C. 2 MADAME L.
C.2.1 Anamnèse et état de base
Madame L. est une femme de 81ans, qui présente une
maladie D'Alzheimer maintenant sévère où les troubles
mnésiques sont accentués, le discours est très appauvri et
stéréotypé. Elle présente aussi des graves
problèmes de compréhension et son orientation temporelle,
spatiale est très affectée. De plus, elle présente une
forme de rigidité musculaire de sa jambe gauche. Dans l'ensemble elle
est plutôt apathique et passive et l'équipe médicale m'a
conseillé sa prise en charge, pour essayer de la faire sortir de son
apathie.
C.2.2 L'équipe soignante a orienté Mme L
vers une prise en charge en raison de son état de passivité et
apathie
Rappelons ici que la finalité prioritaire de la Maison
est de favoriser des actions sur la qualité existentielle des personnes
prises en charge, en facilitant ainsi l'intégration sociale; c'est
à dire une bonne interaction entre eux et l'environnement dans lequel
ils vivent, en donnant à ce public la possibilité
d'améliorer sa qualité de vie, la confiance et la
possibilité d'affirmation de soi. Cette finalité a tenu compte
ainsi de l'état de base de Madame L.
C.2.3 L'objectif général
art-thérapeutique fixé sur Madame L. est l'affirmation de ses
capacités d'expression et de participation
J'ai mis en place un atelier art-thérapeutique de
danse. Madame L. aime danser même si elle présente une
difficulté à marcher et à bouger son corps. Étant
donné que ses principaux troubles étaient la compréhension
et la communication, j'ai utilisé le corps, accompagné par
l'écoute de musique, pour créer un rapport avec elle et les
ressentis pour donner la possibilité d'exprimer ses goûts et
désirs, en enrichissant sa qualité de vie.
Nous pouvons, alors, fixer l'objectif
général :
Améliorer sa qualité de vie à travers
l'affirmation de ses capacités d'expression, de participation et de
relation envers les autres.
C.2.4 La prise en charge a été
justifiée par l'Art I, Art archaïque
Avec Mme L., au contraire de Mme C., je n'ai pas réussi
tout à fait à atteindre mes objectifs thérapeutiques,
établis avec l'équipe soignante.
Une des limites de Madame L. est sa difficulté à
apprendre et à raisonner. Sa forme
grave d'Alzheimer limite le bon fonctionnement cognitif. Elle
présente d'importants troubles de mémoire, mais aussi de
raisonnement et d'apprentissage. Ces graves défaillances limitent ainsi
les capacités créatives. Etre créatif, en fait, implique
l'utilisation de plusieurs fonctions cognitives, comme la mémoire
et son élaboration, puis les capacités associatives avec leur
fonction d'imagination. Ses déficits l'empêchent, ainsi,
d'apprendre des techniques.
Avec elle on a donc utilisé l'ART I, qui se dirige vers
le geste archaïque, la sensation recherchée par la gratification
sensorielle, spontanée et immédiate. Dans ce cas, le corps est
utilisé de façon globale, il ne suit pas de règles, de
techniques ni de directives précises, mais il bouge librement en
créant une action volontaire orientée vers le plaisir
esthétique et sensoriel. En outre, on a privilégié la
« Relation » qui est basée sur le ressenti,
sur la « Communication », basée sur
l'échange des informations.
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