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Différends frontaliers maritimes et exploitation pétrolière dans le golfe de guinée

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par Ménélik ESSONO ESSONO
 -  2010
  

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§ 2. Opportunités et limites de la Commission

Alors qu'il présidait les travaux de la session ministérielle de la Commission du Golfe de Guinée le 24 août 2006, le ministre gabonais d'État Jean-PING laissait entendre que « la Commission du Golfe de Guinée constitue une opportunité incontestable. Pour autant que les enjeux dans cette partie du continent sont caractérisés par l'abondance des ressources naturelles: le pétrole et le poisson »92.

92 http://www.infosplusgabon.com/article.php3?id_article=578

De par sa nature, la CGG qui est un cadre de coopération, de développement, de prévention, de gestion et de règlement des conflits, a des missions qui en font une organisation multilatérale générale.

En tant que telle, elle sera habilitée à traiter de questions diverses de gestion des ressources naturelles, sécurité et développement économique. On observe tout de même que, plusieurs années après sa création, la Commission est restée longtemps lettre morte et les prolégomènes de ses activités ne permettent pas encore de faire un bilan digne de ce nom sur son utilité et sur sa capacité à insuffler un processus d'intégration sous-régionale porteur de développement.

Pourtant, la Commission joue un rôle dans le renforcement de la sécurité et l'instauration de la stabilité dans la région. Ainsi, l'on a pu constater des actions concertées des différentes membres et organes de ladite Commission en matière sécuritaire notamment dans la lutte contre la piraterie maritime de plus en plus importante dans la sous-région, ou encore en matière de conflits, notamment frontaliers, entre les États membres.

En dépit de cet état de fait, et le véritable défi pour la commission est de passer du simple discours politique pour s'inscrire durablement comme instrument du renouveau en matière sécuritaire dans le Golfe de Guinée. Cette action de la CGG, certes relativement embryonnaire, se caractérise surtout par une absence de volonté politique des différents États membres : l'absence manifeste de certains Présidents de la République à la Conférence des Chefs d'États, organe clé dans l'établissement des politiques directrices de l'institution illustre le manque d'adhésion de certains membres de la CGG, et en conséquence affaiblit ce cadre institutionnel en matière de promotion du développement dans la sous-région.

Par ailleurs, force est d'observer qu'aucune mesure n'est prise au sein de la Commission en matière d'adoption de politiques communes dans la gestion rigoureuse des ressources naturelles et la promotion du développement économique : c'est un paradoxe que le Golfe de Guinée, région particulièrement riche en ressources naturelles, soit composée de pays qui peinent grandement à se développer économiquement, et que les populations de cette région ne bénéficient toujours pas des effets de l'exploitation de toutes ces richesses.

En outre, la Commission du Golfe de Guinée tarde à démarrer du fait de l'inertie des pays membres dans la fourniture de moyens financiers nécessaires au fonctionnement régulier de cette institution ; en 2008 par exemple, seul l'Angola a disposé des fonds nécessaires, des installations provisoires, ainsi que du personnel, pour garantir la première année de fonctionnement de la Commission.

En sus des ces limites, se profile celle relative à une occultation de la dimension parlementaire au sein de la Commission. Vu que, au regard des nombreux enjeux géopolitiques liés à l'exploitation des ressources marines et stratégiques (pétrole et gaz), à l'immigration clandestine, à

la sécurisation de la façade maritime, aux risques de pollution auxquels sont exposées les populations, il apparaît plus que nécessaire d'inclure une dimension parlementaire dans les approches de règlement de conflits élaborées au sein des institutions de type. Des organisations interparlementaires dans d'autres espaces maritimes en sont un notable exemple. C'est notamment le cas l'Assemblée Baltique, de l'Assemblée Parlementaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (O.P.O.T.A.N) ou encore du Comité Permanent des Parlementaires de l'Arctique.

Au demeurant, la principale conséquence de l'effectivité et de l'efficacité de cet organe serait d'une part, la prise en compte et l'implication accrue de tous les pays membres dans des politiques communes qui promeuvent le développement par la gestion efficiente des ressources naturelles, et la réussite d'un processus d'intégration, instrument impérieux de développement pour les États d'autre part. En cela, la CGG comble d'emblée un vide, et apparaît comme l'instance régionale en matière de bonne gouvernance dans le Golfe de Guinée.

Aussi, est il nécessaire pour la CGG de matérialiser son action, au risque de s'apparenter à un instrument superflu destiné à voiler la face aux citoyens sur la recherche d'un bien-être général par la bonne gestion des ressources naturelles, et s'ajoutant à la longue liste des organisations sousrégionales, dont l'incapacité à rendre effective l'intégration communautaire est avérée.

Interlocutrice par excellence des partenaires extérieurs, la CGG pourrait faire entrer le Golfe de Guinée dans une dynamique de croissance et de développement durable.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery