WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La mise en oeuvre des Cadres des Dépenses à  Moyen Terme (CDMT ) et ses impacts sur la structure de l'organisation administrative en Côte d'Ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Falikou KANDE
Université Félix Houphouët Boigny Abidjan - D. E. S. S des hautes études en gestion de la politique économique 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

DEUXIEME PARTIE : MISE EN OEUVRE DES CDMT EN COTE

D'IVOIRE

Comme nous l'avons vu dans la première partie, l'exécution du budget de l'Etat relève non seulement des théories et pratiques mais aussi du droit public, notamment les finances publiques qui en sont une branche. Des lois et règlements sont institués pour assurer la bonne gestion des finances publiques dans tous les pays du monde. Les Etats de l'UEMOA, en se conformant à la règle, ont élaboré des lois et règlements sous le nom de «directives« dans le cadre des réformes qu'ils mettent en place.

Ces directives ont été élaborées et adoptées en 2009 pour prendre en compte les réalités et les pratiques en matière de gestion des finances publiques dont la nouvelle méthode est les CDMT avec application de la GAR dans l'élaboration des budgets-programmes. En effet, la Côte d'Ivoire, à l'image de nombreux Etats du monde à procéder à l'élaboration d'un «guide méthodologique« de la mise en place des CDMT.

Dans le cadre de l'harmonisation des finances publiques dans l'espace UEMOA, les directives constituent une référence pour mettre en oeuvre les procédures. Nous avons remarqué qu'il ya des matières que chaque Etat doit organiser étant donné que les directives ne fixent que les grands principes. Ce sont des éléments comme le dialogue de gestion qui n'ont pas été codifiés par les directives ou les décrets et arrêtés nationaux. Cela permettrait la prise en compte de l'importance du rôle et des fonctions des autres managers publics tels que les RBOP et les RUO comme ça se passe en France ou en Tunisie.

Dans le cas de notre travail, nous allons alors essayer de faire une proposition de transposition de cas. Nous pensons que ce qui a fait ses preuves partout en occident et dans certains pays maghrébins, peut l'être en Afrique subsaharienne. C'est pourquoi, dans cette deuxième partie nous allons voir la mise en place des CDMT en Côte d'Ivoire dans le troisième chapitre et dans le quatrième chapitre, il sera question des rôles et responsabilités des acteurs et le dialogue de gestion dans la gestion des programmes.

30

CHAPITRE 3 : MISE EN PLACE DU CDMT EN CÔTE D'IVOIRE

Sollicité par le Gouvernement ivoirien au cours de l'été 2008 pour une assistance à la mise en oeuvre d'un plan de réforme des finances publiques et à la conclusion d'un programme économique et financier appuyé par la FRPC, le projet d'appui de l'Union Européenne (UE) a pu démarrer effectivement à la fin du troisième trimestre 2009.

L'obtention d'un don pour la Gouvernance et le Développement Institutionnel auprès de la Banque Mondiale (BM) a permis d'engager déjà à fin 2008, les travaux sur la réforme des finances publiques avant même la signature d'une FRPC avec le FMI et la BM en mars 2009.

Ces évolutions ont conduit à une redéfinition du contenu de l'assistance sollicitée auprès de l'UE qui s'oriente désormais vers, un appui technique à la mise en place des CDMT ou DPPD dans les ministères des secteurs sociaux de l'éducation et de la santé. Ces cadres de dépenses qui sont des exigences majeures de la FRPC visent une meilleure traçabilité des ressources budgétaires allouées à la lutte contre la pauvreté.

L présent chapitre fait le point sur le Contexte et justification de l'introduction du CDMT ou DPPD en Côte d'Ivoire, de la situation de la gestion des finances publiques, et de l'introduction des CDMT ou DPPD en Côte d'Ivoire.

III.1. Contexte et justification de l'introduction du CDMT ou DPPD en Côte d'Ivoire

Hormis les mesures prises au niveau international et régional qui obligent le pays à s'y adapter, l'état des lieux du contexte budgétaire ivoirien justifie la mise en place du CDMT ou DPPD en Côte d'Ivoire. L'exercice en Côte d'Ivoire telle qu'initiée en 2009 visait la traçabilité des allocations budgétaires en faveur des ministères des secteurs sociaux généralement réputés pro-pauvres : éducation et santé.

III.1.1. Mesures prises au plan international et régional

La communauté internationale ayant constaté que la dette des PVD était devenue insoutenable, il fallait chercher des voies et moyens pour sa résolution. C'est pourquoi le FMI a lancé l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) en 1996 (renforcée en 1999) en réponse au constat fait par la (plans Baker et Brady) que la crise de la dette ne pourra se résoudre que par une substantielle annulation de celle-ci. L'objectif visé est de ramener la charge de la dette à un niveau soutenable grâce à des programmes d'ajustement macroéconomiques et des réformes structurelles appuyés par le FMI et la Banque Mondiale.

Puisque la Côte d'Ivoire faisait partie de ces pays, elle a adhéré à cette initiative en raison de son de son niveau d'endettement. Le Gouvernement devait saisir cette opportunité pour faire une réaffectation dans le financement des besoins des secteurs sociaux après annulation ou allégement. C'est pourquoi le Document de Stratégies pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) a été adopté et le point de décision de l'Initiative PPTE fut atteint dans le courant du premier trimestre de l'année 2009.

Les efforts furent fournis pour l'atteint du point de décision qui ont eu pour conséquence allègement substantiel de la dette de la Côte d'Ivoire de 4 090,0 milliards de F CFA annulés

31

sur un stock de 6 373,9 milliards de FCFA soit un taux d'annulation de 64,2%. Il ressort un stock restant de 2 283,9 milliards de F CFA33, (cf graphique 1 ci-après).

Source : Fait par l'auteur à partir des Données de la Direction Générale du Trésor et de la comptabilité Publique (DGTCP°

Avant l'allégement, le service de la dette était estimé à 500 milliards de FCFA en moyenne par an, soit un tiers (1/3) du budget; les investissements publics n'étaient que de 10% des dépenses d'investissements du budget et la capacité de paiement de l'Etat était fortement dégradée, elle était de 56%, (cf. graphique 2 ci-après)

En effet, après cet allégement, le pays a bénéficié d'une forte réduction du service de la dette extérieure qui passe en moyenne de 500 milliards de FCFA à environ 230 milliards de FCFA, soit une réduction annuelle de 53%.

n

Source : Fait par l'auteur à partir des Données de la Direction Générale du Trésor et de la comptabilité Publique (DGTCP)

lus de cette réduction du service de la dette il a aussi l'amélioration des ratios

p , y

C

d'endettement. Le rapport stock dette extérieure sur PIB passe de 51% à 18% après allègement, pour une norme de 40%. Le rapport du stock de la dette extérieure sur

33 Direction Générale du Trésor et de la comptabilité Publique de Côte d'Ivoire .

32

exportations est passé de 160% à 37% pour une norme de viabilité de 150%. Le rapport du stock de la dette extérieure sur recettes budgétaires est passé de 327% à 97%, pour une norme de 250%. Le rapport dette publique totale sur PIB ressort à 36% pour une norme communautaire de 70%34.

Pour y arriver, il ya des préalables à savoir : (i) l'exécution satisfaisante des programmes soutenus par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) ; (ii) l'exécution satisfaisante des réformes fondamentales convenues au point de décision ; (iii) l'exécution pendant au moins un an du DSRP.

Il est recommandé une bonne gestion des affaires publiques pour parvenir aux meilleurs résultats dans le cadre de l'Initiative PPTE, comme l'indique le FMI35, en ce qui concerne le point trois: « la nouvelle approche privilégie les mesures publiques destinées à permettre aux pauvres de tirer meilleur parti de la croissance, les programmes de dépenses publiques vont être redéployés en faveur de ces derniers. Cela devrait se traduire par une augmentation des dépenses dans les secteurs de l'enseignement et de la santé primaires, ou de la production et de l'infrastructure rurale. A cet effet, la manière dont les fonds sont dépensés importe tout autant que leur volume car une mauvaise gestion publique réduit l'impact potentiel de la croissance sur la pauvreté. L'accent est donc davantage mis sur la transparence, la responsabilité et la qualité de la gestion des affaires publiques »

Alors, des CDMT ou DPPD ont été élaborés comme première activité dans les ministères chargés de la lutte contre la pauvreté. Ils constituent un instrument permettant de faire le lien entre les politiques de développement et leur traduction budgétaire. C'est ainsi qu'après la Déclaration de Paris de mars 2005, en 2010, 75 % des pays partenaires devraient avoir des priorités stratégiques claires se rattachant à un CDMT ou DPPD et comptabilisées dans les budgets annuels.

Au niveau régional, en matière budgétaire, l'élaboration par l'UEMOA du cadre juridique des finances publiques est une mutation pour tenir compte des normes internationales. Les nouvelles directives du cadre harmonisé des finances publiques de juin 2009 prévoient deux (2) phases essentielles : (i) la transposition des directives au niveau des cadres juridiques nationaux, au plus tard le 31 décembre 2011 ; (ii) l'application intégrale de l'ensemble des mesures promues par ces Directives au plus tard le 1er janvier 2017 ; avec une période supplémentaire de deux (2) ans pour les Etats qui le souhaitent, en ce qui concerne l'application des règles et procédures découlant des principes des droits constatés.

A l'instar des autres pays membres de l'UEMOA, la Côte d'Ivoire, a pour obligation d'adapter son cadre juridique suivant les dispositions contenues dans les nouvelles directives notamment celles relatives au passage d'un budget annuel à une programmation pluriannuelle du budget de l'Etat (cf encadré 2 au chapitre 1 ou encadré 3 en annexe 2).

34 Toutes ces statistiques sont de DGTCT-CI

35 Extrait du Discours de M. Eduardo Aninat, Directeur général adjoint du FMI, devant le Développent Policy Forum, Berlin, 15 juin 2000

33

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci