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Analyse socio-économique des interrelations entre aires protégées et populations locales: cas du parc w/Burkina et du terroir riverain de Kotchari

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par Abdoul Wahab ZOMBRA
Université Polytechnique de Bobo Dioulasso - Ingénieur du développement rural 2008
  

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4. Plan d'ensemble du document

A la suite de la partie introductive ci-dessus qui fait le point sur le cadre théorique de l'étude, le reste du document se présente comme suit : dans un premier temps, les informations sur la zone d'étude et sur les aires protégées en général sont données dans la partie généralités ; dans un second temps, les résultats de l'étude, suivis d'une discussion sont exposés ; une conclusion assortie de quelques recommandations constitue la dernière partie du rapport.

PREMIERE PARTIE : GENERALITES

Chapitre I : Generalites sur la zone d'Etude . 1. Caractéristiques biophysiques

. 1. 1. Situation géographique

La province de la Tapoa se situe à l'extrême est du Burkina Faso. Elle s'étend entre les latitudes 11°22' et 12°50' nord et les longitudes 1°10' et 2°25' est. D'une superficie d'environ 14 800 Km2, elle est limitée au nord et à l'est par la République du Niger, au sud-ouest par la République du Bénin, à l'ouest par les provinces de la Komandjoari, de celles du Gourma et de la Kompienga. Suite à la communalisation intégrale du territoire burkinabè, la province se retrouve constituée par huit communes dont une urbaine (Diapaga) et sept rurales (Botou, Kantchari, Logobou, Namounou, Partiaga, Tambaga, Tansarga).

La commune rurale de Tansarga est vaste de 650 Km2 et est limitée au nord par Diapaga, au sud par Logobou, à l'ouest par Partiaga et Tambaga, puis à l'est par le Parc W. Ce dernier couvre une superficie d'environ 10 300 Km2 dont 5 720 au Bénin, 2 349 au Burkina et 2 231 au Niger.

Le terroir de Kotchari qui constitue la zone d'étude relève de Tansarga. Il se situe à l'ouest du Parc et partage avec ce dernier une frontière longue d'environ 50 Km. Il est limité au nord et à l'ouest par les falaises de Gobnangou, et au sud par la concession de chasse de la Kourtiagou (cf. Annexe n°1, p. I).

. 1.2. Conditions climatiques

La province de la Tapoa se situe entre les isohyètes 700 et 900 mm. Par conséquent, elle a deux types de climat : le climat nord soudanien et le climat sud soudanien selon le découpage phytogéographique du territoire national. Comme le reste du pays, elle se caractérise par une saison pluvieuse qui s'étend de mai à septembre et une saison sèche qui dure d'octobre à avril.

. 1.3. Ressources forestières et fauniques

Le Burkina Faso est pourvu d'un nombre assez important d'aires protégées dont la grande majorité se localise dans la région est du pays. Dans cette région, la province

de la Tapoa est la mieux dotée en aires protégées, soit une superficie de 2 740 Km2. En outre, la province se caractérise par un important réseau hydrographique ; si bien que sa richesse en ressources halieutiques, fauniques et floristiques est des plus importante du pays.

.2. Caracteristiques socio-economiques et institutionnelles .2. 1. Milieu humain

La Tapoa est une province à faible densité de population (environ 23 habitants/Km2 contre 50 sur le plan national (INSD, 2006)). Cette population est inégalement repartie et les densités les plus élevées se rencontrent au sud avec, par exemple, 35 % de la population dans le département de Tansarga et 15 % dans celui de Kantchari. Elle est à 85 % gourmantché, si bien que la langue la plus parlée est le gulmancema. On y retrouve également des Peul (12 %). Les Moosé, les Djerma et les Haoussa constituent ensemble les 3 % restants de la population. La principale religion est l'animisme. Le christianisme et l'islam sont pratiqués par environ 15 % de la population.

.2.2. Activites socio-economiques

Dans la province de la Tapoa l'agriculture et l'élevage sont les activités dominantes. L'agriculture mobilise la presque totalité de la population. Pratiquées selon le système extensif (GRAD CONSULTING et UICN, 2004b), les spéculations se repartissent entre cultures vivrières (sorgho, mil, maïs, niébé, riz, etc.) et cultures de rente (coton, arachides, sésame, soja, produits maraîchers). Les outils traditionnels de production comme la daba, la houe et la pioche sont les plus utilisés. Cependant, l'essor de la culture cotonnière entraîne avec lui l'adoption des nouvelles technologies que sont la traction animale (bovine et asine), l'engrais chimique et les pesticides. En outre, l'intervention de certains programmes comme le Programme d'appuis danois au développement de l'agriculture du Burkina Faso (PADDAB) et le Programme d'investissement communautaire en fertilité agricole (PICOFA) a eu pour effet l'adoption par les populations des technologies d'intensification telles que, la culture fourragère, les semences améliorées, et le compostage.

L'élevage, quant à lui, est une activité secondaire mais connexe à l'agriculture. En réalité, la plupart des exploitations agricoles rencontrées dans la zone sont à caractère agro-sylvo-pastoral. Dans le système d'élevage, la possession de bétail représente d'une part une épargne aux yeux des populations, et d'autres part un moyen de diversification des activités de production. Les espèces concernées sont les bovins, les ovins, les caprins, les asins, les porcins et la volaille. Les pratiques d'élevage sont caractérisées par la cohabitation de deux modes (GUIBERT et PRUDENT, 2005) : le mode transhumant pratiqué surtout par les Peul, et le mode sédentaire.

Outre l'agriculture et l'élevage, la pêche, la chasse, l'apiculture, l'artisanat et le petit commerce, sont des activités pratiquées dans une moindre mesure par les populations.

.2.3. Milieu institutionnel (en relation avec la conservation)

Le milieu institutionnel du terroir de Kotchari est marqué par l'existence de certaines représentations qui sont entre autres :

- le Programme régional Parc W/ ECOPAS. C'est un programme financé par l'Union européenne qui vise la mise en valeur du Parc W à travers l'uniformisation de sa gestion dans les trois pays qui l'abritent. Son objectif général est « d'arrêter et d'inverser les processus de dégradation des ressources naturelles du Parc dans le complexe transfrontalier de parcs et de réserves, afin de protéger de façon durable la biodiversité, au bénéfice des gouvernements et des populations concernées » (Consortium ECOPAS, 2000) ;

- le Ministère de l'environnement et du cadre de vie (MECV) à travers ses directions régionale et provinciale ;

- l'Institut de l'environnement et de la recherche agronomique (INERA) à travers son département chargé de la gestion des ressources naturelles et des systèmes de production (GRN/SP) ;

- les Comités villageois de gestion de la faune (CVGF). Constitués généralement de douze membres, ils sont mis en place ou animés grâce aux actions du Programme régional Parc W/ ECOPAS. Ils sont au nombre de cinq et assurent respectivement la

gestion des Zones villageoises d'intérêt cynégétique (ZOVIC) de Gnimbwama, Lada, Pielgou, Kaabougou et Nangbanli.

Chapitre II. Generalites sur les aires protegees 2. 1. Historique de la gestion des aires protegees au Burkina

Selon ZAMPALIGRE (1998), l'histoire des aires protégées du Burkina débute officiellement pendant la période coloniale et peut être subdivisée en quatre grandes périodes qui sont : la période coloniale, la post coloniale (1960 à 1985), la période de 1985 à 1995 et la période depuis 1995. En réalité, les aires protégées ont existé bien avant la colonisation, et étaient instituées par les populations locales, dans le but de conserver et d'assurer la pérennité de certaines espèces animales ou végétales (SAWADOGO, 2002).

Les pays anciennement membres de l'AOF ont hérité du colonisateur, d'un réseau d'aires classées. La création de ces aires classées était motivée par l'envie du colon de planifier l'espace afin d'en tirer le maximum de richesses à travers l'exploitation des cultures de rente, du bois d'oeuvre, de la faune sauvage, du minerais, etc. L'administration et la législation forestières ont véritablement débuté en 1935 avec les réserves de Gaoua, de Koudougou et du Parc W, tous institués en 1926. Cette législation se caractérisait par des droits d'usage restreints de la population sur les aires protégées. Au lendemain des indépendances, la gestion des aires protégées s'apparentait toujours à celle de la période coloniale.

Ainsi, la gestion des aires protégées de 1960 à 1985 avait pour objectif principal, la conservation du milieu et du cheptel sauvage. Elle avait également pour principale caractéristique la répression contre les contrevenants. Cette vision de la conservation de la biodiversité a très vite montré ses limites qui se traduisaient par la persistance du braconnage et du pacage illégal.

C'est pourquoi, la période de 1985 à 1995 fut marquée par une réorientation de la politique de gestion des aires protégées vers le partenariat entre l'Etat, les populations riveraines des forêts et les opérateurs privés. Les objectifs visés ici étaient le soulagement des tâches de l'Etat par rapport à l'activité de conservation, puis l'implication au mieux des populations et du privé dans la gestion du patrimoine forestier. Les résultats de ce processus furent entre autres, la création des associations de

chasseurs et des concessions de chasse. Cependant, de nombreuses insuffisances furent constatées, suite à une évaluation de la gestion des zones de chasse en 1995.

Actuellement, on assiste à une nouvelle reformulation de la politique de gestion des aires protégées à travers la loi 006/ 97/ ADP portant Code forestier (CF) au Burkina. Ce dernier en vigueur de nos jours est le résultat d'une superposition des principes découlant des textes à caractère fondamental que sont la Constitution, la Réorganisation agraire et foncière (RAF) et les conventions internationales ratifiées par le Burkina. Son objectif global est la pérennisation du capital faunique en vue de contribuer au développement socio-économique et à l'autosuffisance alimentaire des populations. Plus spécifiquement, les objectifs visés par le Code forestier sont : (a) la conservation de la diversité biologique, (b) la valorisation des ressources forestières, fauniques et halieutiques pour le développement économique et l'amélioration du cadre de vie, (c) la génération d'emplois et des revenus au profit de la population et (d) la participation et la responsabilisation effective de la population dans la conception, l'exécution, le suivi et l'évaluation des activités forestières, notamment à travers la gestion décentralisée des ressources naturelles (Code forestier du Burkina).

2.2. Apercu sur les outils d'attenuation des externalites negatives des aires protegees au Burkina

La conservation de la biodiversité par le biais des aires protégées produit des effets indésirables qui ne sont plus à démontrer. Conscient de cette situation, les différents acteurs de la conservation adoptent souvent des mesures pour atténuer les effets pervers des aires protégées. Ainsi, on rencontre au Burkina un certain nombre d'outils qui sont entre autres :

- le privilège accordé aux communautés locales par rapport aux opportunités d'emploi temporaire ou permanent ;

- le transfert de compétence à travers la mise en place des Comité villageois de gestion de la faune (CVGF) afin d'assurer une gestion participative ;

- la réalisation d'infrastructures sociales (forages, CSPS, etc.) ;

- le partage des retombés de la valorisation des aires protégées à travers le tourisme de vision ou la chasse sportive.

Pour le cas spécifique du Parc W, la création n'a pas respecté tous les principes10 de mise en place d'une aire protégée. En réalité, le noyau du Parc n'est séparé des installations humaines que par une piste de moins de 10 mètres de largeur. L'inexistence des zones tampon, accentue les externalités négatives dues au Parc sur les populations riveraines ; si bien que les mesures et actions d'atténuation mises en place par les gestionnaires de l'aire protégée semblent insuffisantes. Ces dernières sont entre autres :

- la réalisation d'un couloir de transhumance vers le Bénin ;

- l'emploi de la main-d'oeuvre locale lors des activités d'aménagements à l'intérieur du Parc ;

- les Zones villageoises d'intérêt cynégétique (ZOVIC) de Gnimbwama, Lada et Nangbanli qui peuvent être considérées comme des zones tampon pour lesdits villages. Il existe également, deux autres ZOVIC, mais cette fois non frontalière au Parc. Il s'agit de celles de Piélgou et de Kaabougou. La gestion de ces ZOVIC est assurée par des CVGF ;

- l'octroi aux populations riveraines d'autorisations de prélèvement11 de certains produits forestiers (paille, fruit de baobab, plantes médicinales essentiellement) à certaines périodes de l'année.

10 Pour qu'une aire protégée remplisse toutes ses fonctions, elle devrait être constituée de 3 zones concentriques à savoir : une zone centrale ou noyau de la réserve caractérisée par une surveillance continue (1), une zone tampon tutrice des activités de recherches, de tourisme et d'éducation environnementale (2), et une zone de transition assurant la promotion d'activités de développement pour les riverains du Parc (3) (MENGUE-MEDOU C., 2002).

11 Il convient de signaler que la délivrance de ces autorisations était interrompue jusqu'à nouvel ordre parce que certaines personnes en profitaient pour s'adonner au braconnage (entretien au poste forestier de Kaabougou).

DE UXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry