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Le facteur culturel dans la coopération sino-camerounaise:le cas de l'implantation de l'institut Confucius a l'institut des relations internationales du Cameroun(IRIC)

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par Jean Cottin Gelin KOUMA
Universite de Yaounde II-Soa - Master II en Relations Internationales option Diplomatie 2010
  

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II- QUELQUES PRECISIONS TERMINOLOGIQUES

D'après Madeleine Grawitz, la clarification conceptuelle semble indispensable pour cette raison que « le chercheur prudent indiquera la définition adoptée pour les concepts qu'il utilise »8(*). Dans la même logique, l'un des apports de la philosophie confucéenne est d'avoir compris que les mots ne sont pas neutres et qu'il faut leur donner une définition claire avant de les utiliser9(*). Il sera question dans ce cadre, de définir les concepts de coopération, de culture et d'Institut Confucius.

A) Coopération

La coopération, d'après le lexique de politique, est « une politique d'entente, d'échange et de mise en commun des activités culturelles, économiques, politiques et scientifiques entre Etats de niveau de développement inégaux »10(*). Cette définition bien qu'adaptée au contexte Chine-Cameroun, ne fait pas l'unanimité chez tous les auteurs. Henry Kissinger estime que  « la coopération n'est pas une faveur qu'un pays concède à un autre(...). Elle sert les intérêts des deux parties »11(*). Observation que corrobore François Roche, lorsqu'il affirme que « la coopération stricto sensu, induit que deux sujets placés dans une position théorique d'égalité, contribuent également à la réalisation d'un projet commun ». Cependant, poursuit-il, « la coopération est devenue le maître mot des relations culturelles, l'influence ou la promotion constituent des axes politiques qu'il faut rendre plus discrets, au moins sur la scène extérieure »12(*). Cette définition semble être une illustration évidente dans le cadre de la coopération sino-camerounaise.

B) Culture

La culture a été forgée par les anthropologues pour analyser les sociétés de petites dimensions et, «désigne le code par lequel les acteurs se comprennent dans le jeu social et en un temps la signification particulière que revêtent l'action et les institutions sociales dans chaque collectivité »13(*). Elle peut également être définie comme « un système de significations communément partagé par les membres d'une communauté sociale qui en font usage dans leurs interactions »14(*). Mais la définition qui semble la plus détaillée, est celle donnée par l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture) en 1982 à Mexico, lors de la conférence sur les politiques culturelles : « la culture, peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances »15(*).

Ainsi, la culture depuis la fin de la Guerre Froide, occupe une place prééminente dans l'organisation de la société internationale. Chaque acteur tend à valoriser la variable culturelle et Luc Sindjoun pense à ce propos que la puissance culturelle a acquis une importance majeure dans les relations internationales d'après Guerre Froide et notamment après le 11 septembre 2001. Aussi souligne t-il, que cette expression renvoie à « ... un ensemble de capacités fondées sur la maitrise soit par un groupe sous quelle que forme que ce soit (Etat, réseau, entreprise, organisation internationale, etc.) ou soit par des individus des manières de faire, de penser et de sentir pouvant lui permettre d'orienter à leur profit symbolique ou matériel une relation sociale. C'est la chance du triomphe de la volonté, fondée sur le contrôle soit des significations, des normes et des valeurs, soit des objets identitaires »16(*).

C) Institut Confucius

Confucius17(*) est considéré comme le premier éducateur de la Chine et son enseignement a donné naissance au confucianisme, doctrine philosophique, morale, sociale et politique qui a été érigée en religion d'Etat dès la dynastie Han et officiellement bannie au début du XXe siècle.

De ce qui précède, les Instituts Confucius sont des centres d'enseignement du mandarin et de diffusion de la culture chinoise, créés par le gouvernement de la RPC. C'est dans cette logique que Liu Yandang18(*) affirme : « notre mission est d'encourager les jeunes à apprendre le chinois. On renforce ainsi les amitiés, les échanges et cela aidera à créer un futur meilleur pour l'humanité ». Le choix de Confucius pour patronner ce projet permet de désamorcer les critiques idéologiques et de se démarquer des excès de la révolution communiste, afin de replacer la civilisation et la culture de l'Empire du Milieu au premier chef des autres cultures du monde.

* 8 M. Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001, 11e édition, p.385.

* 9 Connexions, « Shanghai 2010 et soft power chinois », mars 2010, p.61.

* 10 C. Debbasch, Lexique de politique, 7e Ed., Paris, Dalloz, 2001, p.117.

* 11 H. Kissinger, La Nouvelle puissance américaine, Paris, Fayard, 2003, p.163.

* 12 F. Roche (dir), Géopolitique de la culture : Espaces d'identités, projections, coopération, Paris, L'Harmattan, 2007, p.51.

* 13 C. Greertz (cité par B. Badie et M-C Smouts), Le retournement du monde, Sociologie de la scène internationale, Paris, Presses de Sciences -Po, 1999, p.23.

* 14 G. Hermet (dir), Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Paris, Armand Colin, 1994, p.69.

* 15 F. Roche, op. cit., p.82-83.

* 16 L. Sindjoun « A la recherche de la puissance culturelle dans les relations nationales :esai de caractérisation du concept et d'appréhension du phénomène », Revue Camerounaise de Politique Internationale, n°001, septembre 2007, p.20-21.

* 17 Confucius est né à Zou prés de Qufu dans l'actuelle province de Shandong, il est généralement appelé Kongzi ou Kong Fuzi par les chinois, ce qui signifie « Maitre Kong » et qui a été latinisé en « Confucius » par les Jésuites. (voir : Y. Huanyin, « Confucius », in Perspectives : Revue trimestrielle d'éducation comparée,Paris, Unesco, Vol XXIII, N° 1-2, mars-juin 1993, p.215-223).

* 18 Présidente des Instituts Confucius et vice-présidente du Sénat chargée des questions d'éducation, Publié sur : www.lepoint.fr, loc. cit., p.2.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius