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Theme : la vie communautaire et le problème de la déscolarisation des filles dans la commune de Sinendé.

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par Moussa TAMOU YATAOU
Université Nationale dà¢â‚¬â„¢Abomey-Calavi Bénin - Maîtrise es sociologie-anthropologie 2006
  

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2.2- La division sexuelle du travail.

Comme nous l'avons dit plus haut, en dehors des heures de classe, l'emploi du temps de la fille dès l'âge de 6 ans est le même que celui d'une femme adulte qui la considère comme une aide dans toutes ses activités de production (assistance des nourrisses et gardes de bébés). En milieu Baatonu, une femme qui ne dispose pas en permanence à ses côtés de l'assistance et de l'aide d'une fillette ne tarde pas à négocier voire exiger l'adoption d'enfant auprès des autres parents surtout auprès de ses frères. Le rôle des filles dans le ménage est très capital aussi bien pour le père qu'elles aident dans les activités agricoles que pour la mère qu'elles aident à faire les travaux ménagers de toutes sortes et à rentabiliser les activités économiques de cette dernière.

Contrairement aux filles, les garçons eux, de retour des classes, ont le temps de s'amuser, de jouer avec leurs camarades ou réviser les leçons en attendant le repas familial et l'heure de retour pour les classes. Les garçons sont sollicités seulement les jours de repos pour aider les parents au champ.

2.3- LES FACTEURS ECONOMIQUES

La commune de Sinendé n'est pas en marge de ce phénomène national du manque d'enseignants qualifiés qui perdure depuis plus d'une décennie suite au gèle du recrutement dans la fonction publique. Les premières victimes de cette situation sont les écoles des contrées rurales. Dans ces localités, les acteurs locaux de l'éducation se battent non seulement pour avoir l'autorisation de création d'une école, mais aussi pour doter les écoles déjà existantes en enseignants qualifiés de la fonction publique. La commune compte 29 écoles dont deux (02) disposent chacune de 02 enseignants titulaires permanents et les 27 restantes, soit plus de 93% ne disposant chacune que d'un seul enseignant permanent émargeant au budget national . Autrement dit, en dehors du Directeur d'école, le reste de l'effectif des enseignants est composé de contractuels de l'Etat ou d'enseignants communautaires prêts à rompre le contrat à tout moment, dès qu'une meilleure situation s'offre à eux. La contribution des Associations des Parents d'Elèves (A.P.E) est déterminante dans le recrutement et la prise en charge des compléments d'effectifs d'enseignants. Ceci nécessite la mobilisation de fonds communautaires dont la collecte n'est très souvent pas aisée.

Les frais de scolarité.

La principale conséquence de cette déficience d'enseignants est l'instauration de diverses et fréquentes cotisations et souscriptions par les parents d'élèves. Or, le revenu financier de la quasi totalité de la population (99,44% selon le rapport-2005-2006 du CeRPA-Borgou/Alibori) est annuel et dépend de l'agriculture qui est une activité économique aléatoire. Signalons que de façon officielle, les filles sont épargnées de la contribution scolaire, mais elles ne sont pas pour les fréquentes cotisations et souscriptions oscillant entre 200 et 500 CFA et variant d'une école à une autre. Dans une même école, ces cotisations varient d'une classe à une autre selon la qualité intellectuelle de l'enseignant et aussi selon l'effectif des élèves inscrits dans la classe considérée. A ces souscriptions, il faut ajouter les frais d'inscription en début d'année, les fournitures scolaires et l'argent pour le repas de la récréation tenant lieu de petit déjeuner. A Sinendé le nombre moyen d'enfants par ménage est de sept (Recherche-action sur la scolarisation des filles à Sinendé Rapport technique n°2). Dans ces conditions, il est aisé de comprendre pourquoi cette charge financière est difficilement supportée par un ménage paysan.

Les acteurs communautaires de l'école attendent de voir à ce niveau, l'impacte de la gratuité de l'enseignement maternelle et primaire sur la motivation des parents à maintenir les filles à l'école. Car face aux réelles et persistantes difficultés matérielles et financières de ces écoles la contribution de tous les parents est impérativement sollicitée. Dans certaines localités de la zone d'étude (à Sékokparou et à Kossia par exemple), 13 sur 35 parents questionnés par rapport à la gratuité ont avoué que face aux problèmes urgents de leur école, ils prennent l'initiative de continuer à souscrire. « Nous faisons sans demander l'avis du directeur de l'école. Car les aides du gouvernement tardent à venir pendant que nos enfants sont en difficulté.»

La vie scolaire des filles dans cette communauté se trouve confrontée à ces principaux facteurs qui viennent d'être énumérés et qui selon toute analyse constituent les bases des fondements socioculturels de la déperdition scolaire des filles en milieu de vie communautaire.

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