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L'impact des médias sur l'attitude envers la marque et l'intention d'achat. Cas du snacking.

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par Jean-François Stracquadanio
François Rabelais IAE - Master 2 Marketing 2016
  

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1.1.2 Le digital et les médias : émergence de nouvelles tendances

Les médias en Europe et à travers le monde développé font actuellement l'objet de transformations significatives et d'ajustement de leurs méthodes traditionnelles de fonctionnement (Picard, 2004).

En effet, c'est à partir des années 2000, que des traits de mutations ont pu être observés avec le développement d'internet qui a permis au digital d'amener un vent de fraîcheur sur le monde des médias. Aujourd'hui, les temps ont changé, les annonceurs mettent en place des stratégies média transversales pour optimiser le taux de transformation des consommateurs toujours dans cette course au ROI5.

Les nouveaux médias ont tendance à susciter des changements drastiques notamment sur les habitudes de consommation des consommateurs (Jenkins, 2006). Le phénomène de digitalisation est continu, s'accélère et impacte nos vies au quotidien (Bugard, 2014).

Nous étudierons les nouvelles tendances avec la digitalisation des médias, le développement du cross-média et la mise en place de la communication marketing intégrée.

1.1.2.1 La digitalisation des médias

Les médias dit traditionnels comme la télévision, la presse et l'affichage ont fait face au développement d'espaces publicitaires sur le canal online, internet. Se réinventer était une nécessité pour rester attractif vis-à-vis des annonceurs. Interaction, implication et immersion : de nouvelles tendances ont vu le jour au fur et à mesure des innovations technologiques et des évolutions en terme de règlementation. La modification des médias a été provoquée par les avancées technologiques, par les nouvelles réglementations et par les modifications parallèles du marché (Picard, 2004).

Nous allons voir le virage à 90 degrés, pris par certains médias, en direction de la digitalisation.

Commençons par le média qui possède la plus grande part de marché dans les investissements publicitaires : la télévision. La digitalisation de la télévision est nécessaire afin de lutter contre

5 Retour sur investissement

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les investissements de plus en plus nombreux sur des canaux onlines, internet et les réseaux sociaux.

En 2011, TF1, la première chaîne de France, a mis en place des tags sur des spots publicitaires. Ces petites pastilles apparaissent sur l'écran et renvoient vers un site internet créé spécialement pour les téléspectateurs.

Il existe trois types de tags :

- Le tag bleu propose des contenus additionnels (version longue d'une publicité, making of, échantillons ou jeux concours).

- Le tag vert est le tag environnemental et indique un bilan écologique du produit de l'annonce.

- Le tag orange offre des coupons de réductions. C'est une collaboration avec le groupe de communication hors média HighCo.

TF1 voit ici un complément d'une simple publicité et offre aux annonceurs la possibilité de récolter des informations précieuses sur les téléspectateurs et les consommateurs. Par exemple, la marque Malongo, spécialisée dans l'importation, la torréfaction et la distribution de café issu du commerce équitable, a passé un contrat avec TF1 afin d'apposer une pastille verte sur l'écran TV lors du passage de leur spot publicitaire.

Les compétences digitales qu'acquiert la télévision aujourd'hui sont indispensables pour qu'un jour l'ensemble des chaînes de télévision puissent proposer de la publicité ultra-ciblée. La chaîne Sky, 26 ans d'existence, propose des publicités ciblées aux téléspectateurs par l'intermédiaire de son offre « AdSmart ». Les informations de ciblage démographiques et géographiques proviennent des box de l'opérateur. L'intérêt est non seulement d'attirer de la publicité locale sur les télévisions nationales mais aussi de proposer un contenu adapté aux téléspectateurs.

Pour la publicité ultra-ciblée, comme celle utilisée pour les réseaux sociaux, il faudra encore attendre. De nombreuses barrières ne permettent pas de déployer une telle technologie comme le juridique, les associations de consommateurs et les différents partis qui gravitent autour du

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média télé. Doug Ray, PDG de Carat6, estime que le plus grand défi pour la publicité ultra ciblée est celui des individus.

Le cinéma, couramment appelé le septième art, sait lui aussi innover. Depuis 2008, la quasi-totalité des cinémas se sont dotés de projecteurs numériques et ont mis au placard les vieux appareils argentiques. Cette innovation réjouit les téléspectateurs pour l'amélioration de la qualité visuelle mais aussi les annonceurs. En effet, le numérique permet de géo marketer la diffusion des spots et offre la possibilité de choisir la plage publicitaire en fonction de la salle, la séance et le film. L'annonceur peut cibler son public plus facilement de manière précise et le consommateur jouit de publicités qui lui correspondent. « La maîtrise de la data et in extenso du ciblage ultra-segmenté, l'expertise dans l'achat à l'unitéì pour individualiser les messages correspond aux attentes des annonceurs et se fait au bénéfice des consommateurs » (Bugard, 2014).

En ce qui concerne la radio, la difficulté jusqu'à ce jour est de contrôler la bonne diffusion des spots publicitaires et de mesurer son retour sur investissement. L'erreur humaine, oubli de diffuser un spot, peut rapidement arriver et la marque peut difficilement s'en apercevoir. La digitalisation offre la possibilitéì de calculer avec précision le ROI sur l'ensemble des médias (Bugard, 2014). C'est de ce constat que la société américaine Jelly est partie pour proposer une offre innovante et digitale : l'ad serving. Cette offre se matérialise sous la forme d'une plateforme qui prend en compte les ordres d'achats d'inventaire et les campagnes négociées. À chaque pause publicitaire, c'est la plateforme qui prend le dessus et qui diffuse la campagne. L'unique condition est que les stations acceptent de devenir membre de la plateforme « ad serving ». En 2014, Jelly avait plus de 600 stations connectées dans plus de 150 villes.

Ces trois exemples : la télévision, le cinéma et la radio montrent à quel point la digitalisation a eu un impact sur leur mutation. La digitalisation touche l'ensemble des médias (Bugard, 2014). Quel que soit le média, la digitalisation est facteur de changement et de transformation. Elle permet également de faciliter les campagnes de communication transversales autrement dit cross-média. Les agences médias relèvent le défi de créer de vraies synergies entre supports online et offline (Bugard, 2014).

6 Numéro un mondial du réseau des agences globale média

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1.1.2.2 Le cross-média : nouvelle vie pour les médias traditionnels

Le cross-média part du principe que chaque média et hors-média est complémentaire. Il vise à croiser les supports médias pour augmenter l'harmonie du message, sa mémorisation et son impact sur le consommateur.

De nombreux chercheurs ont travaillé sur le sujet, il en résulte que les campagnes cross-média sont plus efficaces et produisent de meilleurs résultats que des campagnes pluri média (Assael, 2011 ; Voorveld, 2011 ; Chatterje, 2012).

Le pluri média utilise plusieurs médias et hors-médias pour diffuser un même message sans créer de d'interaction ou de liens entre chacun d'eux. Chacun des supports est indépendant des autres.

Le cross-média bénéficie de la synergie, c'est la raison pour laquelle ces campagnes sont si fructueuses. La synergie vient de l'effet combiné entre les multiples médias, chacun multiplie leur effet individuel (Naik et Raman, 2003).

L'affichage publicitaire s'exerce au digital pour dynamiser son offre. En 2010, l'entreprise JC Decaux, a inauguré son application Usnap. Le principe est simple, prendre en photo une affiche et l'application propose des contenus additionnels (téléchargement d'application, redirection vers un site internetÉ). De nombreuses campagnes interactives d'affichage ont vu le jour ces dernières années.

L'utilisation du cross-média pour communiquer un message peut produire des effets supplémentaires et améliorer des résultats de campagne. (Chang et Thorson, 2004). Par exemple, la marque Calvin Klein a lancé une campagne provocatrice nommée « Get it uncensored » dans le but de télécharger via un immense QR Code le contenu censuré de l'affiche. Cette campagne a fait le tour de la toile, la viralité des réseaux sociaux a permis à Calvin Klein de bénéficier d'un réel buzz.

Le hors-média n'est pas épargné et de multiples campagnes cross-média sont mises en place pour dynamiser les ventes.

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Le magasin Best buy ajoute des QR codes aux étiquettes produits dans le rayon. Le consommateur le flashe puis y trouve des avis d'autres consommateurs. Le magasin pourra éventuellement récupérer des statistiques, des scans et des données sur les consommateurs intéressés par le produit.

La marque danoise Lego a installé dans son propre réseau de distribution une nouvelle génération de boites interactives. Pour bénéficier d'une expérience immersive, le consommateur doit mettre la boite devant une borne interactive pour visualiser le jouet en 3D. D'autres fonctionnalités sont possibles comme le partage de l'expérience sur les réseaux sociaux.

Le développement d'Internet n'a fait qu'accroître l'usage de l'immersion (Carù et Cova, 2006).

La télévision qui s'est digitalisée propose ce que l'on appelle la social TV. Ce concept, immersif et participatif, permet de discuter autour d'un programme, de réagir et de prolonger l'expérience télévisuelle sur les réseaux sociaux. En 2015, en France, Twitter a relevé 70 millions de tweets concernant les programmes télévisuels. Le divertissement et le sport sont les deux genres qui rassemblent le plus de participations en totalisant 20 millions de tweets.

