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Foncier et stratégies d'accès et de contrôle dans les anciennes plantations coloniales au Cameroun. L'exemple de la compagnie ouest Cameroun.

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par Jonas Aubert Nchoundoungam
Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master 2016
  

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III.AVENEMENT DE L'AGRICULTURE DE PLANTATION ET ACCAPAREMENT FONCIER PAR LA C.O.C

1. Essai de clarification conceptuelle

Il nous semble primordial d'évoquer les positions ou les considérations de certaines structures de recherche sur les questions foncières en vue de rendre le plus compréhensible possible notre analyse du phénomène d'accaparement des terres sur le territoire de Cassou.

L'expression « accaparement des terres » ne fait pas l'unanimité dans le langage scientifique. Elle est utilisée par des ONG comme GRAIN, Oxfam, des institutions comme la Land Matrix, etc..., pour désigner les achats, les ventes ou des locations de grandes superficies de terres par les multinationales agroalimentaires dans les pays pauvres ou en développement, non pas seulement en Afrique mais aussi en Amérique du Nord, en Amérique du sud et en Asie, auprès des Etats et dans des conditions défavorables aux masses paysannes dont l'activité agricole est de plus en plus dans la précarité. Des structures telles que le comité technique « Foncier et Développement », l'Agence Française de Développement (AFD), l'Institut International pour l'Environnement et le Développement (IIED), etc. utilisent l'expression « appropriation et concentration des terres à grande échelle » pour désigner le même phénomène de ruée vers les terres rurales par les multinationales. Toutefois, pour ces auteurs, le phénomène n'a pas que des effets pervers pour les paysans car il présente, dans certaines conditions des opportunités de développement. Les bénéfices issus de la rente foncière sont souvent à des égards, sources de bien-être.

Il n'est pas question dans ce travail d'un débat sur l'accaparement coloniale des terres indigènes, mais plutôt d'en faire une analyse historique afin d'appréhender la position de la C.O.C et son rôle dans le jeu foncier de cette localité.

2. Agriculture de plantation et redistribution des terres noires

L'agriculture de plantation correspond à la phase de prédation et de la productivité par la terreur'' que connurent les colonies européennes d'Afrique23. En pays Bamoun, elle a pour corollaire la mise en valeur de la zone tampon avec le pays Bamiléké. Zone de chasse où éléphants, hippopotames, buffles...vivaient paisiblement entre d'innombrables Pennisetum purpereum (Sissongo). C'est aussi la zone des terres noires aux sols très fertiles (Moupou,

23 Coquery- Vidrovitch (C), 1972, p. 171-219

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1991).L'autorisation de planter le café accordée aux paysans24 a provoqué la redistribution des terres noires aux planteurs désireux de pratiquer cette culture. Si l'accès à la terre est devenu plus souple grâce à l'autorisation donnée par le roi à cet effet, les motivations quant à elles sont divergentes selon les origines des paysans. Les villages situés sur des sols ferralitiques bruns rouges et localement indurés, peu riches (Koupa-matapit, Ngagnou, Tamkène) font face à une population de plus en plus croissante sur un espace infertile. La pression démographique, la faim de terre'' et l'engouement pour les nouvelles cultures vont pousser les paysans du plateau central à migrer vers les terres noires. Très vite l'espace alentour des terres noires se retrouve saturé. La création des plantations coloniales en général et de la C.O.C en particulier devient un obstacle pour l'acquisition des terres par les paysans, car avec une superficie de 2400 hectares, la C.O.C bénéficie d'un titre de propriété qui empêche les paysans de se l'approprier.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld