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L'optimalité du régime de change dans la zone UEMOA.

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par AYA MARIE ESTELLE AMANI epse KONAN
université Félix Houphouet Boigny de Cocody/Abidjan - DEA/MASTER NPTCI option macroéconomie appliquée 2012
  

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2.2. L'approche théorique du régime de change optimal

Le choix du régime de change représente l'une des décisions de politiques économiques les plus importantes pour la plupart des pays. Cela est justifiable par le fait que le taux de change est une variable clé qui détermine les flux des échanges de biens, services et des capitaux ; et de ce fait a une forte influence sur la balance de paiement, le niveau général des prix ainsi que sur d'autres variables macroéconomiques. Les réflexions sur le choix du régime de change ont pris de l'ampleur avec la mise en place du système de Bretton Woods en 1944.

En effet, le système de Bretton Woods instauré en 1944, c'est-à-dire le système d'étalon de change or (Gold Exchange Standard) amélioré préconisait que les Etats rétablissent la liberté des changes et les mouvements des capitaux et s'engageaient à défendre la parité de leur monnaie en faisant intervenir des fonds de stabilisation des changes. La mise en place de ce système a été critiquée par Friedman (1953) qui soutenait que les taux de changes fixes étaient générateurs de crises spéculatives et d'instabilité.

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Mais, il faut noter que les travaux de Friedman s'inscrivent dans une période de faible mobilité des capitaux. Cependant, Mundell (1960) s'oppose à ce résultat de Friedman. Selon Mundell (1960), en cas de forte mobilité des capitaux, le système idéal est celui du taux de change fixe car le taux d'intérêt influence directement la balance des paiements. Mais lorsque les capitaux sont immobiles, il préconise le régime de change flexible.

Dans une étude ancienne, Baxter et Stockman (1989) utilisent un échantillon de 49 pays pour comparer le comportement de quelques agrégats économiques clés (la production, la consommation, les échanges extérieurs et les taux de change réels) sur une période s'étalant de 1946 à 1986. Ces auteurs ne trouvent pas de différences systématiques dans le comportement de ces agrégats selon le régime de change appliqué.

Mais, Mundell (1995), a comparé la croissance économique dans les pays industrialisés avant et après l'effondrement du système de Bretton Woods. Il montre que la croissance économique a été beaucoup plus rapide au cours de la première période, lorsque les taux de change étaient fixes.

Par ailleurs, le régime de change optimal représente toujours un objet d'étude ambigüe. En effet, Frankel (1999) refuse même l'idée de son existence tandis que d'autres théoriciens tels que Mundell (2000), Fisher (2001) reconnaissent l'existence du régime de change optimal mais ne l'identifient pas avec précision. Dans ce cadre, Ragzallah (2000) considère qu'un régime de change est optimal s'il permet de garantir un niveau maximal de crédibilité des autorités monétaires. Par ailleurs, Rizzo (1998), Bailliu, Lafrance et Perrault (2001) supposent que le régime de change optimal permet d'optimiser les performances économiques du pays tels que l'inflation, la compétitivité, le commerce, l'investissement et surtout la croissance économique.

La prise en compte de la nature des chocs par Frankel (1999) donne trois arguments : la flexibilité est préférable si les chocs dominants sont des chocs externes nominaux, la fixité est préférable si les chocs dominants sont des chocs domestiques nominaux, la flexibilité est préférable si les chocs dominants sont les chocs externes ou domestiques réels. Ripoll (2001) va dans la même lancée que Frankel (1999) et Mundell (2001) en élaborant une liste de facteurs pouvant aider les Etats à choisir leur propre régime de change. Ces facteurs sont notamment la taille et le degré d'ouverture de l'économie, le niveau d'inflation, les chocs internes et externes,

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la mobilité des facteurs, le degré de flexibilité des prix et des salaires, le degré de crédibilité des autorités monétaires et le système de fixation des prix.

En outre, Poirson (2001) suggère que lorsqu'un pays souffre d'une instabilité politique, il a intérêt à laisser flotter sa monnaie du fait qu'il est incapable de défendre la parité fixe. Au contraire, Williamson (2000) et Bénassy-Quéré et Coeuré (2002) considèrent que le régime de change fixe ne permet pas d'améliorer la crédibilité puisqu'elle peut être générée du fort engagement institutionnel induit par la fixité. Dans ce cadre, la crédibilité résulte essentiellement des rigidités institutionnelles et non de la transparence et l'engagement fort de la banque centrale d'atteindre ses objectifs annoncés. Il s'agit d'une crédibilité diluée (Razgallah ; 2000). Ces auteurs recommandent alors aux autorités des régimes de change intermédiaires pour renforcer leur crédibilité car ces régimes exigent un plus fort engagement institutionnel.

Allegret et al (2006), dans leur étude, ont utilisé un modèle qui a mis en rapport le degré de flexibilité/rigidité du taux de change et les chocs affectant l'économie ainsi que les objectifs de politique économique. A cet effet, leurs résultats ont montré que le degré de flexibilité du taux de change tend à baisser lorsque l'impact de la variation du taux de change sur les prix domestiques (pass through) est élevé la volatilité des chocs nominaux relativement aux chocs réels est grande ; la perte associée à l'inflation est importante.

El Hammas et Salem (2006) dans l'étude du régime de change optimal de la Tunisie ont, à partir des déterminants du taux de change optimal et au moyen des MCO et la commande forecast de Eviews4, déterminé le taux de change optimal de la Tunisie c'est-à-dire le taux de change qui permettrait aux autorités d'atteindre leurs objectifs de croissance.

Par ailleurs, Oyono (2006), dans une étude sur les effets réels des régimes de change dans les pays en développement, utilise deux mesures différentes du régime de change à savoir celle du FMI et une mesure alternative issue des travaux de Levy-Yayati et Sturzenegger (2002). L'étude a porté sur 69 pays en développement dont les pays de la zone franc pour lesquels les données nécessaires à l'analyse ont pu être obtenues sur la période 1972-2001.

En testant plusieurs variables, l'estimation par Moindres Carrés Généralisés (MCG) révèle que la variation des valeurs retardées d'une période du taux d'investissement, du stock de monnaie, du

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degré d'ouverture et du ratio de dépenses publiques expliquerait près de 75 pour cent des variations du PIB des pays en développement depuis le début des années soixante-dix.

S'agissant de la zone UEMOA, plusieurs études concernant le choix du régime de change ont été menées par plusieurs auteurs dont Houssa (2008), Dedehouanou (2009). Ces études révèlent en réalité le caractère asymétrique des chocs macroéconomiques (chocs frappant les pays à des degrés divers) qui frappent fréquemment les pays de l'UEMOA. Mais Tapsoba (2009) fait une étude dont les résultats indiquent que les conséquences négatives des chocs asymétriques entre les pays ouest-Africains peuvent être atténuées par une intensification du commerce régional et par un développement des marchés régionaux de crédit. Malgré les efforts considérables des théoriciens et des chercheurs, l'identification d'un régime de change optimal persiste ambiguë et ne permet pas de trancher en faveur d'un régime particulier.

Dans le cas de la problématique du choix du régime de change de la CEDEAO, Diop et Fall (2011) ont utilisé le modèle Dynamic Stochastic General Equilibrium (DSGE) qui a révélé que pour avoir une bonne croissance économique. Les pays de le CEDEAO ont besoin d'un taux de change intermédiaire ou flexible tandis que pour la maîtrise de l'inflation, le régime de change fixe est le mieux adapté pour ces pays. Mais l'auteur a préconisé un régime de change intermédiaire. Bénassy-Quéré et Coeuré (2010) ont montré que les premiers modèles DSGE ont trop surestimé les mérites des régimes de changes flottants pour avoir ignoré l'existence possible de rigidités nominales des salaires.

En conclusion, nous pouvons dire que la littérature économique a déjà beaucoup abordé ce sujet de régime de change mais concernant, le plus souvent, les pays émergents. Les méthodes d'estimations diffèrent d'une étude à une autre en fonction du nombre de pays, des variables utilisées et de la qualité des données.

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