Des applications sont créées par les chaînes TV afin de connecter leurs programmes au second écran. Ce dernier devient un relais de croissance pour les chaînes. En 2013, TF1 a créé le dispositif My TF1 Connect juste après M6. Ces applications téléchargent, en direct, le contenu généré par les réseaux sociaux et la télévision y compris les spots publicitaires. Elles sont à l'origine d'une augmentation de l'immersion dans le programme. Les téléspectateurs peuvent participer à l'action via des jeux concours mais peuvent aussi donner leur avis via des systèmes de vote. L'immersion offre aux participants la possibilité de développer et/ou renforcer des rapports physiques avec la marque, son personnel et ses produits. (Carù et Cova ,2006).

Les campagnes médiatiques qui mettent à profit les anciens et les nouveaux médias sont les plus efficaces (Lin et al.,2013). Lors de la coupe du monde de football 2014, TF1 souhaitait promouvoir la coupe du monde via une campagne cross-canal mêlant, la presse, l'affichage extérieur, la télévision et Twitter. La première chaîne de France a utilisé le système payant Twitter Amplify, qui, comme son nom l'indique, permet d'amplifier les moments vus à la télévision en partageant les images sur Twitter. La twittosphère pouvait découvrir ou redécouvrir les moments forts du match. Bien évidemment, les images étaient sélectionnées de

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manière à ce que les annonceurs puissent y trouver de l'exposition et de la visibilité. Cette opération fut un véritable succès pour TF1 et leurs annonceurs.

Nous observons que les médias traditionnels ont su tirer profit du cross-média. Ils sont plus que jamais au coeur de l'innovation et attirent encore de nombreux annonceurs. « Le cross-média relève le défi de créer de vraies synergies entre les supports online et offline. Les médias traditionnels demeurent incontournables » (Bugard, 2014). Le cross-média permet une simplification des achats, une capacité à optimiser la mesure de la performance et une meilleure visibilité sur les investissements des annonceurs.

1.1.2.3 La communication marketing intégrée, une réponse indispensable

Nous avons pu étudier les différentes tendances qui bouleversent les médias. Mais qu'en est-il des annonceurs ? Comment les entreprises et les marques doivent réagir pour ne pas louper ce virage digital qui modifie les habitudes et comportements de consommation vis-à-vis des médias ? Une réponse, la communication marketing intégré (CMI).

Don Edward Schultz, théoricien marketing, définit la CMI comme « un processus stratégique orienté business pour planifier, développer, exécuter et évaluer dans le temps des stratégies de communication de marque coordonnées, mesurables et persuasives auprès des consommateurs, clients, prospects et toute autre cible interne ou externe ». Cette réflexion opérationnelle est née d'un programme de recherche universitaire commandé par l'Association Américaine des Agences de Publicité.

Le développement du cross-canal et du digital a amené la CMI au coeur des préoccupations en France. Apparue dès la fin du 20ème siècle aux Etats-Unis, elle s'avère plus que jamais d'actualité dans l'hexagone.

La CMI peut être découpée en 4 parties distinctes :

- La connaissance du client :

Il est indispensable de bien connaître le comportement de son client ou prospect. L'entreprise ou la marque doit connaître comment leurs clients utilisent le produit ou service en plus de leurs

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critères de segmentation classique (CSP, âge, sexe, etc..). Aujourd'hui les médias sociaux sont un outil performant et une source en or pour analyser les comportements.

- Une plateforme de marque :

Les marques doivent attacher de l'importance à la cohérence de marque. Il est important de définir l'ADN de la marque et de la mettre en avant dans tous les canaux de communication (packaging, plv, médias sociaux, etc..). Les annonces publicitaires avec les mêmes visuels clés, couleurs et slogans à travers différents médias pourrait être un facteur clé pour expliquer le succès des campagnes cross canal (Bronner, 2006 ; Assael, 2011)

- Des outils de mesure (ROI) :

La nécessité de connaître le retour sur investissement est de plus en plus importante. Souvent oublié ou mal calculé, il est primordial pour connaître l'efficacité d'une campagne. Aujourd'hui la synergie des moyens, des médias traditionnels et digitaux, permet d'obtenir un ROI précis.

- Une nouvelle organisation :

La CMI démontre des objectifs communs entre le marketing et la communication. Il s'agit alors de rassembler ces deux pôles pour coordonner les messages et développer les synergies. Le marketing et la communication doivent marcher ensemble dans la même direction pour atteindre un objectif commun : piloter, optimiser et rentabiliser les investissements.

La CMI nous montre à quel point il est important de s'adapter à notre environnement actuel grâce à une vision globale qui va au-delà de la communication à 360°. Elle exige une réelle remise en cause des organisations.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault