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Une expérience d'art thérapie à  dominante danse/ expression corporelle auprès de personnes àągées atteintes de la maladie Alzheimer ou d'autres troubles apparentés

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par Isadora FORTINO
faculté libre de médecine universitaire catholique de Lille - Diplôme universitaire d'art- thérapie 2013
  

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C.1.7 Analyse de la dynamique des séances avec madame C.

Madame C. aime beaucoup danser et chanter. Elle fréquente l'accueil de jour. Le déroulement des séances avec elle était structuré selon ce cadre-ci: 2 jours par semaine, mercredi et jeudi après-midi, de 40-50 minutes. Notre parcours thérapeutique a été de 8 séances.

Séance « rencontre » : Notre première séance d'art thérapeutique a eu lieu le 10 juillet. Il faut préciser que j'ai commencé mes séances avec elle plus tard par rapport à mes autres prises en charge, mais nous nous étions déjà connues pendant ma première période de stage.

Cette séance fut plutôt une « séance de présentation et de connaissance ». Lors de cette rencontre, je lui fis la proposition de participer à des séances d'art thérapie, en lui expliquant ma position. Elle accepte avec enthousiasme et nous avons commencé notre connaissance et nous avons exprimé nos considérations et nos goûts par rapport à l'Art.

1° Séance : La musique classique nous a tenu compagnie pendant nos 40 minutes

de séance. Pendant les 15 premières minutes, nous avons effectué des exercices

d'échauffement, de respiration et de motricité afin de détendre nos corps et les

préparer à la danse.
2° Séance  Après les exercices de respiration, je lui ai proposé un jeu d'exploration : Nous marchons ensemble dans la salle au rythme de la musique. À un certain moment j'invite Madame C. à s'arrêter et nous faisons des petits gestes en dansant ensemble. Puis, nous recommençons à marcher et à explorer la salle, 3 fois de suite. J'ai pensé exploiter le sens du toucher pour bien connaître notre espace, mais aussi pour prendre contact avec nos différentes parties du corps et pour sentir le plaisir sensoriel.

ITEMS OBSERVÉS LORS DE LA SÉANCE :

1) Madame C. ne se déplace pas dans l'espace toute seule et en plus elle

montre souvent des mouvements involontaires rapides. Ça la gêne et bloque son envie de continuer à danser.

2) Elle ne danse pas si elle ne sent pas le contact corporel avec moi. Elle a peur de tomber et se bloque si je la laisse aller toute seule dans l'espace. Le contact corporel entre nous se fait pendant presque tout le temps de la séance. Le contact corporel donne du plaisir et de la gratification sensorielle, mais peut aussi devenir un obstacle à son désir d'autonomie et de liberté.

Nous avons donc un site d'action et deux obstacles inhibiteurs à cibler.

3°Séance : Le lieu de la séance est toujours le même : la chambre à coté de la salle de l'Accueil de jour.

Madame C. se souvient de moi et de notre séance et démontre un comportement actif envers notre travail. Elle a envie de « faire ». Après nos 15 minutes d'ouverture avec la respiration et l'échauffement corporel, nous avons continué le jeu d'exploration. Mon objectif intermédiaire de séance a été de surmonter la peur de se lancer dans l'espace et lui donner ainsi un sens de liberté, la laisser libre de bouger sur les notes de la musique. Voir son corps s'exprimer avec spontanéité et liberté.

Madame C. aimait beaucoup voyager. L'exploration, au début exploration spatiale, est devenue exploration imaginative. « Le corps-oeil gitan et vagabond » : voilà le titre de notre voyage.

Dans la 2° partie, j'ai proposé à Madame C. l'écoute d'un tango. De sa propre initiative, elle a commencé à danser en disant « c'est beau l'Argentine, dommage que je ne l'ai jamais visitée ». En dansant, petit à petit, avec l'imagination, nous sommes arrivés en Argentine! Pour atteindre l'objectif de cette séance, j'ai essayé d'alterner la danse en couple (contact corporel) à la danse libre et autonome dans l'espace.

FAIT APPARU LORS DE LA SEANCE : Quand elle ne sentait plus mon corps en contact avec le sien, elle se bloquait : « Ne me laissez pas, j'ai peur de tomber si j'ai mes gestes incontrôlés... »

Séance : Son état émotif et psychologique n'est pas aussi positif que les autres jours. Elle est nerveuse et de mauvaise humeur. Vu son intérêt pour le voyage, je lui propose de « voyager par le monde » en écoutant et en dansant chaque fois des musiques folkloriques différentes. Elle accepte mais elle est plutôt démotivée  « Vous savez, parfois j'ai des problèmes gestuels et de langage...il faut avoir de la patience ». Je lui explique que je connais bien sa situation et que je reste toujours vigilante et prête à l'aider. Je lui présente mon Pays et sa danse, la Tarentelle. Cette musique, à mon avis, marchait bien avec la situation de Madame C. :

· La Tarentelle est une danse où le corps se déplace rapidement sur une musique avec une mélodie toujours la même, mais à un rythme croissant. Les mouvements sont toujours plus frénétiques, désordonnés et non contrôlés. Ce type de danse, alors, permet à une personne de ne pas avoir de contrôle sur son corps, mais amène à se lâcher et évoluer dans l'espace et dans le plaisir entraînant de la musique

(élan corporel/ fonction de catharsis)

· C'est une danse qui peut être dansée, soit en couple, soit toute seule. Cela correspondait bien avec notre danse « approche-distance corporelle ».

FAITS APPARUS LORS DE LA SEANCE

1) Madame C. a dansé sur la musique, même si parfois elle avait des gestes et des mouvements corporels involontaires. Elle ne s'est pas bloquée. Elle accompagne ses gestes par des sons, qu'elle répète avec ses mouvements

2) Elle me questionnait aussi sur l'Italie : elle était curieuse de connaître un peu mieux mes traditions

3) Elle présente une évaluation de la séance et une autoévaluation : « C'est

très bien ce que vous faites avec moi ! » C'est le commentaire de Madame

C. à la fin de notre séance

4) Mais elle montre encore des difficultés à se déplacer toute seule dans l'espace en me cherchant très souvent

Donc, le premier objectif a été ciblé, c'est-à-dire le blocage causé par sa gestualité parfois non contrôlée et à son regard peu agréable, mais il reste le deuxième objectif.

5° Séance : Nous avons changé la salle de notre travail art-thérapeutique.

Nous avons utilisé la salle de gym, plus grande et plus spacieuse.

Notre jeu d'exploration spatiale et imaginative continue.

Nous écoutons la musique des pays Balkaniques. Madame C. exprime son intérêt pour cet autre pays étranger. Elle s'entraine particulièrement en écoutant la musique folklorique et populaire.

Cette fois, j'ai amené des tissus et des foulards avec lesquels on pouvait danser.

À la place du contact corporel, on a utilisé ces outils. Le sens de le toucher comme moyen de contact et communication avec l'extérieur a été encore une fois exploité.

Je lui ai dit que le foulard pouvait être soit un moyen de communication entre nous, soit un instrument pour créer de nouvelles formes corporelles. La danse avec le foulard nous a permis de retrouver encore une fois le contact corporel (approche-distance), en jouant sur le binôme « dépendance --autonomie ».

FAITS APPARUS LORS DE LA SEANCE

1) Madame C. a confiance en moi et suit « les règles du jeu ». Au début, elle a de la difficulté à s'éloigner de moi, mais petit à petit, elle découvre la sensation agréable de danser toute seule. Ses mouvements sont plus riches, plus fins, plus variés.

2) Sa sensation de liberté corporelle enrichit ainsi son côté créatif ; elle ose se lancer de plus en plus et exploite l'espace qui l'entoure. « Si les autres nous écoutent ils diraient qu'on est folles ! mais c'est bien, je suis contente »

6°-7° Séances: Nous continuons notre parcours sur le thème du voyage d'exploration. Musiques africaines, musiques arabes etc. Les danses africaines ont donné à Madame C. la possibilité de fondre ses réflexes involontaires gênants avec les mouvements archaïques et tribaux de la danse africaine. Elle est plus sûre dans l'espace qui l'entoure La musique arabe a aidé Madame C. à sentir son corps comme un corps vivant et féminin.

ITEMS « A SURPRISE » APPRECIES LORS DE LA SEANCE :

1. Son corps est plus détendu par rapport aux premières séances, nous n'avons plus besoin de 15 minutes d'échauffement et de détente, mais plutôt 5-10 minutes. Madame C. est plus détendue

2. Je remarque qu'ainsi ses gestes incontrôlables et involontaires ont diminué.

3. Madame C. se trouve à présent dans une ambiance agréable et détendue,

dans une bonne condition psychique et physique.

8° et dernière Séance : Madame C. vient à l'Accueil de jour, comme chaque mercredi, mais elle n'est pas de bonne humeur. Pendant le week-end passé, elle est tombée lors d'une promenade. Son visage montre des blessures légères mais évidentes, qui la gênent. Malgré cela, Madame C. ne refuse pas notre séance. Nous sommes allées dans la salle de gym. Avant de commencer notre travail, elle me raconte l'épisode de sa chute, en exprimant aussi son état émotif.

Elle-même m'a proposé de danser la tarentelle, car cela lui procure de joyeuses sensations. Nous avons utilisé un nouvel instrument : les castagnettes. En se rappelant les danseurs de flamenco, Madame C. n'a pas eu de difficulté à utiliser ce matériel. Elle n'aurait jamais compris ce qu'elle devait faire avec une simple explication verbale, à cause de ses troubles gnosiques.

ITEMS APPRECIÉS LORS DE LA SÉANCE :

1) Expression d'évaluation et autoévaluation : Madame C., lors que nous dansons sur les notes de la tarentelle : Qu'-est ce que c'est beau ce que vous faites pour moi ! Dommage que vous partiez, on s'entend bien ! ». Et encore : C'est bien qu'on ait les mêmes goûts pour la musique et la danse »

2) Elle a eu juste une fois ses mouvements involontaires.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984