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Quelle gouvernance des risques majeurs pour une meilleure résilience des territoires?

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par Léo MASSEY
Institut catholique de Paris - Master 2 métiers du politique et de la gouvernance 2012
  

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2-2-2 Le contrTMle de l'urbanisation et les Plans de Prevention des Risques (PPR)

Le deuxième type d'instrument de gouvernance des risques majeurs que nous analyserons sont les instruments d'autorité. Pour présenter ce type d'instrument, nous prendrons pour exemple le cas du contrTMle de l'urbanisation Þxé par les Plans de Prévention des Risques (PPR).

Au niveau territorial, c'est le préfet qui est responsable de la prescription et de l'élaboration des Plans de Prévention des Risques Naturels prévisibles (PPRN) et des Plans de Prévention des Risques Technologiques (PPRT). Ces plans déÞnissent, en fonction des niveaux de risques, des zones dans lesquelles des mesures d'urbanisme doivent etre prises : servitude d'utilité publique, expropriation de biens, droit de délaissement ou encore prescription de mesure constructives de réduction de la vulnérabilité. Les projets de PPR (N ou T) font l'objet de processus de concertation impliquant tous les acteurs locaux (maires, riverains, exploitants, associations, salariés,...). Une fois approuvés par le préfet, les PPR sont annexés au Plan Local d'Urbanisme (PLU), et deviennent opposables aux tiers.

Au niveau local, le maire et le préfet partagent la responsabilité de la ma»trise de l'urbanisation vis à vis des risques majeurs. Le maire délivre des certiÞcats d'urbanisme, permis de construire et permis d'aménager en tenant compte des informations sur les risques majeurs à sa disposition. Il dispose d'un outil fondamental pour gérer les risques présents sur son territoire : le Plan Local d'Urbanisme (PLU). Si un bien est particulièrement exposé aux risques majeurs, il est possible au maire comme au préfet de procéder à l'acquisition à l'amiable du bien ou à l'expropriation de celui-ci.

Comme le décrit Valérie Sansévérino-Godfrin104, les Plans de Prévention des Risques répondent aux besoins de réduction de la vulnérabilité des territoires exposés, en imposant des mesures en vue de limiter les dommages aux personnes et aux biens. Ainsi, ils permettent de ne pas aggraver la vulnérabilité des territoires exposés, en réglementant pour le futur l'usage des sols et les activités ou encore de traiter la vulnérabilité des biens et activités existants (création d'espace refuge, travaux de consolidation...).

La première critique sur les PPR que nous fournit V. Sansévérino-Godfrin, concerne leur élaboration et leur champ, le plus souvent par risque et par commune. Or, cette mise en oeuvre « parcellisée » peut constituer un frein important à l'objectif de réduction de la vulnérabilité face aux risques majeurs et d'augmentation de la résilience, qui implique, comme nous l'avons vu en première partie, une approche globale et systémique du territoire.

104 Valérie Sansévérino-Godfrin, « Risques naturels, vulnérabilité, résilience et le droitÉ Dans un contexte de développement durable », dans les Actes des « 20ème journées scientiÞques de l'environnement - Environnement entre passé et futur : les risques à l'épreuve des savoirs », mai 2011, 10p

La seconde critique mise en avant par cette chercheuse, concerne l'esprit de mise en oeuvre de ces documents. En effet, alors que le PPR peut etre un outil juridique destiné à réduire la vulnérabilité d'un territoire, en intégrant la complexité de celui-ci et ses multiples facettes et en proposant des mesures de sécurité globale, il est davantage envisagé, en réalité, comme un instrument urbanistique autoritaire permettant de limiter le développement d'enjeux dans les zones de risques. En outre, les reglements des PPR établissent rarement des liens entre les autres mesures de prévention mises en place dans les territoires concernés, comme par exemple les plans d'urgence, les mesures d'information, les plans de gestion des cours d'eauÉ

Pour finir sur les PPR, nous nous pencherons sur un article105 de Johnny Douvinet de 2011, dans lequel celui-ci analyse les relations qu'entretiennent les maires avec les PPRI (Plan de Prévention des Risques d'Inondation). Son étude a pour but de mieux comprendre la position des maires face à des outils réglementaires existants.

Il décrit la position de certaines communes réfractaires à l'idée d'appliquer les PPRI de par la forte pression fonciere qui incite à l'urbanisation, mais également de par les «bénéfices» de la reconversion des terres agricoles en terres à urbaniser. Cela a en effet permis à ces villes de s'agrandir (contentant le maire), tout en facilitant l'acces à la propriété (contentant ainsi les citoyens et les promoteurs). L'Observatoire du risque inondation dans le Gard (ORIG) rappelle à ce sujet que 100 000 logements ont été implantés en zones inondables entre 1999 et 2008 sur l'ensemble du territoire frangais métropolitain106.

J. Douvinet explique ce mauvais constat par plusieurs raisons :

- le développement local releve plus du quotidien d'une commune que le risque, meme si celui-ci est prégnant ;

- l'absence d'évenements graves pendant plusieurs années contribue à faire oublier le risque ;

- la prise en compte des risques majeurs est parfois encore absente des décisions inhérentes à l'aménagement.

J. Douvinet conclut son article en faisant le constat que les maires se trouvent dans une position délicate pour appliquer les PPRI, «subissant la pression par le haut (instances institutionnelles), avec l'obligation de respecter les réglementations, mais également par le bas (population), avec un électorat actuel ou potentiel qui souhaite s'installer et enrichir économiquement le territoire».

Les instruments d'autorités comme les PPR sont donc relativement peu pertinents pour améliorer la résilience des territoires. Leur application effective appara»t trts difficile, en particulier car les contrôles et les sanctions mis en oeuvre contre les municipalités «hors la loi» sont très rares.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci