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Evaluation de la participation des populations au débat foncier dans le département de Padéma

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par Inoussa MAIGA
Université de Ouagadougou - Maitrise en scientes et techniques de l'information et de la communication 2010
  

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II. 3. 2. Les conflits fonciers et leur gestion

Les études sur la gestion des terres rurales mettent en exergue une certaine amplification des conflits fonciers. L'aggravation de la compétition pour le contrôle et la gestion des ressources naturelles de plus en plus rares en est la cause principale.

Pour H. OUEDRAOGO, « l'accès aux ressources naturelles va constituer le plus grand défi de ce millénaire »19(*). L'augmentation de la population, l'appauvrissement des sols et l'apparition de « nouveaux acteurs »20(*) soucieux de faire fructifier leurs capitaux, augmentent les risques de conflits fonciers.

Aujourd'hui, la situation au Burkina Faso, telle que décrite dans la PNSFMR, est marquée par une recrudescence des conflits entre agriculteurs et éleveurs avec son cycle de violences.

D. THIEBA et M. ZONGO abordent également ce thème à travers une étude réalisée dans les zones libérées de l'onchocercose au Burkina Faso. Ils évoquent aussi, « l'aggravation des conflits entre les différents acteurs, les plus aigus opposant les migrants aux populations autochtones »21(*).

S. HAGBERG analyse la question de la coexistence entre les groupes d'agriculteurs Karaboro et les agropasteurs Peulhs dans la province de la Comoé, devenue de plus en plus problématique depuis les années 1980. « Les disputes, dues aux dégâts dans les champs, à l'accès aux points d'eau et aux passages des troupeaux, sont fréquentes, mais elles ne se limitent pas seulement à des causes matérielles ; les identités ethniques et les droits des citoyens burkinabè sont aussi en jeu. » 22(*)

Dans le département de Padéma, les conflits fonciers ont pour origines : les dégâts dans les champs pendant les périodes de transhumance, le non respect des limites des champs des exploitants, le non respect des limites des terroirs entre villages, la vente de terres par des personnes non habilitées et ne relevant pas du terroir concerné, la contestation du droit d'héritage et l'exploitation non autorisée des produits de cueillette.23(*) Toutefois, ces conflits sont généralement réglés à l'amiable. Les deux parties sollicitent l'arbitrage d'une tierce, très souvent les autorités coutumières. Elles tentent de concilier leurs positions à travers la négociation d'une indemnisation.

S. HAGBERG est arrivé à la conclusion selon laquelle les règlements des conflits entre agriculteurs Karaboro et agro-pasteurs Peulhs se font à l'ombre du conflit violent, lequel reste un point de référence. Les acteurs locaux ne veulent même pas entendre parler de jugement, le maintien de la paix étant considéré comme plus important qu'une quelconque justice.

Pour mieux aborder les conflits, M. BROCKHAUS, T. PICKARDT et B. RICHCHKOWSKY estiment qu'il ne faut pas les réduire à des phénomènes isolés, locaux ou ethniques. Pour eux « chaque conflit a une histoire complexe influencée par de multiples facteurs sociaux, politiques, économiques et écologiques qui, ensemble, déterminent son orientation et en quoi il se manifeste ».24(*)

Dans cette même logique, M. BENZHAF, B. DRABO et H. GRELL voient la gestion des conflits fonciers comme un processus consistant à définir des règles et des dispositions liées à l'accès et à l'utilisation des ressources naturelles situées dans leur sphère d'action et de veiller à leur respect par tous. Mais pour y arriver, il faut une mobilisation effective de tous les acteurs en ce sens que «par l'application rigoureuse de l'approche participative, les populations peuvent être amenées à résoudre leurs contradictions, afin de rétablir la paix sociale et favoriser leur développement».25(*)

D. THIEBA et M. ZONGO ont tiré la même leçon de l'analyse sur les opérations de prévention des conflits et de sécurisation foncière. Selon eux, « le succès des opérations repose grandement sur un travail de communication efficace, permettant d'éviter toute ambiguïté sur les objectifs visés ».26(*)

Une bonne approche de gestion des conflits fonciers est, du reste, indispensable pour garantir la paix sociale et l'accès sécurisé de l'ensemble des acteurs ruraux aux ressources naturelles. Mais, qu'en est-il de la question spécifique de l'accès des femmes au foncier ?

* 19 OUEDRAOGO, H. « Un bon foncier garantit la paix sociale » in Kishi Beiga : une expérience de gestion alternative de conflits fonciers dans le Sahel Burkina. 1999, p.8

* 20 Dans le contexte burkinabè, les nouveaux acteurs sont des acteurs généralement issus du milieu urbain, développant en milieu rural de nouvelles stratégies d'accumulation foncière et de productions agro-sylvo-pastorales, dans le but de profiter des opportunités du marché. Ils sont également désignés par l'expression « agro businessmen ».

* 21 THIEBA, D ; ZONGO, M. «Enjeux fonciers et développement durable dans les zones libérées de l'onchocercose au Burkina Faso» Mars 2003, p.7

* 22 HAGBERG ? S. « A l'ombre du conflit violent », 2001, p. 13

* 23 Cf. RAIMOND, C. ; SANOU, S. & TALLET, B. Op. Cit. p. 19

* 24 BROCKHAUS, M. ; PICKARDT, T. & RISCHKOWSKY, B. « Médiation dans un cadre en mutation : victoires et défaites dans la gestion des conflits liés aux ressources naturelles dans le Sud-ouest du Burkina » 2003, p. 25

* 25 BENZHAF, M. ; DRABO, B. & GRELL, H. « Du conflit au consensus : les pasteurs et agro-pasteurs de Kishi Beiga optent pour la cogestion de leurs ressources naturelles. » 2000, p. 3

* 26 THIEBA, D. ; ZONGO, M. op. cit. p. 13

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