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Le facteur culturel dans la coopération sino-camerounaise:le cas de l'implantation de l'institut Confucius a l'institut des relations internationales du Cameroun(IRIC)

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par Jean Cottin Gelin KOUMA
Universite de Yaounde II-Soa - Master II en Relations Internationales option Diplomatie 2010
  

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III- L'INTERET DU SUJET

Le sujet présente un double intérêt. Il s'agit d'une part de l'intérêt scientifique (A), et d'autre part de l'intérêt politique (B)

A) L'intérêt scientifique

L'intérêt scientifique peut être considéré comme la contribution de cet objet d'étude à la science. En effet, les tenants du courant réaliste ont donné peu de crédit au facteur culturel dans les relations internationales. Cependant, il est clair, surtout après le 11 septembre 2001 que l'enjeu culturel s'est imposé au premier plan des préoccupations des Etats. Ainsi, en intégrant l'aspect culturel dans les rapports entre Etats, Luc Sindjoun pense que la notion de puissance est traversée par un effet de ciseau19(*). La mise en évidence des rapports d'intérêts entre la RPC et le Cameroun permet de relativiser les objectifs et moyens dont font usage les Etats tels que postulés par les réalistes. J. Nye pense à cet effet que, la puissance devient moins fongible, moins coercitive et moins tangible. A ce sujet, S. Huntington, affirme que « le commerce ne va peut-être pas toujours avec le drapeau, mais la culture, elle, suit toujours la puissance ».20(*) Fort de ce qui précède, la culture constitue donc pour la Chine, un vecteur de la stratégie de puissance et l'implantation de l'Institut Confucius au Cameroun, représente un enjeu global considérable.

B) L'intérêt politique

S'agissant de l'intérêt politique, il faut comprendre la lecture en arrière-plan des actes que posent les deux acteurs. Jean Baptiste Duroselle et Pierre Renouvin estiment que pour comprendre l'action diplomatique d'un Etat, il faut chercher à percevoir les influences qui en ont orienté le cours. Il s'agit donc de « mesurer l'impact des forces profondes sur le comportement des acteurs internationaux »21(*). La stratégie culturelle de la Chine semble être multidimensionnelle, puisqu'elle se déploie dans les domaines diplomatique, politique, économique, commercial, etc. C'est dire que dans le cadre de la coopération sino-camerounaise, se trouvent des motivations bien plus stratégiques que l'analyse de l'objet d'étude pourra mieux ressortir.

IV- REVUE DE LA LITTERATURE

On peut considérer que l'une des étapes de la revue de la littérature consiste à « ...saisir l'état des connaissances sur un sujet dans un espace cognitif donné (la science politique, l'histoire, la psychologie, la sociologie, le travail social, etc.). Il faut évidemment connaitre les fondements théoriques des problèmes qui ont déjà fait l'objet de recherches et ceux qui restent à résoudre »22(*).

Sur la question de la coopération culturelle entre la RPC et le Cameroun, il n'existerait pas de travaux proprement scientifiques. Cependant, moult productions scientifiques à caractère général sur les relations entre les deux pays ont été commises :

A) Domaine politique

S'agissant des relations politiques sino-camerounaises, Dieudonné Oyono, dans son ouvrage intitulé Avec ou sans la France ? La politique africaine du Cameroun depuis 1960, paru en 1990, établit les convergences entre la Chine populaire et le Cameroun à travers le soutien de Pékin à l'UPC (Union des Populations du Cameroun) dans la lutte contre l'impérialisme français23(*). Dans le même ordre d'idées, Kengne Fodouop dans Le Cameroun : Autopsie d'une exception plurielle en Afrique, paru en 2010, présente le Président Ahidjo comme étant l'un des premiers présidents d'Afrique à effectuer en 1973, une visite officielle en Chine et à s'y entretenir très longuement avec Mao Zedong24(*). C'est donc dire que les relations entre la Chine et le Cameroun ne datent pas d'aujourd'hui.

B) Domaine commercial

Parlant des relations commerciales, Thierry Bangui dans son ouvrage commis en 2009, La Chine, un nouveau partenaire de développement de l'Afrique : vers la fin des privilèges européens sur le continent noir ? évoque les relations commerciales Chine-Cameroun à travers la création de l'un des bureaux de la chambre de commerce sino-africain au Cameroun ainsi que des accords de prêts signés entre les deux parties25(*).

C) Domaine infrastructurel

Au sujet du développement des infrastructures par la Chine au Cameroun, Jean Célestin Edjangue dans Cameroun : un volcan en sommeil, paru en 2010, affirme que le Cameroun bénéficie du savoir-faire chinois dans de nombreux domaines : infrastructures routières et sportives, construction des édifices, fabrication et vente des engins, etc.26(*). Dans la même logique, Jean Jolly, dans son ouvrage paru en 2011, intitulé Les chinois à la conquête de l'Afrique, affirme que l'offensive chinoise est spectaculaire au Cameroun en matière de grands contrats destinés à la réalisation de grands projets structurants27(*).

D) Domaine stratégique 

Serge Michel et Michel Beuret dans leur ouvrage la Chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir paru en 2008, estiment que la Chine gagne le terrain au Cameroun, enterrant la Françafrique par l'exploitation des mines solides28(*). Dans le même ordre d'idées, Eric Nguyen dans son ouvrage les relations Chine-Afrique, paru en 2008, esquisse le fait que Pékin ait mis sur pieds une nouvelle stratégie pour développer sa culture en Afrique, en créant des Instituts Confucius, dont l'un se trouve implanté au Cameroun29(*).

E) Déploiement culturel de la Chine

Parlant de la culture chinoise, Tanguy Struye de Swielande, dans son article publié en 2009 intitulé « la Chine et le « soft power »: une manière douce de défendre l'intérêt national ? », pense que la Chine développe depuis quelques années un ensemble d'outils pour rendre son émergence non pas menaçante mais attrayante30(*). C'est ce qui semble justifier son déploiement culturel au Cameroun.

Cependant, les relations culturelles entre les deux pays, de manière spécifique, n'ont pas fait l'objet de beaucoup d'études. C'est pour essayer d'éclairer cette zone d'ombre que nous avons choisi de nos appesantir sur la dimension culturelle dans cette coopération.

* 19 L. Sindjoun, loc. cit., p.5.

* 20 S.P. Huntington, Le Choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 1997, p.111.

* 21 P. Renouvin et J.-B Duroselle, Introduction à l'histoire des relations internationales, Paris, Armand Colin, 1970, p.2.

* 22 L. Olivier (dir), Elaboration d'une problématique de recherche : sources, outils et méthode, Paris, L'Harmattan, 2005, p.29.

* 23 D. Oyono, Avec ou sans la France ? La politique africaine du Cameroun depuis 1960, Paris, L'Harmattan, 1990, p.32.

* 24Kengne Fodouop, Le Cameroun : Autopsie d'une exception plurielle en Afrique, Paris, L'Harmattan, 2010, p.339.

* 25 T. Bangui, La Chine, un nouveau partenaire de développement de l'Afrique : vers la fin des privilèges européens sur le continent noir ?, Paris, L'Harmattan, 2009, p.77.

* 26 J.C. Edjangue, Cameroun : un volcan en sommeil, Paris, L'Harmattan, 2010, p.103.

* 27 J. Jolly, Les chinois à la conquête de l'Afrique, Paris, Pygmalion, 2011, p.96.

* 28 S. Michel et M. Beuret, La Chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir, Paris, Bertrand Grasset, 2008, p.147.

* 29 E. Nguyen, Les relations Chine-Afrique, Paris, Studyrama, 2008, pp.70-71.

* 30 T. S. De Swielande, « la Chine et le « soft power »: une manière douce de défendre l'intérêt national ? », Université Catholique de Louvain (UCL), mars 2009, pp.9-10.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams