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Le financement bancaire des femmes entrepreneures

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par Ondine LEFEBVRE
ESDES - Master 2 2012
  

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j. Le comportement face aux risques

L'article de Rachel Croson et Uri Gneezy explique que les hommes sont plus exposés aux risques que les femmes. En effet, des enquêtes économiques (Catherine c ; Eckel et Philip J. Grossman 2008) et psychologiques (James P.Byrnes, David C. Miller et William D. Schafer 1999) montrent que les femmes ont une plus grande aversion pour le risque. Ces différences dans la prise de risque s'expliquent d'abord par les différences de réactions émotionnelles entre les deux sexes. Les femmes éprouvent des émotions plus fortes que les hommes (Review in R.A. Harshman and A. Paivio 1987), et notamment, elles ressentent une nervosité et une peur de l'échec plus intense que les hommes. Si l'échec est moins bien vécu par les femmes que par les hommes, il est naturel qu'elles aient une plus grande aversion au risque. Les femmes ayant plus peur de l'échec, elles prennent bien moins de risques que les hommes pendant la création et le développement de leur entreprise. Un autre élément qui explique ces différences de prise de risque est la confiance en soi. Il a été démontré que les hommes ont une plus grande confiance en leur succès et leur performance que les femmes (Mary A. Lundederg, Paul W. Fox et Judith Punccohar 1994). Un nombre croissant de chercheurs convient que la conviction d'avoir de bonnes opportunités représente le comportement le plus représentatif de l'entrepreneur (Shane et Venkataraman, 2000). En effet, la création de nouvelles entreprises est une tâche qui demande de la persévérance, et donc la conviction que des opportunités (perçues ou réelles) existent. Agir sur les opportunités perçues nécessite bien sûr de la confiance en soi, et la conviction en sa

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capacité à réussir. De plus, les hommes ont plus tendance à considérer les situations à risques comme des challenges qui appellent à la participation, alors que les femmes les considèrent comme des menaces qu'il faut éviter. Ils ont donc plus de facilité à prendre des risques, un atout apprécié par les prêteurs. Les différences dans les comportements face aux risques ne résultent pas de différences dans la capacité, la persistance, ou l'empressement à effectuer des tâches correctement. Au contraire, les différences résultent d'une motivation différente entre les sexes. Les hommes sont plus stimulés par le challenge alors que les femmes ne sont pas stimulées par les mêmes facteurs. Ce qui peut d'ailleurs expliquer que, parmi les jeunes de grandes écoles, les femmes sont encore beaucoup moins nombreuses que les hommes à vouloir créer leur propre entreprise (62% contre 72% dans une étude menée aux Etats-Unis en 1998 par le « Journal of business Venturing »).

Il est aussi remarqué dans l'étude du « Academy of Management Journal » que les entreprises dirigées par des hommes offrent des gammes de produits et de services plus larges que celles dirigées par des femmes, s'exposant plus facilement à des risques de gestion. De plus, parmi les entreprises de femmes, celles qui sont généralistes connaissent moins d'échec que les spécialistes, tendance qui ne se détache pas pour les entreprises d'hommes. Ce succès du généralisme peut refléter une meilleure adaptation des femmes dans un environnement stable et connu.

k. Les préférences sociales

Les préférences sociales ont été modélisées dans la littérature économique sous la forme de l'altruisme (James Andreoni 1989), l'aversion pour les inégalités (Gary E. Bolton et Axel Ockenfels 2000) ou la réciprocité (Martin Dufwenberg et Georg Kirchsteiger 2004). Les préférences sociales des femmes varient selon la situation, elles ne sont ni plus ni moins orientée dans le social que les hommes, mais leurs préférences sociales sont plus malléables. Tous ces modèles décrivent comment un individu peut être soucieux de son prochain.

Les recherches psychologiques suggèrent que les femmes sont plus sensibles aux indices sociaux que les hommes et ajustent leur comportement à ceux-ci (Carol Gilligan 1982). Les expériences scientifiques sont elles contradictoires. Certaines d'entres elles montrent que les femmes sont plus altruistes, contre les inégalités, réciproques et coopératives que les

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hommes, et d'autres qu'elles le sont moins. Ceci est dû au fait que les femmes ont une plus grande sensibilité au contexte que les hommes, et donc que de petites différences dans leur environnement ont un plus large impact sur le comportement des femmes que sur celui des hommes. Les décisions des hommes sont donc moins influencées par le contexte, les informations et les acteurs extérieurs. Les femmes ont besoin d'un environnement plus stable que les hommes pour se sentir à l'aise.

l. La compétitivité

De récentes recherches montrent que la performance des hommes est plus affectée par la compétitivité de l'environnement que les femmes. Il est démontré que dans un contexte de non concurrence, les hommes et les femmes ont une performance relativement similaire, mais dès que l'environnement devient compétitif, quand seul le meilleur est récompensé, les hommes réagissent avec des efforts plus importants, et leur performance s'accroit significativement alors que celle des femmes ne fluctue que très peu. Les hommes sont donc plus réactifs à la compétition que les femmes. Il a été démontré que les hommes préfèrent des rémunérations compétitives (primes ou variables) alors que les femmes préfèrent être payées par un salaire fixe et égalitaire. Les hommes préfèrent évoluer dans un environnement de compétition et les femmes dans un environnement stable.

Lors d'une étude parue dans « The academy of Management Journal » en 1991, et réalisée en 1987 auprès des entreprises d'Indiana, des chercheurs ont par ailleurs démontré que sur un marché compétitif, les entreprises de femmes sont plus nombreuses à connaître l'échec. On peut expliquer cette observation par le fait que la négociation est un domaine dans lequel éviter la compétition peut avoir un réel impact négatif. Dans un livre sur le sexe et la négociation, écrit par Linda Babcock et Sara Laschever (2003), elles expliquent que les femmes évitent autant que possible les situations de négociations concurrentielles. Il est notamment expliqué que seulement 7% des femmes négocient leur salaire contre 57% des hommes.

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Dans d'autres cultures, toutes ces tendances sont inversées, ce qui peut démontrer que la structure de la société et la culture jouent des rôles très importants dans la compétitivité des femmes.

Des points de vue opposés défendent que ces différences entre hommes et femmes sont basés sur des différences génétiques.

De nombreux évolutionnistes et
psychologues estiment que la structure de base du cerveau est génétiquement déterminée, et que les différences entre hommes et femmes sont des caractéristiques naturelles. Lors du développement de l'Homme, les hommes et les femmes auraient développé des stratégies différentes afin de maximiser l'aptitude de leurs gènes. Ces différences de compétitivité pourraient par exemple être dues aux différences hormonales. La littérature défendant le rôle de la testostérone dans la compétitivité est riche (Helen S. Bateup et al. 2002). Il a également été prouvé que l'aversion aux risques financiers est en corrélation avec les hormones prénatales, à savoir le rapport entre le deuxième et le quatrième doigt, et ce ratio est fixé à vie. D'autres études ont montré que la compétitivité des femmes dépend de leur cycle menstruel et de leur pilule contraceptive. La nature serait donc une des causes des différences de compétitivité entre hommes et femmes.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard