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Stratégies alternatives de mobilisation des ressources pour le financement de l'économie béninoise: une analyse en équilibre général calculable

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par Anatole GOUNDAN
Ecole nationale de la statistique et d'analyse économique Sénégal - Ingénieur statisticien économiste 2012
  

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CHAPITRE 2

MOBILISATION DES RESSOURCES AU

BÉNIN

17

L'objectif ici est d'apprécier la capacité de mobilisation des ressources au Bénin. Pour ce, nous étudierons le comportement de certains agrégats dans le temps. D'abord, nous présenterons la tendance des ressources intérieures et ensuite celle des ressources extérieures.

2.1 État des lieux de la MRI

Cette section étudie l'évolution de la mobilisation des ressources intérieures au Bénin. Elle s'intéresse en particulier aux recettes publiques et à l'épargne intérieure brute.

2.1.1 Recettes publiques

Les recettes publiques constituent la principale ressource dont disposent les gouvernements. Elles permettent de financer la sécurité, l'éducation, la santé et l'investissement public. Elles représentent le moyen le plus accessible de mobilisation des ressources internes et son niveau détermine la capacité de mobilisation du gouvernement. Afin d'apprécier le niveau de mobilisation du gouvernement béninois, nous considérons la part des recettes publiques dans le PIB. Le graphique suivant montre l'évolution de la part des recettes publiques dans le PIB au Bénin de 1990 à 2008.

10 12 14 16 18 20 22

18

Graphique 2.1: Évolution des recettes publiques

l

1990 1995 2000 2005

Année

Source :MEF

De ce graphique, il ressort que les recettes publiques représentent une part croissante du PIB jusqu'en 2007. Ce qui dénote, dans une certaine mesure, d'une amélioration de la capacité des pouvoirs publics à mobiliser ces ressources. Toutefois sur la période étudiée (1990-2008), la moyenne du ratio des recettes publiques au PIB reste en dessous de 19%. Les efforts de mobilisation demeurent donc faible. Les recettes publiques sont composées des recettes fiscales et des recettes non fiscales. Le graphique suivant donne une idée du poids de ces deux composantes.

Graphique 2.2: Composition des recettes publiques (en millions de FCFA)

1990 1995 2000 2005

0 50 100 200 300

l t fil
Recettes fiscales

l t fil
Recettes non fiscales

Année

Source : MEF

19

Les recettes fiscales représentent en moyenne plus de 86% des recettes publiques. En proportion, la part des recettes non fiscales dans les recettes totales diminue au fil du temps. Ce qui montre la forte dépendance du Bénin vis-à-vis de la fiscalité.

2.1.1.1 Recettes fiscales

Les recettes fiscales sont celles qui contribuent le plus à la formation des recettes publiques. Elles représentent sur la période considérée (1990-2008) en moyenne plus de 86% des recettes publiques. Le ratio des recettes fiscales au PIB mesure la pression fiscale dont l'évolution fait l'objet du graphique qui suit.

Graphique 2.3: Évolution des recettes fiscales (% PIB)

l

l

8 10 12 14 16 18

1990 1995 2000 2005

Année

Source : MEF

La pression fiscale varie pratiquement de la même manière que les recettes publiques. Ce qui montre que les recettes fiscales constituent l'élément déterminant des recettes publiques. La mesure de la pression fiscale est importante, car elle permet de savoir à quelle hauteur s'élèvent les recettes fiscales disponibles pour l'État en fonction de la taille de son économie (PEA (2010)). Elle a crû sur toute la période à l'exception de 2008. Toutefois, cette croissance n'a pas excédé 19% du PIB, ce qui reste encore modeste. En 2002, en Afrique, la pression fiscale était de 22% (BM (2005)) et de 32% en Europe. Par contre, compte tenu de la prépondérance du secteur informel dans l'économie béninoise (près de 85% des unités de production), les entreprises se plaignent du poids de la fiscalité sur leurs activités; les taxes sont donc payées par un nombre restreint d'entreprises.

20

Les recettes fiscales sont constituées des impôts directs et des impôts indirects, des impôts sur le commerce extérieur hors TVA au cordon douanier et les autres recettes fiscales.

Graphique 2.4: Évolution de la composition des recettes fiscales en milliards de FCFA

1990 1995 2000 2005

0 100 200 300 400

l Impôt direct

l Impôt indirect

l Impôt sur le Com. ext. (hors TVA)

l Autres recettes fiscales

Année

Source : MEF

Comme le montre le graphique ci-dessus, les impôts indirects génèrent plus de revenus à l'État. On peut expliquer la forte contribution des impôts indirects par le fait qu'ils sont plus faciles à collecter parce que constitués des taxes sur les biens et services intérieurs, la TVA et les droits d'accise. Les autres taxes et impôts sont plus difficiles à récupérer surtout dans une économie fortement informelle.

Un autre indicateur qu'il importe de présenter ici est l'impôt par habitant ou impôt par tête. C'est le ratio des recettes fiscales à la population. Le niveau de l'impôt par habitant mesure le montant moyen des recettes fiscales dont un État dispose pour chacun de ses habitants. Son évolution au Bénin est présentée sur le graphique suivant.

10000 30000 50000

21

Graphique 2.5: Dynamique de l'impôt par habitant en FCFA

1990 1995 2000 2005

Année

Source : MEF

Le niveau des recettes fiscales par habitant est croissant sur la période 1990-2007 et est passé de 8 600 FCFA en 1990 à 57 270 FCFA en 2007. Ce qui confirme que l'État a fait beaucoup d'efforts pour améliorer la mobilisation des recettes fiscales. Un impôt par habitant faible donne très peu de moyens à l'État dans sa fourniture de biens publics tandis qu'un niveau élevé exige plus de responsabilité de l'Etat vis-à-vis de ses citoyens. Ce graphique met aussi en exergue l'impact de la crise économique et financière de 2007. En effet, on remarque une chute drastique de l'impôt par habitant entre 2007 et 2008 (de 57 270 FCFA en 2007 pour 38 685 FCFA en 2008).

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