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Comment l'entreprise peut-elle renforcer la cohésion d'équipe?

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par Aurélie Boslé
Ecole Eurpéenne de Commerce - Master Européen Management et Stratégie dà¢â‚¬â„¢Entreprise 2013
  

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3) S'investir en Empowerment

Nous avons employé le terme « confiance » plus d'une vingtaine de fois tout au long de cette thèse, en parlant de « confiance en soi », de « confiance du manager en ses collaborateurs », « du manager qui de par sa confiance en lui donnera confiance à ses collaborateurs », mais nous n'avons que très peu évoqué la façon dont les managers, les collaborateurs, les acteurs internes de l'organisation pouvaient développer la confiance dans l'organisation et les uns dans les autres. Rappelons que sans confiance, la cohésion d'équipe et le renforcement des liens dans un groupe, ne sont que des groupes de mots sans action assez significative pour être retenue.

L'empowerment, beaucoup plus qu'un simple concept permettant à tous d'être en confiance avec eux-mêmes, avec leurs collaborateurs et avec l'organisation, est un véritable outil donnant à chacun le pouvoir d'aider l'organisation à atteindre ses objectifs, tout en se réalisant soi-même et en vivant une expérience incomparable de cohésion d'équipe.

Trois auteurs, John P. Carlos, Alan Randolph et Ken Blanchard, nous livrent trois clés simples pour qu'une organisation, et ses acteurs s'investissement d'empowerment. Ces auteurs nous proposent la définition suivante de ce concept : « L'empowerment permet d'exploiter la richesse des capacités humaines sous-employées dont les organisations doivent tirer profit pour survivre dans ce monde d'aujourd'hui de plus en plus complexe et dynamique. » 98 Cette notion de « capacités humaines sous-employées » nous renvoie à ce que nous expliquions plus haut, au sujet de l'intelligence pratique. Nos trois auteurs ajoutent :

« L'empowerment est bénéfique pour l'organisation et pour les employés eux-mêmes. Ils sont plus conscients de leurs buts au travail et dans la vie, et leur implication se traduit directement par une amélioration continue des systèmes et des procédés dans leur milieu de travail. Dans une organisation vouée à l'empowerment, les employés apportent au travail avec enthousiasme le meilleur de leurs idées et de leurs initiatives tout en éprouvant un sentiment de propriété et de fierté. De plus, ils agissent de façon responsable et font passer les intérêts de l'organisation en premier.»99

S'investir d'empowerment permet aussi aux managers, et à leurs collaborateurs de développer leur maturité relationnelle, notamment en prenant des initiatives, à laquelle nous avons également fait référence tout au long de thèse, mais aussi de remplir avec brio les neuf qualités d'un leadership définies par Kotler en 1980100. Notons que, même si l'implication de tous les acteurs de l'organisation est indispensable pour réussir à basculer vers une organisation investie d'empowerment, ce concept repose néanmoins sur des valeurs transmises du haut vers le bas, c'est-à-dire venant de l'équipe de direction ou du dirigeant, à destination des managers et de leurs collaborateurs tout comme à destination de tous les autres acteurs, peu importe leur niveau hiérarchique dans l'organisation. Il faut donc que l'énergie soit insufflée du sommet stratégique vers la technostructure, vers le personnel de support logistique et vers la ligne hiérarchique qui l'insufflera au centre

98 John P. Carlos, Alan Randolph & Ken Blanchard, Comment réussir l'empowerment dans votre organisation, p.11, Edition Un monde différent, 1997

99 John P. Carlos, Alan Randolph & Ken Blanchard, Comment réussir l'empowerment dans votre organisation, p.11, Edition Un monde différent, 1997

100 Cf p.60 III.B.3) Accroitre son leadership

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opérationnel. Nous devons ces cinq éléments de base d'une entreprise à H. Mintzberg. Le sommet stratégique prend des décisions stratégiques et correspond au dirigeant et à l'équipe de Direction. La technostructure comporte ceux qui pensent et qui organisent l'organisation, c'est-à-dire les analystes et les experts qui contribuent à cette dernière en agissant sur le travail des autres. Le personnel de support logistique représente une fonction support, c'est-à-dire que ces membres vont apporter les moyens pour mettre en place les décisions. La ligne hiérarchique d'où émanent les décisions tactiques, comprend l'ensemble des responsables assurant le relai entre le sommet stratégique et le centre opérationnel ; le centre opérationnel regroupant les opérateurs dont le travail est directement lié à la production des biens et des services de l'organisation et d'où proviennent les décisions opérationnelles. Nous verrons par la suite, que les niveaux hiérarchiques disparaitront pour créer une organisation « plate », où chacun agit comme s'il s'agissait de sa propre entreprise et où tous les individus qui sont en interaction les uns avec les autres, mais aussi avec la clientèle de l'entreprise, sont considérés comme étant au sommet.

Après ces quelques explications nous pouvons aborder la première clé, consistant à partager l'information avec tous. Il s'agit de l'information sur la façon dont « vont les affaires - les profits, les pertes, les budgets, la part de marché, la productivité, les défauts, etc. », que les informations soient sensibles ou non, confidentielles ou non. Ces informations doivent être connues de tous, c'est-à-dire de tous les membres de l'organisation appartenant à tous les niveaux cités ci-dessus. Cela peut paraitre effrayant, choquant et nous interpeler fortement, mais « il n'y a meilleur moyen de montrer aux gens qu'on leur fait confiance que de partager avec eux l'information de nature délicate. »101 En effet, si un collaborateur se rend compte que son manager et / ou les membres de son équipe ne lui font pas confiance, sa prise de décision ne pourra pas être efficace et il perdra en estime de soi, en confiance en lui et en ses collaborateurs. Alors que, rappelons-le, la confiance réciproque est nécessaire pour qu'il y ait une bonne cohésion d'équipe. Il faut que chacun des acteurs de l'organisation ait conscience que leurs collaborateurs ont confiance en eux et qu'ils croient en leurs compétences, car seulement à partir de ce moment, les individus concernés pourront être investis d'empowerment. La confiance qui leur ait donnée en leur transmettant absolument toutes les informations de l'organisation, va leur permettre d'agir en personnes investies d'empowerment. « Sans information les gens ne peuvent pas agir de façon responsable. Les gens informés sont obligés d'agir de façon responsable. »102 Ainsi, d'être informés permet aux membres de l'organisation de comprendre la situation actuelle en termes clairs, leur permet d'être plus responsables quant à leurs agissements, et les incitent à agir comme s'ils étaient propriétaires de l'organisation. Ce partage d'informations est la première pierre de l'édifice pour bâtir la confiance dans toute l'organisation et ainsi mettre fin à la façon de penser hiérarchique traditionnelle. Partager l'information consiste en la base, mais cela ne suffit pas. Les membres de l'organisation, après avoir été informés, sont soucieux de faire évoluer positivement les choses, chacun à son niveau et muni de ses propres compétences mais pour cela, ils ont besoin de structure. Cette structure se matérialise par des limites. Voici donc la seconde clé qui est de créer de l'autonomie grâce aux limites. Celles-ci sont

101 John P. Carlos, Alan Randolph & Ken Blanchard, Comment réussir l'empowerment dans votre organisation,

p.47, Edition Un monde différent, 1997

102 John P. Carlos, Alan Randolph & Ken Blanchard, Comment réussir l'empowerment dans votre organisation,

p.48, Edition Un monde différent, 1997

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simplement des lignes directrices permettant à tous de concentrer leur énergie dans la même direction. Il est alors important de communiquer une vision convaincante afin que ces limites fixées servent de support et ne soient pas perçues comme des contraintes. Une vision convaincante

« Fait appel aux sentiments et à l'intelligence des membres de l'organisation et les captive. Cela cristallise leurs besoins, leurs désirs, leurs valeurs et leurs croyances. Pour exprimer une vision convaincante, il faut exprimer clairement l'idée que l'on se fait de l'avenir, une image qui clarifie le but de l'organisation - le genre d'affaire que l'on fait et qui fait la lumière sur les valeurs qui nous guident.»103

Ces valeurs correspondent bien évidemment aux lignes directrices et doivent être transmises afin que tous les considèrent comme leurs propres valeurs, comme leur Leitmotiv. Cet état de fait est possible lorsque tous les membres de l'organisation participent à la clarification des valeurs, par le partage de toute l'information et par la communication d'une vision convaincante. Cela permet de définir clairement les objectifs de chacun, avec l'avantage que chacun des membres de l'organisation est conscient de l'impact de sa contribution dans l'entreprise. Cette situation permet à tous de se sentir libres de s'exprimer, qu'il s'agisse de points positifs comme de points négatifs à améliorer, car ne permettant pas l'empowerment, dans un but de progresser ensemble. Ainsi, l'ensemble de l'organisation, à tous les postes, est concerné par la vie de l'entreprise et par ses résultats. Georges Clémenceau a dit : « Pour prendre une décision, il faut être un nombre impair et trois c'est déjà de trop. » Les auteurs cités ci-dessus, affirment le contraire à travers l'empowerment : « Les équipes investies d'empowerment peuvent faire plus que des individus investis d'empowerment, et de ce fait, des équipes informées et compétentes peuvent remplacer l'ancienne hiérarchie ». Nous avons là notre troisième et dernière clé : remplacer la hiérarchie par des équipes autonomes. Une équipe autonome se compose de plusieurs individus compétents et investis d'empowerment, qui sont responsables d'un processus ou d'un produit. Ils s'occupent de la planification, de l'exécution et en pilotent la totalité. Chacun détient la même part de responsabilité que son collaborateur, le leadership est exercé à tour de rôle dans l'équipe, mais c'est l'équipe toute entière qui prendra une décision consensuelle. Les employés sont tous des maillons de l'organisation, ils comptent tous les uns sur les autres, tout en sachant travailler en autonomie et prendre des décisions de la même manière, comme si l'entreprise leur appartenait. Nous nous rendons compte, qu'une entreprise investie d'empowerment ne peut que fonctionner si chacun de ses membres est aussi investi d'empowerment, la cohésion d'équipe étant ici primordiale pour que ce type de management fonctionne.

Un des procédés de l'empowerment est donc d'apprendre aux autres ce qu'ils peuvent faire pour devenir moins dépendants les uns des autres, et moins dépendants de la hiérarchie. Il s'agit là du summum de l'autonomie relationnelle et de la maturité professionnelle. L'empowerment est également une sorte de délégation dans le sens où il s'agit pour les managers et les gestionnaires de transférer progressivement de plus en plus de responsabilités aux équipes afin qu'elles deviennent de plus en plus autonomes. Cela leur permet, en tant qu'individus, d'accéder à la réalisation de soi, et en même temps d'être un acteur important de l'organisation en l'aidant à se développer et à augmenter son degré de

103 John P. Carlos, Alan Randolph & Ken Blanchard, Comment réussir l'empowerment dans votre organisation, p.57, Edition Un monde différent, 1997

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performance. Il est tout de même à noter qu'au début du processus d'empowerment, les membres de l'organisation se retrouvent démunis face à ce nouveau type de management. Ils ont ainsi besoin d'être encadrés, et cela passe, à chaque étape, par un des différents types de leadership, que nous avons énoncés précédemment. De manière générale, il faut employer le leadership directif dans un premier temps, non pas en imposant une façon de faire, mais plutôt en se concentrant sur l'amélioration des compétences, qui par la suite, permettront d'obtenir des équipes autonomes.

L'empowerment semble ainsi être l'outil de management offrant les meilleures conditions de travail aux membres de l'organisation, leur permettant d'évoluer dans des équipes autonomes au sein desquelles les liens sont très forts, tout comme avec le reste des membres de l'organisation. L'avantage pour l'organisation est alors double, dans le sens où plus les employés s'épanouissent dans l'entreprise, plus ils deviennent performants pour cette dernière. Il s'agit, non pas d'un cercle vicieux, mais plutôt d'un cercle vertueux. Il est ainsi possible, à travers l'empowerment, d'une part de renforcer les liens entre les membres d'une organisation, d'améliorer la cohésion d'équipe, sans que, d'autre part, cela se fasse au détriment des performances de l'organisation. L'empowerment permet donc des transactions gagnants - gagnants.

Cette troisième et dernière partie, nous a permis d'entrer dans les coulisses du management et de ses différentes approches, et d'étudier les opportunités qui s'offrent aux entreprises pour permettre à leurs salariés de renforcer les liens entre les membres d'une équipe, dans une perspective de dynamiser la cohésion de groupe. A travers l'empowerment, nous sommes allés au summum de la cohésion de groupe, nous pourrions même parler de cohésion de l'organisation toute entière, où chacun des membres est considéré avec la même importance, qu'il soit issu du sommet stratégique, de la ligne hiérarchique, de la technostructure, du personnel de support logistique ou du centre opérationnel104.

104 Cf les 5 éléments de base dans une entreprise, H. Mintzberg, p.64 III.C.3) S'investir en Empowerment

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote