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La volonté des parties et le forçage du contrat.

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par Cheikh Mohamed Fadel Dieng
Université Assane Seck de Ziguinchor - Licence 2012
  

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Titre 2 : Le Forçage du contrat ou l'atteinte à la volonté des parties

Les parties sont libres de s'engager mais si elles s'engagent, elles doivent se tenir à leur engagement, la loi y contribue en conférant une force à l'engagement valablement formé. L'art. 96 du C.O.C.C. pose un principe sacro-saint selon le lequel : «Le contrat légalement formé crée entre les parties un lien irrévocable». Ce qui implique donc que « ce la volonté commune a fait, seul la volonté commune peut la défaire ».

Ceci a pour conséquence que seules les parties au contrat, mais d'une manière conjointe, peuvent défaire ce qu'elles ont fait. Autre conséquence : le contrat et son contenu s'impose

non seulement aux parties mais aussi au juge, dans le sens, qu'il ne peut pas le dénaturer ; le juge en somme est au service du contrat.

Cependant il peut arriver que le contrat soit mal rédigé qu'il soit équivoque ambigu obscure ou imprécis à telle enseigne que chaque partie en a une lecture, une compréhension différente, mais aussi elles peuvent rester silencieuses et dans ce cas le juge va devoir se livrer à une interprétation de ce dernier.

C'est à partir de ce moment que l'on porte atteinte à la volonté des parties dont Josserand parle de « forçage du contrat » car la recherche artificielle de la volonté des parties va être délaissée laissant place à la charge des parties de nouvelles obligations non contenues dans le document contractuel.

Etant donné que le forçage du contrat est un produit de la jurisprudence selon la doctrine, c'est dans cette optique que l'étude de ce présent titre passera tour à tour à un aperçu sur la théorie du forçage du contrat (chapitre1) et au forçage du contrat effectué par le juge (chapitre2).

Chapitre1 : Un aperçu sur le forçage du contrat

Il arrive parfois que le contrat légalement formé rencontre des difficultés qui peuvent entrainer sa paralysie dans son exécution.

Théorisé par la doctrine, exposé par les lois et usages ; et mis en oeuvre par le juge, le forçage du contrat écarte la volonté des parties tout en amenant le juge à rétablir l'équité entre les contractants.

Dès lors, il appartiendra à ce dernier de combler les lacunes des parties de diverses manières. Cet aperçu sur le forçage du contrat nous conduira à examiner son fondement (section1) et sa portée (section2).

Section1 : Les fondements de la théorie du forçage du contrat

La théorie du forçage du contrat a été présentée par la doctrine comme étant une interprétation du contrat qui vise à encadrer la volonté des parties.

De ce fait, elle tire son origine de la jurisprudence, des lois et usages dans lesquels le juge parvient parfois difficilement à rétablir l'ordre contractuel.

Pour mieux étaler les fondements de cette théorie, voyons d'abord ses sources (§1) avant de voir les effets pernicieux du dirigisme contractuel (§2).

§1 : Les sources de la théorie du forçage du contrat

Cette théorie est une création purement jurisprudentielle qui est intervenue pour combler le vide du fait du silence des parties sur certains points du contrat.

Dans ce cas, pour essayer de savoir ce qu'aurait dit les contractants s'ils ne s'étaient pas abstenus, le juge pourra se référer à l'usage et à l'équité.

Ainsi, nous nous accentuerons sur cette création d'ordre jurisprudentielle (A) ainsi qu'aux autres sources précitées (B), pour mieux analyser les sources de la théorie du forçage du contrat.

· Le forçage du contrat : une création purement jurisprudentielle

« La théorie du forçage du contrat est due à un arrêt de la Cour de cassation en date du 21 novembre 1911. En l'espèce, il s'agit d'un voyage en bateau, un passager fut blessé et demanda réparation du préjudice à la compagnie maritime qui l'avait transporté. Dans le contrat de transport, une clause prévoyait une compétence d'attribution impérative au tribunal de Marseille pour régler les difficultés nées de l'exécution du contrat. Le problème consistait dans le fait de savoir si l'indemnisation du dommage corporel causé à la victime lors du transport, et sur laquelle le contrat était resté silencieux, était une obligation contractuelle. Pour résoudre ce litige, la Cour de cassation va considérer dans son Attendu de principe et sous le visa de l'article 1134 du code civil, que « l'exécution du contrat de transport comporte pour le transporteur l'obligation de conduire le voyageur sain et sauf à destination ». Le juge s'octroie le pouvoir de créer une nouvelle obligation non contenue dans la convention sous couvert du silence des parties et de sa compétence en matière d'interprétation. En l'espèce, seule une clause mentionnait une éventuelle compétence du tribunal Marseillais en cas de dommage. Mais les motifs et modalités de réparation n'avaient pas été évoqués par les parties. Le juge chargé de l'interprétation du contrat de transport a donc créé de sa propre initiative une nouvelle obligation : conduire le transporté sain et sauf à destination. Le transporteur garantit la sécurité de ses passagers et s'il ne le fait pas, sa responsabilité sera engagée et le transporté n'aura pas à prouver une faute ».

· Les autres sources de la théorie du forçage du contrat

Certes, cette initiative a été critiquée par la doctrine puisque la Haute juridiction avait pour habitude de se réfugier derrière la volonté des parties. Mais lorsque celle-ci n'est pas exprimée, il faut remédier aux lacunes et répondre aux besoins des parties en rendant la solution la plus juste. Il a alors recours à la méthode dite subjective qui se fonde sur la référence à des notions telles que l'utilité sociale du contrat et ce que commande la justice. De

ce fait, on peut observer qu'il existe un « contenu essentiellement variable, suivant les usages, les moeurs, les habitudes du commerce juridique ».

Les articles du C.O.C.C., qui renvoie à la bonne foi lui seront également utiles. En cas de silence du contrat, le juge s'arroge le droit d'en déterminer le contenu qui n'avait pas été envisagé par les parties. Il associe des obligations à certains contrats en se référant à d'autres sources : la loi, les usages ou l'équité.

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