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Le terrorisme dans les relations internationales contemporaines.

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par Amadou Maliki
Université Africaine de Technologie et de Management  - Licence en Relations internationales 2014
  

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Section 2 : Des contributions à la prévention et à la lutte contre le terrorisme

Au lendemain du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont déclaré une guerre sans limite contre le terrorisme qui a commencé par le bombardement de l'Afghanistan, tout en provoquant les milliers de morts civils innocents. On invoque le fait que l'Afghanistan abrite des terroristes. Sans doute. Mais, en vertu de ce principe quel pays ne devrait-on bombarder ? Puisque, depuis longtemps, Haïti demandé, sans succès, l'extradition d'Emmanuel Constant, terroriste notoire réfugié aux Etats-Unis, doit-on conclure qu'Haïti serait en droit d'attaquer ce pays ?

La riposte américaine a, certes, permis la victoire militaire de l'Alliance du Nord et la chute du régime de Taliban, mais, est-ce pour autant que l'objectif initial d'atteindre Oussama Ben Laden et d'éradiquer le terrorisme sont il atteint ? Le doute demeure et pour longtemps encore peut-être. Car même si Oussama Ben Laden est atteint physiquement, directement ou indirectement, le terrorisme ne risque pas de disparaître, parce que, d'une part, les tentatives de vengeance de ses fidèles ne manque pas, et d'autre part, parce que « les Oussama Ben Laden » pullulent et n'attendent que le moment où ils pourront frapper. Ainsi qu'a pu le dire M. Nelson Mandela, « toute action (militaire) serait aussi impopulaire que celle que des terroristes »149.La guerre contre terrorisme s'est poursuivi, ainsi, par la guerre, dite « préventive » contre l'Iraq (printemps 2003) qui avait des objectifs où, au-delà des hypothétiques armes de destruction massive, le renversement de Saddam Hussein et l'avènement de la démocratie dans la région, figuraient également les liens supposés entre ce dernier et Al-Qaïda qui aujourd'hui nous donne raison de dire que l'avènement de l'Etat Islamique n'est qu'une suite logique de cette guerre. Aussi le cas de la Lybie suit la même trajectoire. En effet, l'intervention de l'OTAN en Libye a fourni une illustration. Comme l'a écrit sans ambages Naim AMEUR, « Les Nations Unies ont autorisés les forces de l'Otan à intervenir sous prétexte de protéger le peuple libyen ; en réalité, les enjeux dépassent en l'occurrence le cadre humanitaire, c'est de l'or noir qu'il s'agit »150. Quoique cette affirmation soit discutable, il reste que la « communauté internationale » intervenante en Libye n'a pas attendue la fin des hostilités et la chute de Kadhafi pour signer de nouveaux accords pétroliers avec le Conseil National de Transition (CNT).Pourtant, le

148Alain ANTIL, « Compte rendu de la sécurité au sahel », IFRI.

149 Le quotidien français le monde.28. sept.2001

150Voir Naim AMEUR, « La Libye entre les intérêts de l'Occident et la résistance de Kadhafi », Outre-Terre, Vol. 3, n° 29 (2011), p. 299

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terrorisme n'a pas cessé pour autant, comme le montrent entre autre les attentats contre les bureaux de l'ONU à Baghdâd (19 août 2003) ou ceux de Madrid (11 mars 2004), par exemple. Au lieu d'arrêter ce phénomène, comme c'est prétendu, cette guerre va lui donner une impulsion. C'est pourquoi la réponse juste au terrorisme n'est pas, et ne peut pas être, dans les représailles. Aucune frappe militaire, quelle qu'en soit la taille, l'intensité ou la cible, ne pourra atteindre les deux objectifs que devrait poursuivre toute décision politique ou militaire : être efficace quant aux objectifs poursuivis, et contribuer à améliorer la situation plutôt qu'à la détériorer151.D'ailleurs, la force et la violence n'ont jamais corrigé durablement les problèmes et n'ont toujours, aux mieux, procuré que des victoires apparentes et temporaires, quand elles ne sont pas révélées un remède pire que le mal. Faire, donc, pleuvoir les missiles sur l'Afghanistan, sur l'Iraq, la Syrie, la Libye ou sur tout autre pays du monde ne fait qu'ajouter les morts aux morts et nourrir davantage la haine, sans prouver, ni régler quoi que ce soit. En effet, Tony Blair, l'ancien premier ministre britannique et l'allié fidèle de la Maison Blanche constate que « l'action militaire restera futile, à moins que nous nous consacrions à la question des conditions dans lesquelles le terrorisme se nourrit et aux causes pour lesquelles il prolifère »152.C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les Etats et la communauté internationale doivent changer leur manière d'apercevoir et de lutter contre le terrorisme en touchant même au coeur des causes qui engendrent et prolifèrent celui-ci. Donc des orientations politiques et économiques (Paragraphe 1) ainsi que le renforcement de la coopération internationale (Paragraphe 2) doivent être misent en valeur afin de vaincre ou sinon de réduire la menace terroriste.

Paragraphe 1 : Des orientations politiques et économiques

Oui, il faut lutter sans merci contre le terrorisme. Contre tous les terrorismes, celui des pauvres, souvent spectaculaire et aveugle, comme celui des puissants, plus sophistiqué ou ciblé, celui des organisations apatrides, comme celui des Etats, ennemis ou alliés. Il faut lutter contre tous les terrorismes, car la terreur est toujours injustifiable, tout comme la vengeance. C'est pourquoi la réponse juste à ce phénomène doit être mise dans un cadre de légalité voire de légitimité et ne consiste plus, donc, à s'engager dans une guerre sans limite de longue durée. A ce jour, aucune des causes qui ont favorisé l'apparition et l'expansion du terrorisme international n'a été remise en question. Ces causes ne disparaîtront qu'avec le mode de production actuel, qui repose sur le développement de la croissance pour les uns et la misère pour les autres. Si rien ne change, les mêmes causes produisent les mêmes effets, on peut craindre que,

151 Revue. Le débat stratégique. N°77. novembre 2004. p19 ;cité par anonyme

152 Interview publié au quotidien américain New York Times du 13-14 novembre 2004, traduit sur : www.Saphirnet.net

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on ne sache quand, on ne sait où, on ne sait sous quelle forme, surviennent bientôt de nouveaux drames. C'est pourquoi la lutte contre la pauvreté et le chômage à travers le développement durable (A) surtout en Afrique ainsi que la recherche des solutions aux conflits violents (B) nous permettrons d'y parvenir.

A : Promouvoir le développement durable

Un développement durable et équitable suppose la lutte pour éradiquer les maux les plus dramatiques et les plus urgents pour l'humanité (contre la famine, contre la misère, la pauvreté, l'injustice, le réchauffement climatique, le sida, Ebola et les autres pandémies...) contre les inégalités nord-sud qui découlent d'un système de domination, contre les discriminations et les inégalités sociales pour le respect des droits des générations futures et contre les inégalités écologiques, pour la mise en oeuvre d'une véritable stratégie de Co-développement ; pour la prise en compte de la perspective de genre dans tous les domaines économiques, sociaux et culturels. Certes, il revient aux pays sous-développés eux-mêmes d'assumer leur développement et de compter sur leurs propres forces et ressources. Mais, il est impossible de considérer le développement en dehors du contexte international compte tenu des interdépendances des économies contemporaines. Les efforts entrepris sur le plan interne risquent d'être vains, si l'environnement international reste hostile et si les déséquilibres et les injustices caractérisant le système international persistent. La coopération internationale pour le développement est nécessaire, voire obligatoire. Il faut apporter de l'oxygène aux pays pauvres, pour cela l'aide international doit être renfoncé, au lieu de diminuer. C'est le cas, particulièrement, de l'Aide publique au Développement (APD), qui a enregistré, ces dernières années, une tendance baissière. Toutefois, Le développement économique et social du sahel est un élément clef pour la stabilité de la région et consécutivement, pour sa sécurisation. En effet, le premier constat à observer est que les partenaires bilatéraux des pays sahéliens sont nombreux et, dans la majorité des cas, très généreux. Le sahel connait donc une pression très forte d'acteurs bilatéraux qui aujourd'hui tendent à se détacher comme acteurs majeurs dans la région et se distinguent tant par les volumes qu'ils engagent que par les secteurs qu'ils couvrent. C'est le cas des pays comme la France, les Etats-Unis qui en plus d'une contribution financière importante sont aussi présent dans le domaine de la coopération militaire avec les Etats de la région. A côté de ceux-ci, sont aussi présent, le Canada, les Pays-Bas, l'Espagne, le Royaume-Uni qui contribuent fortement à l'Aide public au Développement délivrée au Mali, à la Mauritanie et au Niger. Cette dernière a par ailleurs décidé de se retirer de la région lors de la révision de la politique bilatérale d'aide au développement qu'il a effectué en Mars 2011. Le gouvernement de David Cameron a choisi un recentrage drastique et n'interviendra plus que dans vingt-sept pays au maximum dans

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lesquels l'intervention du Royaume-Uni présente un intérêt significatif. Les pays du sahel sont directement touchés par cette révision politique puisque le désengagement des programmes bilatéraux sera effectif au plus tard en 2016. Cela étant, si le Royaume-Uni préfère laisser aujourd'hui un pays comme la France intervenir sur un terrain qu'elle ne maîtrise pas trop, c'est parce qu'elle n'y avait jamais été très présente. En 2009, l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) 153a identifié 18 pays membres de son comité d'aide au développement. Les institutions européennes apparaissent comme les premiers contributeurs, avec un total de plus de 67 millions, devant l'Agence d'Aide au Développement de la Banque Mondiale, un peu moins de 39 millions de dollars, suivi de la Banque Africaine de Développement avec 26,9 millions de dollars. Pour ce qui est de l'ONU, c'est encore l'UNICEF qui était le premier donateur Onusien, avec plus de 18 millions de dollars devant le PNUD (8,8 millions de dollars). Les principaux Etats bénéficiaires se trouvent en Afrique de l'Ouest soit le Mali, le Niger et la Mauritanie principalement les plus exposés aux menaces sécuritaires y compris à la crise alimentaire qui secoue souvent le Nord de leur territoire et qui ont un impact sur le progrès socioéconomique de la région. Ces aides doivent servir à la création de l'emploi des jeunes. Aussi comme volet social, la sécurité alimentaire doit aussi être au coeur des préoccupations. C'est dans l'espace sahélien que les grandes sécheresses de 1973 et 1984 ont fait le plus de ravages en hommes et en troupeaux. Et ces événements furent en partie à l'origine des révoltes touarègues qui se sont succédé depuis. De cycliques, les crises alimentaires et nutritionnelles sont devenues récurrentes et plus complexes. Une nouvelle forme de discrimination s'est installée : celle du marché. Les produits alimentaires peuvent être disponibles mais inaccessibles du fait de leur prix. Les pasteurs et agropasteurs sont particulièrement concernés comme l'a montré la crise alimentaire au Niger en 2005. En effet, aux alternances de périodes humides et sèches que le sahel a régulièrement connues au cours du dernier siècle, succèdent désormais des sécheresses graves et durables qui, outre leur intensité, repoussent les limites des zones humides vers le Sud. Selon les projections, cela devrait s'aggraver à l'avenir, dans le contexte du réchauffement climatique de la planète. Et comme le souligne un récent rapport, « les changements climatiques constituent une menace de taille pour la croissance du secteur agricole et l'atteinte de la sécurité alimentaire dans l'espace UEMOA. C'est l'ensemble des

153L'OCDE est une organisation dont l'objectif est de promouvoir les politiques qui améliorent le bien-être économique et social partout dans le monde.

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écosystèmes terrestres, côtiers, marins et des systèmes humains qui seront affectés par les effets négatifs du changement climatiques »154.

Donc, l'aide au développement doit être traitée comme une ressource devant servir les personnes pauvres et vulnérables et non les intérêts de la politique étrangère des pays donateurs. En effet, même si le mécontentement social constitue pour les terroristes un motif plus direct de passage à l'action, la pauvreté peut renforcer la radicalisation, à mesure que de jeunes gens ne croient plus en l'avenir. La lutte mondiale contre le terrorisme doit donc reposer sur la conviction que la pauvreté offre un terrain fertile aux maladies et aux privations, et potentiellement a la corruption et en dernier ressort au terrorisme. L'aide au développement doit être un outil de cette lutte car en rendant l'espoir, elle étouffe le terrorisme « dans l'oeuf ».

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille