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Processus de conduite du changement au sein de la communauté portuaire de Douala: application au guichet unique électronique

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par Jean Louis BOYA
Université de Douala ESSEC - Diplôme d'études supérieures de commerce (DESC) 2006
  

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2.2.2 Démarche vers un modèle optimal

Conduire un projet de changement représente toujours un exercice difficile pour les entrepreneurs qui doivent choisir et élaborer des stratégies et des démarches susceptibles de maximiser leurs chances de succès. Plusieurs auteurs proposent des modèles de conduite du changement à caractère purement théorique ou pratique.

2.2.2.1 Quelques modèles de conduite du changement organisationnel

Par modèle, il faut entendre une représentation schématique d'un processus réel ; en sciences sociales, il s'agit d'une représentation abstraite, idéale, mathématique ou symbolique de la réalité qui fournit une vision simplifiée mais caractéristique d'un phénomène. Dans le cadre de cette recherche, la mise sur pied d'un modèle qui soit adapté à notre contexte, se fera sur la base des travaux des auteurs tels que COLLERETTE, GROUARD et FERNANDEZ.

Modèle de COLLERETTE, LEGRIS et SCHNEIDER

Les travaux de ces auteurs ressortent trois grandes phases dans le processus de conduite du changement organisationnel comme le montre la figure ci-dessous.

Figure n° 3: Phases du processus de conduite du changement organisationnel

Source : COLLERETTE et al. (2003, p.60)

Comme le montre bien cette figure, le processus de gestion de changement organisationnel selon ces auteurs se décompose en trois principales phases :

Phase 01 : Eveil

Ce stade, crucial pour la réussite du changement, débute lorsque les individus portent attention à une sollicitation au changement. C'est le cas du contremaître qui s'interroge sur l'organisation du travail proposée par le département de la qualité; c'est le cas du vendeur qui se demande s'il doit vraiment compléter les nouvelles fiches sur le profil des clients comme demandé par le service du marketing. Ces personnes sont incitées à changer, et se questionnent sur la pertinence de le faire ou non. Il s'agit donc d'une période de réflexion où l'on soupèse les avantages et désavantages du changement promu par les dirigeants en vue de prendre position. Selon que le bilan sera positif, mitigé ou négatif, les réactions iront de l'enthousiasme au refus, en passant par la résignation.

Phase 02 : Transition

La transition correspond à la période où les gens doivent abandonner les pratiques en vigueur, pour s'apprivoiser d'autres. C'est une période comprise entre les anciens automatismes qui n'ont plus leur place, et les nouveaux qui ne sont pas encore acquis. Ce passage vers de nouveaux automatismes active deux processus interdépendants 

Ø Désintégration :

Une désintégration est un processus progressif consistant à déterminer les aspects jugés non adaptés du système. Les anciennes habitudes s'estompent laissant place aux nouvelles pratiques.

Ø Reconstruction

Au fur et à mesure que la désintégration s'effectue, engendrant des vides fonctionnels, le système se met à la recherche de nouvelles bases, de nouvelles pratiques pouvant l'aider à agir efficacement face aux situations de son environnement. Ces nouvelles pratiques peuvent être proposées ou inventées par elle-même.

Tant sur le plan individuel que sur le plan collectif et organisationnel, la transition est une période souvent marquée par les flottements, de l'ambiguïté, de la turbulence, des tensions, des conflits, des paradoxes, du désordre, du mécontentement, de l'inefficacité et une vulnérabilité de l'entreprise. Pour contrer ces risques, il faut se doter d'un système de pilotage méthodique comportant des mesures d'exception qui serviront à :

- limiter la fatigue

- réduire les sources de confusion et d'angoisse et

- éviter les expériences d'échec.

Voilà pourquoi cette période exige généralement beaucoup d'efforts de la part des dirigeants que des gens touchés.

Phase 03 : Ritualisation

La ritualisation est une phase au cours de laquelle les nouvelles pratiques commencent à se stabiliser, les doléances s'apaisent, les individus développent graduellement les automatismes et retrouvent un niveau d'efficacité plus élevé. L'enjeu ne se situe pas entre les anciennes et les nouvelles pratiques, mais plutôt dans la recherche d'un état d'équilibre, d'harmonie pour éviter que l'entreprise se retrouve dans une situation inconfortable.

Telle que présentées, ces phases s'étalent progressivement dans le temps et suivant cet ordre parce que l'on ne saurait parler par exemple de la transition si l'éveil ne s'est pas encore réalisé ; car c'est elle qui permet de remettre en cause l'ancien système, d'identifier les problèmes et leurs symptômes avant d'entamer le processus de la transition.

Modèle de GROUARD et MESTON

Dans leurs investigations, ces deux auteurs proposent aux dirigeants d'entreprise un outil stratégique, un modèle de gestion du changement basé sur dix (10) clés.

Clé 01 : Définir la vision

La définition de la vision repose sur une connaissance approfondie de l'entreprise et de son environnement ainsi que sur une perception globale des enjeux du projet de changement à opérer. La vision est le repère que les responsables du changement vont utiliser pour piloter le processus et de s'assurer de son bon déroulement. Son élaboration s'appuie sur une démarche générale en cinq étapes :

- Formaliser la nécessité de changer,

- Identifier les enjeux du changement,

- Etablir des visions alternatives,

- Choisir la vision,

- Formaliser la vision.

Cette étape est primordiale dans le processus de mobilisation des acteurs car ces derniers ne pourront adhérer au projet que lorsqu'ils comprennent bien sa vision, les objectifs à atteindre et ses enjeux.

Clé 02 : Mobiliser

Une fois que la vision est bien définie, l'on pourra ainsi se lancer dans le processus mobilisation. Cette clé poursuit cinq objectifs :

- Créer l'appropriation de la vision,

- Bâtir le changement avec et sur les hommes,

- Libérer les énergies,

- Confirmer les enjeux du processus de changement,

- Construire la structure du processus de changement.

Cette clé propose trois démarches différentes mais complémentaires :

a) la cascade des séminaires avec la population cible ;

b) l'analyse et la programmation pour s'assurer de la compréhension de la vision ;

c) les ateliers du changement, pour générer sur le terrain des améliorations personnelles à fort impact.

Clé 03 : Catalyser

Catalyser le processus de changement, c'est accélérer le changement dans l'entreprise sous influence d'une organisation et d'un fonctionnement conçus à cet effet. Il s'agit concrètement de mettre en place une structure de pilotage formée de :

- La direction générale,

- L'équipe de facilitation du changement,

- Les équipes de compétences,

- Les divisions opérationnelles et fonctionnelles,

- Les équipes support.

Clé 04 : Piloter

Il s'agit de définir le système de pilotage qui permettra de s'assurer que le changement suit le cheminement voulu, de prévenir les dysfonctionnements et les écarts et d'orienter efficacement les efforts. Parmi les activités de pilotage on peut énumérer :

- la construction d'une logique du processus du changement,

- la planification et le suivi de ce processus,

- la faciliter du changement et de son accélération,

- le suivi des personnages clés de l'organisation vis-à-vis du changement,

- l'identification des méthodes et des outils requis,

- l'initialisation et le suivi du coaching,

Clé 05 : Concrétiser

La concrétisation consiste en un réel passage de la situation actuelle à la situation visée. Pour concrétiser son action, il faut :

a) Changer les rôles et les responsabilités avant de tenter de modifier les comportements,

b) Assurer une participation massive le plus tôt possible,

c) Laisser de l'autonomie à l'intérieur du cadre défini par la vision,

d) Adapter la démarche de concrétiser en fonction des acteurs.

La concrétisation repose sur un processus qui permet à chacun de comprendre comment il peut concrètement participer au changement.

Clé 06 : Faire Participer

La participation de tous à la concrétisation du changement est d'un enjeu important car elle rend possible l'exploitation de la richesse que constitue la diversité des personnes. Elle aide à convaincre les résistances grâce à l'implication directe des salariés et assure une pérennité du changement.

Pour obtenir une participation massive des acteurs, les responsables du projet devront le plus souvent guider sans chercher à contrôler, gérer les attentes des premiers niveaux d'encadrement, donner suite aux idées et aux initiatives, accorder le droit à l'erreur car le changement s'assimile à un apprentissage.

Clé 07 : Gérer les aspects émotionnels

Tout changement perturbe les individus et les remet en cause car il touche directement les individualités en agissant sur leur image, leur rôle et leur identité. Cette situation crée de nombreuses réactions émotionnelles provoquées par la peur ou à l'inverse par l'attrait de la nouveauté, l'attachement aux façons de faire, l'espoir d'un travail plus enrichissant ou la peur de l'échec, etc.

Pour gérer ces aspects émotionnels, les dirigeants doivent au cours du processus de conduite de changement établir un diagnostic de la situation actuelle, identifier et suivre les pôles de résistances et de blocage, et enfin élaborer des stratégies pour contrecarrer ces résistances et blocages.

Clé 08 : Gérer les enjeux de pouvoir

Pouvoir et changement sont souvent antagonistes or la réussite du changement demande que la répartition du pouvoir évolue pour être cohérente avec les objectifs visés. Ceci peut conduire certains individus à résister ou à vouloir infléchir le changement dans un sens qui leur serait favorable. Dès lors la réorientation du pouvoir vers les objectifs visés s'avère comme une nécessité dans la réussite du changement. Elle exige une forte implication de la part du dirigeant et s'appuie sur trois phases :

- La définition de la situation de pouvoir visé,

- La gestion des enjeux de pouvoir,

- L'utilisation des systèmes pour réorienter le pouvoir.

Clé 09 : Former et coacher

Le changement organisationnel requiert l'acquisition et l'interprétation de compétences nouvelles mais aussi de comportements et de modes de pensée nouveaux. La formation et le coaching occupent donc une place importante dans le processus de changement qui aboutit sur une dynamique d'auto apprentissage. On y retrouve clairement:

- La détermination et l'évaluation des besoins en formation et en coaching,

- La formation en distinguant les besoins techniques spécifiques à l'évolution des métiers et le développement des savoir-faire de type relationnel nécessaires au changement,

- Le coaching qui a pour but d'accompagner individuellement les managers ou les décideurs pour les aider à faire face à des situations exceptionnelles ou nouvelles,

- Le feed-back ou « effet miroir ». Peu habituel dans les entreprises, il vise à accélérer le développement du potentiel d'un salarié en l'encourageant dans l'analyse de ses performances et de ses comportements.

Clé 10 : Communiquer

Durant le processus de changement, la communication doit être extrêmement intense sur les plans interne et externe. La communication permet d'informer à la fois sur le déroulement du processus et également de générer un foisonnement d'idées qui enrichit le processus et l'accélère. Pour soutenir efficacement le processus de changement organisationnel, la mise en oeuvre de la communication du changement doit remplir quatre conditions :

- Elle doit être cohérence avec les politiques de communication externe et interne,

- Elle doit s'appuyer sur une véritable politique de communication avec des objectifs,

- Elle doit être à la fois globale et locale,

- Elle doit renforcer l'implication et la participation de tous les acteurs.

Modèle de FERNANDEZ

Selon FERNANDEZ (2005), il est crucial pour un chef de projet d'adopter une approche pratique et concrète pour aller au delà des outils et des méthodes ordinaires utilisées et réussir la conduite de projet en termes de création de valeurs. Pour ce faire, il propose une démarche composée de douze facteurs clés structurés autour de 4 grands axes d'actions transversaux :

AXE 1 : Intégrer l'analyse de la valeur afin de bâtir le référentiel projet

Organiser ne se limite pas à définir la phase de planification. Organiser, c'est aussi bâtir le cadre de référence déterminant le système de valeur et de performance, en parfaite compréhension avec l'ensemble des acteurs du projet. Les facteurs de base sont :

Facteur clé 1 : La construction d'un référentiel de valeurs consensuel est un préalable à tout projet de changement. Ce qui passe par le calcul du coût d'investissement, du retour sur investissement, etc.

Facteur clé 2 : Dépasser l'approche mécaniste et déterministe lors de la phase de planification pour privilégier la réactivité qui passe par la planification, l'ordonnancement. Les outils le plus utilisés ici sont le GANTT, le PERT ou le CPM, etc.

L'utilisation de l'analyse de la valeur garantit un recentrage sur les besoins essentiels afin d'éliminer les coûts inutiles. L'analyse de la valeur ne sert pas uniquement à définir le meilleur coût. Elle est aussi de la première importance pour bâtir un référentiel de compréhension commune des attendus du futur système en cours de réalisation.

AXE 2 : Adopter un style de management coopératif

Dynamiser la coopération étendue, ce n'est pas coordonner
l'origine du projet ; le manager ne dispose pas de toutes les cartes et ne peut dicter à la virgule près les tâches respectives. Seules les approches dynamisant la coopération de l'ensemble des acteurs sont susceptibles de mener à la réussite.

Facteur clé 3 : Remplacer la coordination des tâches par la synchronisation des rôles.
Pour cela, il faut mettre en oeuvre le management coopératif, encourager l'initiative

Facteur clé 4 : Abandonner réellement le mode de management autoritaire.

Il faut dépasser le cadre du management directif et adopter un style de management "start-up".

Facteur clé 5 : Adopter des principes de management d'équipes favorisant la coopération interne et externe.
Ce qui nécessite la construction des équipes, la coopération et l'autonomie, le partager des valeurs et enfin la poursuite d'un but commun.

AXE 3 : Développer les outils de pilotage

Réussir un projet, c'est maîtriser l'art de la subtile symbiose entre les hommes, les techniques et les enjeux économiques.

Développer les outils d'assistance à l'anticipation n'est pas seulement mesurer, faire un contrôle répressif, sans pour autant contribuer à la limitation des dérives. Seule la mise en place de véritables outils d'assistance à l'anticipation, intégrant notamment la gestion des risques et des menaces, permettra de prévenir les fausses routes.

Facteur clé 6 : Mesurer la performance pour assister la prise de décision à travers la construction du tableau de bord du projet

Facteur clé 7 : Ne pas se contenter de mesurer les délais et les coûts sans assurer le suivi des enjeux.

Facteur clé 8 : Adopter une démarche d'amélioration continue.

Facteur clé 9 : Anticiper les risques d'échecs.

AXE 4 : Accompagner le changement

Faciliter l'intégration, ce n'est pas uniquement mettre en oeuvre. Les approches parcellaires des projets sont à l'origine de la création de nouvelles frontières, véritable rupture de la continuité de services autant sur les plans organisationnels, technologique que culturel.
Facteur clé 10 : Intégrer les projets dans la chaîne de valeur.

Les actions à mettre en place sont :

- Identifier la chaine de valeur,

- Intégrer le projet dans toutes les dimensions organisationnelle, technologique et culturelle au coeur de la chaîne de création de valeurs.

Facteur clé 11 : Assurer un pilotage actif du changement de bout en bout à travers la conduite du changement en pratique.

Facteur clé 12 : Intégrer les coûts directs et indirects du processus d'intégration dans les budgets initiaux avec la préparation du budget financier de la conduite du changement.

Une profonde analyse de ces trois modèles permet de faire les constats suivants :

Le modèle COLLERETTE et Al., bien que donner une bonne orientation de la conduite du changement organisationnel, reste trop focaliser vers la gestion des processus car il ne met pas un accent particulier sur le facteur humain.

Par contre GROUARD et MESTON, en plus de pendre en compte le côté processus, s'attardent plus sur l'aspect humain dans le processus de conduite de changement.

Pour finir, nous dirons que FERNANDEZ quant à lui, oriente sa réflexion sur la conduite de changement vers une approche quantitative, l'analyse de la valeur. D'où le développement des outils d'analyse des coûts comme système de pilotage des projets.

Après toutes ces observations et au regard des objectifs de cette étude, nous arrivons à la conclusion selon laquelle, seul le modèle de GROUARD et MESTON pourrait mieux s'adapter à la conduite du projet Guichet Unique Electronique. Ce choix se fonde sur le fait qu'en plus de son orientation processus, ce module met un accent particulier sur le facteur humain qui est la clé de la réussite de ce projet.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite