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Comprendre le concept de conscience en classe de philosophie au lycée : approche phénoménologique.

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par Sylvère Gildas NGOMO
École Normale Supérieure de Libreville - Master 2 2016
  

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III-Approche métaphysique du concept de conscience

1-Kant : la conscience comme unification des représentations

« En résumé, l'affaire des sens, c'est l'intuition ; celle de l'entendement, c'est de penser. Or penser, c'est unifier des représentations en une conscience. [...]. L'unification des représentations en une conscience, c'est le jugement. Donc penser équivaut à juger ou à rapporter des représentations à des jugements en général. [...]Les moments logiques de tous les jugements sont autant de manières possibles d'unifier les représentations en une conscience. Mais si ces mêmes moments servent de concepts, ce sont des concepts de l'unification nécessaire de ces représentations en une conscience, par conséquent les principes de jugements valables objectivement. Cette unification en une conscience est ou bien analytique, par l'identité, ou bien synthétique par la composition ou l'addition de représentations distinctes les unes avec les autres. L'expérience consiste dans la connexion synthétique des phénomènes (perceptions) en une conscience, en tant que cette connexion est nécessaire.25(*)»

Suivant Kant dans ce texte, l'identité de la conscience n'advient que par l'unification de toutes les représentations que nous avons du monde. C'est-à-dire que la conscience est le rassemblement de toutes nos représentations. L'association de toutes nos représentations est la conscience, et elle ne se tient nulle part ailleurs que dans l'acte d'intégration de nos représentations. Le travail d'unification des représentations est en quelque sorte le processus de formation de l'être de la conscience. Sans cette fusion des représentations, il n'y a pas de conscience. Mieux, sans la conscience, il n'y a pas de faculté de `'penser'' chez le sujet, car penser, c'est unifier des représentations en une conscience nous dit Kant. Suivant le philosophe allemand, la faculté de penser ne peut s'obtenir que par l'assimilation de nos représentations en une conscience. De ce fait, la conscience chez Kant peut être assimilée à l'entendement, puisque le rôle de l'entendement, c'est de penser.

Toutefois, seule l'activité unifiante des représentations que nous avons du monde est la condition de possibilité de la conscience chez Kant.

Seulement, cette conscience, synonyme d'entendement ou faculté de penser, Kant la nomme le « Je » dans Anthropologie du point de vue pragmatique et pense que ce « Je » est ce qui place l'homme au-dessus des autres créatures : « Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au dessus de tous les autres êtres vivants sur terre. Par là, il est une personne ; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, c'est-à-dire, un être entièrement différent [...]. Car cette faculté (de penser) est l'entendement.26(*)» Le pouvoir dont parle Kant indique en effet la disposition qu'à l'homme de penser, en conséquence d'être conscient. Le « je » renvoie de ce fait à cette capacité de penser qui est l'entendement. Cette capacité de penser est synonyme de la conscience comme unification des représentations que nous avons du monde. En clair, c'est donc la conscience qui installe l'être humain considérablement au-dessus de toutes les autres créatures vivantes sur la planète terre.

S'agissant de la conception métaphysique du concept de conscience, nous allons essentiellement nous focaliser sur la lecture cartésienne de la conscience. De ce fait, nous allons principalement rechercher cette conception de la conscience chez Descartes dans l'un de ses ouvrages les plus célèbres, à savoir : Discours de la méthode. Dans celui-ci il écrit :

« Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.(...) Je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu, ni ne dépend d'aucune chose matérielle. En sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaitre que lui, et qu'encore qu'il ne fut point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est. »

Descartes exprime ici sa conception de la conscience à travers son célèbre « je pense, donc je suis ». Cette formule sous entend que l'homme reste un sujet conscient, et que c'est à travers sa conscience qu'il saisi intuitivement son existence. Saisie intuitive en ce sens qu'elle est immédiate, sans intermédiaire. La conscience chez Descartes renvoie donc à son cogito. Mais, en quoi cette dernière est-elle métaphysique ?

Descartes à la suite de la saisie intuitive, immédiate de son existence via son cogito, va finalement montrer que ce cogito est une substance, et c'est à ce instant qu'il met en lumière le coté métaphysique de sa conception de la conscience. La conscience est donc métaphysique chez Descartes en ce sens qu'elle est substantielle, c'est-à-dire que la conscience est une chose qui existe de telle manière qu'elle n'a besoin que d'elle-même pour exister. En clair, c'est la substantialisation de la conscience qui fait de cette dernière soit une conscience métaphysique chez Descartes.

* 25 KANT E., Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science, Paris, J.Vrin, 2001, 304-305.

* 26 KANT E., Anthropologie du point de vue pragmatique, Paris, J.Vrin, 1798, p.17.

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