.M. (2004 : 127), « il n'y a pas à douter qu'aujourd'hui le Rwanda est un oasis en matière de sécurité en Afrique considérant son succès quant à l'instabilité de longue durée dans la région».

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand