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Analyse socio-économique des interrelations entre aires protégées et populations locales: cas du parc w/Burkina et du terroir riverain de Kotchari

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par Abdoul Wahab ZOMBRA
Université Polytechnique de Bobo Dioulasso - Ingénieur du développement rural 2008
  

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2. 1.2. Impact en relation avec les produits forestiers

Au nombre de ces produits forestiers, nous avons ceux utilisés dans les activités de production végétale, des activités d'élevage, de chasse et de pêche, de sculpture et menuiserie, de forge, d'apiculture, de commerce (dolo et PFNL).

La conséquence immédiate de la raréfaction des terres est le développement de la stratégie de fraude par les villageois pour assurer la pérennisation de certaines activités. Cependant, le renforcement de la garde du Parc grâce au Programme ECOPAS décourage la pratique des activités illégales de chasse, de pêche et d'élevage.

Tableau 6 : Tendances des activités de chasse et de pêche

Village

Tendance de la chasse

Tendance de la pêche

hausse

baisse

Total

hausse

baisse

stabilisation

Total

Gnimbwama
%

0

9

9

0

7

0

7

0

100

100

0

100

0

100

Nangbanli
%

1

2

3

0

1

0

1

33,33

66,67

100

0

100

0

100

Lada
%

0

13

13

1

13

0

14

0

100

100

7,14

92,86

0

100

Todouanga
%

0

1

1

0

1

0

1

0

100

100

0

100

0

100

Tchontchonga
%

0

6

6

0

3

1

4

0

100

100

0

75

25

100

Total
%

1

31

32

1

25

1

27

3,125

96,875

100

3,7037

92,5926

3,7037

100

Source : Données de l'enquête

Le tableau ci-dessus a été construit à l'aide des informations recueillies auprès des hommes, qui sont les seuls à s'adonner à ces activités. Au cours du traitement des données, les enquêtés n'ayant pas répondu aux questions ont été simplement ignorés. C'est pourquoi le tableau à été construit pour les 32 hommes ayant répondu à la question relative aux tendances de la chasse, tandis que 27 ont bien voulu se prononcer sur les tendances de la pêche.

Ainsi, 31 personnes soit 97 % des répondants, confirment une baisse de l'activité de chasse. Il en est de même pour la pêche dont la baisse a été confirmée par 25 personnes soit 93 % des répondants (Tableau 6).

Cependant, selon un des enquêtés les activités de chasse et de pêche connaissent pour lui un regain d'importance. Même s'il ne s'agit que d'un cas isolé, de telles affirmations montrent que la répression présente des limites et que la conservation de la biodiversité passe une fois encore par la gestion participative des aires protégées. Ceci est d'autant plus vrai que les activités génératrices de revenus substantiels, à savoir le commerce de PFNL (farine de baobab, tamarin, paille, etc.) et de dolo, la sculpture et la forge connaissent une hausse en termes d'importance. Dans la localité 100 Kg de farine de fruit de baobab s'achètent parfois jusqu'à 22 000 FCFA. Aussi, les prix des produits de la sculpture et de la forge deviennent-ils de plus en plus rémunérateurs. Il suffit donc qu'il y ait un marché intéressant pour les productions des activités socio-économiques utilisant des produits forestiers pour que les paysans y accordent une grande importance.

Tableau 7 : Tendances des activités de récolte de produits forestiers, de forge et de sculpture

 

Tendance Récolte Produits
Forestiers

Tendance de la forge

Tendance de la sculpture

Village

Hausse

baisse

stable

hausse

baisse

hausse

baisse

stable

Gnimbwama

23

0

1

0

0

3

0

0

 

96

0

4

0

0

100

0

0

Nangbanli

20

2

0

2

0

0

0

0

 

90,9

9,1

0

100

0

0

0

0

Lada

16

8

0

2

0

1

1

1

 

67

33

0

100

0

33,33

33,33

33,33

Todouanga

16

1

0

2

0

0

0

0

 

94

6

0

100

0

0

0

0

Tchontchonga

14

3

0

1

1

1

0

0

 

82

18

0

50

50

100

0

0

Total

89

14

1

7

1

5

1

1

Total %

86

13

1

87,5

12,5

71,4

14,3

14,3

Source : Données de l'enquête

Le tableau croisé dynamique ci-dessus donne une idée des tendances des activités qui y sont mentionnées. Tout comme le tableau 6, il ne prend en compte que ceux qui ont répondu aux questions sur les tendances de la rÿÿolteÿÿes PFNL, soit 104 enquêtés. Il prend également en compte les forgerons et les sculpteurs de l'échantillon, respectivement au nombre de 8 et 7.

Ainsi, 86 % des enquêtés ayant répondu aux questions, pensent que la récolte des PFNL est en hausse. Respectivement 88 et 71 % de forgerons et de sculpteurs attestent que leurs activités respectives connaissent également une hausse significative.

L'apiculture est une activité compatible avec la conservation de la biodiversité et est pratiquée par 35 % des hommes enquêtés. Cependant, elle reste interdite à l'intérieur du Parc car, selon les services forestiers, certaines personnes profitent des autorisations pour s'adonner au braconnage. Mais le Programme ECOPAS dans le cadre de ses actions en faveur des riverains du Parc contre ses externalités négatives encourage l'apiculture. C'est dans ce sens que des ruches améliorées ont été octroyées aux membres des CVGF des villages de Gnimbwama, Lada et Nangbanli.

L'existence du Parc prive les communautés riveraines d'espaces pouvant faire office de pâturage. Ainsi, la raréfaction des pâturages en saison pluvieuse, leur appauvrissement en période sèche, de même que la raréfaction des sources d'eau au cours de la même période compromettent l'activité de production animale. Outre ces difficultés, les éleveurs sont confrontés aux problèmes de saisie d'animaux dans le Parc et aux maladies. Dans un tel contexte, on peut s'attendre soit à un déplacement des grands éleveurs, ou à une réduction du cheptel de certaines exploitations. Cette dernière prédiction a été confirmée par 49 % des individus enquêtés, tandis que 51 % des enquêtés reconnaissent une augmentation de leur cheptel grâce à leur abnégation vis-à-vis de l'activité d'élevage. La prise en compte de l'ethnie, montre que les Peul spécialisés dans la production animale sont les plus touchés par le phénomène, soit 67 % de ceux d'entre eux qui ont été enquêtés. Quant aux Gourmantché, e sont 48 % des enquêtés qui se plaignent d'une baisse de leur cheptel (Tableau 8). La première prédiction a quant à elle été confirmée par les enquêtes qualitatives. De plus, 39 % des enquêtés émettent l'intention de se déplacer vers le Bénin en cas d'augmentation considérable de leur cheptel.

Tableau 8 : Tendances et projection de l'activité d'élevage

 

Tendance du cheptel

Avenir de
l'élevage

Ethnie
%

Hausse

Baisse

Total

Pas d'avenir

Avenir

Total

Gourmantché
%

56

51

107

70

42

112

52

48

100

63

38

100

Peul
%

2

4

6

6

0

6

33

67

100

100

0

100

Total
%

58

55

113

76

42

118

51

49

100

64

36

100

Source : Données de l'enquête

Le tableau 8 comme tous les autres, a été construit à l'échelle des répondants aux questions requises. 113 enquêtés répartis entre les cinq villages, ont bien voulu donner leur perception sur les tendances du cheptel, et 118 se sont prononcés sur l'avenir de l'élevage.

Bien que des stratégies palliatives (utilisation des résidus de culture, recherche de fourrage, transhumance, réduction des troupeaux, etc.) aient été mises en place par les populations, la grande majorité reste sceptique quant à l'avenir de l'élevage dans les villages enquêtés. Ainsi, 64 % des enquêtés du tableau 8 pensent que si les choses devaient restées inchangées, l'avenir de l'activité de production animale serait compromis. Parmis les plus sceptiques, on retrouve tous les 6 Peul enquêtés. En outre, ces derniers affirment que l'activité d'agriculture est devenu leur principale activité depuis quelques années, et cela à cause des difficultés induites par le Parc sur l'élevage.

La baisse tendancielle de l'exercice de ces activités de chasse et de pêche vient amplifier dans la périphérie du W le phénomène de sous-emploi de la main-d'oeuvre qui caractérise déjà le milieu rural burkinabè. Ainsi, le sous-emploi associé à l'augmentation de la pauvreté, conséquence de la chute progressive des rendements agricoles et des amendes en cas de violation quelconque du Parc, pousse les jeunes à l'émigration ou à l'exode à la recherche de conditions de vie meilleures.

Tableau 9 : Pourcentages et nombre de personnes allées à l'aventure par exploitation et motifs de déplacement

Village

Nombre d'aventurier par classe

Perception sur les motifs des déplacements

0

] 0; 3]

] 3; 6]

] 6; + [

Total

pauvreté

manq terre

autres

Total

Gnimbwama
%

5

6

1

0

12

10

0

3

13

42

50

8

0

100

77

0

23

100

Nangbanli
%

3

6

2

1

12

16

0

0

16

25

50

17

8

100

100

0

0

100

Lada
%

7

4

1

0

12

4

2

2

8

58

33

8

0

100

50

25

25

100

Todouanga

%

2

6

1

3

12

19

1

 

20

17

50

8

25

100

95

5

0

100

Tchontchonga
%

2

7

3

0

12

18

1

1

20

17

58

25

0

100

90

5

5

100

Total
%

19

29

8

4

60

67

4

6

77

32

48

13

7

100

87

5

8

100

Source : Données de l'enquête

Pour le tableau ci-dessus, les 60 chefs d'exploitation de l'échantillon ont donné une réponse à la question de savoir combien de personne de l'exploitation ont émigré vers le Bénin. En revanche, seulement 77 enquêtés ont bien voulu donner leurs perceptions sur les motifs des déplacements.

Le tableau 9 montre, d'une part, que 68 % des exploitations enquêtées ont au moins un membre qui a émigré ou qui pratique l'exode et explique, d'autre part, ces phénomènes (exode rural et émigration) par la pauvreté. Ainsi, 87 % des répondants incriminent la pauvreté comme principal motif du déplacement des jeunes vers le Bénin surtout.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo