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Le symbole de la paix dans le processus de démocratisation des régimes monolithiques d'Afrique noire. Le cas du Cameroun

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par Fridolin Martial FOKOU
Ecole normale supérieure de l'Université de Yaoundé I - Diplôme de professeur de l'enseignement secondaire général 2ème grade 2012
  

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C- La naissance des appétits de pouvoir.

Le constat palpable de l'opposition au Cameroun entre les partisans de l'ancien chef de l'Etat et ceux du nouveau, accentuée par l'échec de la tentative de coup d'Etat manqué d'Avril 1984, avait contribué à tort ou à raison à la décrispation du paysage politique au Cameroun. Ce qui conduit à la fin de la « pensée unique »112(*). De fait, le Cameroun est consécutivement animé par plusieurs maux parmi lesquels le plus spectaculaire semble être les signes annonciateurs de la crise au Cameroun. Tout élément qui contribuera, volontairement ou involontairement, l'ouverture démocratique au Cameroun et fera valser le pouvoir résolu à maintenir le statu quo ante.

1- Les réactions « disparates» de la classe politique camerounaise.

Au lendemain du coup d'Etat manqué de 1984 et surtout de l'institutionnalisation du RDPC en lieu et place de l'UNC, le Cameroun est entré dans une ère de « lévitation extrême »113(*). Et pour cause, tous les feux Cameroun avaient presque tous virés du vert au Jaune, la limite du rouge restant à être franchi. Le gouvernement se devait donc de réagir afin de tempérer les esprits et éviter le pire. Le chef de l'Etat n'avait plus sous la main qu'une seule option : faire changer la vision du part unique. C'est ainsi qu'il annonce des élections pour le renouvellement des organes de bases du parti pour la mi- janvier 1986. On peut comprendre dès lors que l'intention du chef de l'Etat était de permettre une certaine émulation, un certain dilettantisme au sein du «  marché gouvernant camerounais »114(*).

C'est ainsi que du 12 Janvier au 10 Mars 1986, se tinrent effectivement les élections pour le renouvellement des organes de bases du parti115(*) . Ces élections ont donc permis pour la première fois une multitude de candidature pour les postes du parti. Le système de liste était dès lors abandonné. De toute façon, «  les élections pour le renouvellement des organes de bases du parti (RDPC) sont la première expression tangible de l'intention démocratique du Renouveau »116(*). Cet intention démocratique allait se poursuivre notamment lors des élections municipales du 25 Octobre 1987 et surtout les législatives du 20 Avril 1988, scrutins qui allaient permettre l'irruption d'une « nouvelle classe au sein du parti »117(*). En effet, à l'issue des législatives de 1988, le débat politique au sein du RDPC est à son paroxysme avec de « jeunes loups » comme Jean Jacques Ekindi qui représente déjà ce que l'on ne manquera plus de qualifié « d'ailes progressistes »118(*). Valentin Ndi Mbarga souligne en ces termes :

Ces élections témoignent de [sa] volonté de traduire [ses] paroles en actes. L'ouverture démocratique entre dans les faits. Même s'ils ne se limitent qu'à une concurrence entre partisans du RDPC, ces scrutins libres ont valeur de symbole. Ils annoncent qu'il est désormais permis de penser que le jour pourrait bientôt venir où les camerounais, dans leur ensemble, choisiront librement leurs responsables municipaux, leurs députés à l'Assemblée Nationale, voire le président de la république parmi une multiplicité de candidats119(*).

En effet, Jean Jacques Ekindi et ses amis notamment le pasteur Sendé, étaient partisans d'une refondation de l'organe dirigeante du parti. Devant le refus manifesté par les « caciques » du pouvoir représenté par Grégoire Owona, l'aile progressiste commence à avoir des idées d'ailleurs ; toute chose qui, pour le contexte international de l'époque, n'était pas favorable au parti au pouvoir120(*).

Cela est d'autant plus critique que le Cameroun vit en ces fins des années 1980 une crise économique et sociale sans précédent. Le bureau et la rue auront donc certainement raisons du gouvernement. On peut même dire que c'est la conjugaison de ces deux réalités sociales qui a entrainé l'ouverture politique au Cameroun. Mais arrêtons-nous un instant sur cette crise économique.

* 112 Terme emprunté à Y-A. Chouala.

* 113 Terme emprunté à L. Sindjoun.

* 114 Terme emprunté par Luc Sindjoun et qui englobe l'ensemble de la classe politique camerounaise appelé à être candidat à un poste de renouvellement au sein du parti. Le chef de l'Etat, en élargissant cette base, faisait de facto perdre à l'élite dure sa position de monopole s'offrait un échantillon de choix conséquent parmi les nouveaux venus à la table de la consécration.

* 115 Cameroon Tribune du 10 Janvier 1986, pp.6-7.

* 116 F. Eboussi Boulaga, La démocratie de transit..., p.38.

* 117 F. Eboussi Boulaga, La démocratie de transit..., p.52.

* 118 D. Oyono, un parcours vital. Essai sur le renouveau camerounais, Yaoundé, édit' action, 1996, p.23.

* 119 V. Ndi Mbarga, Ruptures et continuités..., p.85.

* 120 Ibid., p. 46.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry